lundi 24 mars 2014

Le travail c'est la santé

Le travail, c'est la santé. Parce que si on est capable de travailler, de bouger, d'interagir avec les autres, d'occuper ses journées à des trucs productifs, ça aide à nous garder en forme. D'ailleurs, c'est prouvé : les retraités oisifs et isolés sont plus souvent malades que les travailleurs du même âge.

Mais à ce que je vois autour de moi ces temps-ci, y'en a qui on mal compris la notion. Le travail, ça ne vous guérit pas de tout. 

L'autre jour, je croise un ami, cerné, début de grippe. Il me raconte qu'il a dû courir ce matin-là pour aller porter ses filles malades chez leur grand-mère, car la garderie refusait de les accepter. Puis il a couru pour être à l'heure à son boulot. Et là il sortait du bureau tardivement, ayant fait du temps supplémentaire. Devant lui, une course pour avoir le temps de voir ses filles avant qu'ils ne se couchent. Parce que malades comme elles étaient, il allait les mettre au lit de bonne heure.

Moi - Pauvre toi! Demain, tu vas rester avec eux à la maison?

Lui - T'es folle! *tousse tousse* J'ai ben trop de travail! *mouche* Pis j'ai pas de congés de maladie.

Moi - Ben oui, mais... t'as l'air d'un gars qui a besoin de repos. T'as pas des journées de vacances qui restent? Ou du temps accumulé avec tout l'overtime que tu fais?

Lui - C'est sûr, *mouche* j'ai des vacances en masse : j'ai même pas trouvé le temps de prendre toutes celles de l'année passée! *tousse tousse* Mais je peux pas prendre congé maintenant. On est ben trop dans le rush. On est toujours dans le rush, t'as pas idée!

Moi - Ah bon. Ben... Bonne chance. J'espère que tu pourras te reposer en fin de semaine.

Lui - Pas samedi en tout cas *mouche*, faut que je rentre travailler.

Je l'ai quitté avant qu'il ne me tousse davantage de microbes dessus, en songeant à ses pauvres collègues qu'il allait sans doute contaminer dans les jours à venir. Et en me demandant si ces collègues, une fois malades, allaient être aussi "investis" que mon ami et continuer à travailler malgré leur état.

Le travail, c'est ptêt la santé, mais quand on est malade, rentrer au boulot, ça ne me semble pas la meilleure des idées... Pis les vacances, c'est fait pour être pris! Je constate de plus en plus souvent autour de moi que les gens, arrivés dans la trentaine et donc dans des fonctions d'une certaine importance, semblent gênés lorsqu'ils doivent demander un congé auquel ils ont droit (et dont ils ont besoin). J'trouve ça plate pour eux. Parce que le jour où l'employeur aura besoin, pour des raisons de rationalisation ou autre, de couper leur poste, ben lui il ne se gênera pas.

Dans un système où la sécurité d'emploi n'existe plus et on où risque de se retrouver au chômage un jour ou l'autre, me semble qu'on est aussi bien d'y arriver reposé et en santé! ;)

10 commentaires:

Prospéryne a dit…

Excellent billet ma chère! Quand on est fatigué, on doit se reposer et quand on est malade, on se soigne! C'est la meilleure façon de rester productif longtemps, quoique qu'en pense les workholic!

Annie Bacon a dit…

Je suis tellement d'accord! Je déteste ces annonces de médicaments pour la grippe dans laquelle une personne en piteux état prend deux pilules et va travailler comme si de rien était! Si vous êtes malades, restez chez vous!!!

Gen a dit…

@Prospéryne : En effet, on fait pas une longue carrière quand on se met à terre tout le temps! J'essaie de faire comprendre à mes amis que leur patron ne va jamais leur dire "T'as l'air fatigué, prends donc une journée de congé", mais ils ont encore l'air d'attendre que ça arrive.

@Annie : Ah oui, les annonces de remède miracle. Moi aussi ça me gosse. Parce que tu peux être moins incommodés par tes symptômes, mais contagieux pareil. C'est ben beau la vaccination contre la grippe, mais le rhume ça dure une semaine ça aussi et c'est pas énormément plus le fun à vivre!

Luc Dagenais a dit…

Amen! (Je n'ajoute rien d'autre parce que sur ce sujet, je serais intarissable...)

Daniel Sernine a dit…

Geneviève, tu sembles exclure que ce travailleur soit indispensable, sinon en général et dans l'absolu, du moins dans la conjoncture et le contexte où il œuvre présentement. Bref, que ses motifs soient authentiques et factuels.
Cela dit, si son sens civique et son sens des responsabilités étaient impeccables, il irait au boulot avec un masque pour protéger ses collègues.
Comme tes Nippons chéris, tiens... :O/

Gen a dit…

@Luc : Je te comprends!

@Daniel : Oui, j'exclus totalement que le travailleur soit indispensable. Tant qu'à moi, les situations où quelqu'un est vraiment indispensable au boulot dans une année se comptent sur les doigts d'une main. Si ça arrive plus souvent, quelqu'un ne sait pas déléguer ou quelqu'un a mal planifié.
Et c'est drôle comme les employeurs peuvent donner aux gens le sentiment d'être indispensables quand ils ont besoin de prendre congé, mais moins quand c'est le temps de les payer!
Pour les masques : ça m'arrive d'en voir, mais c'est vraiment pas entré dans les mœurs ici.

Gaby a dit…

Il m'ai déjà arrivé de rentrer travailler alors que je filais pas, juste pour pas mettre les gens de mon département dans la marde. Souvent mon chum me dit : je vais te la payer ta journée, reste à la maison. Mais j'ai quand même ma limite! Et mon fils malade passerait mille fois avant la job

Nomadesse a dit…

Étonnant qu'on soit beaucoup plus sévères dans les garderies là-dessus qu'avec les employés. De mon côté, ça me rappelle d'arrêter parce que si Léo ne peut pas rentrer à la garderie, on n'a personne pour nous dépanner, alors on ne se gêne pas pour arrêter aussi!

Une femme libre a dit…

Dans le cas des travailleurs autonomes, ils sont indispensables et chaque journée de maladie est prise à leurs frais, leur fait perdre des clients et mine la réussite de leur entreprise.

Ils auraient cependant plus de satisfaction au travail, le plaisir d'être leur propre patron et de se tailler un revenu qui correspond aux heures investies et à leur réelle compétence.

Gen a dit…

@Gaby : Je comprends cette idée de ne pas vouloir mettre ton département dans la marde, mais, honnêtement, es-tu aussi productive quand tu es malade que quand tu es en santé? Et si tu contamines tes collègues, vous serez pas dans la marde anyway?

@Nomadesse : En effet, avec les enfants on prend pas de chance (cela dit, j'ai bien des amis que ça enrage "Ben là, il a juste de la fièvre!"). Et je suis sûre que Léo est bien content d'avoir maman ou papa avec lui quand il est malade (on veut ses parents dans ce temps-là me semble).

@Femme libre: En effet, les travailleurs autonomes sont indispensables... mais la plupart de ceux que je connais travaillent 75% du temps en pantoufles de chez eux. Alors quand ils sont malades, ils prennent la journée off ou font une journée plus légère et se rattrapent une fois remis. Le principal avantage du travailleur autonome tant qu'à moi, c'est de contrôler son horaire!

C'est sûr que quand la maladie tombe le jour où il faut absolument se déplacer chez le client (ou la veille d'un salon du livre), c'est une autre paire de manches. Mais j'pense que ça rentre dans les fois de l'année où on est vraiment indispensable et qui se comptent sur les doigts d'une main (et dont je parlais plus haut).