mercredi 9 août 2017

Économies d'écrivain

On parle souvent des faibles revenus des écrivains, de tout ce que ça ne rapporte pas. On mentionne moins tout ce que ça permet d'économiser. Pourtant, après presque trois ans sans véritable boulot, je constate que ma vie d'écrivaine coûte beaucoup moins cher que ma vie de travailleuse. Notamment :

Transport
Fini les cartes mensuelles de transport en commun! D'accord, de temps à autres je m'achète des billets et je me paie des autobus voyageurs pour me rendre dans des salons ou des animations scolaires, mais reste que je passe 75% de mon temps chez nous et ça paraît dans mon budget.

Nourriture et café
Comme je suis chez moi, je mange ce qu'il y a dans mon frigo et je suis ma propre barrista. Je peux boire deux lattés par jour sans me sentir coupable à cause de l'argent dépensé. Je n'ai pas la tentation d'aller manger au restaurant, puisque le plus proche est à 30 minutes de marche (et c'est un Tim Hortons, pas un comptoir à tartares, une pizzéria fine ou autre tentation urbaine). Je m'achète ce qu'il me faut pour me préparer des bons lunchs et les rares fois où je suis à l'extérieur de chez moi pour le dîner, je me gâte en mangeant au resto sans culpabilité.

Vêtement
Tant qu'à moi, la caractéristique principale des vêtements "propres", c'est d'être chers à l'achat et d'être confectionnés dans des étoffes fines qui montrent rapidement leur âge. Et on ne peut pas travailler dans un bureau en chemisier défraîchi et pantalon qui bouloche. Par contre, on peut parfaitement écrire en linge mou partiellement déteint ou en jeans inusable. C'est pas glamour, mais ça sauve beaucoup d'argent! Pis en prime, on peut porter des tshirts humoristiques sans déranger qui que ce soit!

Détente
Durant mes dernières années de travail, me semble que j'investissais beaucoup dans ma détente : massages, visites au spa, vacances permettant de décrocher... Étant désormais moins stressée, je ne ressens plus autant ce genre de besoin. Et en plus, depuis qu'on a la puce, n'importe quelle journée où elle n'est pas avec nous représente un oasis de calme qui brise instantanément la routine! :p

Livres
Ayant plus de temps à consacrer à la critique littéraire et aux jurys de divers prix, je remarque que j'achète nettement moins de livres depuis deux ans (oui, ce sont des lectures que je n'ai pas choisies, mais j'aurais lu 50% d'entre-elles de toute manière). En plus, quand cette source de livres gratuits se tarira, j'aurai le temps de visiter ma bibliothèque municipale plus souvent.

Communications et divertissements
Quand on passe ses journées chez soi, devant son ordinateur, le téléphone intelligent dernier cri avec large provision de données n'est vraiment pas nécessaire. Lors des sorties à l'extérieur, un vieil appareil avec cartes d'appel suffit. Et tant qu'à payer une connection Internet, on la met à profit en se payant Netflix ou un autre service de streaming vidéo et la question des frais de télévision se règle du même coup.

À combien se chiffre le tout? Ça dépend de votre train de vie je suppose... Mais comme je payais 150$ par mois en autobus, au moins 100$ en café et resto, un bon 1000$ par an de vêtements, un montant indéterminé en détente de toute sorte (mais qui devait approcher au moins 1000$ par an, sinon le double) et qu'un forfait de données de base coûte un bon 50$ par mois... Mettons 5000$, en arrondissant à la baisse.

D'accord, même en additionnant ce montant économisé au salaire moyen de l'écrivain québécois (5000$), c'est pas le Pérou, mais ça améliore le portrait! Surtout que ces économies-là s'appliquent même si on écrit seulement des textes refusés! hihihihi! ;)

2 commentaires:

Nanou La Terre a dit…

Wow,
c'est ce que j'appelle avoir une vision positive de la vie! Félicitations pour avoir suivi tes passions. Première visite ici et j'ai l'impression d'entrer dans mon monde...

Gen a dit…

@Nanou : Bienvenue! Je n'ai pas toujours une vision aussi positive des choses, mais en règle générale, ma philosophie est que "ça sert rien de prendre la vie au sérieux, parce que de toute façon on s'en sort pas vivant!" :p Alors je cultive de mon mieux le je-m'en-foutisme zen. ;)

(Si tu veux plus d'information sur comment je me suis retrouvée à vivre de ma plume, tu peux regarder ces deux billets : http://laplumeetlepoing.blogspot.ca/2014/04/bye-bye-boss.html et http://laplumeetlepoing.blogspot.ca/2014/10/vivre-de-ma-plume-cest-parti.html)