mercredi 6 novembre 2013

Le premier tiers

Ouais, ben, entre les salons, les obligations sociales, les hormones et la fatigue habituelle en cette saison, mettons que les projets d'écriture avancent pas vite.

Mais bon, j'ai fini de réécrire le début d'Hanaken III pour le moment. Là je dois pondre deux nouveaux chapitres (de la création pure! enfin! ça va faire du bien) avant de poursuivre la réécriture, puis embarquer, enfin, dans la suite du roman.

D'ailleurs, plusieurs personnes se sont étonnées du fait que je retravaille le début du roman alors que la fin n'est pas finie. Ça semble contrevenir au grand principe de "sortez le texte, laissez-le dormir, puis retravaillez-le". Sauf que, selon mon expérience personnelle, ce grand principe c'est bien avec une nouvelle (ou une novella). Avec un projet qui s'enligne pour dépasser les 50 000 mots, c'est le fun, après le premier tiers, d'avoir quelqu'un pour nous prévenir si on a un ton indigeste, un personnage incohérent ou une situation qui ne tient pas la route.

La première fois que j'ai fait lire le premier tiers de mon roman, c'était par hasard : mon éditeur voulait savoir ce que j'avais de fait à date sur Hanaken I. Je lui ai envoyé les 11 premiers chapitres. Il m'a fait quelques commentaires très intéressants et ça m'a permis d'ajuster immédiatement mon plan pour la suite. Voilà, ma méthode de travail était trouvée! ;)

Fait amusant : à Toulouse en 2011, la femme de l'écrivain Patrick Bard (ça sonne bien dans une conversation, hein?) m'avait dit que son mari procédait de la même façon. Il écrit d'abord le premier tiers de son manuscrit, puis le fait lire à sa femme et ajuste le tir en conséquence de ses critiques. Quand elle m'avait raconté ça, je m'étais dit que je pourrais pas travailler de même, que ça me couperait complètement les ailes de voir mes idées être critiquées avant d'être complètement écrites...

Puis j'ai réalisé que ce que le lecteur critique, ce n'est pas l'idée de l'histoire, car il ne la connaît pas! Le lecteur n'a que le début du bouquin entre les mains. Alors il s'exprime sur ce qu'on lui a donné à lire. S'il ne comprend pas les motivations d'un personnage dont la vocation est d'être énigmatique, tout va bien. Mais si le personnage devait apparaître transparent et digne de confiance, là ça va mal et il faut réécrire.

Bref, c'est une méthode qui sauve du temps. Ou qui peut en sauver. Ou qui me donne l'impression d'en sauver... En tout cas, moi je crois qu'elle m'aide. Évidemment le prérequis pour l'utiliser est à la fois simple et complexe : il vous faut un excellent lecteur (ou deux, au maximum), quelqu'un qui comprend des notions comme "narrateur aligné" et "cohérence interne".

Le seul problème avec les excellents lecteurs? Le plus souvent, ce sont des écrivains eux aussi et ils vous enverront à leur tour des manuscrits à commenter. (Traduction : Oui, oui, Isa, je lis tes projets dans les prochains jours, promis! ;)

6 commentaires:

Daniel Sernine a dit…

Wow! Tu as parlé avec la femme de l'écrivain Patrick Bard?!

Gen a dit…

@Daniel : Et avec Patrick Bard, qui était fort sympathique. C'est amusant de penser que c'est lui qui écrit des romans : dans la vie, elle est journaliste et il est photographe. C'était un couple franchement passionnant! (ou tu faisais de l'ironie? tant pis, j'ai encore mordu! ;)

Daniel Sernine a dit…

Disons que tu es ma sirène préférée, Gen :0)
(Ben quoi, j'ai cherché une métaphore aquatique pas trop insultante...:O)

Gen a dit…

@Daniel : J'suis pas trop insultée. ;)

Isabelle Lauzon a dit…

LOLOL Message reçu! ;)

Gen a dit…

@Isa : Merci! ;)