mardi 28 mai 2013

Les Verrats de Edouard H. Bond

Billet court, parce que couchée tard hier (à finir roman mentionné en titre...). Donc, Les Verrats de Edouard H. Bond (mieux connu sous le nom de "Ed", aucun lien de parenté avec le personnage de "Twilight"), c'est...

... c'est David, Marco et Samuel, trois jeunes voyous du quatre-cinq-zéro. Lâchés lousse dans les rues ternes de leur banlieue, ils s'adonnent à la brutalité, à la vulgarité et au petit crime avec une aisance scandaleuse.  Toujours prêts à s'enfiler une pizza-pochette ou un comprimé d'ecstasy, les verrats nous disent, à travers leurs victoires de petits lâches et leurs fantasmes tordus, à quel point ils sont perdus. Alors, consternés, on se surprendra à vouloir tout à la fois les réconforter et leur crisser une volée.

C'est surtout à la fois différent de ce que Ed faisait jusqu'à maintenant et assez semblable.

Semblable, parce qu'on retrouve la voix d'Ed (je la qualifierais bien de "jouissive", mais Ed risque de passer par ici, alors je vais lui éviter de s'attirer les foudres de mon chum en le lançant sur un thème qui pourrait déraper et laisser tomber l'adjectif). Le joual puissance mille des dialogues, les termes crus, cette façon de peindre, sans fard aucun, la vie d'un trip à l'autre, de gens qui voient pas plus loin que leur prochaine satisfaction éphémère... une vie qui se veut hardcore et wild, mais qui se révèle curieusement étriquée. Tout ça, c'est du pur Ed.

Différent, parce qu'on est moins dans la fiction franche que pour ses romans précédents, plus proche d'une certaine réalité. Pour avoir grandi dans le 450, mettons qu'il y a des grands bouts du roman qui sonnaient pas mal juste. J'ai connu des David, Marco et Samuel. J'les laissais copier pendant les examens en échange de leur protection contre les autres terreurs de l'école. (Mon choix personnel est fait : les rencontrer maintenant que je sais me battre, j'leur en sacrerais toute une!)

On referme ce roman en se disant "Et ensuite?" L'action commence au début de la semaine de relâche. Elle se termine peu après. Elle pourrait se poursuivre, elle aurait pu commencer plus tôt, il arrive un drame, oui, mais ça ne semble pas avoir particulièrement marqué les personnages, qui sont débarqués dans l'histoire avec leurs bibittes et qui ne se sont pas améliorés d'un poil...

Alors, où s'en allait-on avec cette histoire? Ou s'en vont les personnages?

Bonne question. Ils ne le savent pas non plus. C'est le point de départ, le thème et la conclusion du roman. Well done, Ed.

7 commentaires:

Prospéryne a dit…

Ça semble intéressant comme bouquin!

Gen a dit…

@Prospéryne : Juste pour le style inimitable de Ed, ça vaut la peine. Mais, euh, faut vraiment pas que tu aies un problème avec le trash! ;)

richard tremblay a dit…

Avant qu'Ed ne te le précise, c'est Edouard sans accant :-)

richard tremblay a dit…

*accent, misère...

Ed. a dit…

Ma voix est jouissive parce que je voulais que mes verrats te touchent, t'sais.

Gen a dit…

@Richard : Meh? Ok, j'ai fait le changement. :)

Gen a dit…

@Ed : Pari réussi, au figuré seulement! ;p

En tant que nerd bouboule ayant subi trop longtemps des ptits crisses dans ce genre, j’peux pas dire que j’étais disposée à me laisser émouvoir par cette histoire. Mais le personnage de David, entre son intelligence et ses secrets, est particulièrement fort. Il m’a vraiment fait penser à des gens que j’ai connus. Et, dans le contexte du roman, il nous pousse à nous demander ce que les deux autres gars peuvent bien dissimuler sous leur façade de troll. Vraiment du beau boulot! 