dimanche 31 août 2014

La première aventure d’Éliane - Épisode 1 - Les futurs parents arrivent à l’hôpital

Bon, j’émerge un peu de la routine bébé... Enfin, assez longtemps pour mettre en ligne une série de billets racontant la première aventure de ma fille : sa naissance. Le rythme de publication sera aux deux jours, histoire que j'aie le temps de lire vos commentaires éventuels et d'y répondre.

En passant, la dernière fois que Luc m’a demandé des détails sur ma grossesse, il m’a dit, à la suite de ma réponse, que je devrais écrire pour la Maison des Viscères. Vous êtes donc avertis : si vous n’avez pas d’enfants, les prochains billets de blogue contiendront peut-être des détails que vous n’aviez pas nécessairement envie de savoir! ;) Lisez à vos risques et périls!

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Alors lundi soir le 11 août, Vincent et moi sommes partis avec nos bagages pour l’hôpital. Nous savions déjà, parce que c’est la norme dans ce pavillon des naissances et que j’ai plusieurs amies qui y ont accouché, que nous serions logés dans une chambre privée et que mon chum aurait un genre de sofa-lit pour dormir.

À 19h, nous arrivons à l’hôpital et on nous installe dans notre chambre. La gynécologue de garde vient me voir avec une infirmière et me demande pourquoi mon médecin a décidé de provoquer l’accouchement à 41 semaines tapantes. Euh... J’avoue mon ignorance : mon médecin, qui pourrait donner des leçons d’opacité au gouvernement Harper, m’a juste dit que je serais provoquée tel jour. La gynéco me pose quelques questions et en apprenant que j’ai fait du diabète de grossesse et de l’hypertension, elle me dit que ça doit être pour ça qu’il ne m’a pas laissé dépasser ma date de 10 jours, comme ça se fait souvent.

Elle m’examine. Le col de mon utérus est ouvert d’environ 1 centimètre (note pour ceux qui savent pas : il faut qu’il s’ouvre de 10 centimètres pour laisser passer le bébé). La gynéco m’explique la procédure qui sera suivie : tout d’abord, on va me mettre un espèce de tampon imbibé d’hormones contre le col de l’utérus. Ça pourrait suffire à déclencher le travail, mais ça va surtout aider le col à s’ouvrir. Au matin, on crèvera mes eaux. Là encore, ça pourrait suffire à déclencher le travail. Si jamais ça ne suffit pas, là on me mettra sous perfusion d’ocytocine. À cette mention, je grimace : une perfusion d’ocytocine, je sais que ça implique qu’on me branchera presque en continu sur un moniteur qui écoute le cœur du bébé. Et donc que je devrais passer tout le travail couchée ou assise dans un lit. Moi qui me suis exercée à contrôler la douleur grâce à divers mouvements et à des poses de yoga! La gynéco me rassure : les deux premières étapes suffisent souvent.

Elle consulte mon dossier et m’informe cependant que dès la rupture de la poche des eaux, je devrai être sous perfusion d’antibiotiques, puisque je suis porteuse du Strep B, une bactérie qui vit en commensalisme avec, semble-t-il, 30% des femmes, mais qui pourrait s’attaquer au bébé. Je le savais déjà, mais... Beurk, j’aime pas les perfusions! La dernière fois que j’en ai eu une de longue durée, pour ma grossesse ectopique, le soluté s’est infiltré hors de ma veine et mon bras avait doublé de volume. En plus, ce sera dur de marcher ou d’utiliser mes poses de yoga avec un soluté dans le bras.

Mais bon, il faut ce qu’il faut pour la puce!

On me demande ce que je souhaite comme méthode pour soulager la douleur. Devant ma réponse « rien », la gynécologue et l’infirmière qui m’est attitrée s’entre-regardent. Elles m’expliquent ensuite que c’est possible, oui, mais qu’avec l’ocytocine, les contractions sont très brusques et fortes et qu’il ne faudra pas du tout que je me gêne si je change d’idée, que l’épidurale est disponible à 30 minutes de préavis dès que mon col sera à 4 centimètres d’ouverture. La gynéco m’explique qu’un accouchement fait mal, très mal, que c’est un processus naturel, oui, mais que plus on le brusque, pire c’est. Le discours m’étonne un peu. Est-ce qu’il y a vraiment des femmes qui se présentent pour un accouchement en pensant que ça ne fera pas mal?

On m’installe le tampon aux hormones et on me branche sur moniteur. La gynéco quitte, me laissant seule avec l’infirmière. Le moniteur nous offre rapidement une surprise : apparemment, j’ai des contractions, environ aux quinze minutes. En effet, si je me concentre sur la région de mon ventre, je ressens par moment un léger tiraillement musculaire. L’infirmière semble enthousiaste. Selon elle, il se pourrait très bien que le tampon d’hormones suffise.

Après deux heures de monitorage du cœur du bébé (pour être sûrs qu’il réagit bien à la procédure), les contractions se sont légèrement intensifiées et rapprochées... Enfin, selon la machine, parce que moi, bof, je ne ressens pas grand chose.

À 22h, je me couche. Ça fait bizarre de dormir toute seule dans un lit simple avec mon chum à l’autre bout de la chambre. Mais bon, je suis fatiguée, alors je dors sans problème jusqu’à 2h du matin. À partir de là, la douleur me réveille de temps à autre. Les contractions se sont un peu intensifiées, mais j’arrive à me rendormir.

À 6h du matin, j’ai assez mal pour ne plus pouvoir dormir. Comme je me lève pour aller à la salle de bain, je sens un peu de liquide couler le long de ma jambe. Je comprends tout de suite : la poche des eaux vient de se rompre. Le travail est commencé!

Je sonne l’infirmière, qui arrive avec la gynéco. Celle-ci constate que mon col est ouvert de 3 centimètres, que la poche des eaux est fissurée (et non rompue) et s’apprête à compléter la rupture quand je lui rappelle que je suis porteuse du Strep B. On me met alors sous perfusion d’antibiotiques. La gynéco m’annonce qu’elle a fini sa garde. C’est mon médecin habituel qui prend le relais. Elle me dit qu’il viendra me voir dans 4 heures, le temps que la perfusion d’antibiotique passe dans mon système et commence à protéger le bébé. Ensuite, il finira de crever mes eaux.

17 commentaires:

Prospéryne a dit…

Ouf, que d'aventures! Et encore, Éliane n'a pas pointé le bout de son nez! ;)

Gaby a dit…

Là faut j'attende jusqu'à après demain pour lire la suite!!!

Isabelle Lauzon a dit…

Bien hâte de lire la suite! :D

Et... très contente d'avoir de tes nouvelles! (tu vois, je me tiens très, très tranquille avec mes courriels, hein? Je sais par quoi tu passes, alors je me retiens encore un peu...) ;)

Gen a dit…

@Prospéryne : Attends, là on est encore au calme...

@Gaby : Ben oui, désolée, j'ai pas tout à fait fini d'écrire!

@Isa : J'ai tellement de courriels de nouvelles à envoyer à tellement de gens que j'ai décidé d'écrire des billets super détaillés et d'inviter tout le monde à les lire.

Parce que... ben ouais, tu sais par quoi je passe! lol! Mettons que les moments où j'ai mes deux mains libres se font rares! (et encore, vive le porte-bébé!)

idmuse a dit…

tu vas nous faire une série? Vite!

Une femme libre a dit…

C'est passionnant tout ça. Un peu effrayant déjà mais passionnant quand même! J'attends la suite de ton accouchement feuilleton.

Claude Lamarche a dit…

Pas eu de bébé mais j'Aime te lire quand même!

Prospéryne a dit…

Encore au calme? Oulàlà... Je ne sais pas si j'ai hâte à la suite!

Gen a dit…

@idmuse : Ouaip, un accouchement en quatre épisodes! ;)

@Femme libre : effrayant? pourquoi?

@ClaudeL : Tant mieux! ;)

@Prospéryne : Ouais, je me disais la même chose rendue à ce point-là... ;)

Nomadesse a dit…

J'ai demandé à ma mère si c'était vrai cette affaire d'ocytocine (elle a vécu sans et avec déclenchement) et d'après son expérience personnelle, les contractions sont exactement aussi douloureuses de l'un à l'autre bébé... Alors j'avoue que je n'y crois pas trop.

Étrange réaction des traitants: moi quand j'ai dit que je ne savais pas encore si j'allais prendre quoi que ce soit (après tout, comment savoir si je supporterais les contractions avant d'en avoir vécues?), il n'y a eu aucune réaction négative. Au contraire, je te dirais qu'on semblait même assez habitués aux femmes qui souhaitent un accouchement naturel... Ça dépend des hôpitaux, j'imagine.

Moi je n'avais pas le strep B, mais j'ai développé une infection parce que ma poche des eaux était crevée et Léo refusait de descendre depuis trop longtemps: ce sont les bactéries qui sont montées et m'ont obligée à être sous antibiotiques...

Gen a dit…

@Nomadesse : Ma mère aussi a connu les deux et avait nettement préféré le "naturel".

Ce que j'ai cru comprendre plus tard en jasant avec d'autres mamans, c'est surtout qu'avec l'ocytocine, on nous colle les contractions aux deux minutes pendant tout le travail (dans mon cas : de 3 à 10 centimètres, soit 6 heures de temps).

Alors qu'en travail naturel, c'est pas rare que des femmes arrivent ouvertes de 4 à 6 cm alors que leurs contractions sont encore aux 5 minutes.

En plus, avec le travail naturel, tu peux te lever de ton c***** de lit! (plus de détail là-dessus dans le prochain billet)

Ce genre hospitalier a en effet un haut taux d'épidurale, alors je suppose qu'ils s'attendaient pas à ce que je veuille un accouchement provoqué "naturel".

Nomadesse a dit…

Eh ben... Je trouve alors mon expérience bien bizarre... Parce qu'avec un déclenchement à l'ocytocine à 8h du matin, je marchais partout, allait aux toilettes, essayait le bain, le ballon, les marches... Lisais la Pomme de Justine à voix haute pour corriger les fautes, chantais... Bref, je bougeais en masse avec mon poteau, jusqu'en soirée (infection, péridurale, là j'étais plus limitée). Et mes contractions n'étaient sûrement pas aux 2 minutes, ça a commencé (et s'est poursuivi longuement) aux 5-6 minutes... Bref, j'étais bien contente d'être enfin dans l'accouchement (parce que j'en étais presque à 42 semaines, avec un très gros bébé!) C'était le moment de sortir, enfin! :)

Nomadesse a dit…

Au final, j'étais à 7 cm, toujours en contractions assez lentes parce qu'on attendait que bébé veuille bien contribuer en descendant un peu, mais ça faisait plus de 15 heures et il préférait toujours rester en haut, lui... ;) ah ces enfants, ils sont très attachés! :)

Nomadesse a dit…

Ah tiens, après révision avec mon chum (deux mémoires, c'est beaucoup mieux!), si la médecin n'a pas augmenté l'ocytocine (et donc la fréquence des contractions) pour que je passe "à l'intensité", c'était pour le petit cœur de bébé qui baissait un peu trop à chaque serrement de bedaine. Pas grave si l'accouchement se déroule bien, d'après ce que je me souviens, mais avec la façon dont ça ne descendait pas, c'était un peu plus inquiétant (et la-dessus le personnel soignant n'était pas très clair avec nous, ce qui me stressait encore plus).

Bon, je vais me coucher, j'ai encore quelques semaines à couver! :)

Une femme libre a dit…

Les accouchements pas naturels avec plein d'interventions ont un côté effrayant, oui. Pour moi, on s'entend. Extrêmement personnelle notre vision de l'accouchement. Juste le vocabulaire fait peur: provoquer, déclencher,crever, perfuser, brancher, rupturer.

Gen a dit…

@Nomadesse : Merde, j'étais vraiment jalouse à la lecture de ton premier commentaire (et j'en voulais encore plus que présentement à mon médecin), mais je comprends que si on a pas augmenté l'ocytocine, on t'a laissé bouger (surtout s'il fallait que le bébé descende). Et bon, tu n'avais pas mon médecin (là encore, plus de détails dans le prochain billet).

@Femme libre : Ouais, je dois dire que je me serais passée de tout ça, mais bon...

Nomadesse a dit…

Je viens de comprendre ce que tu veux dire en lisant ton 2e billet, par rapport à ton médecin-cyborg. Pas le plus sympathique et rassurant!