mercredi 30 janvier 2013

Interpréter le cinéma muet de l'existence

J'aime les terminus d'autobus.

J'aime aussi lire ou écrire dans des cafés.

Et j'haïs, pas, de temps à autres, me retrouver dans un bar ou une autre fête alcoolisée, avec un groupe de gens que je connais peu.

Dans les trois cas, ça me permet de me livrer à un de mes jeux préférés : regarder les gens agir, sans entendre leurs paroles, et tenter de deviner leurs pensées, de leur inventer des motivations. Appelons ça "interpréter le cinéma muet de l'existence".

Un gars embrasse distraitement sa blonde alors qu'elle monte dans le bus. Sitôt les portes du bus refermées, il saute sur son cellulaire. Qui appelle-t-il? Sa maîtresse?

Une fille entre dans un café avec une valise, l'air de fulminer. D'où arrive-t-elle? Où va-t-elle? Vient-elle de quitter son chum? D'arriver en ville pour découvrir que la job promise n'existe pas? Attend-t-elle quelqu'un qui est en retard?

Un couple danse, les gestes crispés. Ils se parlent à travers des sourires exagérés. Sans doute une dispute qu'ils tentent de dissimuler. Pourquoi? Plus tard, une autre fille s'approche du gars, en roulant exagérément des hanches. Comment l'accueille-t-il? Avec un sourire? Est-elle l'objet de la dispute? Le couple vit-il ses derniers moments? Et s'il la repousse ou l'ignore, qu'est-ce que ça signifie?

J'aime constater qu'on peut en apprendre beaucoup sur les gens en les observant comme ça, à leur insu. Que les gestes, les soupirs, les regards, sont parfois plus éloquents que les paroles. Qu'ils peuvent même révéler des vérités sur lesquelles la personne s'illusionne. L'attirance d'une femme pour un homme, l'envie de quitter les lieux, etc...

Pour essayer de reproduire ce phénomène, pour donner suite à mon jeu préféré, j'essaie souvent, dans mes textes, de décrire la réaction physique d'un personnage plutôt que d'étaler en toute lettre son dialogue intérieur. C'est difficile de rendre ça éloquent pour le lecteur, mais quand ça marche, je crois que l'impression donnée est d'autant plus forte.

Et vous, mettez-vous, de temps à autre, des mots sur le "cinéma muet" que vous percevez autour de vous? Si oui, quel est votre endroit préféré pour vous livrer à cet exercice? (Histoire que je puisse essayer vos points d'observation! ;)

mardi 29 janvier 2013

Muffins à ce que vous voulez, avec ou sans gluten

Pour une artiste, j'ai une personnalité très terre à terre. Quand j'écris, oubliez les envolées lyriques ou les créations complètements psychédéliques, bonjour la structure et les phrases sans fard. Quand je fais des arts martiaux, oubliez les coups de pied complexes et les contorsions fancy : le bon vieux coup de poing sur la gueule est davantage dans mes cordes. Et quand je cuisine, c'est la même chose : les recettes aux équilibres délicats, celles où il faut absolument que l'huile soit de l'huile de canola et le sucre du sucre blanc, très peu pour moi. J'aime avoir sous la main des recettes ultra simples, saines et nourrissantes qui ouvrent néanmoins la porte à une multitude de variantes.

Il y a quelques années, j'ai découvert une recette de muffins qui répondait exactement à ces critères. Et, bonheur absolu, la recette s'est convertie comme un charme au "sans gluten"! :)

Muffins à ce que vous voulez avec ou sans gluten

1 tasse de farine*
1 tasse de flocons*
½ tasse de sucre*
2 c. à thé de poudre à pâte
1 c. à thé de bicarbonate (soda)
1 oeuf battu
½ tasse de lait
1/3 tasse d'huile
1 ½ tasse de purée*
½ tasse de trucs* (facultatif)
Une pincée d'épices (facultatif)

Mélanger le tout. Mettre dans des moules à muffin. Cuire 20 à 25 minutes à 375F. Donne une douzaine de muffins de taille standard.

* Notes

- Pour la farine, quand je cuisinais avec gluten, j'utilisais soit de la farine blanche soit un mélange moitié/moitié farine blanche et farine de blé entier. Pour la version sans gluten, je mets 1/3 de tasse de fécule de tapioca, 2/3 de tasse de farine de sorgho, puis 1 c. à thé de gomme de xanthane. Mais d'autres mélanges seraient sans doute possibles.

- Pour les flocons, d'habitude je mets du gruau (il y en a du certifié sans gluten), mais j'ai déjà utilisé des flocons de quinoa et c'était très bon, quoiqu'un peu plus dense.

- Pour le sucre, d'habitude j'utilise de la cassonade, mais si vous préférez le sucre blanc, le sucre de canne, le sucre d'érable, etc, lâchez-vous lousse! Y'a même moyen de le remplacer par du miel, de la mélasse ou du sirop d'érable, mais là vous allez devoir jouer avec les liquides, alors je vous laisse vous amuser.

- La purée, de fruits ou de légumes, c'est vraiment l'ingrédient secret de ces muffins. Ça leur donne du moëlleux, du goût et, surtout, plein de fibres et de nutriments. Cassez-vous pas la tête pour acheter de la compote de ceci ou de cela : passez simplement des morceaux de fruits ou légumes épépinés et non pelés dans le robot culinaire jusqu'à ce que vous obteniez environ 1 tasse et demi de purée. Si le végétal est très juteux, 1 tasse pourrait suffire. S'il n'est pas très juteux, mettez-en deux. Les pommes, les poires, les bananes donnent des super résultats. Les oranges, elles sont carrément divines! (Oui, oui, on les passe dans le robot avec la pelure, mais on coupe les deux extrémités et on enlève la partie fibreuse dans le milieu). Les carottes et les zucchinis fonctionneraient probablement. J'ai déjà utilisé de la citrouille, mais elle je l'avais pelée.

- Les trucs, ce sont toutes ces petits choses que vous pouvez mettre dans les muffins pour les aromatiser : noix, fruits séchés, baies fraîches, baies surgelées (prévoyez que le temps de cuisson sera plus long) et même pépites de chocolat.

Bref, voilà une recette qui permet de s'amuser à l'infini. Les variantes essayées au cours des ans incluent :
- flocons de quinoa, purée de pommes et noix (très nourrissant)
- purée d'orange et canneberges (délicieusement parfumé)
- purée de pommes et raisins secs, avec une pincée de canelle (classique)
- purée de citrouille avec graines de citrouille et une pincée de muscade (ça goûte l'automne)
- purée de poires et pépites de chocolat (décadent)

Pssst! Sur un autre sujet, j'ai simplifié mes instructions pour les cuisiniers "avec gluten" qui voudraient faire mon pain irlandais aux pépites de chocolat.

lundi 28 janvier 2013

Django, un très bon Tarantino

C'est un peu à reculons que suis allée voir le dernier film de Tarantino, Django Unchained (Django déchaîné). Mais bon, mon papa avait lancé une invitation à l'accompagner pour souligner sa fête et on va pas souvent au cinéma en famille... Et puis la bande annonce avait l'air intrigante. Un western avec un cowboy Noir... Si le réalisateur n'avait pas été Tarantino, je me serais précipitée.

Sauf que Tarantino, depuis Pulp Fiction et Reservoir Dogs, il me semble qu'il fait toujours le même film : un peu d'humoir noir, une trame déconstruite, des gros plans sur des pieds (idéalement de femmes et nus), beaucoup de scènes de blabla et tous les personnages meurent à la fin dans un bain de sang. En prime, il nous fait un caméo pour nous prouver une fois de plus qu'il est un mauvais acteur.

Mais avec Django, oh, surprise! L'humoir noir touche au sublime (principalement grâce à Christoph Waltz... mais ne s'appelait-il pas Christopher avant?), la déconstruction de la trame est bien utilisée pour servir le récit, les plans montrant des pieds sont plus justifiés (de toute façon, y a-t-il plus classique qu'un gros plan sur des bottes à éperons dans un western?), les scènes reposant uniquement sur la discussion servent l'ambiance (Samuel L. Jackson en licheur de bottes est à voir), le caméo obligé se termine de façon hilarante et le bain de sang Tarantino-esque n'est pas la conclusion!

Bref, Tarantino semble bien avoir fait un nouveau film cette fois. Et quel film!

L'oeuvre a provoqué une polémique aux États-Unis. On la trouve trop violente. On se plaint que l'esclavage n'est pas dépeint avec suffisamment de réalisme. On s'insulte qu'on en rit...

Et pourtant, l'historienne en moi a trouvé que l'esclavage avait rarement été aussi finement montré au cinéma. On voit bien que c'était le mode de vie de l'époque. Que le mot "nègre" faisait partie du langage courant et désignait une couleur de peau. Que les esclaves pouvaient tomber sur de "bons" maîtres (selon leurs propres termes), qui les méprisaient un peu en les exploitant raisonnablement, ou sur des mauvais, qui les battaient, les traitaient comme du bétail, les tuaient à la tâche. On voit qu'il existait une hiérarchie chez les esclaves : il y avait les travailleurs des champs, les serviteurs de la maisonnée, plus éduqués, et enfin les esclaves "chouchou", intendants ou maîtresses, aussi durs envers leurs inférieurs que les Blancs pouvaient l'être. On comprend qu'un Blanc qui aurait aidé un Noir et l'aurait traité en égal aurait mis sa vie en danger.... Mine de rien, Tarantino, au milieu d'un film d'action, nous livre une bonne image de l'esclavage et de ses conséquences, sans nous imposer de jugement moral... mais, pourtant, je pense qu'il est impossible de sortir du film sans se dire que c'est horrible qu'il ait un jour été légal de traiter des gens ainsi!

Si le sang et la violence ne vous rebutent pas, le film est donc à voir. Ne serait-ce que pour le cowboy Noir en raquettes...

vendredi 25 janvier 2013

Assumez-vous bonyenne!

(Note : Dans ce billet, vous pouvez remplacer "Twilight" et "Hunger Games" par tous autres succès commerciaux qui font votre affaire...)

Vous avez le droit d'avoir lu Twilight. En fait, si vous pensez écrire un jour des histoires de vampire et/ou des trucs "young adult", j'espère que vous avez lu Twilight.

Vous avez aussi le droit d'avoir aimé Twilight.

Et vous avez même le droit de m'expliquer pourquoi (c'est quasiment un devoir en fait, parce que je me questionne, surtout sur le quatrième tome...).

Vous pouvez même argumenter que Twilight était meilleur que Hunger Games (j'suis pas sûre d'être d'accord, mais j'ai lu juste le premier Hunger Games, alors je vais vous laisser essayer de me convaincre...).

Mais vous n'avez pas le droit de me dire que non, vous n'avez pas aimé Twilight, puis de me décrire dans les moindres détails tous les retournements amoureux qu'un lecteur désintéressé aurait oublié, pour ensuite ajouter que c'était quand même mieux que Hunger Games.

Parce que les gens qui aiment des trucs et qui s'assument pas, ça m'énerve!!!

jeudi 24 janvier 2013

On l'aime encore plus quand il se fâche un peu

L'affirmation ne sera une surprise pour personne : j'adore Georges St-Pierre.

Je l'adore parce que ce n'est peut-être pas le combattant le plus spectaculaire, mais c'est l'un des plus techniques, des plus disciplinés, et, d'après moi, le plus intelligent. De plus, en dehors de la cage, il offre l'image parfaite de ce que devrait être un pratiquant d'arts martiaux : simple, humble et extrêmement poli.

Sans doute même trop poli et trop humble, par moment, pour avoir l'air crédible dans son rôle de champion de combats ultimes. Parce qu'il y a des gens, combattants et autres, qui semblent prendre son attitude respectueuse pour une invitation à lui marcher dessus... On en a encore eu la preuve dernièrement.

Voyez-vous, hier, c'était la conférence de presse du UFC 158, prévu pour mars prochain (et non, je suis pas allée la voir sur place cette fois-ci! ;) Elle réunissait St-Pierre et son prochain adversaire, Nick Diaz, l'un des combattants les moins sympathiques du UFC (il insulte ses adversaires, se trouve des excuses pour chaque défaite et s'est fait prendre à se droguer dernièrement, mais, je sais pas pourquoi, il continue à avoir des fans irréductibles).

Eh bien, figurez-vous que, durant la conférence, un gars du public a lancé à St-Pierre: "Ouin, cette fois-ci, tu vas-tu mettre ton adversaire KO ou tu vas encore te contenter de faire le minimum?".

Pas de "Bonjour Georges, j'ai une question pour toi". Pas de formule de politesse. Juste cette question grossière et un ton défiant, baveux.

St-Pierre, qui avait une attitude plutôt effacée depuis le début de cette conférence de presse, a d'abord levé un sourcil en disant : "C'est pour moi cette question-là?". Puis il a enchaîné en rétorquant au gars qu'il donnait toujours son maximum. Que pour poser une question pareille, le gars n'était jamais entré dans une cage de MMA (je dirais même qu'il n'a probablement jamais fait de combat...). Il lui a suggéré de le faire, que ce serait l'expérience d'une vie.

Durant toute cette réponse, même si St-Pierre a gardé son calme et une bonne partie de son sourire, son ton était indéniablement plus vif qu'à l'habitude. Les mots sortaient comme autant de jabs bien appliqués. La foule a apprécié. Elle l'a acclamé.

J'pense que les fans présents à la conférence sont comme moi : ils aiment encore mieux Georges quand celui-ci se fâche un peu. Quand il laisse entrapercevoir un peu du feu qui couve sous sa facade de politesse et de contrôle.

À méditer en tant qu'auteur, dans le but de créer un personnage de héros "sans peur et sans reproche" qui demeurerait intéressant.

Pour l'anecdote, quand Dana White, le président du UFC, qui dirigeait la conférence, s'est fait traduire la question et la réponse, il a pour sa part eu une réaction plus emportée, "What a dick!" Ouaip, lui aussi c'est un personnage à étudier. ;)

mercredi 23 janvier 2013

Comme on se retrouve - Extrait

Le numéro hivernal d'Alibis sera bientôt en kiosque (ou dans votre boîte aux lettres). Sous sa page couverture enneigée se cache la dernière aventure de Marie, l'espionne du SCRS que vous avez peut-être rencontrée dans Trois coups l'annoncent. Encore une fois, des faits politiques réels ont inspiré le récit.

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Obscurité surchauffée, odeur de sueur et d’essence. À l’arrière de la camionnette sans suspension, à moitié étouffée par ma burqa, je suis secouée dans tous les sens. Circonstances peu propices au sentiment de satisfaction qui m’envahit pourtant.


Karfi Ben Nadr, l’homme qui a organisé une vingtaine d’attentats suicide dans les deux dernières années, dort à mes côtés, bourré de sédatifs. [...]

Sensation de décélération. Que se passe-t-il ? Trop tôt pour le prochain changement de véhicule. Je porte la main à mon oreillette, appelle le chauffeur et l’agent.

— Pourquoi est-ce qu’on ralentit, les gars ?

Réponse du chauffeur, laconique comme toujours lorsqu’il parle en anglais :

Check point.

Mon cœur accélère. Mon souffle raccourcit. Maudite burqa. Je respire mal. Ce point de contrôle n’était pas prévu.

— Des locaux ?

— Non, c'est nos voisins du sud, me répond John.

Des Américains. Mon corps reprend un rythme normal. Ce sont nos alliés. Quand on n'essaie pas de les espionner, ce sont même de bons alliés. Un peu cow-boys, mais ils obtiennent des résultats. Par tous les moyens possibles. Ne pas y penser. Évaluer la marche à suivre.

— John, en cas de besoin, t'as tes vrais papiers sous la main ?

— Évidemment. Silence, Marie, c'est notre tour.

Bruit parasite. John a enlevé son oreillette. Voix étouffées à l'extérieur du véhicule. Impression d'un rythme, d'un accent familier qui me rappelle de mauvais souvenirs. Je respire à nouveau trop vite. Les relents de chloroforme qui montent de la burqa enveloppant Nadr n'aident pas. On dirait que l'air me colle à la langue, sans descendre dans mes poumons. Du calme. Analyser la situation. Il ne me sert à rien de m’emparer de l’une des armes placées sous le tapis du plancher : je ne vais pas tirer sur des soldats amis. Si tout va bien, ils n'ouvriront pas l'arrière du véhicule. S'ils ouvrent, vais-je enlever ma burqa ou pas ? Me saisir de mon passeport canadien, dissimulé dans mes sous-vêtements ? Ou alors présenter mes papiers locaux ? Nadr dort toujours. Parfait.

La rumeur s'amplifie à l'extérieur. Le véhicule vibre. Quelqu'un en est descendu. Nouveaux bruits de parasites dans mon oreillette, suivis de la voix de John, lointaine.

— Mais si vous le savez, pourquoi est-ce que…

On frappe contre la porte arrière du véhicule. Une fois. Deux fois.

Le rythme est unique en son genre : calme, lent, presque moqueur. Il écorche mes nerfs, se fraie un passage dans ma tête et y débusque mes peurs. Non, impossible ! Je me recroqueville autour du souvenir de mes douleurs. La dernière fois que j'ai entendu des sons pareils, c'était il y a trois ans. J'étais menottée à une chaise, dans le sous-sol d'un bâtiment n'appartenant pas, officiellement, à l'agence gouvernementale américaine qui l'utilisait comme salle d'interrogatoire. Et c'est l'inquisiteur en chef qui cognait contre la porte. Un psychopathe qu'on m'avait demandé d'amadouer et d'espionner. J'avais été découverte. Avant d'entrer dans la salle, le tortionnaire s'annonçait en frappant…

Trois fois.

lundi 21 janvier 2013

Trois bonnes nouvelles!

Le premier tome de Hanaken est sorti depuis deux ans. Comme je suis une auteure débutante, publiée par une petite maison qui fait pas beaucoup de publicité, ça veut dire que ce livre a pas mal disparu des tablettes. Je n'en espère plus grand chose. Je relis les bonnes critiques que j'ai eu et j'espère que le tome III satisfera mes quelques lecteurs fidèles.

Et puis je reçois un courriel. Une école secondaire qui veut que j'aille rencontrer ses élèves! Hanaken a été un gros succès dans leur bibliothèque!!! :)

Puis un autre courriel, le lendemain. Encore une école. Cette fois, ils ont carrément mis Hanaken au programme!?! Ils veulent m'inviter. J'vais faire des pieds et des mains pour y aller, vous pouvez en être sûrs!

Wow! Imaginez : y'a maintenant des classes d'élèves qui vont lire Hanaken... et probablement le détester, comme on déteste presque toujours les lectures imposées! Hihihihi! ;)

Mais c'est pas grave, je plane.

Pour ajouter la cerise sur le nuage (les sundae sont à l'index : j'essaie de perdre du poids), un projet qui traînait depuis un siècle et demi a été accepté dans la revue XYZ! Après des années à essayer de "bien écrire" des trucs "songés" pour cette revue, qui m'a toujours semblé être une place-forte de la littérature générale, voilà qu'un projet écrit à la blague dans une intention parodique va y être imprimé.

Eh ben... Toute une semaine! J'espère que c'est pas juste parce que toutes les bonnes nouvelles (incluant le chèque de Alibis pour ma dernière publication) sont arrivées en même temps!

vendredi 18 janvier 2013

Esprit de contradiction

J'ai passé l'année 2012 à endurer une collègue de travail toxique. Elle grugeait mon énergie, faisait des crises de diva, me nuisait dans mon travail, mais, en plus, elle se permettait de passer des commentaires désobligeants sur mon apparence, ma coiffure, mes ongles, ma peau, mes vêtements, en m'abreuvant de conseils condescendants sur ce que j'aurais dû faire, d'après elle, pour devenir un modèle de beauté. Notamment, j'aurais dû me faire teindre, coiffer, manucurer et, surtout, camoufler ma peau imparfaite sous une couche de plâtre fond de teint.

Résultat : en 2012, je n'ai jamais pris aussi peu soin de mon apparence pour aller au boulot. Comprenez-moi bien : j'étais propre et correctement mise, mais disons que j'ai poussé l'anti-coquetterie plus loin que ça ne m'était arrivé par le passé. J'ai acheté un lot de chemisiers identiques (en plusieurs couleurs), j'ai porté la même coiffure approximative (un chignon dépeigné) tous les jours, je n'ai porté aucun bijou et je n'ai mis du maquillage que le jour où j'ai dû camoufler des bleus.

Là, depuis quelques semaines, je travaille avec une nouvelle gang. Des collègues adorables, comme on en voudrait davantage. Des filles qui m'acceptent très bien avec mes quelques cheveux gris, mes ongles rageusement courts, mes chignons négligés et mes chemisiers tous sur le même modèle.

Résultat? Depuis le début de 2013, j'ai envie de prendre soin de moi à nouveau, d'habiter mon corps, de le chouchouter. Je suis allée me faire masser, j'ai envie de renouveler ma garde-robe, j'viens de prendre rendez-vous pour un soin de la peau et j'ai même laissé une esthéticienne s'approcher de mon visage avec une longue aiguille qui donne des chocs et une pince à épiler (je suis sûre que l'électrolyse doit être interdite selon les termes de la Convention de Genève!).

Bon, j'pense que je vais devoir rendre un hommage posthume à ma mère et admettre qu'elle avait raison lorsqu'elle me répétait que j'avais l'esprit de contradiction. Ou alors j'suis juste rebelle à toute autorité...

Enfin, vous saurez quoi faire si jamais vous voulez mon aide : surtout, faites-moi pas sentir obligée de vous l'accorder! Hihihihi! ;)

mercredi 16 janvier 2013

Scène de bureau (12)

Tous les jours, vers 10h30, des bruits étranges proviennent de la cage d'escalier de mon étage. On dirait un homme et une femme occupés à des activités pour le moins intime. Après vérification auprès d'une collègue, elle m'a expliqué que c'était un couple de travailleurs de l'immeuble qui se rejoignait quotidienne pour une scéance de minouchage bruyante.

Lui descend l'escalier d'un pas lourd. Elle le monte, on entend ses talons hauts. Ils travaillent donc pour deux employeurs différents. Et s'offrent, ensemble, une pause d'une bonne demi-heure.

Ne me demandez pas ce qu'ils font exactement. Étant donné les bruits qui me parviennent à travers la porte, j'ai pas osé la pousser. Et ma collègue ne s'y est jamais risquée non plus.

Sont-ils mariés ou amant? Affligés d'une libido incontrôlable? Ou empêchés de se voir ouvertement parce qu'ils travaillent pour des concurrents? Mystère.

Mais quoi de mieux qu'un couple qui se réunit dans un lieu sordide (une cage d'escalier d'immeuble de bureau, on a vu plus chic!) pour intriguer l'écrivaine? ;)

lundi 14 janvier 2013

Ralentissement, oui, oui, pour vrai

Bon, je crois que je vais devoir m'y résoudre.

Si je veux arriver à écrire mes multiples projets, va me falloir mettre la pédale douce sur le blogue. Je m'étais dit que je réduirais le rythme "naturellement", selon mes envies, au gré de mon inspiration... Mais bon, c'était mal me connaître. Moi, il me faut un cadre, des délais, des minimums à respecter...

Alors j'instaure désormais un nouvel horaire : je vous promets un billet les lundi, mercredi et vendredi.

Pour les autres jours, on verra.

Et oui, je sais que ça fait trois fois (minimum) que je dis ça. Mais là ma résolution est ferme. Au moins pour une semaine... ;)

Ou, plus probablement, le temps que j'aie terminé l'écriture du troisième tome d'Hanaken.

"Le sang des samouraïs", qu'est-ce que ça vous inspire comme sous-titre? ;)

vendredi 11 janvier 2013

Cuisiner chaque jour

Je suis tombée par hasard sur cet article-là. Une chef cuisinière réputée y explique que, selon elle, toute la culture culinaire est en train de prendre le champ. Parce que la majorité des gens n'a pas besoin de beaux livres de recette avec des ingrédients mesurés au gramme près. La majorité des gens a besoin d'un livre qui leur apprendrait à cuisiner les bases, de façon simple, saine et délicieuse. Une sauce pour pâtes qui ne sorte pas directement d'une boîte de conserve. Un poulet rôti. Un sauté de légumes.

Je dois dire que je comprends totalement son cri du coeur. Hormis lors des corvées popotte du temps des Fêtes, ma mère cuisinait peu. Oh, tous les soupers chez nous étaient "faits maisons", mais disons que le menu ne variait pas souvent : des légumes cuits à la cocotte-pression (le fameux "presto") jusqu'à ce qu'ils soient super mous, des viandes grillées à la poèle ou au four, des pâtes un seul soir par semaine (sa sauce à spaghetti était un rare délice), du riz à l'occasion. Seules les grandes occasions changeaient un peu la routine.
La bouffe "de semaine" était souvent un peu fade, ma mère (éternellement préoccupées par sa ligne) tenant les sauces, les huiles et les marinades pour autant de démons. Mais tout était sain, économique et je lui serai éternellement reconnaissante de m'avoir enseigné l'essentiel (comment savoir si le poulet est cuit, si le steak est prêt, comment faire cuire le riz, les pâtes ou les saucisses). Cependant, malgré mon savoir, j'étais rarement satisfaite de ma propre cuisine, préférant souvent la nourriture toute faite ou les plats du resto, beaucoup plus goûteux.

Une fois partie en appartement, un jour, au hasard de mes pérégrinations sur le web, je suis tombée sur le livre "Bons mets, vite faits" des diététistes du Canada. Je l'ai acheté. Et un monde s'est ouvert à moi. Un monde de marinades rapides et légères, de bonnes sauces santé, de légumes rôtis, de muffins à base de compote de fruits... et, surtout, un monde de raccourcis intelligents pour des soupers pas chers, savoureux, faits maison et prêts en 30 minutes ou moins. Dans ce livre, on n'enseignait pas à préparer une sauce aux tomates à partir de tomates qu'il faudrait épépiner, mais bien à partir de tomates en boîte. On nous expliquait quels ingrédients bien banals il fallait garder sous la main, comment remplacer les herbes fraîches par des herbes séchées, comment substituer un sucre par un autre, l'art de planifier et d'accommoder les restes... Ma cuisine saine et économique est enfin devenue, grâce à quelques nouvelles techniques et à de minuscules ajouts, attrayante.

Ce livre n'existe plus, mais il a fait des petits, de même qualité et avec le même objectif. Le dernier opus en date s'appelle "Simplement délicieux". Je le possède aussi.

Si vous êtes interpellés par l'article ou si vous faites partie des gens pour lesquels les repas du soir sont des casses-têtes ou si vous manquez tout simplement d'inspiration certains soirs, je vous conseille fortement cet achat. Il ne vous enseignera pas à cuire les pâtes, mais il vous montrera quoi faire avec!

En fait, les bouquins des diététistes du Canada sont tellement inspirants et pratiques que je les utilise toujours, même si le passage au "sans gluten" a rendu la majorité des raccourcis impraticables. Les soupers prennent maintenant une heure à préparer plutôt que 30 minutes, mais c'est pas grave : soir après soir, j'suis fidèle au poste (remarquez, j'ai plus tellement le choix! ;). Pis c'est bon!

Je suis curieuse (comme d'habitude) : et vous, est-ce qu'on cuisine tous les soirs par chez vous?

jeudi 10 janvier 2013

Sous le ciel, Guy Gavriel Kay

Après Ysabel, roman de fantastique contemporain que j'avais trouvé extrêmement décevant, Guy Gavriel Kay renoue avec la fantasy à saveux historique dans Sous le ciel/Under Heaven, inspirée de la Chine des Tang.

Pendant deux ans, au cœur des montagnes, au-delà des frontières de l’empire de la Kitai, le jeune Shen Tai s’est voué corps et âme à la pénible tâche d’enterrer les os de tous les combattants d'une violente bataille qui s’est déroulée à cet endroit. Alors qu'il prépare son retour vers la cité impériale et la cour, tout aussi dangereuse que magnifique, un émissaire de Tagur, la nation rivale lui apporte une nouvelle surprenante : l'empire Tagur lui a offert, pour le remercier de sa tâche, un présent. Or, celui-ci est d’une telle ampleur qu’il peut changer le visage même de l’empire de la Kitai… ou mener Tai à une mort certaine.

Je ne sais pas pourquoi, dans le résumé, on parle d'un présent capable de changer le visage même de l'empire de la Kitai... Parce que voyez-vous, tout l'intérêt de ce roman est que, justement, pour une fois dans une histoire de fantasy, le sort du monde n'est pas en jeu. Il ne repose pas entre les mains du personnage principal. Shen Tai n'est qu'un petit nobliaux, le second fils d'un général célèbre certes, mais lui-même dépourvu de grade militaire, de fortune personnelle ou de charge civile. Et le présent qui lui tombe dessus est de proportions énormes, suffisantes pour susciter de profondes envies et menacer sa vie, mais il n'est pas de nature à changer la face d'un royaume...

Bref, ce roman, c'est en quelque sorte un antidote au syndrôme de l'Everest (faites une recherche dans la page, ça vaut la peine... et si vous l'avez jamais lu, prenez le temps de parcourir l'article au complet). Et c'est extrêmement rafraîchissant!

Évidemment, parce que c'est un roman, Shen Tai finira par jouer le rôle de la goutte d'eau qui fait déborder le vase, du grain de sable qui se coince dans l'engrenage, mais cet aspect de l'histoire n'est pas la plus intéressante d'après moi.

Non, ce qui a retenu mon attention, c'est le réalisme avec lequel l'auteur nous dépeint la vie quotidienne dans l'ultra-codifiée Chine de la dynastie Tang. Un univers où oublier une révérence pouvait vous valoir le fouet, tandis qu'en faire une de trop risquait de vous attirer de mortelles inimités. Le roman nous fait bien sentir toute la grandeur que la civilisation chinoise avait atteinte, mais également toute l'inertie qui la paralysait et qui, à terme, a permis aux nations européennes (et au Japon) de la dépasser.

En fait, le contexte historique est si brillamment évoqué et le fantastique si légèrement présent dans cette histoire que je me demande un peu pourquoi Kay prend encore la peine d'habiller ses fictions historiques d'un voile de fantasy. J'ai lu des supposés romans historiques moins solides que celui-là! Je comprends que cela lui donne une liberté accrue, mais je me demande s'il ne se coupe pas d'un public important en s'accolant volontairement une étiquette de "genre"...

Autre point qui mérite d'être signalé : l'auteur a un peu modifié son style dans ce roman. Ses phrases sont plus courtes, moins coulantes et lyriques, plus proches des styles d'écriture asiatiques (en tout cas, tels que révélés par les traductions). Ce n'est pas désagréable, quoique par moment c'est un peu saccadé, mais ça surprend!

Si vous avez envie d'un voyage en Chine ancienne, ou simplement de vous laisser à nouveau emporter dans un de ces univers dont Kay a le secret, je vous recommande fortement ce dernier opus! :)

mercredi 9 janvier 2013

Donner ses trucs

J'ai raconté à une connaissance que j'avais un blogue, qui concerne avant tout ma vie d'écrivain (oui, oui, j'suis sûre que si on faisait les statistiques, je parle quand même assez souvent de littérature). Que j'y mettais des anecdotes, des extraits de mes écrits, mes réflexions sur l'écriture, les trucs que j'ai découvert...

- Tes trucs!?! s'est-elle exclamée. Mais pourquoi tu partagerais tes trucs?

- Ben... Parce que je les ai souvent moi-même pris quelque part. Parce que je veux les noter pour m'en rappeler. Et parce que, de toute façon, c'est pas des recettes magiques.

- Quand même, a-t-elle dit, si je comprends bien, quelqu'un qui lirait ton blogue pourrait éviter de faire plusieurs erreurs que toi tu as faites et partir avec une longueur d'avance, non? Tu trouves que c'est juste?

Sur le coup, j'ai pas su quoi répondre. J'ai bredouillé en brodant autour du fait que le matériel que je mettais en ligne n'avait pas une grande crédibilité et n'était pas très solide...

Mais ensuite, j'ai réfléchi.

Je me suis rappelé une vérité découverte en étudiant les arts martiaux : la meilleure façon de savoir si on a maîtrisé une notion, c'est de tenter de l'expliquer. Donc, en mettant mes réflexions littéraires noir sur blanc, je m'aide d'abord moi-même.

Et puis, franchement, si y'a quelqu'un qui prend le trouble de lire tout le bordel que j'ai mis en ligne et d'en extraire les quelques informations utiles, il mérite toute avance que ça pourrait lui donner! Hihihihi!

Qu'est-ce que vous en dites, vous? Quand vous avez l'impression d'avoir eu une idée pertinente sur l'écriture, la conservez-vous jalousement ou la partagez-vous?

mardi 8 janvier 2013

Dans quelle caverne...

Je ne sais pas dans quelle caverne est-ce que j'ai passé les derniers mois. Mais visiblement, ce n'était ni le terrier de Bilbo, ni l'antre de Gollum.

Parce que figurez-vous que je suis allée au cinéma voir le film The Hobbit (Le Hobbit) sans savoir que le réalisateur prévoyait plusieurs volets!!!

Oui, oui, dans ma grande naïveté, j'ai cru que s'il était possible de transposer l'obésité poussive (mais si féconde pour l'imaginaire) des trois livres du Seigneur des Anneaux en seulement trois films, il était tout naturel que la vivacité sautillante du Hobbit tienne en un seul film. Et je me suis dit que ça allait être tout un film.

Bon, après 30 minutes de "nains dévastant la maison du Hobbit", transposition presque mot à mot du roman, j'ai compris que le réalisateur n'avait pas l'intention de se presser et qu'il faudrait peut-être deux films pour transposer toute l'action du roman. J'étais déjà déçue de savoir que je devrais attendre le film suivant pour obtenir la conclusion de ce qui s'annonçait comme un chef d'oeuvre de fidélité et un immense plaisir visuel...

Puis les nains et le Hobbit ont pris la route. Et la fidélité a pris le bord.

Les scènes de combat inutiles se sont multipliées (dans le roman, il y a en tout et pour tout quatre batailles : une petite pour fuir les gobelins, un combat de Bilbo contre les araignées, l'attaque de Smaug sur la ville des hommes, puis la grandiose Bataille des Cinq Armées). On a rajouté des péripéties (comme lorsque les géants de pierre divisent par mégarde la troupe de nains) pour tenter de faire naître du suspense (alors que si on avait juste laissé couler le récit selon son véritable rythme on n'aurait pas risqué de s'ennuyer). Bref, on a allongé la sauce de toutes les manières possibles. Si certaines scènes rajoutées étaient bienvenues pour faire le lien avec le Seigneur des Anneaux (par exemple la discussion entre Gandalf, Saruman, Galadrielle et Elrond ou même l'origine du surnom de Thorin), d'autres étaient franchement mauvaises (la bataille avec les orcs et les wargs).

Et le film se termine avec la première vision, à l'horizon, de la montagne solitaire, but du voyage. Dans la version de Bilbo que j'ai sous la main, cela nous amène à la page 140, sur un roman qui en compte 372. Je dois me rendre à l'évidence : on est partis pour une autre trilogie. Et je vous parie que la bataille finale (escamotée en quelques lignes dans le roman parce que Bilbo se fait assommer au tout début) va occuper la majeure partie du troisième film. Plus ça change...

Enfin, quelques bons points à souligner : Gollum semble encore plus naturel qu'avant, Ian McKellen est un excellent Gandalf et Martin Freeman nous offre un très bon Bilbo, même si je l'avais toujours imaginé plus naïf et peureux que conservateur et pantouflard. Par contre, quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi Thorin, le chef des nains, a l'air d'un Aragorn à qui on aurait coupé un pied de jambe?

Bref, je peux pas dire que je suis impatiente de voir les autres volets. Je sens que je vais attendre qu'ils sortent en DVD.

lundi 7 janvier 2013

Ces papiers qu'on remet à plus tard

Je viens de passer un samedi dans la paperasse juridique. Moi qui pensait que j'en avais fini avec les trucs légaux...

Mais non : figurez-vous que mon chéri et moi avons pris la décision de faire nos testaments. Et nos mandats en cas d'inaptitude. Le mandat, c'est le truc qui autorise les gens à payer vos factures à votre place si vous n'êtes plus en état de le faire (à cause d'une condition médicale permanente comme la démence sénile ou à cause d'une condition temporaire comme un coma suite à un accident) et à ordonner aux médecins de vous débrancher si vous devenez légume. Bref, ces papiers qu'on remet toujours à plus tard (parce que ce ne sont pas les sujets les plus réjouissants du monde). On se disait, depuis notre mariage, qu'on était dûs pour les faire. Ça aura juste pris six ans avant qu'on se décide! ;)

Heureusement, les notaires sont des gens prévoyants : avec les testaments et mandats qu'on vient de faire là, toutes les éventualités sont couvertes, qu'on ait des enfants ou pas, que nos liquidateurs testamentaires décèdent avant nous ou pas, que je devienne une écrivaine aussi demandée que Robert Jordan ou non, etc.

Pendant que j'ai les deux pieds dedans, j'vais faire un acte de civisme (pis un peu de pub désintéressée pour les notaires) et vous encourager à ajouter une résolution à celles que vous avez ptêt déjà pris pour 2013 : si vous n'en avez pas déjà un, faites votre testament cette année. Et ajoutez un mandat en cas d'inaptitude, parce qu'on est jamais trop prudent.

Prenez ces situations en considération...

Si vous n'êtes pas mariés et n'avez pas de testament, en cas de décès de votre conjoint ce sont vos enfants qui hériteront de tout. Si vous en avez pas, ça va aller à vos beaux-parents, beaux-frères et belles-soeurs. C'est-à-dire que vous pourriez vous retrouvez avec belle-maman comme co-propriétaire de votre maison. Oups...

Même si vous êtes mariés (et, oui, même en société d'acquêts), un tiers des avoirs de votre conjoint qui ne font pas partie du patrimoine familial (ses RÉER, comptes de banque, voiture personnelle, etc) devra être partagé entre ses ascendants (la belle-famille). Encore là, imaginez le résultat. Votre conjoint est économe et a un compte d'épargne bien garni? C'est beau-papa qui va être content! :p

Et sans mandat en cas d'inaptitude, si jamais vous deviez vous retrouver gravement malade, à la merci du système médical, votre conjoint ne pourra pas payer les factures en votre nom, ni demander aux médecins d'abréger (autant qu'il est légalement autorisé) vos souffrances, ni autoriser (ou interdire) le don de vos organes. Et tout ça, même s'il connaît vos souhaits et volontés. Si votre situation s'éternisait, votre conjoint serait sans doute obligé de se livrer à des tas de démarches juridiques pour faire ouvrir un régime de protection... et ce, au moment où il préférerait sans doute veiller auprès de votre lit d'hôpital. Donc...

Vous ne vous sentez pas concerné par tout ça, parce que vous êtes célibataire sans enfant et comptez bien le rester? Mais qui s'occupera de payer vos factures si vous êtes malade? Qui héritera de vos biens (incluant cette gigantesque collection de romans d'horreur désaprouvés par votre famille) si vous décédez? Par défaut, dans les deux cas, ce seront vos parents ou vos frères et soeurs... Espéront qu'ils n'habitent pas trop loin... Qu'ils auront envie de se jeter dans le dédale judiciaire qui leur permettra finalement d'agir... Qu'ils auront une vague idée de vos souhaits... Et qu'ils décideront de les respecter...

Bref, établir un testament et un mandat, c'est pas agréable et ça demande un certain investissement en temps et en argent, mais j'suis la preuve vivante que ça ne va pas vous tuer! ;)

Oh, pis une fois que ce sera fait, oubliez pas de le signaler à vos proches... ou, à défaut, faites un billet de blogue! :p

vendredi 4 janvier 2013

De bons voisins, Ryan David Jahn

En rentrant du travail, Katrina se fait agresser dans la cour de son immeuble. Ses appels à l'aide amènent ses voisins à leur fenêtre et font fuir son agresseur... Qui aura plus tard le loisir de revenir sur les lieux finir ce qu'il avait commencé. Car les voisins curieux, pour diverses raisons, n'auront pas appelé la police...

Vous connaissez mon amour des histoires sordides et lugubres, où une psychologie subtile, montrée plutôt que racontée, tisse le filet dans lesquels s'empêtrent les personnages. Eh bien, avec cette histoire, j'ai été servie.

On connaît d'avance le dénouement. Et pourtant, on tourne les pages avec une espèce de fascination morbide, doublée, toujours, de l'espoir, minuscule, que quelqu'un s'écartera du chemin que l'existence lui a tracé et sauvera la pauvre Katrina.

Pierre en avait déjà parlé. Ce bouquin a également été critiqué dans Alibis. C'est un petit bijou. Un diamant pur, livré dans une gangue de merde et de sang. Si on aime le genre, on adorera.

jeudi 3 janvier 2013

État des projets

Savez-vous quoi? Mes projets d'écriture n'ont pas avancé d'une miette pendant les Fêtes. C'est une première. Par contre, j'ai profité des vacances pour me reposer sans stresser cette année. C'est une première aussi! :p

Cela dit, il serait temps que je fasse l'état de mes projets d'écriture. Donc, dans la pile des trucs en cours, j'ai :

- Hanaken III, évidemment, dont le grand arc a été trouvé depuis longtemps. Il me reste à mettre sur papier le scène-à-scène, mais je suis pas mal sûre de l'avoir en tête. Par contre, j'attends un dernier livre de référence afin de vérifier quelques détails, juste pour être certaine de ne pas écrire trop de niaiserie.

- Un truc policier, le projet LD, qui s'insère dans un vaste projet collaboratif. Le plan est fait, j'en ai un bout d'écrit, faudrait juste que je me botte le derrière.

- Une nouvelle d'horreur qui m'a été commandée. L'amorce est écrite. Encore là, manque plus que le salutaire coup de pied pour rédiger la suite.

- Ma participation annuelle au concours des 1000 mots de l'Ermite est à l'étape embryonnaire. Je sais ce que je veux faire. Reste plus qu'à m'y appliquer.

- J'ai une idée pour un projet, surnommé projet C, qui a été bien reçue. Reste plus qu'à faire des recherches, établir un plan formel et me lancer.

- Le Nanowrimo écrit en 2009 (surnommé "projet S") a été sérieusement corrigé et révisé à moitié... Et là je me dis que c'est pas d'une révision dont ce truc a besoin, mais d'une réécriture complète et totale, de zéro. Ouch... Ça va attendre mes prochains "temps libres" (prévus pour 2014...).

Ouais, bon, en relisant ce billet, je constate qu'il est temps que je retrousse mes bas de pantalon et que je m'applique à moi-même quelques coups de pied bien placés. Ouille! Ouille! Ouille! Ok, ok, je me remets sérieusement à l'écriture là!

mercredi 2 janvier 2013

Résolutions 2013

Bonne année tout le monde! :) Et désolée d'avoir été silencieuse si longtemps pendant les Fêtes, mais bon, vous étiez occupés et moi j'étais mûre pour un peu de repos loin de l'ordinateur! ;)

Cela dit, la pause est finie. Et c'est le moment où, histoire de commencer l'année en se sentant aussi coupable qu'en terminant la précédente, on constate à quel point on a pas tenu parole par rapport à l'an dernier et où on formule des voeux pieux pour l'année qui vient.

Alors, l'an passé, j'avais résolu de :

1- Faire diminuer mon stress issu du boulot
Ah tiens... Je pense que le changement d'emploi va avoir contribué à la réalisation de cette résolution, quoique tardivement! :)

2- Continuer à m'entraîner minimum 3 heures semaines
Mine de rien, mis à part durant le mois de novembre qui a été complètement débile (et où je me suis salement amoché un genou en foutant le camp en bas d'une oeuvre d'art), j'ai plutôt tenu parole. Entre de courtes séances le matin, quelques sessions de yoga les midis et nos entraînements formels le soir, j'ai réussi à me garder en mouvement. Malheureusement, entretemps mon chum a quasiment doublé sa fréquence d'entraînement et amélioré ses techniques de boxe, alors là je rame plus que jamais quand on fait du combat! :p

3- Perdre du poids
Bon, j'ai pas perdu le 30 livres espéré (loin s'en faut!), mais le passage au "sans gluten" semble avoir eu un effet bénéfique sur mon tour de taille (c'est pas tellement à cause du gluten, mais plutôt à cause de la disparition des biscuits, pâtisseries et autres trucs à grignoter). Voyons s'il se maintiendra.

4- Finir Hanaken II dans les délais prescrits
Ce fut fait les doigts dans le nez! ;)

Coudonc! 2012, en rétrospective, est moins horrible que lorsque j'avais les deux pieds dedans! Bilan de l'année : j'ai changé d'emploi, publié un roman, une novella, deux nouvelles et une micro-nouvelle, en plus de compléter mon premier cours de traduction, d'être sollicitée pour participer à des projets d'écriture et de voir plusieurs de mes propres propositions être acceptées... reste plus qu'à les écrire!!!

Pour 2013, je me résouds donc à :
1- Garder le rythme côté entraînement (minimum 3 heures par semaine)
2- Perdre davantage de poids
3- Terminer les projets d'écriture commencés avant d'en accepter de nouveaux!!!
4- Accepter de diminuer la fréquence de mes billets de blogue lorsque je suis débordée
5- Être plus zen. Après tout, nous sommes tous des fleurs de cerisier! ;)

Voyons ce que ça donnera! ;)

Et vous, quelles sont les résolutions 2013? Allez, on est entre amis. J'oserais pas vous les remettre sur le nez à la fin de l'année si jamais vous les avez pas tenues... ;p