vendredi 7 juillet 2017

Fatigue dystopique

Eh ben!

Je pensais pas que ça m'arriverait un jour, mais après presque deux ans à lire de manière intensive tout ce qui se publie au Québec et qui touche de près ou de loin à la science-fiction, au fantastique et à la fantasy, j'en viens à une conclusion :

J'suis tannée des dystopies!

Pourtant friande de romans noirs, plutôt cynique et pessimiste quant au sort de l'humanité, j'viens d'atteindre le stade où je suis tannée des histoires post-apocalyptiques!

... Ok, c'est probablement parce que je viens d'en lire plusieurs qui étaient mauvaises, maladroites, mal foutues, illogiques, simple prétexte à des huis-clos malaisants entre des personnages tordus et dépressifs dont on n'apprend jamais complètement le passé, avec des fins mal foutues, parce que l'auteur ne savait pas trop comment conclure.

... D'accord, le fait qu'un paquet d'auteurs de littérature blanche se soient mis à la dystopie dans les dernières années n'a sans doute pas aidé.

Mais tout de même, j'en ai un peu marre là.

Le pire, c'est que j'ai quelques classiques du genre dans ma pile de livres à lire. J'vois pas trop quand je vais trouver le courage de les ouvrir.

Et vous, est-ce que ça vous est arrivés de ressentir une écoeurantite aigue face à un genre ou un autre? Si oui, vous en êtes-vous remis? Après combien de temps? (Question que je réaménage ma pile de livres en conséquence...)

7 commentaires:

M a dit…

Je trouve aussi que le mot dystopie désigne bien souvent des oeuvres de science-fiction, d'anticipation ou de socio-fiction qui ne sont pas tant des dystopies, finalement.

Alain a dit…

La cruauté facile est à la littérature ce que les explosions sont aux films de Michael Bay. Si le roman ne contient pas d'éléments attachants ou intéressants, le lecteur finira par se lasser de ces calories vides.

Je pense que la dystopie exige que l'auteur adopte une ligne philosophique claire et qu'il s'y tienne. Si tout le récit suppose un parti pris nihiliste, par exemple, comme lecteur on sait à quoi s'attendre et le récit pourra avoir une cohérence interne. Malheureusement l'approche du n'importe quoi sur n'importe quoi est beaucoup trop présente.

Et tu m'enverras la liste de ces romans mal bâclés, je veux gagner du temps :-)

Claude Lamarche a dit…

Donc pas de Servante écarlate?
Je crois qu'on passe des périodes. J'ai eu la période polars, on disait alors policiers. Et même dans les policiers j'ai eu ma période Simenon, Arsène Lupin, Agatha Christie. J'ai eu ma période féministe ou plutôt auteures comme les soeurs Groult, Marie Cardinal, Louky Bersianik pour ne nommer que mes préférées. J'en suis pas mal à ma période québécoise. Tout en restant à l'écoute de ce qui pourrait me plaire.

Anonyme a dit…

(Ici Gen en mode anonyme parce qu'elle n'est pas sur son poste) :

@M : Oui, en effet, c'est souvent une excuse pour nous montrer à quel point, selon l'auteur, on s'enligne pour une société qui va aller mal, mais sans la profondeur d'invention supposée par la dystopie.

@Alain : Lol! J'aime ton parallèle entre la cruauté facile et les explosions! hihihi! Et pour la liste des navets, t'en connais déjà plusieurs!

@Claude : J'ai déjà lu (et adoré!!!) la Servante Écarlate. Avant même que ce soit la mode! ;) J'ai peu tendance à avoir des périodes intenses comme ça dans un style (j'aime varier) mais on dirait que ces temps-ci, les éditeurs classent un livre comme SF ou fantastique ou anticipation, mais quand on l'ouvre on constate que c'est une autre maudite pseudo-dystopie!!! O.o

Mathieu a dit…

Tiens, c'est intéressant, parce que je révisais récemment le prochain article à paraître sur les Horizons imaginaires, et son auteure se demandait pourquoi tant de romans SF pour jeunes adultes (d'ici et d'ailleurs) n'offraient que des visions dystopiques du futur... Ça finit par décourager, à la longue (surtout quand les livres sont mauvais ! hehe)

Est-ce que vous connaissez des courants actuels qui tendent à « remplacer » les dystopies en SFF ? J'ai entendu parler du solarpunk, tourné vers l'énergie solaire, l'espoir des technologies vertes, etc., mais je ne connais pas encore le genre...

(Et j'espère que certains titres se démarquent de la liste, Gen et Alain... ;) )

Nomadesse a dit…

Très franchement, je suis un peu tannée moi aussi. Il faut dire que c'est à la mode en ce moment, alors il y en a beaucoup beaucoup... Déjà que ce n'était pas le style qui m'attirait le plus (je trouve ça super décourageant à lire, alors je me limite sinon je vais trouver la vie en général décourageante). Un peu comme la vague des vampires, trop c'est comme pas assez je dirais...

Anonyme a dit…

(Gen qui blogue en anonyme)

@Mathieu : En effet, un courant positif "solarpunk" essaie de remplacer la dystopie, mais il pêche un peu par excès inverse (quand tout va bien, on fait quoi comme intrigue?!?). Quant à la question de "pourquoi tant de dystopie"... ben c'est peut-être parce que la génération qui écrit présentement est désillusionnée et découragée? J'veux dire, Trump a été élu... O.o Et puis, une bonne dystopie, j'haïs pas. C'est les moyennes-médiocres qui m'énervent.

(Mais oui, y'a quelques trucs qui se démarquent! ;)

@Nomadesse : Ouais, les phénomènes de vague, ça lasse toujours avant de passer. Espérons qu'on ira vers quelque chose de plus encourageant et divertissant!