mercredi 24 mai 2017

La maladie mentale, c'est pas fantastique

Voilà deux livres que je lis et qui se réclament d'une étiquette "fantastique".

Or, après les avoir refermés, je dois constater que cette étiquette est fausse. Il n'y a pas de fantastique dans ces histoires. Tous les éléments étranges ou hors de l'ordinaire s'expliquent par la maladie mentale d'un personnage, qui fausse ses perceptions.

Et on est pas dans certaines (excellentes) histoires d'Ariane Gélinas (ou de Lovecraft ou d'autres) mettant en scène un personnage déjà fragile qui dérape complètement quand un élément surnaturel survient. Non, dans ces romans, pour tous les gens entourant le personnage malade, rien de fantastique n'arrive. Ils ne voient qu'un malade, manipulé par ses visions, ses illusions, ses tourments. L'auteur prend la peine d'écrire quelques chapitres finaux pour nous le confirmer : tout s'est passé dans la tête du personnage.

Je trouve ça infiniment triste comme situation.

Triste en tant que lectrice de fantastique qui se fait spolier en découvrant, à la fin d'un bon roman, que tous les éléments intéressants n'existaient pas. (C'est la version "psychiatrique" de la chute "ce n'était qu'un rêve" qu'on déteste tous passionnément).

Mais triste aussi en tant que personne qui a vu de près des cas de maladie mentale. La maladie mentale, c'est pas fantastique. C'est pas du fantastique.

C'est réel.

Alors si vous ne l'utilisez pas dans le cadre d'une vraie histoire de genre, mettez-la donc dans le bon rayon et sous la bonne étiquette!

...

Bon, cette montée de lait ayant été faite, je vous signale qu'un petit bonus vient de s'ajouter pour les participants de la prévente des Six Brumes : au cours de l'année 2017, vous aurez droit en exclusivité à l'une de mes nouvelles inédites.

Il s'agit d'un texte de fantasy humoristique, un genre d'hommage à Terry Pratchett décédé cette année-là, qui a vu le jour en atelier. La consigne était de prendre notre histoire et de changer l'une des caractéristiques principales du personne central. Un homme devenait femme, un vieux devenait jeune et mon épée intelligente devenait... Bah, participez à la prévente et vous verrez bien! ;)

3 commentaires:

Isabelle Lauzon a dit…

Hahaha! Je suis bien contente de voir que ce texte a fait son chemin, je l'avais adoré en atelier! :D

Et pour la maladie mentale... Non, c'est pas fantastique en effet. C'est moche comme fausse représentation (et oui, c'est aussi pire comme finale que "ce n'était qu'un rêve!!!!).

Nomadesse a dit…

Je veux aussi ce texte, ça m'avait tellement fait rire, j'ai hâte de découvrir la version finale!

En effet, je n'aime pas non plus ce genre de finale. Parce que c'est très décevant (il n'y avait rien de fantastique à ce récit) et que c'est peu respectueux de ce qui est vécu par ces gens (c'est réel pour eux!) Enfin... Les catégories sont souvent choisies par les éditeurs, pas les auteurs, hein...

Gen a dit…

@Isa et Nomadesse : J'espère que vous rirez autant! ;) (Je suis bien contente aussi de trouver une maison à ce texte! lol! Ce fut un plaisir de l'écrire.)

Pour ce qui est des étiquettes des romans, c'est vrai qu'elles dépendent davantage de l'éditeur que de l'auteur.

Par contre, la finale en forme de "ah ah, je vous ai bien eus, mon personnage était juste fou", ça vient définitivement de l'auteur.