mardi 30 juillet 2013

Roman journalistique

La Presse a eu une idée pour l'été : elle a demandé à 10 personnes d'écrire un roman policier à relais. C'est Jean-Jacques Pelletier qui a fait le premier morceau. Il y en a eu 32 en tout. Le tout est disponible par La Presse +... À laquelle je ne peux toujours pas accéder (parce que j'ai pas encore de Ipad et pas vraiment l'intention d'en acheter un), mais j'ai une patronne adorable qui me prête le sien certains midis pour que je puisse lire le feuilleton. Elle est enthousiasmée par le projet. Ça lui rappelle les feuilletons de son enfance, publié dans les journaux.

Comme quoi La Presse a bien ciblé l'âge de la clientèle de La Presse +! ;)

L'idée n'est pas mauvaise, sauf sur un point : après le départ en fanfare de Jean-Jacques, c'est des journalistes-chroniqueurs qui ont enchaîné.

Plusieurs ont une plume "fictive" honorable. Mais d'autres nous servent des chapitres clairement écrits "à la journaliste" : repères temporels flous (faut que l'article soit intéressant même quand on le lit trois jours plus tard), la première phrase résume le propos à venir (vraiment anti-climatique dans un roman policier!!!), invraisemblances procédurales (ce sont pas tous des journalistes d'affaires criminelles...) et, surtout, problèmes de cohérences internes (le personnage principal a au moins quatre personnalités, pis des fois une bouteille simplement sentie devient soudainement une bouteille à laquelle on a goûté).

En plus, on a droit aux embûches classiques des textes à relais : bonjour les clash de style et les retournements improbables. Tant qu'à mettre un feuilleton en ligne, ça leur tentait pas d'acheter les droits d'un vrai roman et de le découper en tranche?

Enfin, je vais arrêter de chialer et plutôt vous informer de la raison pour laquelle ma patronne me met, quasiment de force, son Ipad dans les mains deux fois par semaine depuis un mois : y'a un concours littéraire à la clef. Quelqu'un, après l'embrouillamini concocté par les journalistes, va devoir conclure cette histoire de fous (on parle d'un début imaginé par Jean-Jacques, je vous rappelle, alors déjà c'était pas simple) en 1000 mots ou moins.

Ma patronne est persuadée que je vais gagner. J'veux pas lui faire de peine, alors j'vais au moins participer. ;)

lundi 29 juillet 2013

Des fenêtres neuves, théorie et pratique

Ma maison ayant de l'âge, j'ai récemment fait changer mes fenêtres. En théorie, ça semblait une opération simple :

1- Demander des estimés des travaux à deux ou trois compagnies.

2- Choisir le moins cher.

3- Faire effectuer les travaux.

4- Se réjouir devant les fenêtres neuves.

Bon, comme d'habitude, la pratique a légèrement différé de la théorie...

1- Téléphonez à plusieurs compagnies de rénovation. Laissez des messages. On vous rappellera. Obtenez des rendez-vous de trois compagnie. Une ne se présentera pas au moment dit. Appelez une quatrième compagnie et fixez un rendez-vous. La compagnie pas fiable vous rappellera pour s'excuser et prendre à nouveau rendez-vous. Laissez-la faire, d'un coup qu'elle serait vraiment moins chère... Bref, au bout de deux semaines, vous aurez vos estimés...

2- Tous les estimés seront plus chers que ce que vous espériez payer et le moins cher vous paraîtra suspect. Comparez les produits utilisés et constatez que le moins cher est vraiment bas de gamme. Choisissez plutôt la compagnie qui offre un prix moyen, mais un bon produit et dont le représentant est arrivé à l'heure et a répondu ensuite à vos courriels demandant davantage de détails.

3- Faites effectuer les travaux. Si vous êtes chanceux, la date ne sera repoussée qu'une seule fois.

3.1- Constatez que malgré tous les efforts des ouvriers, il y a maintenant de la poussière de plâtre et de gypse dans tous les coins de la maison. Faites un bon ménage.

3.2- Vos fenêtres neuves sont sales, lavez-les.

3.3- Repeignez tous les encadrements de fenêtre.

3.4- Tant qu'à y être, faites toutes les retouches de peinture que vous remettiez à plus tard depuis X temps (où X est exprimé en mois pour le commun des mortels, en années pour les écrivains et autres artistes qui n'ont pas que ça à faire de leurs loisirs...).

3.5- Il y a des gouttes de peinture dans vos vitres neuves. Grattez-les. Et lavez les fenêtres à nouveau.

3.6- Il y a maintenant quelques flocons de peinture sèche partout dans la maison. Re-faites un bon ménage.

3.7- Constatez que vous aviez vissés vos fixations de rideaux et de persiennes avec un peu trop d'enthousiasme lorsque vous les avez installés (jadis, lorsque vous avez emménagé) et lesdites fixations n'ont pas survécu à leur retrait, alors allez magasiner de nouveaux rideaux et persiennes.

3.8- Installez rideaux et persiennes.

3.9- Il y a maintenant de la poussière de gypse et quelques fils de rideaux partout dans la maison. Re-re-faites un bon ménage.

4- Réjouissez-vous (enfin) devant vos fenêtres neuves. Constatez que le robinet de l'évier de la cuisine prend de l'âge. Remettez sagement son remplacement à plus tard.

Non, mais, un moment donné, faut profiter de l'été aussi! ;)

vendredi 26 juillet 2013

Petites joies sans gluten

L'un des désavantages de la maladie céliaque de Vincent, c'est que même en y mettant le prix et même en acceptant des textures moins agréables et des saveurs moindres, eh bien ce ne sont pas tous les produits qui existent en version sans gluten.

Parfois, c'est extrêmement frustrant (on cherche encore de la stout et des milles-feuilles sans gluten, avis à ceux qui en croiseraient), mais à d'autres moments ça débouche sur des petites joies qu'on n'attendait plus...

Comme lorsqu'on tombe enfin sur des cornets à crème glacée sans gluten, au détour d'une allée d'épicerie! :) J'ai jamais vu mon chum aussi heureux à la perspective de manger un cornet de crème glacée.

Y'a pas à dire : la quête des aliments sans gluten, ça vous fait redécouvrir et apprécier les plaisirs culinaires les plus simples!

jeudi 25 juillet 2013

Scène de bureau (22)

Alors que mon bureau déborde déjà de trucs à faire, un comptable me remet une caisse entière de documents confidentiels, à détruire.  Avec ma petite déchiqueteuse. Ma très petite déchiqueteuse. Le genre qui avale seulement 10 pages à la fois et qui a du mal avec les broches. Et dont il faut vider le sac toutes les 50 pages. Bref, pas un outil adapté à la somme de travail à faire.
 
Je fais contre mauvaise fortune bon cœur et commence le déchiquetage, à temps perdu entre deux tâches plus exigeantes intellectuellement (c’est pas dur à trouver!). Au bout de deux semaines, alors que j’ai détruit à peu près la moitié de la caisse, le comptable m’amène une autre caisse. Et m’informe qu’il faut que j’accélère le rythme : les documents doivent être détruits avant la fin de semaine.

Euh… À vue de nez, j’en ai pour trois jours à temps plein!

Moi – Écoute, ça a pas d’allure : j’en ai pour trois jours, et ça c’est si je fais juste ça de mes journées. On ferait pas mieux de demander à une compagnie de déchiquetage de faire ça?

Comptable – Ah non, c’est ben trop cher! Ils chargent 50$ de la caisse.

Je fais rapidement un petit calcul mental. Deux caisses à 50$ chacune égale 100$. Mon salaire pour trois jours égale… nettement plus.

Moi – Tu fais quoi dans la vie, déjà?

Comptable – Ben, j’suis le comptable, pourquoi?

Moi (distraitement, en me remettant à travailler) – J’ai eu un doute. 

Et il est parti, l’air vraiment, mais vraiment perplexe. Voulez-vous la meilleure? C’est lui qui signe mes payes.

mardi 23 juillet 2013

Problème d'historiographie japonaise (3)

Allez, ça faisait longtemps que je vous avais pas ennuyé avec mes histoires de dates de naissance et la propension des historiens japonais à prendre parti pour un camp ou un autre... Faut donc que je partage avec vous le problème qui vient de me donner des cheveux blancs et de m'occasionner quelques jours de recherche...

Pour ceux qui ont lu le tome II de Hanaken, on y rencontre brièvement un petit garçon, Matsudaira Takechiyo, alors otage du clan Imagawa. Ce personnage sera important dans le tome III (et pour le reste de l'histoire du Japon, sous son nom d'adulte "Tokugawa Ieyasu", mais je ne vous en dis pas plus).

Seulement, voilà, dernièrement je suis tombée sur un livre de référence qui me laisse à penser que le garçonnet n'était pas otage du clan Imagawa au moment de mon récit, mais plutôt l'otage du clan Oda.

Horreur! Angoisse! Nuits sans sommeil! On dirait que j'ai fait une erreur dans le tome II, erreur sur laquelle est bâtie une partie du tome III!!! Aaaah!

Je relis mes références :

"En 1549 [meurt un tel], puis Oda Nobuhide succombe à une épidémie, laissant le clan Oda dans une grave désorganisation. Imagawa saute sur l'occasion et assiège le château où se trouve Matsudaira [...acceptant] de lever le siège si on lui remet l'otage. Les Oda ne peuvent que conclure le marché..." (Stephen Turnbull)

Puis je lis mon autre référence :

"Oda Nobuhide meurt en 1551." (Louis Frédéric)

Hein?!?!

Je multiplie les recherches, croise les références et j'arrive toujours au même résultat : les sources parlant de Matsudaira en tant qu'otage le font majoritairement passer d'un clan à un autre en 1549. Les sources parlant de Nobuhide le font majoritairement mourir en 1551.

Ok, alors pour la ligne du temps de Hanaken, on va supposer qu'en 1549, Nobuhide était seulement affaibli et non pas mort lorsque Matsudaira a changé de main. Ce qui fait qu'en 1551 (moment où se passe le tome II de Hanaken), Matsudaira est chez les Imagawa et Nobuhide est toujours en vie (mais malade). Et mon tome III, situé quelques années plus tard, tient donc toujours debout.

Un moment donné, l'historienne déterre ce qu'elle peut et l'écrivaine s'arrange avec le reste!

Mais, ouf! J'ai eu chaud! Quelqu'un peut-il me rappeler pourquoi j'ai eu l'idée d'écrire des romans historiques moi?

(Et maintenant que ce billet est en ligne, si jamais on me cherche des poux, ma défense est prête! ;)

lundi 22 juillet 2013

Angoisses habituelles de début de projet

Bon, après une longue pause, "Hanaken III" s'est remis à avancer. Lentement, mais sûrement. Un chapitre par semaine pour le moment. J'espère qu'en passant la barre du premier tiers, je vais subir l'effet d'entraînement habituel et me mettre à écrire plus vite.

Parce que, pour le moment, tout ce qu'il y a d'habituel dans mon écriture, c'est mes angoisses de début de projet. Me semble que mon écriture n'est pas inspirée. Que tout se met en place trop lentement. Que je ne retrouve pas le bon ton pour mes personnages...

C'est mon troisième roman, le quatrième si on compte "Le Chasseur". Et, mautadine, me semble que non seulement les angoisses de début de projet ne se calment pas, mais on dirait même qu'elles deviennent pires.

Avant, je m'inquiétais de ne pas arriver à finir un projet. Maintenant, ce qui m'inquiète, c'est de le faire tout croche. Qu'on se dise "Ouais, elle l'a écrit vite celui-là".

Ok, je prends une grande inspiration, je me calme, je me rassure en me disant qu'au nombre de lecteurs que j'ai, si j'écris véritablement une bouette, je pourrai m'excuser à chacun personnellement, puis je commence le chapitre suivant.

vendredi 19 juillet 2013

Projets pour les deux prochains jours

Projets pour les deux prochains jours :

- Écrire
- Préparer la maison pour les ouvriers qui viendront changer nos fenêtres cette semaine
- Écrire
- Aller voir un film à Fantasia
- Écrire

Ouaip, ça c'est la belle vie! ;)

jeudi 18 juillet 2013

Le tapon du mois (2)

(Je vous réfère à ce billet si vous ne savez pas ce qu'est le tapon du mois.)

Matinée tranquille au bureau. Puis le téléphone a sonné.

Moi – Service à la clientèle, bonjour! Comment puis-je vous aider?

Cliente (voix de trentenaire, dynamique, bien articulée, avec une trace d’accent étranger) – Bonjour Madame, je voulais vérifier que vous avez bien reçu mon chèque.

Moi – Bien sûr, puis-je avoir votre numéro de police?

Et la cliente de me donner un numéro de police d’assurance qui n’a pas encore été activée. Une police, en fait, pour laquelle nous n’avons pas encore envoyé de facture.

Moi – Il doit y avoir erreur madame. On ne vous a pas encore envoyé de facture.

Cliente – Oui, je sais, mais je voulais que la police s’active rapidement, alors je vous ai envoyé un chèque par la poste sans écrire de nom ou de montant dessus.

Moi – Quoi!?!

Je ne peux pas croire ce que je viens d’entendre.

Cliente (comme si envoyer des chèques en blanc par la poste était la chose la plus naturelle du monde) – Oui, comme ça vous pourrez inscrire le montant qu’il faut. Mais là je vous appelle pour vérifier si vous l’avez bien reçu, parce que j’en ai envoyé un le même jour à une autre compagnie et ils disent qu’ils l’ont pas reçu.

Moi (tentant de garder mon calme, mais désarmée par la naïveté de la dame) – Madame, appelez immédiatement votre banque, faites arrêter les deux chèques et ne faites plus, jamais, jamais, JAMAIS, une chose pareille.

Mes collègues lèvent les yeux de leurs dossiers, surprises, en m’entendant lever le ton.

Cliente (qui semble enfin saisir le sérieux de sa situation) – Oh, vous pensez qu’une personne pourrait prendre les chèques et les remplir à son nom?

Moi – D’après vous?

Long silence.

Cliente -  Je vais appeler ma banque.

Moi – Bonne idée, madame. Pour ce qui est de votre facture d’assurance, vous la recevrez par la poste dans les prochains jours. S’il-vous-plaît, n’envoyez pas de chèque avant de savoir combien vous nous devez.

La dame raccroche après m’avoir remerciée. Vous auriez dû voir la tête de mes collègues quand je leur ai relaté l'affaire! O_o À chaque fois que je me dis qu'il y a des limites à la naïveté, quelqu'un arrive pour me prouver le contraire...
 
(Comme toujours, si on sait avec quelle clientèle je travaille, on s'abstient de les nommer, sinon ma censure sera terrible! ;)

mercredi 17 juillet 2013

Mercredis silencieux

Bon, ben, je vais me rendre à l'évidence : ma soirée du mardi est trop occupée (par ma séance hebdomadaire de jeux de rôles) pour que je trouve le temps d'écrire un billet de blogue.

Jusqu'à ce que mon horaire change, les mercredis seront donc silencieux. Oui, oui... ;)

mardi 16 juillet 2013

Scène de bureau (21)

C'était le début du printemps. Je sortais du wagon de métro et j'ai croisé une ex-collègue. On a marché ensemble vers la sortie. Juste à l'extérieur de la station, sous l'avant-toit qui protègeait, un peu, de la pluie, les itinérants s'entassaient. Comme à tous les matins, j'ai eu un coup au coeur en les voyants. Des hommes de l'âge de mon père ou plus vieux, pas assez vêtus, la barbe longue, les cheveux sales, enroulés dans des sacs de couchage ou des couvertures. Les plus chanceux serraient dans leurs mains des cafés de chez McDo qui ne fumaient même plus. D'autres se parlaient à haute voix.

Ma collègue a pressé son nez contre le col de son imperméable et accélèré le pas.

Elle - Ouf! s'est-elle exclamé une fois sur le trottoir. C'est dégueulasse ce que ça sent.

C'est vrai qu'une accumulation de sans abris dans un espace restreint, ça sent pas la rose. Plutôt la misère. Et la détresse.

Moi - Ils font tellement pitié. Je donne de l'argent aux refuges, mais on dirait que ce sera jamais assez.

Elle (distraitement) - Ouin. Heille, tu sais pas ce que j'ai vu à la télé hier? Un reportage sur comment les animaux de boucherie sont élevés. C'était dégueulasse! On peut pas traiter des bêtes de même. J'mangeais déjà pas beaucoup de viande, j'pense que je vais devenir végétarienne. Ou acheter de la viande bio. En plus, c'est fou ce que ça fait à la planète. Si tout le monde était végétarien, personne manquerait de nourriture, même en Inde pis dans ces places là. Le monde irait ben mieux! Il paraît que...

Normalement, j'aurais répondu à son discours avec mes arguments habituels : manger moins de viande, oui, diminuer les produits animaux, d'accord, mais l'humain est un omnivore, la diversité, c'est la santé et tous les végétariens que je connais ont tôt ou tard eu besoin d'un supplément de vitamine B12 ou de fer, alors bonjour l'industrie pharmaceutique, bla bla bla... Mais à la place, j'ai jeté un coup d'oeil aux itinérants.

Moi - C'est drôle, mais ici on manque pas de bouffe, ni d'argent, pis y'a quand même une gang de monde qui dorment dans la rue.

Ma collègue m'a regardé de travers.

Elle - Ça a pas rapport!

Me semble que oui, pourtant. Sa réponse m'a rappelé pourquoi je m'ennuyais pas vraiment de ce boulot-là...

lundi 15 juillet 2013

À faire au moins une fois dans sa vie

À faire au moins une fois dans sa vie : déclarer à son banquier qu'on a l'intention, à moyen terme, d'abandonner sa job afin d'écrire à temps plein.

Ça vous permettra de constater deux choses :
1- Beaucoup de gens croient que les écrivains sont riches, mais les banquiers, eux, semblent très au courant des réalités économiques du milieu.
2- Les banquiers ont une façon vraiment bien particulière d'écarquiller les yeux et il peut même leur arriver de s'étouffer avec leur salive quand ils sont surpris.

Ah, une mise en garde par contre : faites cette déclaration seulement après avoir renouvelé votre hypothèque! ;p

vendredi 12 juillet 2013

Vendredi en forme de petit rappel

Comme je me sens paresseuse aujourd'hui (ben quoi, c'est vendredi), je vais faire un billet en forme de petit rappel :

Oubliez pas la quatrième édition du concours de l'Ermite! :)

Les prix sont intéressants, comme toujours, pis il commence à y avoir pas mal d'écrivains qui ont gagné ce concours juste avant de sortir leur premier roman... J'dis ça de même... ;)

(Bon, Martin Mercure est l'exception, mais ça viendra j'en suis persuadée!)

On annonce justement une humidité effroyable en fin de semaine. C'est le bon moment de rester planqués à l'air climatisé pour écrire! ;)

jeudi 11 juillet 2013

Scène de bureau (20) - Vintage

Certaines des prochaines scènes de bureau vont être des morceaux "vintage", que j'ai notées il y a longtemps, mais que, pour des raisons qui devraient être assez évidentes, je n'ai pas pu publier à l'époque où je travaillais encore avec les personnes concernées...

J'ouvre la boîte de courriels de mon nouveau patron, qui est un illettré technologique et ne prend pas ses messages lui-même (en fait, il n'a même pas d'ordinateur).

Devant mes yeux ébahis apparaissent cinq ou six photos de jeunes femmes peu vêtues dans des poses aguicheuses. Kossé cé ça?!?

Je ferme le courriel et regarde le nom de l'expéditeur. Monsieur Chose. Dans les quelques jours qui se sont écoulés depuis mon arrivé dans la boîte, j'ai déjà eu le temps d'apprendre que c'est un client/ami du patron. Hum... Il s'est peut-être fait pirater son adresse courriel?

Je mets le courriel à la corbeille et je continue ma journée de travail sans plus y penser.

Quelques heures plus tard, nouveau patron se pointe.

Lui - Est-ce que j'ai reçu un courriel de Monsieur Chose?

Moi (qui me sent rougir) - Euh... Oui, mais...

Lui (l'air d'un gamin excité malgré son costume Armani) - Imprime-moi les photos!

Hein?!? Bon, sans trop poser de question (c'est ptêt pour un dossier après tout), je récupère le courriel dans la corbeille, imprime les images en essayant de pas les regarder et puis je pointe au patron la direction de l'imprimante pour qu'il récupère ses photos. J'ai pas tellement envie de manipuler ce matériel!

Nouveau patron disparaît un instant et revient avec les cinq photos, qu'il tient comme des cartes à jouer.

Lui (perdu dans ses pensées) - Heille, c'est vraiment dur de se décider...

Il semble soudain se souvenir de ma présence, prend deux des photos et me les tend.

Lui - Toi, si t'étais moi, laquelle tu réserverais?

J'analyse les mots qu'il vient de prononcer, en essayant de ne pas trop regarder les filles qui exposent leur décolleté et/ou leur chute de rein sur les impressions laser qualité "on est un bureau d'avocats avec du budget". Non, j'ai beau la tourner dans tous les sens, je comprends pas la question. Ça doit paraître dans ma face d'ailleurs, parce qu'il finit par préciser :

Lui - C'est des escortes! Laquelle tu réserverais si t'étais moi?

Comme la lumière se faisait brutalement dans mon esprit (à propos des photos, de l'ami/client et, surtout, du genre de personne qu'était mon nouveau patron), mon opinion profonde sur la question s'est précipitée par ma bouche, sans attendre la validation du service de la politesse :

Moi - Non, mais, je m'en câlisse-tu!!!

Déstabilisé par ma réaction (et l'air fort déçu de mon peu de serviabilité), nouveau patron est parti demander conseil ailleurs.

Et moi j'ai passé le reste de la journée à envoyer des cv!

Pour la petite histoire : cet emploi fut la seule et unique fois où j'ai accepté un boulot sans avoir rencontré mon supérieur immédiat auparavant. On ne m'y reprendra plus!!!

mercredi 10 juillet 2013

Cyrano

J'ai appris que le TNM allait monter Cyrano de Bergerac au cours de sa prochaine saison. Je voue un amour profond à cette pièce de théâtre. J'en ai joué des extraits plusieurs fois. J'en connais des grands bouts par coeur... En fait, d'habitude je dis que je la connais "pratiquement par coeur", mais Keven m'a prouvé que c'est pas vrai, alors je précise : je connais la scène dans le théâtre, la tirade des nez, le duel en vers, l'aveu à Le Bret, l'aveu de Roxane, le monologue des non mercis, la chanson des cadets, le récit du combat de la porte de Nesle, l'entretien de Roxane et de Christian, la scène du balcon, une partie des élucubrations de Cyrano distrayant De Guiche, le festin de campagne, la mort de Christian, la mort de Cyrano... et quelques morceaux éparpillés ici et là.

- Je comprends maintenant, c'est clair...
- Diaphane
- Madeleine Robin, ta cousine.
- Oui, Roxane.
- Mais c'est merveilleux! Tu l'aimes, dis-le lui. Tu t'es couvert de gloire à ses yeux aujourd'hui!
- Regarde-moi mon cher et dis-moi quelle espérance pourrais bien me laisser cette protubérance?

Allez, comment peut-on ne pas aimer ce jeu des alexandrins démembrés et le rythme qui se crée lorsque les comédiens se relancent pour compléter les vers? Mon chum est rapidement tombé sous le charme lui aussi (une chance, parce qu'en plus de relire souvent la pièce, je regarde régulièrement la version filmée...).

Enfin, bref, en apprenant que la pièce allait être présentée à Montréal, je me suis dit que je devais convaincre mon chum d'y aller. Même si c'est un peu ridicule, parce qu'on connaît tellement le texte qu'on risque d'avoir du mal à ne pas le réciter à mi-voix en même temps que les comédiens...

- Vous m'offrez du brouet quand j'espérais des crèmes. Dites un peu comment vous m'aimez?
- Mais... beaucoup!

Alors, l'autre soir, en faisant le souper, je lui ai lancé, l'air de ne pas y toucher :

- J'ai vu que le TNM allait monter Cyrano de Bergerac au cours de sa prochaine saison.

Mon chum m'a répondu aussitôt :

- Ok, on y va!

Euh... Bon, ben, y'a des fois où il est plus facile à persuader que d'autres! ;)

Après recherches, les représentations sont prévues seulement pour juillet 2014. Coudonc, d'ici-là je devrais avoir le temps d'apprendre quelques autres scènes! ;)

mardi 9 juillet 2013

Fudgesicle maison

Qu'est-ce qui est glacé, goûte le fudge, coûte un peu cher, est un peu trop calorique et, surtout, a la mauvaise idée de contenir du gluten? Ben oui, les Fudgesicle, ou "sucettes glacées au chocolat", un classique des étés de notre enfance (de la mienne en tout cas) qui continue de constituer un délicieux dessert rafraîchissant lorsqu'on arrive à l'âge adulte.

En cherchant une option "sans gluten" pour les remplacer, j'ai découvert à quel point c'était niaiseux d'en faire une version maison, moins chère, moins calorique et tout aussi délicieuse! Suivez le guide...

Il vous faut d'abord des moules à popsicle. En vente chez Ikea, les boutiques de cuisine et... je crois que les miens viennent de chez Dollorama!

Ensuite, évaluez la contenance de vos moules : remplissez d'eau une grande tasse à mesurer. Versez l'eau dans les moules. Calculez la quantité que vous avez utilisée et notez-la quelque part. Mes moules contiennent 2 tasses de liquide. Donc la recette ci-dessous donnera ce volume de fudge. Multipliez ou divisez en accord avec vos propres moules! ;)

Prenez donc :
2 tasses de lait
1/4 tasse de cassonade
3 c. à soupe de poudre de cacao
2 c. à soupe de fécule de patate (ou de fécule de maïs si c'est ce que vous avez à la maison)

Versez le tout dans un petit chaudron. Amenez à ébullition à feu moyen-vif (selon votre patience) en brassant constamment avec un fouet, jusqu'à ce que le sucre et le cacao soient dissouts et que le mélange commence à épaissir. Dès que vous avez une consistance de sirop un peu épais, retirez le chaudron du feu.

Donnez au mélange quelques minutes pour refroidir (en le brassant de temps à autre) et versez-le dans les moules dès qu'il ne risquera plus de faire fondre le plastique. Piquez les bâtonnets dans les moules et mettez le tout au congélateur. (Normalement, ça fige en 3 ou 4 heures).

Pour dégustez, suffit de démouler! (Pour faciliter cette opération, faites couler de l'eau chaude sur l'extérieur du moule ;)

Pis si jamais vous avez fait trop de sirop de fudge, je vous signale qu'il est délicieux sur un gâteau ou de la crème glacée! ;)

Pour une saveur plus proche du chocolat au lait, diminuez le cacao à 2 c. à soupe et augmentez le sucre (1/2 tasse devrait faire l'affaire). Il est aussi possible d'ajouter une goutte d'extrait de vanille au mélange ou alors, pour les (bizarres) amateurs d'After Eight, un peu d'extrait de menthe.

Bon, je retourne à mes expériences culinaires. Parce que, évidemment, après que j'aie réussi à créer des Fudgesicle sans gluten, mon chum m'a appris qu'il était plutôt un amateur de Revello!!! O_o

lundi 8 juillet 2013

Charlie le Tchou-tchou

Dans la série "La tour sombre" de Stephen King, l'un des personnages les plus originaux et inquiétants est un train, un train fou qui porte le nom trompeusement enfantin de "Charlie de Tchou-tchou".

Je m'étais toujours demandée comment Stephen King pouvait en être venu à doter un simple train d'une personnalité complètement psychopathe. Dans mon esprit, les trains ça évoque un moyen de transport joliment ancien, peut-être même un brin désuet, un peu bruyant, mais relativement écologique. Lors de mon voyage en Europe, j'étais jalouse de leur réseau ferroviaire. Je m'étais dit qu'on devrait avoir plus de trains chez nous... Bref, pour moi le mot train s'associait surtout à des termes comme bucolique, pratique, rapide, etc.

Depuis deux jours, je lis des articles sur le déraillement à Lac-Mégantic et sur les conséquences de la catastrophe.

Et là, je comprends soudain comment Stephen King, qui vit dans un pays où le transport ferroviaire est plus courant qu'ici, a pu imaginer un train meurtrier.

J'espère qu'aucun de mes lecteurs n'avait de proche parmi les victimes.

vendredi 5 juillet 2013

Oh oh, c'est pas déjà ma fête?

Oh oh, c'est pas déjà ma fête? 'Tendez minute que je regarde le calendrier. Ouaip, on est le 5, demain c'est le 6... Y'a pas de doute : c'est ma fête. Encore.

Et cette année, j'ai 31 ans. J'suis une trentenaire confirmée là, plus une tite débutante. Une vraie thirty-something comme dirait Bridget Jones (et toute la chicklit américaine qui l'a suivie).

Voyons que je fasse le bilan : j'ai un chum adorable, un réseau d'amis qui commence à être tellement étendu que je sais plus où donner de la tête, une santé généralement bonne, un boulot alimentaire pas trop envahissant, une belle maison, une forme physique respectable, deux romans publiés (et oui, un jour je vais finir le troisième), quelques prix littéraires... ainsi qu'une livre en trop par année de vie (minimum) et toujours pas de bébé à l'horizon.

Mouais. Ça pourrait être mieux, ça pourrait surtout être pire, je suppose! ;)

Lundi prochain, ce sera le moment de prendre le taureau par les cornes et de voir en quoi ce bilan pourra être amélioré l'an prochain.

D'ici là, je compte me délecter d'un filet mignon en buvant trop de vin, enchaîner le lendemain avec une soirée bière et nachos devant le super UFC que mon organisation sportive préférée semble toujours prévoir pour le soir de ma fête, puis soigner ma première gueule de bois de l'année. Qui m'aime me suive! ;p

jeudi 4 juillet 2013

Chacun ses talents

Il y a un talent que j'ai : je suis capable de répéter 35 fois par jour le même discours de 10 minutes au téléphone, en m'accrochant un sourire dans la face afin que mon interlocuteur ne puisse pas deviner à quel point ça m'emmerde de lui répéter ce que j'ai déjà dit à 34 autres personnes depuis le début de la journée.

Mais il y a un talent que je n'ai pas : celui de me livrer à ces 35 répétitions sans bitcher et chialer entre deux appels.

Je déteste jouer les perroquets! On a inventé les boîtes vocales à choix multiples pour ça. En attendant que mon employeur réalise que ça lui coûterait ben moins cher de se payer une boîte vocale que de me payer moi à répéter toujours la même chose, j'en suis réduite à m'exclamer :

- Croaaaah! Jacquot veut un biscuit!

(Ça a fait rire ma voisine de bureau les 5 premières fois que je l'ai dit...)

mardi 2 juillet 2013

L’important, c’est pas la taille, c'est ce qu’on fait avec

Après cinq ans de publication, l’arrivée d’un chèque de droit d’auteurs dans ma boîte aux lettres est devenu un événement presque banal. Et après quelques moments de découragement devant les montants parfois dérisoires que j’ai obtenu, j’en suis venue à une conclusion : l’important avec les chèques de droits d’auteur, c’est pas la taille, mais ce qu’on fait avec!

Bon, clarifions déjà deux choses :  premièrement dans ce billet, je m’adresse aux écrivains à temps partiel, comme moi, qui ne peuvent pas encore vivre de leurs droits d’auteurs et, deuxièmement, dans le domaine des chèques, comme dans d’autres, c’est sûr qu’une taille imposante n’est pas un défaut… c’est juste que des fois, faut se contenter de moins! ;)

Ok, alors il y a trois erreurs qu’on peut faire en recevant un chèque de droits d’auteur :

1- Calculer le salaire horaire que ça nous donne pour le temps passé à écrire le livre et à le vendre dans les salons.

2- Comparer le montant du chèque avec le montant qu’il vous faudrait annuellement pour vivre si vous écriviez à temps plein.

3- Mettre cet argent dans votre compte courant et le dépenser sans y penser.

Bon, la première erreur, on la fait tous une fois. Dépression garantie. Y’a pas vraiment de remède miracle contre un taux horaire merdique. Moi j’essaie juste de ne pas y penser. Ou alors je me rappelle toutes les années où j'ai écrit sans être payée du tout.

La deuxième erreur n’en est pas vraiment une. Si vous espérez un jour vivre de votre plume, vous devez, dans une certaine mesure, vous livrer à ce genre de calculs. Le problème, c’est que ça prend généralement des années avant que votre nom commence à être connu dans le milieu littéraire et plus de temps encore avant que vous soyez un peu connu du public et donc que vos livres se vendent bien. Alors faut être patient. Très patient. Et garder à l’esprit que ça se peut que le montant des chèques ne soit jamais assez important pour que vous en viviez. Surtout si vous espérer un train de vie de style "classe moyenne de banlieue".

En attendant que votre plume rapporte des montants conséquents, ne commettez pas la troisième erreur. L’argent de vos droits d’auteur, comptabilisez-le à part. Ne l’utilisez pas pour payer la prochaine facture d’électricité. Ni même pour simplement gonfler votre budget de livres. Bientôt, la facture suivante arrivera et vous allez oublier quels livres ont été achetés avec quel argent. Vos droits d’auteur, c’est du revenu d’écrivain. Utilisez-le pour faire des dépenses d’écrivain.

Si vous avez la chance d’être dans une situation où vous pouvez prendre des congés sans solde de votre emploi, je pense que c’est le meilleur endroit où dépenser des droits d’auteur. Quelques jours, une semaine ou même un mois d’écriture à temps plein, voilà quelque chose qui vaut la peine d’être acheté avec vos droits d’auteur. Je me suis payé une semaine l’an passé et je recommencerais n’importe quand!

La somme est plus modeste ou l'employeur moins compréhensif? Vous pouvez consacrer l'argent à des bouquins de référence. Ou à du matériel informatique (plusieurs se sont achetés « Antidote » avec leurs droits d’auteur), bref à quelque chose qui vous sera utile pour écrire. Ma fidèle Bibitte (mon ordinateur portable) a été payée en partie par des droits d’auteur. 

Vous avez toujours rêvé de visiter le pays X, la région W et vous pensez que ce sont des lieux très inspirants? Mettez l’argent des droits d’auteur de côté. Un jour, vous atteindrez la somme vous permettant de vous payer le voyage. Ou alors vous pensez qu’un écrivain doit posséder une écharpe blanche et une plume Mont Blanc? Ça aussi vous pouvez vous le payer avec des droits d’auteurs… Et que dire des inscriptions aux ateliers et aux congrès, sinon que ce sont des dépenses d’écrivain parfaitement logiques et souvent très fructueuses? :)

Bref, tant que l’argent des droits d’auteur représentera un revenu de surplus, sur lequel vous ne comptiez pas, utilisez-le pour investir dans votre pratique littéraire. Pour vous payer du luxe, peut-être, mais du luxe intelligent (pour la Mont Blanc, on peut discuter, mais bon…), dont vous vous rappellerez.
 
Quand les sommes deviendront plus importantes (et, surtout, récurrentes), ce sera le moment de les investir dans le paiement de dépenses courantes. Par exemple, la totalité de vos factures d'électricité de l'année. Ou de les consacrer à défrayer le coût de votre connexion Internet. Ou de votre téléphone. La règle sera, selon moi, de choisir un poste de dépense auquel vous penserez souvent. Rien de tel que de vous dire "C'est parce que j'écris que la lumière s'allume" à chaque fois qu'on touche un interrupteur.

Je crois que plus vous rendrez les fruits de votre travail littéraire visibles et tangibles dans votre vie quotidienne, moins vous risquez de vous décourager devant les sommes reçues.

Après cinq ans de publication, ma plume n’est même pas proche de me faire vivre (mais en six mois, j'ai quand même gagné l'équivalent d'un mois de mon salaire régulier). Cependant elle m’a payé une semaine d’écriture à temps plein, trois ateliers, deux chambres d’hôtel lors de congrès Boréal, un voyage en France, un ordinateur portable et un trenchcoat de cuir qui fait très « écrivaine de policier » et que je porte 5 mois par année. À chaque fois que je l’enfile, je souris.
 
Bref, l’important, c’est pas la taille des chèques, c’est ce que vous faites avec! ;)