mercredi 22 février 2017

J'suis pas une pro de l'animation scolaire

Malgré mon aisance à parler devant un groupe, je dois me rendre à l'évidence : j'suis pas une pro de l'animation scolaire. J'me débrouille, j'arrive à garder les élèves réveillés, mais j'ai de la misère à transformer une rencontre en ventes.

Voyez-vous, la semaine dernière, je me suis retrouvée à donner des animations scolaires en même temps que deux vraies pros de la chose. Heureusement, qu'on ne rencontrait pas les mêmes classes les unes après les autres, mon égo n'y aurait pas survécu!

Parce que j'ai vu la différence dans nos talents respectifs lorsque, après les animations, les élèves sont passés dans la salle de vente.

Devant les tables de mes deux collègues, il y avait de longues files de jeunes lecteurs qui serraient leur bouquin fraîchement acheté et trépignaient en attendant leur dédicace.

Devant la mienne, il y avait un petit groupe d'élèves qui me bombardaient de question, mais qui étaient supposément tous fauchés.

Note à moi-même : parler davantage de mes livres durant les animations (les vendre, quoi!)

Seconde note à moi-même : trouver des admirateurs riches.

Troisième note à moi-même : essayer prochainement d'espionner ces pros de l'animation et de leur piquer leurs trucs! :p

12 commentaires:

Annie Bacon a dit…

Il faut doser, par contre! On est payé pour l'animation, un montant bien plus élevé que la vente des livres suite à ladite animation pourrait couvrir. L'important est donc que les enfans en ressortent avec un enrichissement quelconque. Si ton animation est une grosse publicité pour tes livres, les professeurs ne te rappelleront pas.

Après une réflexion identique à la tienne (parce que je ne parles pas beaucoup de mes livres moi non plus en animation!), j'ai simplement ajouté une lecture d'extrait. Ça peut ête suffisant.

Gen a dit…

@Annie : Oui, je me dis toujours qu'il faut que je présente du contenu (j'axe sur les notions de persévérance et sur la démystification de l'écrivain) si je veux être rappelée.

La lecture d'un extrait me semble effectivement une bonne stratégie! (Ça peut permettre aussi de discuter du fait qu'on n'écrit pas de même d'un seul coup, parler des corrections qui ont eu lieu... :)

Nomadesse a dit…

Une lecture d'extraits... J'en prends note, moi aussi! :)

Gen a dit…

@Nomadesse : Annie n'était pas présente, mais elle fait partie des pros à qui je voudrais voler des trucs, alors si elle les donne, je les prends! ;)

Annie Bacon a dit…

@gen: je ne suis pas une pro de la vente, moi aussi j'envie parfois les files des autres... mais je dois avouer que mon animation scolaire commence à être foutuement solide!!!

Gen a dit…

@Annie : Ça paraît : tu es en demande! :)

Daniel Sernine a dit…

«Seconde note à moi-même : trouver des admirateurs riches.»
L'ambassadeur japonais était prêt à te donner 10,000$ le même jour... :O)

Gen a dit…

@Daniel : C'était le lendemain. Et je ne suis pas la seule qui avait un conflit d'horaire. La cérémonie se serait tenue sans moi, m'a-t-on dit, mais des "intervenants d'importance n'ayant pu se libérer" (dixit), elle a été tout bonnement annulée. Le chèque est dans malle...

Une femme libre a dit…

Gen,
Oupelaye! Je suis surprise et négativement surprise que l'on songe même à solliciter monétairement des enfants dans leur école! Mon petit-fils n'a pas d'argent sur lui quand il va à l'école et me semble même que ce soit interdit d'en avoir. Bon, il est au primaire. Mais même au secondaire, pas tous les jeunes qui ont de l'argent pour s'acheter un livre. Mêler mercantilisme et animation littéraire ne déplaît. Je croyais que le but était de donner le goût de la lecture, de rencontrer un auteur aimé ou qui le deviendra, de susciter des vocations d'écrivain, pas de vendre ses livres.

Gen a dit…

@Femme libre : Cette animation-là se faisait dans le cadre d'un salon du livre local, dans une banlieue cossue, pas dans l'école (dans les écoles, il n'y a jamais de vente de livres qui se fait, effet, ce serait très déplacé). Les écoles étaient invitées et les enfants étaient avertis, d'avance, qu'ils pouvaient amener un certain montant d'argent (on suggérait 20$ pour qu'ils puissent s'acheter un ou deux livres). Dans les classes plus jeunes (3e année), j'ai vu que c'était le prof qui avait l'argent en sa possession et aidait les enfants à le gérer (j'ai d'ailleurs assisté à un joli cours de mathématiques instantané! lol!)

Pour ce qui est de l'association entre mercantilisme et animation littéraire... Je n'en faisais pas non plus auparavant, mais, coudonc, je devrais ptêt prendre 5 minutes de plus pour m'y livrer, parce que les écrivains qui le font vivent mieux de leur plume que moi. Je parle pas de faire une info-pub de mes livres pendant 1h, juste de donner aux élèves le goût de les découvrir.

Attention non plus à ne pas tomber dans le travers classique où l'écrivain devrait se détacher de toutes les questions d'argent. L'idéal, pour nous, c'est de donner le goût de la lecture, de susciter des vocations ET de vendre des livres! ;)

Sinon, on pourra plus remplir les deux premiers objectifs, parce qu'il faudra retourner à nos jobs alimentaires! :p

Une femme libre a dit…

Oh! Merci de l'explication! Je monte vite sur mes grands chevaux, tu le sais. Je ne suis pas du tout contre le fait que tu deviennes riche en vendant tes livres et je te le souhaite! ;o)

Gen a dit…

@Femme libre : De rien pour l'explication! ;) Et beaucoup de gens ont la même réaction "Quoi?!? Tu essaies de vendre tes livres aux enfants!?!" Ben oui. Si on veut qu'ils lisent, faut qu'ils achètent des livres! lol! (Mais on leur explique aussi qu'ils peuvent suggérer l'achat d'un livre à leur bibliothèque scolaire ou municipale).