vendredi 31 mai 2013

Le dit du Musè (14)

On discutait de mythologie et de jeux de rôle, plus précisément d'un objet magique qui venait de faire son apparition dans une partie en cours et qui portait le nom de "l'œil d'Obéron". Mon chum m'a alors lancé :

- Si c'est puissant, faudrait que ce soit l'œil de Titania. Tout le monde sait que dans les mythes celtes, c'est les filles qui sont puissantes.

J'ai ouvert la bouche pour nuancer (en partant, on peut discuter de l'origine purement celte d'Obéron et Titania, on est plutôt dans les légendes mérovingiennes et donc teintées de germanisme...) quand il a ajouté :

- Tsé, on voit ben que le celtisme a été inventé par Josh Wedon!

J'ai failli m'étouffer!

- Qu'est-ce que tu racontes là?

- Ben oui, avant Buffy pis Alien 4, il avait inventé le celtisme, on voit la parenté, avec ses filles ultra-puissantes.

Bon, rendue-là, j'ai fini par comprendre qu'il essayait juste de me faire fâcher. J'allais pas tomber dans le piège.

- Oui, oui, ai-je dit. C'est ça, c'est ça...

- Pis les extra-terrestres ont construit les pyramides.

Arrgggg!!!

jeudi 30 mai 2013

Les saisons de l'employé de bureau

Automne :
Semaines où il ne faut pas oublier son parapluie et son imperméables si on souhaite arriver au bureau relativement au sec.

Hiver :
Moitié de l'année où on gèle dehors et où il faut changer de souliers en arrivant au bureau.

Printemps :
Jours où les températures à l'intérieur et à l'extérieur du bureau sont identiques.

Été :
Semaines où on gèle dans le bureau.

...

Mais on a quand même hâte à l'été, surtout quand le printemps ressemble à l'automne!

mercredi 29 mai 2013

Rendez à 16h15

Pour entendre ma voix de fillette douce voix à la radio, rendez-vous à 16h15 sur ce site-là :

La radio étudiante de l'université de Sherbrooke
(Utilisez le lien "radio en direct"... Je cherche, mais je pense pas qu'il y ait d'archives)

Après avoir passé Ariane en entrevue la semaine passée, là c'est mon tour. Semaine prochaine, ce sera Dave! :)

C'est ma première entrevue en direct. J'suis super excitée!!! :)

Merci aux Six Brumes pour l'opportunité! :) Pis en passant, leur prévente n'est pas finie!

mardi 28 mai 2013

Les Verrats de Edouard H. Bond

Billet court, parce que couchée tard hier (à finir roman mentionné en titre...). Donc, Les Verrats de Edouard H. Bond (mieux connu sous le nom de "Ed", aucun lien de parenté avec le personnage de "Twilight"), c'est...

... c'est David, Marco et Samuel, trois jeunes voyous du quatre-cinq-zéro. Lâchés lousse dans les rues ternes de leur banlieue, ils s'adonnent à la brutalité, à la vulgarité et au petit crime avec une aisance scandaleuse.  Toujours prêts à s'enfiler une pizza-pochette ou un comprimé d'ecstasy, les verrats nous disent, à travers leurs victoires de petits lâches et leurs fantasmes tordus, à quel point ils sont perdus. Alors, consternés, on se surprendra à vouloir tout à la fois les réconforter et leur crisser une volée.

C'est surtout à la fois différent de ce que Ed faisait jusqu'à maintenant et assez semblable.

Semblable, parce qu'on retrouve la voix d'Ed (je la qualifierais bien de "jouissive", mais Ed risque de passer par ici, alors je vais lui éviter de s'attirer les foudres de mon chum en le lançant sur un thème qui pourrait déraper et laisser tomber l'adjectif). Le joual puissance mille des dialogues, les termes crus, cette façon de peindre, sans fard aucun, la vie d'un trip à l'autre, de gens qui voient pas plus loin que leur prochaine satisfaction éphémère... une vie qui se veut hardcore et wild, mais qui se révèle curieusement étriquée. Tout ça, c'est du pur Ed.

Différent, parce qu'on est moins dans la fiction franche que pour ses romans précédents, plus proche d'une certaine réalité. Pour avoir grandi dans le 450, mettons qu'il y a des grands bouts du roman qui sonnaient pas mal juste. J'ai connu des David, Marco et Samuel. J'les laissais copier pendant les examens en échange de leur protection contre les autres terreurs de l'école. (Mon choix personnel est fait : les rencontrer maintenant que je sais me battre, j'leur en sacrerais toute une!)

On referme ce roman en se disant "Et ensuite?" L'action commence au début de la semaine de relâche. Elle se termine peu après. Elle pourrait se poursuivre, elle aurait pu commencer plus tôt, il arrive un drame, oui, mais ça ne semble pas avoir particulièrement marqué les personnages, qui sont débarqués dans l'histoire avec leurs bibittes et qui ne se sont pas améliorés d'un poil...

Alors, où s'en allait-on avec cette histoire? Ou s'en vont les personnages?

Bonne question. Ils ne le savent pas non plus. C'est le point de départ, le thème et la conclusion du roman. Well done, Ed.

lundi 27 mai 2013

Scène banlieusarde matinale

Ceux qui me connaissent un tantinet auront remarqué que je suis vraiment pas matinale. Dans une situation idéale (genre quand je faisais ma maîtrise à temps plein), je me couche vers 2 heures du matin et je me lève vers 10h. La fin de semaine, je me tire rarement du lit avant 9h, à moins d'avoir une motivation particulière, genre un autobus à prendre pour un congrès ou un salon du livre, ou alors un départ hâtif pour un petit voyage.

Dans ces rares occasions où je me lève avant que ma paisible banlieue-dortoir ne soit prise d'assaut par les tondeuses à gazon, les VUS qui ne respectent pas les limites de vitesse et les joggeuses à la mode, il me semble que je finis toujours par observer une scène cocasse.

La dernière en date?

Un dimanche matin, alors que j'attendais l'autobus de 7 heures, j'ai vu deux lapins, puis un écureuil traverser tranquillement la rue, en plein milieu des bandes jaunes du passage piétonnier.

Ouaip, en banlieue, même la faune est bien élevée! ;)

vendredi 24 mai 2013

Le latrec de Cicéron

Par désœuvrement, je révisais l'autre les notes que j'ai prises il y a longtemps (juste après avoir terminé ma maîtrise) pour une nouvelle qui mettra, peut-être bientôt, Cicéron en scène.

Mes notes étaient difficiles à lire. Je bûchais un peu. Évidemment, en terminant ma maîtrise, je n'avais pas pensé que, six ans plus tard, je pourrais avoir un peu oublié mon alphabet grec et mes déclinaisons latines. Et donc que les passages de la correspondance de Cicéron soigneusement recopiés pourraient m'être devenus obscurs.

Heureusement, j'ai fini par déchiffrer mes propres notes (et par les annoter de nouveau, en français cette fois!). Et par constater un élément amusant : Cicéron, souvent vu par les écrivains latins postérieurs comme une grande "plume" classique, se faisait accuser, à son époque, d'helléniser (de Hellène, nom que se donnaient les Grecs) le latin, parce qu'il lui arrivait, de temps à autres, d'y glisser des mots grecs ou d'utiliser des tournures de phrase propre au grec.

Hé oui, Cicéron parlait latrec comme nous (ou, en tout cas, moi) parlons franglais!

La constatation est d'autant plus drôle que plusieurs néologisme grécisants inventés par Cicéron (et décriés à l'époque par des gens qui trouvaient qu'on devait parler soit grec, soit latin, pas les deux à la fois) passeront dans l'usage et contribueront à enrichir le latin et à lui conférer d'avantage de nuances, faisant de lui la langue du savoir mondial pour un ptit millénaire.

In your face comme qu'on dit! ;)

jeudi 23 mai 2013

Des rêves et des réalités

Depuis que j'ai commencé à triper MMA et à publier, j'avais un rêve secret, complètement, honteusement, ridicule, mais pas bien méchant... Vous savez le genre de rêve en couleurs qui nous vient de temps en temps?

Bon, le mien, ce sera sans doute pas une surprise, c'était d'être un jour engagée par Georges St-Pierre pour écrire sa biographie. Je me disais que j'avais le temps de me faire un nom. Peut-être même de prendre de l'expérience comme ghostwriter. Qu'un moment donné, avec toutes mes histoires d'arts martiaux, je serais un choix envisageable, sinon logique. Après tout, la plupart des combattants attendent leur retraite pour sortir un livre... (Bon, sauf Forrest Griffin, mais c'est un cas particulier dans tout ce qu'il fait.)

Chamboulant toutes mes rêveries, St-Pierre vient de publier un bouquin (s'il faut qu'il soit en signature au SLM, on va souffrir du bain de foule les amis!). Et je vais vous avouer que j'étais un peu fâchée quand j'ai appris que son ghostwriter n'était même pas un écrivain, mais un publiciste. Après ça on se demande pourquoi c'est dur de vivre de sa plume au Québec...

Enfin, voilà mon rêve en couleurs qui ternissait. Bon, c'était pas une grosse surprise qu'il ne se réalise, pas, mais il y avait quand même un petit atome de moi qui était déçue...

Jusqu'à ce que je lise le billet de Carl. Et que je me souvienne de mes propres angoisses.

Ghostwriter pour une BIOGRAPHIE?!? J'haïs déjà ça écrire ma propre biographie!

Voulez-vous ben me dire quelle crampe de cervelle avait suscité en moi ce rêve débile?!? O_o

mercredi 22 mai 2013

La prévente n'est pas finie

Allez, je m'offre une petite journée de blogue paresseux, au profit des copains!

Je vous signale donc que la prévente du catalogue 2013 des Six Brumes est toujours en cours.

Et pour ceux qui n'auraient pas encore acheté Le Chasseur (prix Aurora-Boréal 2013 de la meilleure nouvelle, quand même! ;), il fait partie des combinaisons que vous pouvez commander. Bon, l'ensemble est pas donné, c'est celui à 50$, mais vous aurez droit à l'édition spéciale du Chasseur, avec la couverture en braille, ainsi qu'aux trois romans de 2013 signés par les auteurs, plus des affiches de tous les romans (juste celle du recueil d'Ariane Gélinas vaudra son pesant d'or! ...comme si le contenu du recueil, écrit par notre récipiendaire 2013 des prix Jacques-Brossard, Clément-Morin et Aurora-Boréal du meilleur roman était pas déjà un argument de vente à lui tout seul!!!).

En plus du recueil de nouvelles d'Ariane, le catalogue 2013 offre une version remaniée de La Légende de McNeil de Jonathan Reynolds et Madluck de Gilbert Thiffault, une novella qui s'annonce comme une rencontre entre Indiana Jones et Chtulhu. J'suis déjà vendue!

Allez, laissez-vous tenter vous aussi! ;)

mardi 21 mai 2013

Dissection d'une fin de semaine de trois jours

Ah, les fins de semaine de trois jours! On les espère longtemps d'avance. On les planifie, mais pas trop, parce qu'on se dit toujours qu'on va en profiter pour se reposer, écrire deux romans, effectuer les tâches qu'on remet toujours à plus tard, voir tous les amis perdus de vue depuis le secondaire... Bref, dans notre tête, ce congé de trois jours semble durer trois mois.

Ce qui finit par donner l'horaire suivant :

Vendredi
Bière de la victoire en couple ou entre amis: à nous le long congé!

Samedi
Lever plein d'enthousiasme : on a trois jours devant nous!
Journée passée à accomplir les tâches ménagères habituelles.
Souper bien arrosé avec famille ou amis.

Dimanche
Grasse matinée causée par la gueule de bois.
Journée paresseuse composée de lecture, films et/ou jeux vidéos (selon préférences).
Procrastination des tâches restantes : on les fera lundi.
Motif de la paresse : bah, on a encore une journée pour s'activer.
Second souper bien arrosé avec famille ou amis, puisqu'on n'a pas à se lever tôt le lendemain.

Lundi
Séparation difficile des éléments "corps" et "matelas".
Analyse des tâches procrastinées la veille.
Conclusion : elles peuvent attendre la fin de semaine prochaine.
Motif : elles attendent déjà depuis plusieurs semaines.
Journée passée à écrire, développer un jeu vidéo et/ou autre occupation créative.
Satisfaction créative, mais dépression croissante en fin de journée : le congé est déjà fini.

Mardi
Retour au boulot.
Déprime.
Consultation du calendrier : la prochaine longue fin de semaine est dans un mois.
Soupir!

vendredi 17 mai 2013

Le tapon du mois

Quand on fait du service à la clientèle, on finit par s'habituer au fait qu'on tombe tôt ou tard sur un individu moins allumé que les autres (ou, j'accorde le bénéfice du doute, juste en manque aigu de caféine au moment où il vous parle). Appelons-les familièrement les tapons.

Avec mes collègues, on s'amuse parfois à élire l'un de ces tapons le "tapon du mois" en prenant le pari que l'énormité qu'il vient de proférer ne pourra pas être égalée. Or, ce mois-ci, j'ai fait mentir toutes les prédictions de mes collègues (qui avaient déjà élu notre tapon du mois) en recevant l'appel suivant :

Moi - Service à la clientèle, bonjour! Comment puis-je vous aider?

(En passant, si jamais vous m'appelez à la maison, ça se peut que je réponde ça. À chaque job, j'acquière un nouveau réflexe pavlovien relié à la sonnerie du téléphone. Après ça les gens se demandent pourquoi j'ai pas de cellulaire. J'entends sonner suffisamment souvent entre 9 et 5!)

Client - Bonjour, je suis client chez vous.

Moi (tout en me disant que c'est rare que les non-clients appellent le service à la clientèle) - Oui?

Client - Je viens de recevoir une lettre de vous.

Moi (toujours patiente, mais en me disant que s'il me donne autant de détails à la fois on est pas sortis du bois, parce qu'on envoie quelques centaines de lettres par jour) - Oui?

Client - Il y a deux pages. La première, c'est mon certificat d'assurance.

Moi (qui ne sait toujours pas ce que le client peut vouloir) - C'est normal, on vient d'envoyer les preuves de renouvellement.

Client - Ah bon.

(Longue pause)

Client - Sur la deuxième page, c'est écrit "reçu". Est-ce que c'est mon reçu?

Je me repasse ce que je viens d'entendre. Est-ce que c'est une farce?

Moi (perplexe) - Oui, bien sûr.

Client (semblant sincèrement content de ma réponse) - Ah! Alors la feuille écrit "reçu", c'est mon reçu?

Moi (en grave danger de me mettre à rire dans les oreilles du client) - Oui!

Client (sur un ton soulagé) - Ah! Merci beaucoup madame.

Moi (avec de la misère à parler parce que je braille de rire) - De rien, bonne journée!

J'ai réussi à raccrocher avant d'éclater. Devant mon hilarité, mes collègues sont venues me poser des questions. Et elles ont dû convenir qu'on venait de détrôner le tapon du mois.

(Que ceux qui savent avec quelle clientèle je traite s'abstiennent de donner des détails dans les commentaires! Pour ceux qui savent pas... laissez-moi vous dire qu'il y a des gens qui poussent à s'interroger sur le sérieux de certains diplômes! O_o)

jeudi 16 mai 2013

Regarde-moi de Natasha Beaulieu

Je viens de terminer "Regarde-moi" de Natasha Beaulieu, acheté au Congrès Boréal. Et... je dois dire que le bouquin m'a laissée un peu perplexe.

C'était une lecture intéressante, y'a pas de doute. Je suis d'accord avec Ariane et Prospéryne : l'écriture est précise et les personnages sont forts. Leur système de pensée et de valeurs, surtout sexuelles, nous est bien décrit, parfaitement intégré au récit. L'influence du roman Crash! de Ballard et de toute la sous-culture associée se fait sentir, mais sous un aspect moins morbide que dans l'oeuvre originale. Et il faut saluer l'audace de Natasha, d'avoir écrit un roman où l'érotisme hors normes est le moteur et l'objet du récit (ainsi que l'audace d'Alire, qui l'a publié).

Mais...

Mais je sais pas pourquoi, mis à part les scènes entourant Hélèna et celles mettant Rachel et John en présence l'un de l'autre, l'ensemble m'a laissé une impression de distance. Comme si je voyais l'action plus que je ne la ressentais. Or, l'intérêt d'un roman érotique me semble justement de pouvoir partager les sentiments et sensations des personnages...

Manque d'ambiance dans l'écriture ou incapacité de la lectrice à se glisser dans la peau de gens ayant des fantasmes aussi différents des siens? Mystère.

En tout cas, une chose est sûre : c'est à mettre dans les mains des gens qui pensent que Fifty Shades of Grey, c'est ce qu'on peut faire de plus déviant et capoté! ;) Pis après ça, vous leur donnerez Amaranthe d'Ariane Gélinas (publié dans l'anthologie Agonies de la Maison des Viscères)! ;)

mercredi 15 mai 2013

Science-fiction, fantastique, fantasy et styles littéraires

On le sait tous, pour l'avoir entendu répéter ad nauseam, le principal reproche qui est fait aux littératures dites "de l'imaginaire" (science-fiction, fantastique, fantasy ou SFFF pour les intimes), c'est qu'elles ne sont pas de la "vraie" littérature, qu'elles manquent de sérieux et de style.

Or, s'il y a une chose que j'ai réalisé dernièrement, c'est qu'il est, à mon sens, beaucoup plus facile de faire des expérimentations stylistiques en SFFF qu'en littérature réaliste.

D'ailleurs, si je regarde les textes de SFFF que j'ai écrit, ce sont tous des exercices de style : avec Le Chasseur, je raconte une histoire sans faire de référence visuelle; dans Ce qui reste de l'ange, j'emprunte le point de vue d'un personnage qui vit plusieurs époques en même temps; L'enrouleur de temps est "montée" à l'envers, artifice expliqué par un machin technologique; dans La Maillarde, je reprends le ton oral des contes médiévaux... exercice poussé encore plus loin avec De dragonis gesta! Finalement, dans Trou noir de mémoire, que vous lirez bientôt, j'utilise la magie comme excuse pour un autre exercice stylistique...

Et je me souviens très bien que le premier livre dont j'ai remarqué le style, c'était Chroniques du pays des Mères d'Élisabeth Vonarburg. En effet, dans ce monde où les hommes ont pratiquement disparu, le masculin ne l'emportait plus, grammaticalement, sur le féminin.

Évidemment, tous ces exercices de style seraient également possibles en littérature générale, mais ils seraient difficilement justifiables (le style du Pays des Mères prendrait soudain un aspect de féminisme un peu extrême). Cependant, puisque, en SFFF, on modifie déjà la réalité, il est très facile de tordre un peu la langue, ne serait-ce qu'au moyen de néologismes, pour lui faire refléter de nouveaux concepts, des ambiances exotiques, des sociétés étranges...

Et c'est un jeu dont je ne me lasse pas, autant comme lectrice que comme écrivaine! :)

mardi 14 mai 2013

Un couple de pirates...

Sur une note (vraiment beaucoup) plus légère qu'hier... On n'en a pas tellement parlé, mais le vendredi soir, au Congrès Boréal, deux pirates échappés d'un univers steam punk sont débarqués à la Mascarade, leur vaisseau volant s'étant retrouvé en panne sur le toit de l'hôtel...

Comment ça, plus de carburant?
Je sais pas, capitaine, c'est pas ma faute...

Je suis sûre que oui! Mais qu'à cela ne tienne, on va s'approvisionner par la force!

Vous là-bas! Videz vos poches! 

Arg! Et que ça saute!
Sinon, ça va faire mal!

Merci à Charles Mohapel d'avoir immortalisé ce moment. C'est un spectacle qu'on ne reverra sans doute pas de sitôt... ;)

Merci aussi à l'Ermite dont les historiettes-photos m'ont inspirée celle-ci! :)

lundi 13 mai 2013

Le même réflexe

Vickie Gendreau est décédée samedi. Je sais pas si vous vous souvenez d'elle. C'était la fille, 24 ans, ex-danseuse nue, qui, se découvrant atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable, avait écrit un livre, "Testament" publié chez Le Quartanier. On en a beaucoup parlé l'an dernier.

Je ne la connais pas personnellement, je ne l'ai même pas encore lue. Pourtant, son histoire m'avait énormément touchée. Elle était née en 1989. Plus jeune que ma petite soeur. Une kid! Bon, vingt fois plus âgée que moi pour que ce qui était des expériences de vie... mais quand même! D'habitude, on ne se découvre pas condamnée à son âge. On l'est depuis son enfance si a eu le malheur de naître sous une mauvaise étoile et on a grandi avec l'ombre de la mort. Ou alors on va vivre encore une décennie ou deux avant que nos mauvaises habitudes nous rattrappent et nous achèvent.

Mais non, Vickie avait tiré le mauvais numéro. Du jour au lendemain, au milieu d'une vie qui semblait normale, la condamnation était tombée.

Alors, elle a fait quoi cette jeune femme?

Elle s'est lancée dans l'écriture à corps perdu. Elle a écrit un roman. Puis un deuxième, dont elle ne verra même pas la version imprimée.

En lisant son histoire, la première fois, je m'étais rappelé une scène. À l'hôpital, en 2010, j'attendais qu'on m'opère, qu'on arrête l'hémorragie interne causée par une grossesse ectopique. Vincent était avec moi, on avait peur tous les deux... Alors on a parlé des pires sujets possibles, comme pour les exorciser. De ce que je voulais qu'il décide si jamais les choses ne tournaient pas bien. Pas d'acharnement thérapeutique. Je te l'ai jamais dit, mais je voudrais être incinérée...

Et, surtout, surtout, arrange-toi pour terminer Hanaken.

En lisant son histoire, j'ai eu l'impression de comprendre Vickie comme j'ai rarement compris de gens dans ma vie. Parce que devant l'ombre de la mort, elle a eu le même réflexe que moi, celui de dire : "Emporte-moi s'il le faut, mais je veux laisser des mots derrière moi".

Tu as réussi, Vickie, on te lira encore longtemps.

vendredi 10 mai 2013

On parlait des détails historiques

On a parlé des détails historiques lors de la table ronde sur l'uchronie au Boréal (ainsi que de l'aspect pinailleur des historiens)...

J'viens de tomber sur un exemple malheureusement savoureux. Le genre qui fait dresser les cheveux sur ma tête d'historienne, mais que le lecteur moyen ne remarquera pas.

Je suis en train de lire la série "The Camulod Chronicles" de Jack Whyte (j'pense pas que ça ait été traduit pour le moment), une très intéressante réinterprétation de la légende arthurienne, qui ne se centre pas tellement sur Arthur (ni même sur Uther et Ygerne), mais raconte plutôt la fondation de Camelot et la préservation du savoir et de la civilisation romaine suite à l'abandon de l'Angleterre par l'Empire, au début du 5e siècle.

C'est franchement bien documenté et bien écrit. Le mélange de faits historiques et d'inventions est si savant que j'ai dû rechercher certains détails pour m'assurer de leur aspect fictif... ou, du moins, non prouvé.

Jusqu'à ce que je tombe sur une erreur horriblement grossière. Dans le cinquième tome de la série, le narrateur décrit un paysage agricole du nord de l'Angleterre. Et là, au milieu des plantes rustiques qui pouvaient plausiblement pousser à cet endroit au 5e siècle, il mentionne du maïs.

J'ai eu l'impression que le mot me sautait au visage. Au milieu d'un milliers de petits détails parfaitement rendus, c'est désormais celui-là que je retiens au sujet de la série. Pour ceux qui sauraient pas, je vous informe que même si le maïs est désormais une figure commune dans les champts irlandais et britanniques, il n'a pas été introduit en Europe avant le 16e siècle. Parce qu'il vient d'Amérique.

Oups! Y'a quelqu'un qui l'a échappée celle-là. Heureusement, je suis sevrée depuis suffisamment longtemps de l'ambiance universitaire pour pouvoir continuer à lire (et à apprécier) un roman historique qui contient une erreur semblable.

Mais non, ça n'a pas toujours été le cas! ;)

jeudi 9 mai 2013

Tu sais que (10)

Tu sais que tu as passé la fin semaine au Boréal quand ton horaire de la semaine suivante se retrouve soudain chargé de tâches ménagères du genre : éliminer la pile de vaisselle sale avant qu'elle ne s'écroule, nettoyer la salle de bain avant qu'elle ne développe des bactéries mutantes, passer l'aspirateur avant que les acariens ne s'organisent en république...

Tu sais que tu reviens au Boréal quand tu as soudain huit fois plus de nouveaux projets en tête, mais huit fois moins de temps de temps pour les réaliser (tâches ménagères obligent).

Et, finalement, tu sais que tu es allée au Boréal quand tu constates sur ton blogue un phénomène en passe de devenir habituel, c'est-à-dire le type qui était au Boréal, qui débarque sur le blogue sans en connaître le ton général, qui lit mon compte-rendu et qui, plus ou moins anonymement, me fait la leçon. Comme c'est un comportement que j'accueille plutôt froidement (avertissement : ceci est un euphémisme), d'habitude ils ne repassent pas.

Heureusement, y'a aussi du monde sympathique qui s'ajoute parmi les lecteurs réguliers! :)

mercredi 8 mai 2013

Ce qui a fait jaser au Boréal...

Ce qui a fait jaser au Boréal, entre deux discussions plus intellectuelles et littéraires, ça a été ceci :

Moitié inférieure de mon corps, moins reconnaissable que la supérieure, sur fond de carrelage de l'hôtel Espresso!
Merci à Jonathan Gauthier pour la photo :)
Je portais des ballerines roses et un sac assorti. Ou plutôt un sac rose qui matchait avec mes ballerines... Bref, des trucs super girly, avec lesquels personne ne s'attendait à me voir arriver.

Qu'est-ce que vous voulez : j'ai l'esprit de contradiction! ;) Maintenant que je me suis forgé une réputation de redoutable petit bout d'écrivaine qui écrit des trucs noirs et sanglants (et que je commence à avoir des cheveux blancs), c'est très amusant de m'habiller en femme-enfant! ;)

En plus, mon côté fifille (qui s'exprime si peu souvent) a complètement craqué pour les sacs et les tasses réutilisables de Ketto Design. C'est mignon, ça a parfois des inspirations un peu fantasy ou asiatiques, une partie des matériaux sont recyclés et puis c'est conçu au Québec. Comment ne pas aimer?

mardi 7 mai 2013

Que lit-on dans le métro?

Le titre fait écho à un article léger et intéressant (non, les deux termes sont pas toujours antagonistes) paru dans La Presse la semaine dernière (pendant qu'on était occupés par le congrès) : la journaliste a recensé les lectures de gens croisés dans le métro.

Une liste de 49 titres.

Sur le lot, à vue de nez (c'est-à-dire que j'ai recherché les noms qui avaient une chance d'être québécois si, d'aventure, je ne les connaissais pas, mais que je pourrais en avoir laissé passer un), 6 auteurs québécois, pour 7 occurences. Les gagnants : Patrick Sénécal (deux fois... une chance qu'on l'aime, lui, sinon on le haïrait pas à peu près), Martin Michaud, Dany Laferrière, Anne Robillard, Marie-Célie Agnant (j'avoue mon ignorance : je ne l'aurais pas incluse dans ma liste si Wikipédia ne m'avait pas confirmé qu'elle a un parcours semblable à Laferrière : Haïtienne d'origine, elle vit maintenant au Québec) et Jean Monbourquette (un prêtre québécois semble-t-il... je le connaissais pas non plus... et lui j'pense pas que je vais le lire! ;).

Bon, on peut brailler sur le fait qu'il n'y ait pas plus de québécois dans la liste. Ou sur l'absence de nos propres livres. (Je confesse avoir versé une larme.) Ou sur le fait que c'est toujours les mêmes qui se taillent une place au soleil... ou dans un wagon de métro (Patrick, vraiment, une chance qu'on t'aime! ;).

Mais on peut regarder les choses autrement : 7 occurences québécoises sur 49 titres, c'est quand même 14%.

Les livres québécois ne représentent pas 14% de ce qui se publie dans le monde. Ni même (mais là je m'avance, je me trompe peut-être) 14% de ce qui est disponible ici en français et en anglais. Calculant que les lectures incluaient des classiques comme Dumas et des plus-que-classiques comme Virgile, c'est quand même pas si mal!

Y'a du chemin à faire, mais faut pas se décourager. Et puis entre Sénécal (fois deux), Michaud et Robillard, les lectures "de genre" se taillent une place de choix! :)

lundi 6 mai 2013

Prière de ne pas me réveiller

Wow! Pour un Boréal, ce fut tout un Boréal!

Bon, ça avait commencé un peu bizarrement, avec la Mascarade de vendredi, où nous n'étions que quelques braves costumés au milieu d'une foule de gens occupés par les conversations-retrouvailles des débuts de congrès. (Oui, oui, vous aurez des photos).

Pendant la soirée, j'ai mis la main sur le dernier Lurelu et j'ai pu lire la critique qu'on y a fait de Hanaken l'ombre du daimyô. Euh... Dire que c'est très élogieux, c'est rester dans le domaine de l'euphémisme. La conclusion de la critique est la suivante : "Il s'agit du meilleur livre que j'aie lu cette année." Ça venait de donner le ton de mon Boréal 2013.

(Hum... Avec un peu de recul, ça veut ptêt dire que la pauvre critique a lu ben des navets dans l'année... Ah, pis, j'suis prête à me contenter d'être la moins pire! Hihihihi! ;)

Le samedi, Luc, Philippe-Aubert et moi avons reçu des félicitations pour notre panel sur l'art de la recherche et les outils qui peuvent être utiles aux écrivains. Puis, en soirée, après une journée fort remplie, j'ai participé au concours d'écriture sur place. C'était ma troisième participation. La première fois, je n'avais pas réussi à terminer le texte. La seconde, j'avais été plus ou moins inspirée. Mais cette année, le thème est venue me chercher. C'est pas mêlant, j'étais tellement intense et concentrée en écrivant que je me suis pas rendue compte que je serrais trop fort mon stylo qui allait mal...

Dimanche matin, je me suis levée avec une crampe dans la main droite! Qu'à cela ne tienne : glace, huile d'Arnica et retour à Boréal. La journée a encore été étourdissante, mais l'apogée s'est produite pendant la remise des prix en fin de journée.

J'ai gagné le concours d'écriture sur place!!! :)

J'ai été surprise, mais en même temps, pas tant que ça : je savais en sortant de l'heure d'écriture que je tenais quelque chose. Que ce texte-là aurait une vie après le Boréal... Par contre, j'ai été très surprise d'être considérée comme une auteure "professionnelle". Surtout que c'est Dave Côté qui a été classé auteur "montant". Je soupçonne que les juges ont surtout été embêtés au moment de faire leur classement! ;)

J'étais sur un nuage. J'en demandais pas plus. J'adorais le texte que je venais de produire. Mon chum était super fier de moi...

Puis on a annoncé les gagnants des prix Aurora-Boréal. On est arrivés à la catégorie de la meilleure nouvelle ou novella. Je m'apprêtais à pousser Luc Dagenais dans l'allée pour qu'il aille chercher son prix (il avait été nominé pour le Jacques-Brossard! c'était sûr que c'était lui qui gagnerait)... et on a nommé mon nom.

Le Chasseur a remporté le Aurora-Boréal de la meilleure nouvelle ou novella!!! :D

Arrivée en avant, je savais plus où j'étais. J'ai aucune idée de ce que j'ai dit. Je sais juste que j'ai réalisé en me rassoyant que j'avais complètement oublié de remercier Vincent, qui est pourtant celui qui m'a introduite à l'univers des arts martiaux. Ben, chéri, je me reprends ici : merci mille fois!

J'ai deux théories pour expliquer mon extraordinaire fin de semaine : dans les faits, nous sommes jeudi soir, le congrès n'est pas commencé et j'ai rêvé ces résultats inespérés... ou alors nous sommes bien dimanche, mais je suis en train de dormir au fond de la salle, pendant la remise des prix, et je me suis imaginée en lauréate...

Dans tous les cas, s'il-vous-plaît, ne me réveillez pas!

jeudi 2 mai 2013

Blogue fermé, mais prévente en cours!

Présentement, la moitié des neurones de votre blogueuse s'efforcent d'accomplir leur boulot, tandis que l'autre moitié songent aux tables rondes de la fin de semaine, tout en mettant la dernière main aux costumes de la Mascarade.

Bref : blogue fermé pour cause de Boréal! ;)

Au plaisir de voir ceux qui y seront! :)

Pour les autres, à défaut de pouvoir profiter de la salle de vente du Boréal, je vous invite à aller jeter un oeil à la prévente 2013 des Six Brumes. Cette année, la maison d'édition essaie une nouvelle méthode : elle met tous les livres de l'année en prévente en même temps, selon une formule vous permettant de choisir le titre de gloire qui vous défini le mieux (Aventurier, Sorcier ou même l'impressionnant Seigneur des brumes!) et qui établit une compétition amicale entre les auteurs, sans faire peser sur l'un d'eux la crainte de manquer de financement. Je crois que c'est une très bonne idée : ça diminue le stress des auteurs, ça évite de trop solliciter les supporteurs et les nombreuses combinaisons de bouquins qui en résulte sont toutes plus alléchantes les unes que les autres.

Personnellement, j'espère qu'il y aura quelques Combattants ultimes de l'imaginaire parmi vous! ;)

À lundi! ;)

mercredi 1 mai 2013

Evil Dead - le remake

Le vieux Evil Dead présentait un scénario sombre, vaguement inspiré de Lovecraft. Il était joué plutôt mal par tous ses comédiens, sauf un. C'était un déluge d'effets spéciaux plus ou moins réussis. Le sang (de toutes les couleurs) y giclait à souhait. On y trouvait également quelques bonheurs cinématographiques (notamment la caméra qui fonçait dans la forêt au ras de l'herbe) et le comédien qui jouait bien (Bruce Campbell dans le rôle du mythique Ash) deviendrait l'icône portant, avec brio, toute la franchise sur ses épaules.

Le nouveau Evil Dead présente grosso modo le même scénario (un groupe d'amis se réfugiant dans un chalet au fond des bois). Les comédiens jouent un peu mieux que ceux de l'époque, mais aucun ne ressort du lot... sauf la comédienne ayant reçu le contrat de jouer "la main possédée" : elle est définitivement la plus mauvaise. Il y a quelques incohérences dans le scénario, mais... mais on regarde pas Evil Dead pour le scénario, hein? ;)

On le regarde pour le sang qui gicle et il gicle à nouveau à souhait. Cette fois, en plus, il est fort réaliste. En fait, tout est plus réaliste dans cette version du film. Tellement réaliste que j'ai beau avoir le coeur solide, la scène de la langue tranchée en deux par le couteau m'a donnée une vague nausée. Le Nécronomicon avait un look d'enfer! Les bonheurs cinématographiques ont été conservés et le budget augmenté les rendent encore plus efficaces.

Pour le reste, ben si vous voulez un film d'horreur bien gore, vous allez être servis.

Mais vous allez ptêt trouver la fin longuette. Et l'identité du survivant vous décevra. On retombe un peu trop dans les clichés des films d'horreur...

Au final, j'suis pas fâchée d'avoir vu le remake, j'ai passé une bonne soirée. Mais j'pense que la compagnie de mes amis a compté au moins autant que le film lui-même! ;)