mardi 1 octobre 2013

En arrivant au salon du livre

Quand vous êtes auteur, il y a des choses que vous devez obligatoirement apprendre à faire dès que vous mettez les pieds dans un salon du livre.

1- Récupérez votre accréditation (aussi appelée cocarde)

Certains éditeurs vous l'envoie par la poste avant le salon. Mais pas toujours. Si vous n'avez pas reçu la vôtre, présentez-vous au kiosque à l'entrée du salon. Dites votre nom aux bénévoles. Répétez-le. Gardez le sourire même s'ils vous disent qu'ils n'ont pas votre cocarde. Insistez poliment. Au pire, demandez-leur de trouver votre nom dans le programme. Présentez une pièce d'identité. Ils vous feront une cocarde d'urgence au feutre. Espérez qu'un jour vous serez aussi connu que Michel Tremblay et que vous n'aurez plus à épeler plusieurs fois votre nom à des bénévoles débordés. (Plus tard, vous apprendrez qu'au dernier salon de Montréal, Michel Tremblay s'est fait demander sa cocarde par un bénévole qui voulait lui faire payer son entrée.) Notez mentalement que, la prochaine fois, vous demanderez à votre éditeur de préparer une cocarde pour votre conjoint aussi. (Pas que ça me dérange de payer pour Vincent, mais c'est chiant que les bénévoles le laissent pas entrer avec moi avant l'ouverture du salon, même quand je leur explique que c'est mon conjoint et/ou qu'il est visiblement en grande conversation avec des auteurs...)

2- Repérez où sont les toilettes

La raison semble évidente, hein? Tôt ou tard, vous en aurez l'usage... Mais, en fait, si vous êtes un pauvre auteur méconnu qui passe bien du temps seul à sa table, vous risquez de vous faire demander où sont les toilettes plusieurs fois par jour (bien avant d'en avoir eu besoin vous-même). Donc, mieux vaut être préparé à répondre. Peut-être que, devant votre serviabilité, on reviendra feuilleter votre livre une fois résolu le "besoin naturel".

3- Découvrez où se trouve le guichet automatique le plus près

Pas pour vous, encore une fois, mais bien pour les lecteurs qui se présenteront à votre table sans un sou en poche. Ça rendra service à ceux qui voudraient réellement vous acheter votre livre, mais qui sont à court de liquide. Et ça mettra mal à l'aise ceux qui vous sortaient cette excuse bidon pour éviter d'acheter votre bouquin (après suffisamment d'heures en signature, les petites vengeances de ce genre font beaucoup de bien).

4- Trouvez votre kiosque.

D'habitude, c'est relativement simple. À Sherbrooke, Chicoutimi ou Trois-Rivières, vous pouvez, en cas d'absence totale de sens de l'orientation, crier très fort le nom de votre éditeur et vous guider à sa voix. À Gatineau ou à Québec, vous pourriez avoir à consulter le plan. À Montréal, prévoyez une boussole et planifiez l'envoi de secours si personne n'entend parler de vous pendant plusieurs heures! :p Si vous arrivez tôt, l'éditeur pourra probablement vous offrir un coin pour planquer votre manteau et vos sacs éventuels sous les tables. Si vous êtes trop lent, vous devrez vous contenter du vestiaire, comme tout le monde.

5- Mettez la main sur un verre vide

Dans la plupart des salons, des bénévoles passent de kiosque en kiosque pour vous donner de l'eau. Malheureusement, dans l'après-midi, quand vous êtes vraiment tiraillés par la soif après une matinée à jaser avec des lecteurs et/ou à case du sel du sac de chips qui vous a servi de dîner, il y souvent une pénurie de verres vides. Alors si vous ne voulez pas mourir de déshydratation, mettez le grappin sur un verre avant de ressentir la soif (et gardez-le précieusement!).

6- Allez saluer les éditeurs et jasez avec les auteurs de votre connaissance

Une fois vos heures de signature commencées, vous n'en aurez sans doute plus le temps. En plus, ça permet de savoir qui bénéficie d'un per diem pendant le salon et de vous faire inviter à dîner! lol! ;) (Merci Sébas! ;)

7- Assurez-vous que votre équipement de survie est en ordre

Stylo fétiche, stylo de rechange (parce que même si on se paie un Mont-Blanc, des fois il tombe en panne... ;), signets (ne les déposez pas sur le bord de la table, les enfants partent avec), baume à lèvres (il fait VRAIMENT sec dans un salon du livre), chaise confortable (au besoin, attendez la distraction d'un collègue pour lui piquer la sienne si elle est meilleure que la vôtre), sourire amical, immense réserve de patience, un sachet de noix (parce que les heures de repas sont souvent fantaisistes)...

8- Enlevez votre montre.

Ça évite la tentation de calculer son salaire horaire. Y'a des choses que vous n'avez pas vraiment envie de savoir! :p

9 commentaires:

Annie Bacon a dit…

J'adore!
Et j'ai hâte au prochain salon pour mettre le tout en pratique, j'ai perdu la main depuis le printemps (j'ai pas fait Saguenay)!

Hélène a dit…

J'espère qu'avec toutes ces obligations, tu as passé un bon salon! En tout cas, très utile, je garde en mémoire.

Gen a dit…

@Annie : J'suis sûre que tu n'as pas perdu la main. Mais c'est spécial de constater, au Salon du Saguenay, à quel point on est content de revoir toute la gang perdue de vue depuis mai!

@Hélène : Ben oui, un très bon salon. Plus amusant que lucratif, mais bon... J'ai pu aider plein de visiteurs en leur indiquant le chemin des toilettes et du guichet! ;)

Daniel Sernine a dit…

8- Apprenez à compter.

Gen a dit…

@Daniel : Ou plutôt évitez d'écrire les billets à 22 h en revenant du salon! :p

Claude Lamarche a dit…

Ah! comme j'aimerais tous les faire.

Gen a dit…

@ClaudeL : Franchement, on se tanne vite. C'est ma troisième année et il y en a encore que je n'ai pas fait (Rimouski entre autres)

Sébastien Chartrand a dit…

Ce fut un plaisir de dîner avec toi, Gen ! Per diem ou pas, faudra remettre ça !

Gen a dit…

@Sébas : Promis! :)