jeudi 31 mai 2012

Le verbe faire

Le verbe "faire", est la bête noire de bien des directeurs littéraires. C'est pourquoi, dans bien des manuels de conseil sur l'écriture, on vous conseille de l'éviter.

Mais faut pas le remplacer par n'importe quoi!

Je suis récemment tombée sur un texte où l'auteur avait remplacé (à la va-vite) tous les verbes faire par des synonymes : effectuer, exécuter, produire... Ce qui nous donnait des expressions comme "effectuer l'amour", "produire un geste", "exécuter la guerre"...

D'autres écrivains (et j'en ai fait partie) vont argumenter que, souvent, "faire" est utilisé dans une expression consacrée : faire partie, faire l'amour, faire la guerre... Ben oui. Et c'est tout à fait correct d'utiliser ces expressions lorsqu'on parle (ou lorsque vous écrivez un billet de blogue à la va-vite... je ne veux même pas savoir le nombre de verbes "faire" que j'ai utilisés depuis l'ouverture de ce blogue!). Mais quand on écrit un texte, c'est le moment de réfléchir deux minutes aux structures de phrases et aux termes disponibles pour remplacer les expressions courantes.

Au lieu de faire la guerre, on guerroie.

Au lieu de faire partie, on est partie prenante, on compte au nombre de...

Et au lieu de faire l'amour, dépendamment des circonstances on peut s'étreindre, assouvrir son désir, se culbuter, baiser... C'est plus précis et ça donne moins l'impression d'une scène de sexe style année 80 où tout est gentiment cadré en haut des épaules des protagonistes! Hihihihi! :p

mercredi 30 mai 2012

Chronologie du Chasseur

En 2008, j'ai écrit une longue nouvelle de fantastique qui tournait autour d'une sous-culture méconnue et décriée pour sa violence (même dans certains dojos) : les arts martiaux mixtes. Georges St-Pierre faisait son premier passage à Tout le monde en parle. Les Cages aux sports commençaient à diffuser les galas de la UFC, devant des salles vides.

En 2009, les Six Brumes ont accepté de soumettre le texte à leur comité de lecture. Georges St-Pierre avait regagné son titre et les Cages aux sports se remplissaient les soirs de gala de la UFC, mais on manquait parfois les premiers combats de la soirée si la partie de hockey s'éternisait.

En 2010, j'ai retravaillé le texte suite aux commentaires du comité de lecture des Six Brumes. Georges St-Pierre était repassé à Tout le monde en parle et on voyait fréquemment des combats d'arts martiaux mixtes à RDS. On a commencé à devoir réserver nos places dans les bars les soirs de gala de la UFC, mais en contrepartie on nous passait désormais les combats d'ouverture sur certains écrans.

En 2011, on a fait la direction littéraire. La face de Georges a commencé à orner les dedans d'abri-bus et les tshirts Affliction ont arrêté d'être associés juste aux douchebags d'Occupation Double.

Et, finalement, en 2012, la novella Le Chasseur verra enfin le jour. Ouf! Je commençais à avoir peur que le bouquin paraisse après que les arts martiaux mixtes soient passés de mode! Hihihihi ;) Mais non, on a réussi notre coup : j'ai l'honneur de publier le premier bouquin québécois qui tournera un peu autour de l'univers du MMA (que je me promets d'explorer à nouveau, sans aspect fantastique). Vous pouvez déjà en lire un extrait ici, ou parcourir la quatrième de couverture par là. La couverture elle-même est à venir. :)

mardi 29 mai 2012

La valeur d'un diplôme en histoire

J'ai un bac et une maîtrise en histoire. Et je trouve ça très drôle quand j'entends dire que les diplômés universitaires gagneront plus chers que les non diplômés et que, donc, leurs études représentent un investissement.

Voyez-vous, ça rapporte pas une cenne des études en histoire, à moins de faire partie des rares chanceux qui se trouvent un poste de prof au cégep (et "chanceux", faut le dire vite : ils ont probablement dû déménager 3 ou 4 fois et endurer 5 à 6 ans de précarité totale avant d'avoir enfin la promesse de faire deux sessions de suite dans le même cégep, le tout à l'âge où, si vous êtes une femme, votre biologie réclame que vous vous construisiez un nid pour élever votre famille). Sinon, les historiens finissent guide de musée, chercheurs universitaires... ou, dans mon cas, secrétaire. Je me plains pas : le secrétariat est plus payant que le guidage de touristes ou la recherche en sciences humaines. Mais c'est une job à laquelle vous pouvez accéder avec un DEP.

J'aurais pu étudier autre chose, sauf que c'est l'histoire qui me faisait tripper, alors c'est vers ça que je suis allée et je n'ai pas de regrets... probablement parce que j'ai obtenu mes diplômes sans m'endetter, en vivant dans un taudis pendant la durée de mes études (pour vous donner une idée, la porte-patio était tellement pourrie que le matin fallait prendre un bon cinq minutes pour écraser les bibittes qui s'étaient infiltrées dans l'appartement pendant la nuit). Si j'entrais à l'université aujourd'hui je devrais faire d'autres choix. À l'époque, ma session me coûtait environ 2500$, incluant les frais afférents et les livres. Présentement, une session, c'est au bas mot 3000$. Avec la hausse, on approchera du 5000$ (parce que journaux et politiciens oublient commodément de parler des frais afférents). À ce prix-là, taudis ou pas, faire une maîtrise en histoire, ça relève du suicide économique.

Quand j'explique ma situation, je me fais dire par plusieurs personnes que si les diplômes d'histoire ne rapportent pas d'argent, c'est qu'ils ne valent rien et que c'est peut-être pas grave s'ils deviennent moins accessibles. Après tout, qui a besoin d'historiens?

C'est vrai que ça vaut rien en espèces sonnantes et trébuchantes les diplômes d'histoire. Mais ça permet d'écrire ça ou ça plus d'un mois avant que les journalistes ne réalisent ça.

Cela dit, je suppose que, aux yeux des politiciens, cette valeur-là du diplôme en histoire (ou des autres sciences humaines), c'est plutôt un problème. Et qu'ils ne verseront pas de larmes si les nantis deviennent les seuls à pouvoir se payer ces formations qui enseignent essentiellement l'art de réfléchir. 

lundi 28 mai 2012

UFC 146 - Heavyweights

Parce qu'il y a énormément d'amateurs qui ont un faible pour les poids lourds (je soupçonne que c'est parce que certains d'entre-eux trimballent une bedaine semblable à celle de leurs fans), le UFC avait décidé d'organiser une carte principale 100% poids lourds.

En vedette, Junior Dos Santos, le champion des poids lourds, défendait son titre contre Frank Mir, un ancien champion. Dos Santos est un cogneur, un excellent boxeur. Mir, lui, est sans contredit le poids lourd le plus agile en combat au sol et il a remporté énormément de victoires par soumission (en fait, il a déjà soumis un adversaire alors qu'il était lui-même quasiment KO, preuve qu'il peut littéralement faire du jiu-jitsu dans son sommeil! lol!). Il n'est pas mauvais non plus en combat debout, mais il a un gros problème : comme on dit dans le milieu, il n'a "plus de menton". Ça veut dire qu'il est maintenant très facile de le mettre KO, parce qu'il a reçu trop de coups au cours de sa carrière.

C'est triste. Parce que, voyez-vous, Mir est un combattant que je suis depuis longtemps et le gars n'a pas été gâté par le destin. À 25 ans, après avoir tout juste remporté le titre de champion des poids lourds, il s'était fait rentrer dedans par une voiture alors qu'il circulait à moto. Il lui a fallu des années pour s'en remettre. Pendant longtemps, tout le monde croyait qu'il ne pourrait plus combattre. Mais il s'est entraîné, il a enduré de nombreuses chirurgies et il a réussi à se remettre en forme et à revenir dans le haut des classements. Il y a quelques années, à l'issu d'un match contre un adversaire très redouté, il est devenu le champion par interim, car le champion en titre était blessé. Mais il a perdu le match qui lui aurait permis de regagner le titre. Il s'est donc battu pour remonter encore dans les classements, pour avoir à nouveau une chance d'aller au titre. Samedi soir, il remplaçait, avec un préavis de quelques semaines, un gars interdit de combat pour avoir pris des stéroïdes.

Dans un film, Mir aurait gagné. Il nous aurait sorti une prise de jiu-jitsu qui aurait transformé son adversaire en pretzel. Mais bon, la vie est mal faite des fois. Jeune champion bon boxeur contre vétéran n'ayant plus de menton, le résultat a été sans surprise. J'espère qu'on aura quand même la chance de revoir Mir combattre. Parce que lorsqu'il ne se fait pas mettre KO, il est magnifique.

Le reste de la carte était, malheureusement, tout aussi peu surprenante que le combat principal. Mais bon, l'avantage avec les poids lourds, c'est qu'ils sont peu nombreux à posséder l'endurance cardio-vasculaire nécessaire pour combattre plus de deux rounds, alors les combats se terminent vite et souvent de façon spectaculaire (par KO, soumission, ou bain de sang dû à une vilaine coupure). Par contre, faut pas se lever pour aller se chercher une bière dans le frigo en cours de combat : ça risque d'être fini avant que vous reveniez ! Lol! :p

vendredi 25 mai 2012

Histoire de Ipod

Hier soir, je monte sur ma machine elliptique, démarre mon moniteur cardiaque, place l'étui de mon Ipod autour de mon bras (ouaip, s'entraîner, c'est un truc high tech par chez nous) et là j'hésite...

- Qu'est-ce que j'écouterais bien? dis-je à haute voix en regardant ma liste de morceaux disponibles.

- Du Blur! me lance mon chum.

- Euh, j'en ai pas de ça. Je devrais? Ça a du beat?

Note au lecteur ici : la musique que j'écoute pendant l'entraînement sert, principalement, à couvrir les grincements inévitables des pièces mécaniques en mouvement et, secondairement, à m'aider à maintenir un rythme cardiaque élevé.

Mon chum, découragé, comme souvent, de mon inculture musicale, me répond :

- T'as pas de Blur? T'as-tu quelque chose sur ton Ipod?

- Dans les "B" j'ai Bryan Adams...

- Pfffff!

Éloquent ce "pffff"! J'ai tout de suite compris que ça voulait dire "musique de matante" :p

J'me suis finalement entraînée en écoutant Garbage. Et sans demander à mon chum ce qu'il en pensait!

jeudi 24 mai 2012

Yukonnaise de Mylène Gilbert-Dumas

Bon, parlons d'autre chose un moment... (je vous ai entendus là, ceux qui ont soupiré de soulagement! ;)

Je viens de terminer Yukonnaise, le dernier bouquin de Mylène Gilbert-Dumas, dont j'avais déjà lu L'escapade sans retour de Sophie Parent (ainsi que quelques-uns de ses romans historiques, il y a longtemps). Le résumé est le suivant :

Béatrice, écrivaine en mal d'inspiration, arrive au Yukon avec l'espoir d'y trouver le sujet de son prochain roman. Sur la route qui relie Whitehorse à Dawson City, elle prend une femme en auto-stop et réalise très vite qu'il s'agit d'Isabelle St-Martin, une esthéticienne dont elle a déjà été la cliente. Mais la Yukonnaise qui occupe le siège du passager n'a plus rien de la Québécoise superficielle qu'elle a connue autrefois. Au fil des conversations, Béatrice découvre l'histoire d'une jeune femme que tout le monde croyait fragile et qui pourtant a réussi à s'émanciper des cadres préétablis pour refaire sa vie au Yukon.

Bon, là vous devez sans doute vous dire que le coup de l'écrivain en mal d'inspiration qui raconte ensuite au "je" les aventures d'une personne fascinante qu'il rencontre, on vous l'a déjà fait...

Oui, c'est vrai. Mais.

Mais l'univers où Mylène Gilbert-Dumas nous entraîne avec ce roman, vous ne l'avez probablement jamais visité. En tout cas, moi, je ne l'avais jamais lu auparavant. C'est celui du Nord canadien contemporain, là où des gens vivent encore, par choix, sans eau courante ni électricité, là où le soleil ne brille pas de la journée l'hiver, puis refuse de se coucher l'été. Avec ce roman, Mylène nous emmènent dans un pays d'espaces infinis, où personne ne vous regarde de travers si votre tuque ne va pas avec vos mitaines ou si vous essayez de gagner votre vie avec un art ou un autre. On oublie bien vite le personnage de l'écrivaine, pour n'être que fascinés par Isabelle, cette fille si "normale" qui, à trente ans, a été forcée de changer de vie. Et qui l'a fait de la manière la plus radicale possible, sans amertume.

Je me souviens avoir arrêté de lire les romans historiques de Mylène parce que, malgré la plume toute en douceur de cette écrivaine et ses recherches minutieuses, je les trouvais trop sentimentaux. Or, depuis deux livres, Mylène Gilbert-Dumas a bifurqué de genre : elle est passée à ce qu'on pourrait qualifier de chick lit sérieuse, de romans de remise en question. Et cela lui réussi très bien! Évidemment, ce genre de texte est encore plus efficace quand le lecteur (la lectrice, surtout) s'identifie au personnage. Je n'y était pas arrivée pour Sophie Parent, mais, cette fois-ci, ce fut aisé.

À lire si vous êtes une jeune trentenaire éprise de liberté, dégoûtée de la tyrannie du paraître, de la société de consommation, des hausses de tarifs tout azimut... Ouais, finalement, on parlait peut-être pas vraiment d'autre chose. :p

mercredi 23 mai 2012

Une tite madame

Lors d'une manifestation à laquelle je participais pendant que j'étais étudiante, je me souviens d'avoir vu, un jour, une tite madame quitter les rangs des badauds qui nous observaient et venir marcher parmi nous. Elle avait l'air déplacée, avec ses talons hauts et son tailleur au milieu de nos jeans et de nos espadrilles. Visiblement, elle sortait du boulot et elle prenait le temps de venir nous appuyer. On l'avait applaudie.

Hier, à la sortie du travail, j'ai consulté l'itinéraire de la gigantesque manif en cours. Ils étaient sur René-Lévesque, tout près. Dès que j'ai mis le nez dehors, j'ai entendu les hélicoptères. Qui, à cette distance de la manif, faisaient d'ailleurs plus de bruit que les manifestants. Je me suis dépêchée et j'ai rejoint le cortège.

Quand je me suis glissée parmi la foule qui avançait sur René-Lévesque, bord à bord de la chaussée dans les deux sens, j'ai entendu des cris et des applaudissements. J'ai regardé autour de moi et j'ai vu une dizaine d'étudiantes en jeans qui m'adressaient des bravos, des applaudissements et des grands sourires, pouce levé. C'était à mon tour d'être la tite madame.

Je les ai suivies un temps. Leur pancarte dénonçait la loi 78. Leurs propos aussi. "La loi spéciale on s'en câlisse", c'est pas très recherché comme slogan, mais ça se scande bien. Je les ai quittées quand une odeur suspecte s'est répandue autour d'elles. Pas du gaz de poivre, non, mais plutôt de la bonne vieille marie-jeanne. J'avais pas le goût de sentir le pot dans l'autobus du retour.

J'ai avancé un peu plus vite, pour remonter vers la tête de la manif. Ça m'a permis de croiser un gars habillé en arbitre dont la pancarte donnait une pénalité à Charest pour anti-démocratie, quelques ados qui portaient des masques à l'arrière de leur tête pour faire un pied-de-nez au nouveau règlement, des papas avec leurs bambins sur les épaules...

En tout, j'ai marché à peu près une heure. Je n'ai jamais vu ni le début, ni la fin du cortège. Il y avait vraiment beaucoup de monde. J'ai quitté parce que mes pieds, pas chaussés pour l'occasion, protestaient.

Je vais garder des chaussures de marche dans mon tiroir de bureau désormais. Si l'occasion se représente, je serai parée. Prête à apporter ma pierre à l'édifice.

Je n'aurais pas marché contre la hausse. La hausse, pour moi, n'a toujours été que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les étudiants s'y sont opposés un peu par réflexe militant. Mais ils se sont mobilisés mieux que toutes les dernières générations d'étudiants. Ils ont occupés l'espace public, défilé pacifiquement... Et on les a ignorés. Ignorés comme jamais les militants de ma génération ne l'ont été. Ridiculisés, méprisés.

Et, finalement, on a créé une loi spéciale pour les museler. Pour dénoncer cette loi, ça valait la peine que j'aille marcher hier, ne serait-ce qu'une heure. Quitte à être la tite madame d'une nouvelle génération! ;) (Au moins, j'étais pas la seule)

mardi 22 mai 2012

L'historienne a pris le dessus

Dans les moments de grande douleur personnelle, j'écris, j'écris, j'écris.

Mais je viens de découvrir que dans les moments d'incertitude politique, l'historienne prend le dessus. Et l'historienne ne veut pas écrire. Elle veut se coller 24 heures par jour sur les sites de nouvelles. Elle veut étudier les précédents, peser les résultats des sondages, les détails des discours. Faire ses prédictions.

Et trembler devant les résultats.

lundi 21 mai 2012

Journée nationale des Patriotes

Quand la fête de Dollard est devenue la Journée nationale des Patriotes, je me suis demandé : "pourquoi?".

La révolte des patriotes, c'est l'histoire d'un petit groupe de gens qui ont pris les armes et semé le grabuge dans l'espoir d'obtenir une nouvelle société. On ne les a pas écoutés. Une bonne partie de la population ne les appuyait pas. On les a arrêtés. Certains furent pendus. Oui, leur mouvement de révolte a valu au Québec des compromis et des changements, mais ce fut un chemin long et pénible, pas nécessairement de ceux qu'on veut célébrer.

Aujourd'hui, je connais la réponse à ma question : "parce que".

vendredi 18 mai 2012

Comment peut-on

Comment peut-on faire confiance à un premier ministre qui dit qu'une loi spéciale n'est pas envisagée, alors qu'il est en train d'en rédiger une?

Comment peut-on changer un système quand se présenter aux élections demande plus de temps et d'argent qu'un simple citoyen ne peut en réunir?

Comment peut-on se croire en démocratie quand, entre deux élections, il n'y a aucun moyen de bloquer une décisions des élus ou de forcer la tenue d'un nouveau suffrage?

Comment peut-on brimer le droit de manifester et prétendre que la société est encore libre?

Comment peut-on rêver demain quand aujourd'hui vire au cauchemar?

jeudi 17 mai 2012

Personnalités multiples

J'ai l'impression de souffrir de personnalités multiples ces temps-ci...

La travailleuse en moi est fatiguée des retombées du conflit; l'ex-collègue de profs et d'étudiants s'inquiète pour ses amis; la citoyenne est fâchée contre le gouvernement qui n'arrive pas à régler le problème et la police qui joue de la matraque; l'historienne est en maudit de voir que le gouvernement ne réalise pas l'ampleur du problème et que personne ne paraît se rappeler que les mouvements étudiants, c'est comme les canaris dans les mines, ça annonce les problèmes; la jeune grano a le goût d'aller gueuler avec les manifestants; la lectrice de journaux remarque que si le débat a quitté le terrain des droits de scolarité et que les manifestants tiennent maintenant un discours anticapitaliste, ça veut ptêt dire qu'il est temps d'écouter ce qu'ils disent et d'organiser un nouveau projet de société;  la blogueuse aimerait pouvoir changer de sujet...

... mais l'écrivaine trouve le moyen de retirer du positif de la situation. Crise sociale en direct, crainte de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, affrontements brutaux, odeur de gaz de poivre... D'habitude, faut aller visiter des pays lointains pour vivre ce genre d'expérience. Le gouvernement a beau marteler le fait que les actions actuelles sont le fruit d'une minorité de gens, c'est quand la dernière fois que vous avez vu une minorité s'organiser et foutre le bordel de même à Montréal?

Allez, la réponse est facile. Un mois, une année. C'est pas encore aussi grave. Mais ça regarde mal.

mercredi 16 mai 2012

Cinéphile aisée à contenter

Soit dit en passant... En tant que cinéphile, je suis facile à contenter et mes appréciations sont hautement subjectives.

Je connais rien aux théories du langage cinématographique. Je connais rien à l'histoire du cinéma (ou, enfin, si, mais c'est des connaissances d'historiennes, pas de cinéphile). Je me fous complètement de la technique (sauf quand elle se rapproche de l'écriture). Trois quart du temps, je lis pas les critiques, parce que les films que j'aime se font descendre (comme The Raven), alors que les films qui se font encenser m'emmerdent.

Au cinéma, je suis l'équivalent du lecteur de Patrick Sénécal qui accepte d'essayer un autre auteur si vous lui promettez qu'il y prendra autant de plaisir : je veux du divertissement.

Je veux qu'on me raconte une bonne histoire, avec des acteurs dont j'aurai pas envie de rire (à moins que ce soit ça le but...), avec un minimum de cohérence interne ou de crédibilité factuelle (ce qui inclut des scènes de combat adaptées au genre représenté), sans insulter mon intelligence, sans m'emmerder et sans me donner mal au coeur avec une caméra qui a le Parkinson ou un abus de 3D. Je supporte sans mal une certaine dose de clichés ou de trous dans l'intrigue si le rythme du film me tient assez en haleine pour que j'aie pas le temps de m'y attarder.

Bref, quand je m'installe devant un écran, j'accepte de baisser le son de mon esprit critique. Je peux vivre avec le fait que le cinéma est un art qui coûte cher et qu'il innove donc moins et moins rapidement que les bouquins.

Mais savez-vous c'est quoi le pire? Même avec ce niveau d'exigence fort bas, je suis souvent déçue!

Parce que j'ai beau supporter une certaine quantité de clichés et de redites, les films de superhéros, ça commence à bien faire! Le remake de Spider Man me reste en travers de la gorge...

mardi 15 mai 2012

Le fameux costume

Comme vous le savez, Isa et moi avions décidé de participer à la Mascarade du Boréal (parce qu'on aime toutes les deux se déguiser), mais on s'était prises un peu à la dernière minute pour rassembler de vrais costumes.

Qu'à cela ne tienne, j'ai fouillé dans la section "pas souvent porté" de mon garde-robe (tandis qu'Isa est allée piger dans le linge de sa fille), j'ai déterré ma petite robe noire, rapatrié les talons hauts que je porte au bureau, ajouté des crocs de vampire qui datent de l'époque où je jouais à des jeux de rôle au cégep, du fond de teint, du mascara, du crayon, un rouge à lèvre rouge pétant, un chignon... Bref, je me suis déguisée en "vamp" dans tous les sens du terme.

Ça a donné ceci : 

Isa et moi, en duo d'immortelles
  
Pas mon meilleur profil, mais on voit bien les dents

Merci à Pascale Raud et à Natasha Beaulieu pour les photos! :)

C'est sûr que je participerai à la Mascarade l'an prochain, mais sans doute avec quelque chose de moins sexy! lol! ;) Parce que c'était difficile de parler avec ces crocs, mais à chaque fois que je les enlevais et que je n'étais donc plus "déguisée", je me sentais ultra gênée! J'suis pas habituée d'être poupounée de même!

lundi 14 mai 2012

In time / En temps

On a loué plusieurs films dernièrement, histoire de rattrapper un peu le retard qu'on a accumulé depuis qu'on a coupé les sorties au cinéma (parce qu'on s'est tannés de payer 20$ pour être déçu sur grand écran).

Dans la pile des locations, il y avait le film de science-fiction In Time / En temps, une histoire où le proverbe "le temps c'est de l'argent" doit être prise au pied de la lettre. En effet, dans l'univers de ce film, les gens sont génétiquement conçus pour arrêter de vieillir à vingt-cinq ans. Une horloge implantée en eux démarre alors. Au compteur, 365 jours. C'est le temps qui leur reste à vivre (et qu'ils peuvent dépenser à coup d'heures ou de minutes pour obtenir de la nourriture, un logement, etc) à moins de travailler pour en gagner davantage, de trouver des gens prêts à partager leur temps avec vous... ou de voler le temps d'un autre (car les horloges ne sont pas très sécurisées). Si votre horloge arrive à zéro, vous mourrez.

Évidemment, les inégalités sociales n'ont pas disparu avec l'apparition de cette nouvelle monnaie. Les riches vivent donc jeunes éternellement, tandis que les pauvres se réveillent le matin avec moins d'heure au compteur que la journée n'en comptera. Les riches marchent lentement, les pauvres courent. Et les forces de l'ordre posent beaucoup de question lorsqu'un pauvre se retrouve soudainement avec une centaine d'années devant lui...

Bon, le scénario du film ne révolutionne rien, mais la première partie, la mise en place de l'univers, est très intéressante. La suite ne surprend pas tellement, mais les comédiens font du bon boulot, on n'abuse pas des effets spéciaux et la petite morale sociale se prend bien en ces heures de hausse des frais de scolarité.

Bref, à voir pour un divertissement à saveur de science-fiction si vous avez déjà appris Inception / Origine par coeur! ;)

vendredi 11 mai 2012

Corbeau/The Raven

J'ai découvert les nouvelles d'Edgar Allan Poe quand j'avais une douzaine d'années, sous la forme d'un vieil exemplaire de Nouvelles histoires extraordinaires, relié en simili cuir. C'était le livre de notre bibliothèque familiale qui avait le plus l'aspect d'un vieux grimoire. Très vite, il est devenu l'un de mes favoris. Par la suite, j'ai découvert les autres recueil de Poe, ainsi que toutes les mystifications dont il a entouré son oeuvre.

Alors quand j'ai entendu parler d'un film prenant Poe pour objet, je me suis précipitée pour le voir.

Le film Corbeau / The Raven prend pour prétexte le mystère entourant la mort de Poe (après une disparition de quelques jours, il fut retrouvé sur un banc, délirant, et mourut sans avoir repris ses esprits) et raconte une histoire totalement fictive où l'écrivain se retrouve à devoir collaborer avec la police pour élucider une série de crimes s'inspirant de ses nouvelles.

L'idée n'est pas neuve, mais le film l'exploite de manière honnête, avec un visuel absolument magnifique! (Il faut dire que j'adore la culture matérielle de cette époque, avec les redingotes, les rues pavées, les lampadaires aux gaz...) Les références aux textes les plus célèbres de Poe (notamment Le Corbeau, Double assassinat à la rue Morgue, Le puit et le pendule, Le masque de la mort rouge et Le coeur révélateur) ont été bien pensées et exploitées. De plus, John Cusack incarne un "écrivain damné" fort crédible.

Bref si, comme moi, vous aimez l'oeuvre de Poe et que vous acceptez l'idée qu'on vous raconte une histoire qui ne s'est jamais produite en utilisant des personnages inspirés du réel (oh et qu'on prenne quelques libertés avec la chronologie), vous devriez passer un bon moment. :) 

C'est pas à voir à tous prix, mais ça change des films de superhéros!

jeudi 10 mai 2012

Première animation scolaire

Hier, j'ai pris une journée de temps accumulé pour expérimenter une facette complètement nouvelle de ma vie d'auteure : l'animation scolaire.

En effet, la bibliothèque de mon patelin organisait des rencontres avec des jeunes du secondaire, alors je me suis retrouvée livrée pendant deux fois quarante-cinq minutes à soixante ados de secondaire 2. La mission qu'on m'avait proposée : expliquer comment j'étais devenue écrivaine et pourquoi j'avais écrit Hanaken.

Le résultat de la mission?

Bon, personne ne s'est endormi (en tout cas pas trop visiblement), quelques-uns ont ri, les profs sont venus me dire que c'était intéressant, quelques garçons ont feuilleté l'exemplaire de Hanaken que j'avais avec moi et j'ai réussi à meubler le temps qui m'était imparti, en donnant quelques occasions aux jeunes de participer.

Pour la structure, on repassera : malgré mes notes, mon petit laïus partait dans tous les sens! (Ceux qui ont déjà parlé avec moi plus d'une demi-heure ne seront sans doute pas surpris...) Ça va être à retravailler... si la bibliothécaire reçoit des commentaires suffisamment positifs pour me réinviter.

Je lui avais dit que c'était ma première animation scolaire (en spécifiant cependant que j'avais travaillé comme prof au secondaire et donc que j'avais pas peur que la classe me bouffe tout rond), mais quand je le lui ai rappelé en arrivant, elle a eu l'air plutôt insécure. Enfin, y'a pas eu d'émeute et il faut bien commencer quelque part! ;)

La phrase de l'animation qui a provoqué la meilleure réaction? "Les écrivains sont tous des menteurs". C'est un pillage éhonté du "Mens-moi, mais fais ça bien" d'Élisabeth Vonarburg, mais ça a eu beaucoup de succès! Hihihi

L'élément qui a le plus surpris les jeunes? Le fait qu'on doive corriger nos textes après qu'ils aient été acceptés. La direction littéraire, on dirait que c'est le plus grand mystère du monde de l'édition!

mercredi 9 mai 2012

Retour à la réalité et Le Chasseur

Je suis pas sitôt revenue de Québec, assoiffée de tendres moments avec mon chéri (trois jours sans lui, c'est deux jours et demi de trop), que je commence à recevoir des messages me demandant ce que j'ai prévu pour les salons du livre de l'an prochain.

Là tout de suite maintenant? J'ai pas le goût d'y aller! lol! C'est le fun les activités sociales et les salons, mais j'suis bien chez nous.

(Et mon employeur doit déjà composer avec le fait que je dors sur mon clavier depuis lundi... Pas sûre qu'il sera heureux que je lui annonce que je vais à nouveaux prendre un paquet de congés à des drôles de moments l'an prochain!)

Dans un tout autre ordre d'idée, si vous passez par le site des Six Brumes, vous pourrez y lire au fil des jours de courts extraits de Le Chasseur. Incroyable mais vrai : le bouquin s'en vient! Et j'suis aussi excitée que si c'était mon premier texte publié! Arts martiaux mixtes, fantastique, noir et travail stylistique particulier, cette histoire là fait vibrer toutes mes cordes à la fois! ;)

mardi 8 mai 2012

Découverte boréalienne (2)

Au Boréal, j'ai découvert que...

Si vous ne savez pas que Patrick Sénécal écrit des romans d'horreur, jamais vous ne le devineriez à l'entendre enfiler les jokes et les jeux de mots (parfois douteux... je vais me souvenir longtemps de : "être condamné à mort pour du thé, je trouve ça un peu poche" lol!). Par contre, sa fascination devant la façade du Centre Morrin (une ancienne prison), où il tentait de deviner l'emplacement du balcon servant jadis aux pendaisons, n'a étonnée personne.

Vous avez le choix entre assister aux tables rondes et aux lectures ou faire du social. Couper la poire en deux vous donne toujours l'impression que vous venez de manquer la meilleure table ronde ou la lecture la plus passionnante et ne vous permet jamais d'avoir des conversations satisfaisantes avec tout le monde... Cependant, comme on opte tous pour ce compromis, c'est sans doute ce qui assure la longévité du congrès Boréal! ;)

Les auteurs américains semblent se poser nettement moins de question que nous à propos de la frontière entre les genres. Je l'avais constaté cet été avec Thomas Cook, je l'ai à nouveau entendu chez John Crowley. (Ce commentaire ne va pas plus loin, je voulais juste faire du name dropping! Hihihi Non, sans blague, je me demande si quelques tables rondes des Boréal ne devraient pas s'intéresser aux liens entre les genres et les romans généraux. Il me semble qu'on parle beaucoup des différences...)

Participer à une table ronde où il y a plus de deux intervenants et au sujet de laquelle vous avez un minimum de connaissance est pas mal moins stressant que de discourir sur les polars qui utilisent le surnaturel avec un François-Bernard Tremblay qui faisait un remplacement au pied levé et qui n'aimait pas plus que moi ce mélange de genres... (Expérience traumatisante de l'année dernière!)

Selon mon expérience, les restaurants du Vieux Québec sont jolis, chers, lents et n'aiment pas voir débarquer vingt écrivains qui n'ont pas réservé. À Montréal, les restos sont laids, chers, rapides et n'aiment pas voir débarquer vingt écrivains qui n'ont pas réservé. Durant les Congrès, peut-être qu'on devrait prendre l'habitude de réserver?

Quand on me donne un thème et qu'on me demande d'écrire comme ça, sans préparation, mon esprit s'enligne automatiquement pour écrire un polar. Faut beaucoup d'efforts pour le ramener dans le chemin SFFQ. Mais il semblerait que c'est possible. À ma grande surprise, j'ai reçu une mention pour mon texte du concours d'écriture sur place. S'il n'est pas publié dans Solaris, je vous le mettrai ici. Je suis particulièrement fière de cette mention, parce que l'an dernier je n'étais pas arrivée à écrire quoique ce soit.

Il y a toujours quelqu'un dans l'assistance d'une table ronde qui finit par poser une question qui prend dix minutes à formuler et qui prouve soit que le spectateur n'a pas écouté les participants, soit qu'il se sent obligé d'étaler son érudition, soit les deux en même temps. Je vais finir par prendre les paris avant le début des tables rondes pour voir si on est capable de deviner de qui il s'agira cette fois.

Après des années à regarder les Grands Anciens (Meynard, Champetier, Sernine et compagnie) avec des étoiles dans les yeux, c'est très intimidants quand ils se mettent à me parler de mon roman, à me dire qu'ils l'ont bien aimé et, pire, qu'ils ont très hâte de lire autre chose de moi. Euh... et si je me plante dans le prochain? (Je suppose que Daniel arrêterait de me taquiner... Ça mérite réflexion ;)

lundi 7 mai 2012

Découverte boréalienne (1)

Au Boréal, j'ai découvert que si un auteur se fait reconnaître en rentrant dans un restaurant, c'est parce qu'il porte encore son name tag.

Partie de chez moi à 7h vendredi matin, revenue à 21h30 dimanche soir, jasé sans arrêt pendant deux jours et pas réussi à échanger avec tout le monde que j'aurais voulu... Bref, un super bon Boréal, mais épuisant, comme toujours. Billet plus long demain, promis. En attendant, appel à tous, si vous avez des photos de mon costume de la Mascarade, envoyez-les moi par courriel! :)

vendredi 4 mai 2012

La Maillarde - Extrait

Alors, tel qu'annoncé, voici un extrait de la nouvelle "La Maillarde" qui sera publiée dans le numéro #32 de Brins d'éternité, qu'on lance justement en fin de semaine, durant le Boréal. Venez faire un tour! Je viens d'apprendre que je participerai, le samedi avant-midi, à une table ronde sur le thème de "La fin du monde et puis après?" (Je m'étais portée volontaire, mais ça m'était sorti de l'esprit... vite, mes notes!!!)

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La Maillarde
Que me racontez-vous là, mon père? Vous ne pouvez pas m’absoudre parce que vous avez entendu dire que je me suis enfuie de mon comté après avoir, jadis, eu des liens avec une créature du démon? Quel démon? Oh, la Maillarde, cette vieille histoire… Ce n’était qu’une pauvre femme, mon père.

J’avais peur d’elle. Tout le village avait peur. Non, tout le comté! Le comte et la comtesse étaient les seuls qui ne semblaient pas la craindre. Quoique, s’ils ne l’avaient pas redoutée, l’auraient-ils aussi bien logée? Elle avait sa propre maison de pierres, comme le prévôt, même si sa tâche était bien plus humble. Bon, d’accord, sa maison était également plus petite et située un peu à l’écart du village, dans un bosquet, près d’un champ de lavande. Mais tout de même, les autres gratte-papiers du comte vivaient dans la place forte et couchaient dans la salle commune. Ou alors c’était des moines et ils demeuraient au monastère.

La Maillarde, elle, habitait seule, en vieille fille qu’elle était. Il y avait des histoires disant qu’à une certaine époque, quand elle était jeune et moins crainte, elle ne couchait pas toujours en solitaire, mais ces temps-là étaient révolus. Et toutes ces rumeurs étaient très vagues, puisqu’on ne colportait pas ce genre d’histoire à portée de mes oreilles de pucelle. À la réflexion, je dois admettre que mes oreilles de nonne n’arrivent pas à comprendre quoique ce soit de plus aux demi-sous-entendus glanés à l’époque!

On l’appelait « la Maillarde », comme toutes les femmes qui avaient occupé sa charge avant elle, mais ce n’était pas son nom, ni même le nom de sa fonction. C’était… je ne sais pas. Un nom qui avait collé à l’emploi, tout comme les curés se nomment partout « mon père ». Mais quand un homme s’adresse à tout le monde en disant « mon fils » ou « ma fille », il est naturel de lui parler comme à un père. Pour la Maillarde, nul ne savait d’où le surnom tirait sa source.

Vous savez écrire, mon père, mais avez-vous déjà essayé d’écrire à la plume avec les mains qui tremblent de frayeur? À cette époque, je me pliais à cet exercice fastidieux, en secret, une fois par semaine. En effet, ma mère avait décidé que je serais la prochaine Maillarde, alors elle m’envoyait chez la vieille les lundis matins, pendant que mon père et mes frères travaillaient aux champs. Elle avait choisi les lundis dans l’espoir que la magie de l’hostie, avalée la veille, me protégerait. C’était une curieuse femme, ma mère.

jeudi 3 mai 2012

Le long parcours d'une petite idée

Depuis que je sais écrire, ou presque, j'invente des histoires. De mes premières tentatives, il ne me reste évidemment plus grand chose. Et c'est aussi bien : j'aurais sans doute un peu honte en les relisant!

Mais il y a une idée qui est née il y a longtemps et qui était restée avec moi. Cette idée a vu le jour alors que j'étais en secondaire deux et que mon passionnant professeur d'histoire nous parlait du mystère qui a entouré pendant longtemps le fait d'écrire. Des pouvoirs magiques qu'on prêtait aux mots écrits. Des femmes instruites qui furent parfois brûlées pour sorcellerie.

Le tout a mijoté pendant des années. Je l'ai récupéré par-ci, par-là. Dans des histoires de fantasy. Dans des débuts de roman qui n'ont jamais abouti...

Puis dans une nouvelle. Dont la première version fut refusée ici, puis là, qui a dormi un bout de temps dans mes tiroirs, puis que j'ai retravaillée, soumise, qui a été acceptée, retravaillée encore...

Et, enfin, elle va voir le jour dans le prochain numéro de Brins d'éternité! :)

J'vous mets un extrait demain, au cas où vous seriez pas au Boréal pour le lancement.

mercredi 2 mai 2012

En entrevue chez Sophie Lit

Je me donne congé aujourd'hui, pour vous encourager à aller lire l'entrevue que j'ai donné à Ève, collaboratrice du blogue Sophie Lit.

Si vous pensez que vous savez déjà tout sur moi, vous allez découvrir qu'il y a encore deux-trois détails qui ne se sont pas retrouvés sur ce blogue, tant au sujet de Hanaken que de ma relation avec les livres. ;)

Merci à Ève (surtout pour ses questions intelligentes auxquelles j'ai parfois dû réfléchir un bon moment histoire de formuler une réponse pas trop nouille!) et à Sophie!

mardi 1 mai 2012

Question à propos des séries de bouquins

Je viens de terminer la rédaction d'Hanaken II. Là je suis en attente de la directrice littéraire.

Et y'a une question que je n'arrive pas à m'enlever de la tête...

Comment font ceux qui écrivent des longues séries pour ne pas s'écoeurer de leur sujet?

Présentement, j'en ai ras-le-bos des samouraïs. J'adore mes personnages, mais j'suis très contente qu'ils aillent voir ailleurs si j'y suis pour un moment. J'suis plus capable d'entendre parler d'honneur et de devoir. J'suis écoeurée de devoir faire attention pour ne pas écrire des trucs trop violents ou trop sexuels ou qui auraient l'air de faire l'apologie du suicide, de l'ivrognerie ou, pire, de la désobéissance envers ses parents! Et si vous me présentez un livre de référence sur l'histoire du Japon, je vous garantis que je vais vomir dessus.

Bref, j'ai juste hâte de me lancer dans un projet à 1000 lieues d'un roman jeunesse historique. Et j'essaie de ne pas penser au fait qu'on a déjà discuté d'un tome III. :S Présentement, j'ai pas follement envie de remettre ça...

Alors, ceux qui écrivent des longues séries, ils ne ressentent pas cette fatigue-là? Ou alors ils sont juste meilleurs que moi pour passer par-dessus? Allez, j'veux des hypothèses ou des témoignages! (si vous espérez lire un jour un tome III, c'est le moment de me remonter le moral! lol!)