mercredi 26 décembre 2012

Pain irlandais au chocolat avec ou sans gluten

Ok, alors Noël est passé, vous avez quelques jours de vacances avant les célébrations du jour de l'An, vous vous levez un matin avec l'envie d'un déjeuner spécial, mais vous êtes trop paresseux pour rester debout devant le poèle à faire des crêpes ou du pain doré pour tout le monde... Voilà, vous êtes dans l'état d'esprit parfait pour préparer un pain irlandais (aussi connu sous le nom de lazy bread, parce qu'il est rapide à faire) ou, plus précisément, un spotted dog (parce qu'il contient des garnitures, des oeufs et du sucre).

Voici donc ma recette de pain irlandais au chocolat. Je l'ai adaptée d'une recette de ma Gluten Free Goddess (parce que toute déesse qu'elle soit, elle cuisine dans le sud des États-Unis, où c'est pas mal plus chaud et sec qu'ici, alors j'ai dû ajuster les liquides). Je vous mets la recette originale (sans gluten) et je vais essayer de vous expliquer (en italiques et entre * *) comment je la ferais si je pouvais utiliser de la bonne vieille farine de blé, mais notez bien que je ne l'ai jamais réalisée de cette manière, alors vous risquez de devoir expérimenter un peu (quoique selon mon expérience, la farine de blé est beaucoup plus indulgente envers les petites erreurs de calcul que les farines sans gluten!).

Pain irlandais au chocolat

Ingrédients secs :
½ tasse de farine de millet
½ tasse de farine de sorgho
½ tasse de fécule de tapioca
1½ c. à thé de gomme de xanthane
¾ tasse de farine/poudre d'amande
* Si vous cuisinez sans gluten, remplacez ces cinq ingrédients par 2 tasses de farine blanche. Ben oui, juste ça! *
¼ tasse de cassonade
½ c. à thé de sel
2 c. à thé de poudre à pâte
½ c. à thé de soda (bicarbonate aussi connu comme "tite vache")

Ingrédients humides :
3 oeufs * Seulement 2 si vous cuisinez avec gluten. *
5 c. à table d'huile d'olive au goût léger
1 c. à thé de jus de citron
2/3 de tasse de lait * 3/4 de tasse si vous cuisinez avec gluten, à laquelle j'ajouterais 1/2 c. à thé d'essence d'amandes *

La touche finale :
1 tasse de pépites ou morceaux de chocolat (ou de raisins secs ou autres)

Marche à suivre :
Mélangez tous les ingrédients secs.

Mélangez tous les ingrédients humides dans une grande tasse à mesurer (pis faites-vous en pas pour le lait : le citron va le faire sûrir, mais c'est normal).

Faites un puit au centre des ingrédients secs et ajouter le mélange de liquides peu à peu, tout en brassant.
Vous voulez obtenir une pâte élastique, épaisse et collante, avec laquelle vous pouvez former une boule qui se tient. Un peu comme une pâte à biscuit.

*Si vous faites la recette avec gluten, votre pâte ne sera pas aussi collante, mais elle devrait tout de même être capable de former une boule. Si vous manquez de liquide pour bien humecter, rajoutez du lait, une cuillèrée à soupe à la fois.*

Incorporer les pépites. Ne mélangez pas trop longtemps.

Mettez la pâte dans un moule à gâteau graissé. Mouillez vos mains et formez une miche ronde et basse avec le pain (ne l'écrasez pas trop, la miche doit faire environ 2 pouces d'épais).

Avec la pointe d'un couteau, dessinez une croix sur le dessus de la miche, en incisant la pâte sur un petit centimètre de profondeur. (La tradition dit que c'est pour empêcher les fées de se sauver avec la miche... La chimie culinaire dit que c'est pour permettre au pain de gonfler et de prendre de l'expansion plus facilement).

Enfournez à 375F pendant environ 30 minutes ou jusqu'à ce qu'un cure-dent inséré au centre de la miche en ressorte propre.

Essayez fort de laisser le pain refroidir un peu avant de le manger!

Bonus : contrairement aux pains au chocolat fait à la machine à pain, dans celui-ci les pépites ne fondent pas dans la pâte! :)

En passant, si quelqu'un connaît une recette de vin chaud qui goûte pas le vinaigre, je serais preneure... Et si vous faites la recette avec gluten, les commentaires seront les bienvenus! :)

vendredi 21 décembre 2012

L'ange à flocons

Si vous lisez ce courriel, c'est que la fin du monde n'a pas eu lieu. Comme en l'an 2000, quoi. J'espère qu'on aura droit à un autre 12 ans avant la prochaine psychose collective!

En attendant, je vais faire une pause de blogue pour les Fêtes. Alors au lieu de vous mettre de la musique de Noël en boucle, comme les années passées, cette fois-ci je vous laisse plutôt avec le conte de Noël que j'ai présenté le soir du party de bureau... et qui s'est retrouvé à me servir aussi de texte d'adieu. Soyez indulgent : c'était mon premier conte et l'une de mes premières histoires de Noël qui finit bien! ;) Comme j'ai mimé une partie du conte, j'vous ai mis des didascalies en italiques. Et puis un peu de contexte...

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(Imaginez-moi en robe à paillettes, parce que le party était chic, toute seule sur une petite estrade, micro à la main, au milieu de deux cent convives. Chacun a quelques verres d'alcool dans le corps, parce qu'on est rendus au moment du dessert. Les fourchettes se lèvent pour attaquer les bûchettes au chocolat au moment où je commence à raconter...)

Quand j’ai proposé de présenter un conte au party de Noël, j’ai pas vraiment pensé à mon affaire. J’avais pas réalisé qu’on attendrait de moi un conte de Noël.

Voyez-vous, je fais partie des gens qui aiment pas tellement les Fêtes. Ni les anniversaires et les journées de ci ou de ça. J’aime les choses spontanée. La magie de Noël, magasinée en catastrophe le 24 au matin, disons que ça m’impressionne pas.

Faut dire que moi je vois de la magie à l’année. Pis c'est pas seulement parce que je suis écrivain! Par exemple, je sais pas si vous le savez, mais dans mon service, il y a un lutin voleur de kleenex. Ce lutin-là, c’est une petite créature sournoise qui prend toujours le dernier kleenex de la boîte, pour le plaisir de faire sacrer la prochaine personne qui va arriver, la morve au nez, devant une boîte vide. Dans ce temps-là, si vous réussissez à pas sacrer et à tendre l'oreille, vous l'entendez rire.

(Je fais le geste de tendre l'oreille. Et dans la salle silencieuse, on entend distinctement les rires aigüs de deux de mes jeunes collègues. Ce sont elles qui ont inventé l'histoire du lutin voleur de kleenex un jour où une autre collègue demandait en chialant qui avait pris le dernier kleenex. Je savais qu'elles riraient si j'en parlais. Grâce à elles, je sens que la magie s'installe.)

Vous me pensez bizarre, hein, avec mes histoires de lutin? Ben c'est pas ma faute, c’est la faute de ma grand-mère. Faut dire que quand une grand-maman de 90 ans vous dit, du haut de ses quatre pieds de faut, que la magie existe et que si vous y croyez pas, ma petite fille, vous aurez pas de brownies, ben d’habitude vous vous découvrez une grande ouverture d’esprit.

Je sais pas si dans ma famille je suis la plus crédule ou la plus gourmande, mais toujours est-il que quand ma grand-maman a déménagé dans un foyer et qu’elle a dû se débarrasser de ses biens les plus précieux, c’est moi qui a hérité de son ange à flocons.

L’ange à flocons. Wow… Dans le fond, c'était rien qu'un ange en plâtre qu'on mettait en haut du sapin. Mais depuis que j’étais toute petite, je l’avais vu, presque à tous les Noëls, perché sur la plus haute branche du sapin, chez ma grand-mère. Je dis « presque à tous les Noëls », parce que, voyez-vous, grand-maman le sortait pas à tous les temps des Fêtes. Des fois, pour des raisons de sécurité, elle le laissait passer les Fêtes dans sa boîte. Parce que quand l’ange à flocons se retrouvait au sommet d’un sapin, ça provoquait automatiquement un Noël blanc. Froid, pas froid, routes glacées, pas routes glacées, si l’ange à flocons passait une journée de décembre au sommet d’un sapin, il y aurait de la neige à Noël. Pis faudrait vivre avec les conséquences.

Bon, quand elle m’a donné l’ange, les conséquences m’ont pas trop inquiétée. Comme j’aime pas tellement Noël, j’ai jamais de sapin chez nous. Alors l’ange à flocons, je l’ai rangé avec d’autres souvenirs, pis je l’ai un peu oublié.

Mais l’année où j’ai commencé à travailler ici, il s’est rappelé à moi.

Ça fait un bout de temps, vous vous en souvenez sûrement pas. Les filles de mon service avaient décidé qu’on se ferait un sapin pour Noël. J’ai décidé de participer. J’ai trouvé chez nous une petite boîte marquée « décorations » et je l’ai amenée au bureau.

En ouvrant la boîte, j’ai réalisé que c’était celle de l’ange à flocons.

Sur le coup, j’ai pas trop su quoi faire. Est-ce que j’allais le mettre dans l’arbre? Noël blanc ou pas Noël blanc, moi ça me dérangeait pas. Dans tous les cas, au party de bureau, j’aurais oublié quel menu j’avais demandé pis je me tordrais une cheville en dansant avec mes talons hauts. Dans les partys de famille, mes matantes me donneraient du linge trop grand pis des bas trop petits. Mais bon, j’étais pas toute seule dans cette histoire-là, alors je voulais pas prendre une décision égoïste. Si je pouvais enneiger toute la province et rendre plein de gens heureux, ça me ferait plaisir de leur rendre service!

J’ai donc tendu l’oreille et je me suis mise à écouter plus que d’habitude ce que racontaient mes collègues de bureau. J’ai traîné autour de la machine à café, j’ai dîné dans la cuisine, je me suis portée volontaire pour aller porter des mémos dans tous les services possibles...

C’est comme ça que j’ai entendu une grand-maman parler de ses préparatifs. Afin d’éblouir ses petits-enfants, elle avait décoré son jardin avec des tonnes de lumières et de guirlandes. Elle leur avait aussi tricotté des mitaines et des tuques de toutes les couleurs. Il fallait qu’il y ait de la neige le matin de Noël. Sans ça, toute la féérie serait perdue. Le jardin mouillé serait boueux et les enfants ne pourraient pas sortir dehors pour étrenner leurs nouvelles mitaines.

Voilà, j’avais ma réponse : il fallait de la neige pour Noël! De retour dans mon service, j’ai déballé l’ange à flocons. Puis je l’ai mis en haut de l’arbre…

(Imaginez-moi en train de m'étirer de tout mon long, un ange imaginaire à la main, en essayant de le mettre en haut d'un sapin tout aussi imaginaire.)

Voyons, c’est ben haut… Ah, fiou! Je l’ai eu!

Malheureusement, j’avais pas sitôt placé l’ange qu’une autre collègue est venue me raconter qu’elle devait se rendre dans sa famille pour Noël. Avec sa voiture aux pneus usés. Elle espérait qu’il ne neigerait pas, sinon elle était sûre qu’elle finirait dans un fossé.

Ah non! Se rendre en un morceau dans sa famille, c’est quand même plus important que de permettre à des enfants de jouer dehors. Bon, j’avais juste à m’étirer un peu et à enlever l’ange… (J'ai joint le geste à la parole, avec des difficultés manifestes) Enwèye… Bon!

J’pensais que ma décision était prise. De nos jours, le 25 décembre, c’est ben trop tôt pour qu’il y ait de la neige. C’est pas assez froid, ça fond, ça glisse. Non, franchement, avec le réchauffement de la planète, la neige à Noël, c’est du passé.

En allant me chercher un café, j’ai partagé ma réflexion avec un collègue, qui a haussé les épaules. Je devais avoir raison, puisque, depuis son arrivée au Québec, il avait jamais vu ça un Noël blanc. Dire qu’il en avait rêvé…

Il avait jamais vu un Noël blanc? Ah non, ça se pouvait pas. Il fallait que je fasse quelque chose. Bon, la collègue à la voiture capricieuse avait juste à s’acheter des pneus neufs! Viens ici petit ange, on va te remettre en haut de l’arbre…. (Même jeu précaire d'étirement sur le bout des pieds) Coudonc, c’est vraiment haut… Ah!

Mais le sort s’acharnait contre moi. L’ange était perché en haut de l’arbre depuis moins qu’une heure quand j’ai surpris un autre collègue en train de parler. Son fils travaillait dans une compagnie de déneigement. S’il fallait qu’il neige à Noël, il ne serait pas au réveillon.

Ah, j’aurais dû me fier à mon idée! Le plus important, à Noël, c’est pas la neige, c’est d’être avec ceux qu’on aime. Et il y a pas juste un gars qui travaille à déblayer des entrées! Débarque de là, l’ange…

(Je m'étire et attrape l'ange).

Cinq minutes plus tard, j’suis allée porter une facture chez les comptables. L'un d'eux se lamentait. Pas de neige! Il restait presque plus de jours avant Noël et y’avait pas de neige. C’était toute une génération d’enfants qui allait être déçue!

Toute une génération? Je pouvais quand même pas décevoir toute une génération! Ok, là je remets l’ange, (Je m'étire sur la pointe des pieds) pis…

(Je semble perdre l'équilibre, mes mains s'ouvrent, mon regard tombe vers le sol, mes mains s'écartent davantage, pour mimer l'éclatement de l'ange.)

Pis il a éclaté en mille miettes en frappant le sol! Mon ange à flocons. Le cadeau de ma grand-maman! J’avais le cœur gros en balayant les morceaux. J’les ai mis dans une boîte d’archivage, en me disant que j’essaierais de les recoller. Mais j’avais pas beaucoup d’espoir.

J’suis partie pour les Fêtes, avec l’impression d’avoir échoué ma mission. J’aurais pu assurer le bonheur d’une partie des gens, mais j’avais pas été capable de prendre une décision. J’étais pas fière de moi.

Mais, finalement, savez-vous quoi? L’ange devait avoir passé assez de temps en haut du sapin, parce qu’il a quand même agi ce Noël-là. Il s’est mis à neiger tard dans la nuit, bien après le réveillon, une fois que ma collègue à la voiture usée a été rendue chez ses parents et après que le déblayeur d’entrées ait pu fêter. Pis le reste du monde, enfants, petits-enfants, pis nouveaux arrivants, a eu droit à son Noël blanc!

Au retour des Fêtes, j’ai pris la boîte qui contenait les morceaux de l’ange, j’ai empilé des dossiers par-dessus pis je l’ai envoyé aux archives. J’pense que même brisé, l’ange a conservé un peu de magie. J’pense que depuis ce temps-là, de sa place, au fin fond des archives, il s’assure année après année que les Fêtes des employés soient toujours aussi heureuses que possible. Avec ou sans neige.

Joyeuses Fêtes!

(On s'est mis à applaudir. Sortie de ma bulle, j'ai regardé autour de moi. Les bûchettes au chocolat étaient intactes sur les assiettes. Y'avait une centaine d'avocats pis autant d'employés divers qui me regardaient en battant des mains, comme des petits enfants à qui on vient de raconter une histoire pour la première fois. J'suis réaliste : une partie de la magie qu'ils ont ressenti provient du vin qu'ils avaient bu, ainsi que du fait qu'ils n'avaient jamais vu un conteur à l'oeuvre, alors mes talents de novice ont suffi à les charmer. Mais disons que ça me donne le goût de réitérer l'expérience un de ces quatre!)

jeudi 20 décembre 2012

Scène de bureau (11)

En arrivant à ma nouvelle job, on me donne un bureau encombré de paperasses, avec un panneau d'affichage couvert de post-it divers.

Trois jours plus tard, toutes les paperasses ont trouvé leur place dans des dossiers ou des tiroirs et les renseignements des post-it ont été consolidés sur une seule feuille.

Nouveau patron passe devant mon bureau, jette un coup d'oeil distrait et s'arrête brusquement.

- On dirait pas que je t'ai engagée! s'exclame-t-il. On dirait que j'ai mis quelqu'un dehors!

Qu'est-ce que vous voulez... J'essaie d'être zen au moins dans mon environnement de travail! ;)

mercredi 19 décembre 2012

L'Irlande à la rescousse

Du côté maternel, j'ai des ancêtres bretons et irlandais... Ou, en tout cas, c'est ce que prétendent les légendes familiales et les tâtonnements généalogiques de certains membres de la famille. (Si on considère notre peau claire congénitalement intolérante au soleil et la tendance aux cheveux roux, sans compter notre remarquable tolérance à l'alcool, on a quand même de bonnes raisons d'y croire).

Adolescente, j'ai voulu explorer mes racines celtes. Ayant trouvé une vieille recette de pain irlandais dans les livres de recette de ma mère (une recette écrite à la main, visiblement par ma grand-maman), je m'étais aventurée à en faire quelque fois (déjà, à cette époque, j'étais souvent en charge des fourneaux familiaux, comme quoi plus ça change...). J'aimais bien le goût de ce pain sans levure, qui gonfle grâce à l'interraction du bicarbonate de soude et du babeurre (avec un petit coup de pouce de la poudre à pâte si on en a sous la main). Ma mère et ma soeur, par contre, le trouvaient trop massif et n'aimaient pas le goût un peu surette du babeurre, alors j'avais arrêté d'en faire.

Plus tard, j'ai découvert les joies de la machine à pain et j'ai complètement oublié le concept du pain irlandais.

Mais, récemment, avec l'allergie au gluten de mon chum, j'ai été confrontée aux limites de la machine à pain. Ou plutôt, aux limites de la levure lorsqu'on la mélange à des céréales non panifiables. Oui, en forçant la dose de levure, on finit par avoir un semblant de pain à peu près mangeable. Mais il est loin d'être délicieux. Pas de quoi vous faire attendre impatiemment la fournée du samedi matin.

Au hasard de mes errances sur les blogues de cuisine et de mes lectures de livres de recette, j'ai fini par tomber sur une recette de pain irlandais sans gluten. Tiens donc! Ça me rappelait de bons souvenirs ça... Les traditions culinaires de l'Irlande (terre où les céréales panifiables ont toujours eu du mal à pousser) viendraient-elles à la rescousse de notre nouveau régime?

Réponse : eh bien oui! :) Non seulement le pain irlandais aux raisins (appelé spotted dog cake pour les initiés) s'est révélé délicieux, mais en plus je suis arrivée à faire une version aux pépites de chocolat pas piquée des vers! :) Bonus non négligeable : alors que le pain à la levure met 3 heures et demi avant d'être prêt, le pain irlandais lève et cuit en moins d'une heure! :)

Prochain défi : convertir ma recette de tibonhommes en pain d'épice... sinon, ce sera moins animé dans mon pot à biscuit cette année... J'ai fait une tentative qui s'est révélée passable, mais les biscuits sont soit plus durs que la version avec gluten, soit ils ont une bizarre de texture poudreuse... Va falloir que je réessaie...

mardi 18 décembre 2012

Nouveau départ

Nouveau départ aujourd'hui : je commence mon nouveau boulot.

Pis j'suis stressée sans bon sens!!! Ma job, quelle qu'elle soit, servant essentiellement à payer les comptes, j'aimerais ça arrêter de m'en faire à chaque fois que je change de place. L'important c'est que j'aie un chèque à la fin de la quinzaine, non?

Non, semblerait que mon esprit fonctionne pas comme ça. Des années à entendre "Tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait", ça marque. Surtout que j'ai un gros défaut : j'aime ça que mes collègues de travail m'aiment. (Bon, en fait, j'aime ça qu'on m'aime, point. Probablement parce que pour ma part j'ai tendance à aimer les gens). C'est ptêt niaiseux, mais j'suis de même.  Et ça rajoute de la pression. Enfin...

J'aurai sans doute pas accès à Internet avant quelques jours (et probablement moins de temps libre pour vous jaser durant mes journées de travail, étant donné que mes nouvelles tâches se promettent d'être plus prenantes), mais au pire je vous répondrai le soir, promis.

... Si vous trouvez de quoi à dire sur des billets plates comme celui-là! :p

lundi 17 décembre 2012

Créer sous la menace, encore

Le procès du maquilleur Rémy Couture est commencé. On l'accuse, tenez-vous bien, de fabrication, distribution et possession de matériel obscène. Et de corruption de moeurs.

Ce qu'il a fait exactement? Dans l'espoir de se faire connaître, le gars, spécialiste des maquillages d'horreur, avait mis en ligne son "porte-folio" : des cours films gore (très très gore même) où on voyait viols, démembrements et autres.

Les films étaient tellement réalistes que des internautes européens ont logé une plainte à Interpol. Ils pensaient que les crimes étaient réels. Interpol a réagi en transférant la plainte aux autorités québécoises. Qui ont mis du temps à se pencher sur le dossier. Faut dire que c'était avant l'affaire Magnotta. Quand les policiers se sont intéressés à Rémy, ils fait les vérifications qu'on attend d'eux, en tant que protecteurs de la population :

- Ils se sont assurés que toutes les "victimes" des films étaient des acteurs et que personne n'avait été tué ou blessé durant les tournages.

- Ils se sont informés pour savoir si toutes les actrices des scènes sexuellement explicites étaient majeures et consentantes.

À la lumière de toutes ces vérifications, il est apparu que Rémy n'avait fait de mal à personne. D'après vous, qu'est-il arrivé après ça?

Est-ce que notre système de justice a laissé Rémy travailler en paix? Avec ptêt même avec un sifflement d'admiration devant le réalisme de ses maquillages?

Eh non! Même si Rémy n'a fait de mal à personne, le voilà en cour. Parce qu'on croit, tenez-vous bien, que "l'alliage de la chose sexuelle, de la violence et de l'horreur serait de nature à prédisposer certaines personnes à avoir des comportements antisociaux" (dixit la Couronne, tel que citée ici).

Vous reconnaissez l'argument? Ouais, c'est le même qu'on a déjà servi au moins une fois à tous les amateurs de films d'horreur, romans d'épouvantes, séries policières ultra noires, jeux vidéos violents et autres divertissements/défouloirs fictifs. (Je rajouterais même dans cette énumération mes chers combats ultimes, qui ne sont pas fictifs, eux, mais balisés).

Qu'est-ce qui pousse les gens à tuer leurs prochains? Les problèmes mentaux? Les armes en circulation? Les frustrations provoquées par les inégalités sociales?

Mais non, voyons, ce sont les divertissement à saveur violente ou sanglante qui poussent les gens au crime. C'est bien connu.

Tout le monde sait qu'à l'époque où Internet et les jeux vidéo n'existaient pas, les civilisations étaient beaucoup plus pacifiques. On ne se réunissait pas par milliers sur des places publiques pour assister à d'imaginatives exécutions de criminels. On ne se racontait pas, bas reliefs à l'appui, des histoires où un dieu en démembrait un autre et éparpillait ses morceaux à la grandeur de l'Égypte...

J'ai bien hâte de voir comme ce procès va se conclure. Si Rémy est condamné, je crois que je vais suggérer à Patrick Sénécal de garder une carte d'affaire d'un bon avocat dans son portefeuille.

Pis je vais me mettre à écrire des romans Harlequin.

vendredi 14 décembre 2012

Dernière journée...

Dernière journée au boulot, aujourd'hui, dans le poste que j'ai occupé pendant 4 ans.

Derniers aux revoirs, derniers brins de jasette et, avec certains collègues, dernières embrassades émotives. Je pars pas à cause de la gang, alors les adieux sont douloureux.

Mais je vais partir en beauté j'pense. Je termine avec le party de Noël, ce soir. Et je vais offrir un conte à mes anciens collègues. Mon premier conte délivré comme il se doit, de vive voix, avec gestes à l'appui. L'histoire d'un ange de plâtre qui avait le pouvoir d'assurer un Noël blanc.

À partir de mardi prochain (parce que je prends congé lundi, tout de même!), ce sera un nouveau départ. Nouvelle entreprise, nouveaux collègues, nouvelles tâches... Nouvelle "première impression" à faire. J'ai l'estomac noué juste à y penser. Mais bon, il faut ce qu'il faut.

Envoyez-moi des ondes positives. Que ce soit pour le conte, le nouveau boulot ou l'exercice périlleux consistant à danser en talons hauts avec quelques verres dans le corps! ;)

Pour rigoler un brin, je vous laisse sur cette image, envoyée par Luc. Les barreaux sont un jeu de mot sur le fait que les avocats sont réglementés par un "barreau" (on se garde une petite gêne et si on comprend autre chose, on n'en parle pas dans le commentaire sivousplaît!). Série noire de Gallimar, ça a de la gueule quand même! ;)

jeudi 13 décembre 2012

Comment reconnaître quelqu'un qui prend rarement le métro

Comment est-ce qu'on reconnaît quelqu'un qui prend rarement le dans le métro?

Oui, parfois cette personne regarde le plan du réseau en se grattant la tête... mais des fois moi aussi je fais ça, quand j'essaie de calculer si je suis mieux de me rendre à la bibliothèque de l'Université de Montréal par la ligne verte ou la ligne orange à partir de l'Uqam... (Réponse : allez plutôt à la bibliothèque de l'université McGill!)

Non, le truc infaillible pour reconnaître quelqu'un qui ne prend pas souvent le métro, c'est que à Berri-Uqam, en pleine heure de pointe, quand une rame s'arrête, cette personne se plante pile en avant des portes avant qu'elles ouvrent.

C'est fascinant de voir ses yeux s'illuminer de compréhension lorsque, à moitié piétinée par les gens qui sortent, la personne comprend enfin le sens des flèches et des couloirs dessinés sur le quai du métro...

mercredi 12 décembre 2012

Un choc soudain - Liz Brady

Je viens de terminer "Un choc soudain" de la torontoire Liz Brady. La version originale de ce roman, "Sudden blow", s'était mérité le Prix Arthur-Ellis du meilleure premier roman en 1999. Et il l'a pas volé!

Je lis de moins en moins de romans anglophones traduits, préférant les savourer dans leur langue originale. Mais comme celui-ci était publié chez Alire et que c'est Élisabeth Vonarburg qui se chargeait de la traduction, j'ai opté pour la facilité (la version anglophone n'était pas au salon du livre). Et je n'ai pas de regret! :)

L'originalité de cette oeuvre de Liz Brady tient en trois éléments :

1- La toile de fond Torontoise, avec ce qu'elle implique de culture canadienne-anglaise, si près et si loin de la nôtre.

2- Son héroïne, Jane Yeats, qui n'est ni journalistes, ni détective privée, mais un peu tout ça à la fois. À mille lieux de la femme fatale ou de la femme "forte mais fragile, séduisante mais sans effort" dont on nous abreuve un peu trop souvent, Jane a plutôt des traits qui rappellent le flic alcoolique dur à cuire des romans policiers classiques, avec Harley en prime. Difficile de ne pas tomber sous le charme! ;)

3- Les autres personnages de l'univers de Jane, à la fois authentiques et hauts en couleur. On y croit, on les aime et on espère les revoir.

Pour le reste, l'intrigue n'est pas à tomber en bas de sa chaise (j'ai une petite fatigue des histoires policières avec douloureux secrets de famille), mais c'est intelligent, bien construit et ça se laisse lire.

Comme ce roman est le premier opus d'une série mettant en scène Jane Yeats, j'pense que je vais me laisser tenter par le volet suivant! :)

mardi 11 décembre 2012

Les cadeaux d'hôtesses

Le temps des Fêtes arrive.

Ah, ce merveilleux temps de l'année où on doit obligatoirement braver la foule des magasins, attendre en file aux caisses, prier UPS de livrer dans les délais annoncés, popotter des recettes qu'on fait juste une fois par année et qu'on a toujours peur de rater, nettoyer la maison dans tous les coins avant et après le passage des invités...

Et trouver quoi faire avec le enième ti plat à pinottes qu'on vient de nous donner!

Parce que tant qu'à moi, la vraie plaie du temps des Fêtes, c'est pas le stress du magasinage, la pression du "faut que tout soit parfait" et les inévitables tensions des partys de famille. Non, tout ça réussit déjà à nous amener à un cheveu de la folie, mais ce qui nous fait vraiment basculer, c'est les cadeaux d'hôtesse. Qu'on doive les donner ou les recevoir.

Quand les cadeaux se bornent à des bouteilles de vin, des fleurs ou des trucs qui se mangent, passe encore. Souvent (c'est-à-dire si l'invité a pour deux sous de goût ou la bonne idée de se faire conseiller) ils sont même bienvenus.

Mais quand on aborde le domaine des plats à bonbons de fantaisie, des planches à fromage en marbre, des chandelles parfumées et des autres cossins qui entrent de près ou de loin dans la catégorie des "ramasses-poussière" là c'est une autre histoire.

Je sais pas qui a inventé la coutume voulant qu'on donne un cadeau non alimentaire aux hôtes d'un souper. Qui a un jour pensé que ceux qui l'avaient invité désiraient être submergés de plats de services biscornus? Qui est l'illuminé qui a sincèrement cru qu'un peu plus de magasinage en pleine période des Fêtes, ça ne pouvait pas faire de tort? Qui s'est dit qu'arriver dans la famille avec les cadeaux de tout le monde, les pantoufles de chacun, les jouets du petit dernier, l'ingrédient secret pour la farce, un jeu de société pour la fin de la soirée, des oreillers au cas où il faudrait rester coucher, etc, ça suffisait pas? Qu'il fallait aussi ajouter à ça un pèle-patates rigolo ou un débouche-bouteille design, mais pas plus efficace que les cinq autres qu'on possède déjà?

Si jamais vous découvrez l'identité de cet individu (je penche pour le propriétaire des magasins Le Rouet, mais je manque de preuve), dites-le moi : je vais lui faire passer l'envie des kits de tasse à espresso avec grains de café dessinés dessus!

En attendant, si vous partagez ma haine des cadeaux d'hôtesse encombrants (ou laids ou trop parfumés), vous pouvez toujours faire comme moi et arriver les mains vides lorsque vous êtes invités chez des donneurs pathologiques de chandeliers-avec-garniture-de fleurs-en-tissu. Avec un peu de chance, cela ne les insultera pas suffisamment pour qu'ils rayent votre nom de leur liste d'invités, mais ils devraient avoir la mémoire assez longue pour ne plus jamais vous offrir de cadeau lorsqu'ils viennent chez vous.

À l'usage, si ça vous dérange pas de passer pour un mal élevé, cette méthode est, je crois, moins risquée que celle que j'avais lue dans un magazine féminin et qui consistait à refiler les cadeaux d'hôtesse reçus une première année à ceux qui nous inviteraient l'année d'après. Voyez-vous, le magazine ne spécifiait pas qu'il fallait tenir un registre desdits cadeaux pour éviter de redonner à belle-maman son bruloir à encens-qui-pue!

Mais non, c'est pas moi qui ait commis cette gaffe! C'est belle-maman qui a fini par me redonner mes chandelles parfumées. Mais c'est pas grave, je les tenais d'une cousine! ;p

Depuis ce temps-là, j'ai d'ailleurs développé une intéressante théorie : je crois qu'il existe un nombre fini de cadeaux d'hôtesse et que ceux-ci circulent d'hôte en hôte et de famille en famille depuis des années...

Ma théorie est complètement folle? J'vous l'avait dit que c'était pas bon pour ma santé mentale les cadeaux d'hôtesse! O_o

lundi 10 décembre 2012

Je craque pour la libraire!

Après avoir vu Hanaken, la lignée du sabre être sélection "Coup de coeur jeunesse 2011" dans l'édition spéciale du libraire 2011-2012, voilà que Le Chasseur est récipiendaire d'un "Le libraire craque" dans l'édition 2012-2013! (page 42 pour les curieux)

Moi c'est pour la libraire extraordinaire qui me fait ces beaux honneurs-là que je craque! ;) Si on l'avait pas, faudrait l'inventer!

D'ailleurs, tant qu'à jaser de libraire, je vais faire une annonce, pour des raisons de transparence : je suis maintenant affiliée à "Rue des libraires", alors si jamais vous passez par les liens que je mets vers mes livres (ou que je mettrai éventuellement vers d'autres livres), je vais faire un petit pourcentage sur le prix de vente.

J'ai pas retouché toutes mes critiques antérieures (et à moins de retrouver avec vraiment rien à faire, je pense pas m'atteler à ce boulot de titan), mais les éventuelles critiques que je mettrai en ligne comprendront toutes un lien vers cette plateforme électronique des librairies indépendantes. :)

Parce qu'acheter en ligne, c'est bien, mais acheter localement en ligne c'est encore mieux! ;)

vendredi 7 décembre 2012

Le dit du Musè (13)

Je suis assise à la table de cuisine, en train de parcourir le dernier UFC Magazine. (Ben oui, ça existe; ben non, je suis pas abonnée, parce que c'est surtout de la pub, mais mon père m'a acheté ce numéro parce qu'il comprenait un article intéressant sur St-Pierre). Une photo de Georges St-Pierre, en short et en muscles, s'étale en pleine page, avec une tite colonne de texte sur le côté. Il n'y a pas assez de contraste entre le texte et l'arrière-plan de la photo. Sourcils froncés, je peine à lire.

Mon chum passe derrière moi et m'apostrophe :

- Ouin, si je regardais la photo d'une fille avec cette attention-là, j'me ferais poser des questions!

- Je regarde pas la photo, je lis l'article.

Mon chum se met à rire.

- C'est exactement ça que je te répondrais!

Après avoir ri, j'ai réalisé qu'il y a un double standard ici : un gars vous répond ça et vous aller être, au mieux, sceptique. Tandis que venant d'une fille, la réponse sera plus facilement acceptée.

Et pourtant, j'avais bel et bien pris une seconde (ou deux) pour admirer la photo! :p

jeudi 6 décembre 2012

Pas de billet aujourd'hui...

Parce que j'ai cuisiné des muffins aux flocons de quinoa jusqu'à 10h30.

Au moins, ils sont bons!

mercredi 5 décembre 2012

L'intérêt des suites

Le billet d'hier m'a amenée à réfléchir... Voyez-vous, pour moi, écrire une suite ou lire une suite ou voir une suite n'a d'intérêt que si ladite suite explore une autre facette d'un univers déjà présenté.

Quelque chose doit avoir changé dans le temps (on peut se projeter dans le passé ou dans le futur), dans l'action, dans le point de vue général ou alors dans la psychologie des personnages. C'est ce changement que je veux voir, lire ou raconter. Une bonne série a besoin d'un grand arc, d'une évolution profonde qu'on perçoit au fil des histoires indépendantes... et qui ne s'étire pas non plus indéfiniment. Même Ulysse a fini par rentrer à Itaque!

Je comprends le point de vue des investisseurs (studio de cinéma ou éditeurs) pour qui la suite c'est du bonbon. Le premier opus ayant pogné, ils savent que le public suivra sans doute le second volet. Et peut-être même pour plusieurs volets.

Je comprends aussi le point de vue d'un certain public qui, s'il a aimé un premier opus, en voudra toujours plus. Ces gens se sont attachés aux personnages, à l'univers, à l'esthétisme, etc, et ils veulent continuer de vivre le même genre d'aventure.

Mais moi, personnellement, je ne vois pas d'intérêt à regarder, lire ou raconter encore un peu plus de la même chose. Une bonne histoire, ça a un début, un milieu, un développement et une fin. Pour une bonne série, c'est la même chose. Sinon, en l'absence de développement, ça ne m'apporte rien. À la limite, ça fait passer le temps. Mais j'en ai pas tant que ça à perdre...

Vous en pensez quoi, vous? Quand est-ce qu'une suite vous semble utile? Ou pas?

mardi 4 décembre 2012

Skyfall

Bon, ben après deux tentatives ratées (Vincent et moi sommes en train de nous rendre compte que le cinéma le plus près de chez nous est très achalandé la fin de semaine), j'ai finalement réussi à voir Skyfall, le dernier James Bond.

Verdict? Pas mauvais pour un James Bond, largement supérieur au dernier opus (Quantum of Solace), mais pas de quoi justifier un tel achalandage. Et ça arrive pas à la cheville de Casino Royale.

Entendons-nous : toute la première moitié du film est excellente. On voit d'abord Bond en mission, dirigé à distance par le MI6. Il est absolument délicieux d'entendre les Anglais s'exprimer avec calme et précision même en plein coeur de l'action. Ils ont l'air tellement plus professionnels que les Américains qui, dans la même situation, selon leurs films d'espionnage, jurent et s'emportent. Ensuite, après un pépin, Bond devra revenir de loin. Cela donnera lieu à quelques scènes fort intéressantes et à des dialogues pas piqués des vers (notamment avec celle qu'on nous présentera finalement comme la nouvelle Moneypenny). Finalement, l'arrivée de Bond au casino de Macao est d'une beauté à couper le souffle.

À partir de là, ça se gâte. Premièrement, Bond convainc une femme, prisonnière du traffic humain, de l'aider. Il la rejoint plus tard sur un bateau et entre sans prévenir dans sa douche. Dites, si la fille est vraiment forcée de se prostituer depuis des années, pas sûre qu'elle accueillerait chaleureusement un supposé "bon samaritain" qui simposerait sexuellement à elle! D'ailleurs, je trouve que dans ce film on retombe dans la séduction cheap de l'époque de Pierce Brosnan où les toutes les filles tombaient dans les bras de Bond sans que les spectateurs aient eu le temps de voir s'installer une quelconque tension entre les personnages. On est loin de la subtilité de Casino Royale!

Au fur et à mesure que l'intrigue se dévoile, les faiblesses apparaissent. Le méchant joue bien, d'accord, la fameuse scène où il parle à un James Bond ligoté, elle est originale, j'avoue, mais... Mais moi, les histoires de trucs planifiés à l'avance depuis des années, j'embarque plus ou moins. Surtout lorsque cette planification finit par reposer sur des erreurs que l'une des parties doit commettre... J'fais un quiz : si vous récupérez l'ordinateur d'un pirate informatique, pensez-vous que c'est une bonne idée de le relier à votre réseau avant d'essayer d'en examiner le contenu? À la limite, disons que je pourrais passer outre ces détails, si l'objectif du "méchant" justifiait une telle préparation. Mais quand cet objectif consiste à se venger de ses patrons qui l'ont laissé se faire torturer pendant des mois, bof... Me semble qu'il y a des moyens plus rapides et satisfaisant de tuer quelqu'un.

Ah pis à ce que je sache, du cyanure, quand ça marche pas (ce qui est rare, parce que ça en prend pas beaucoup pour fonctionner), ça crée des paralysies, des insuffisances respiratoires, des problèmes cardiaques ou des dommages neurologiques, mais pas une perte de dent pis du mauvais Photoshop!

Enfin... Jusqu'à l'audience de M devant le parlement, le film n'est pas inintéressant (quoique certains des arguments de M pour défendre le MI6 sont parfaits pour le film, mais donnent l'impression d'avoir déjà été utilisés dans la vraie vie par Harper), mais après ça, ça devient n'importe quoi. On n'a plus l'impression de voir un James Bond, mais plutôt un croisement entre Highlander, Rambo et une version adulte de Home Alone! La finale aurait dû nous arracher le coeur, mais elle tombe à plat. Dommage.

Et puis il y a une quantité effarante de détails de continuité qui ont été négligés dans ce film!!! Entre les souliers d'une fille qui changent de couleur, le verre de martini qui est tantôt givré, tantôt normal, les bouteilles qui tournent toute seule, les oreillettes qui apparaissent et disparaissent, le foulard de M qui se téléporte, ça agace l'oeil. Le photographe de plateau était en congé ou quoi?

Bref, si vous êtes un inconditionnel des Bond, ce n'est pas un mauvais opus. Si vous vous rappelez la parodie de Philippe-Aubert, vous allez sourire devant l'une des scènes. Mais si, pour vous, tout James Bond devrait avoir le rythme, la tension et la finesse psychologique de Casino Royale (parce que le potentiel du personnage n'en mérite pas moins), ben vous allez être déçu. Comme moi.

lundi 3 décembre 2012

Bonjour, ça vous tenterait pas de dépenser?

Je suis en train d'écrire. Le téléphone sonne. Plutôt que de faire comme mon chéri et de laisser le répondeur se charger de filtrer l'appel, je décroche, même si ça me met de mauvais poils, parce que je préfère affronter un appel inutile que de devoir rappeler quelqu'un plus tard.

Voix masculine avec vague accent étranger - Bonjour, Madame Blouin?

Ça commence mal. La seule personne qui m'appelle "Madame Blouin" et avec laquelle j'ai parfois envie de parler (surtout après avoir reçu un retour d'impôt ou une bourse), c'est mon banquier.

Moi - Oui.

Voix masculine - Bonjour, je suis (prénom masculin que j'ai pas retenu), c'est moi qui suis en charge de votre dossier client chez Bell.

Ah zut. Mon cerveau défile les hypothèses : Paiement en souffrance? Impossible, j'ai payé y'a deux jours. Compte piraté? M'étonnerait, chéri veille. Rabais à l'horizon? Faut pas rêver! Ne reste qu'une option : on m'appelle pour m'offrir de dépenser. Comme j'en arrive à cette conclusion, le gars au bout du fil enchaîne.

Employé de Bell - Je vois que vous avez le téléphone et Internet avec nous et que vous bénéficiez donc d'importants rabais, mais que vous payez le plein prix ailleurs pour un service de télé.

Bel essai déductif, mais comme je n'ai pas de service de télé, le gars (ou plutôt celui qui lui a dit de m'appeler et qui a mis au point son laïus) vient de se fourrer un doigt dans l'oeil. En plus, 5$ de rabais par mois, en regard du prix de ma facture, faut être effronté pour appeler ça un "important" rabais! Tiens, pour me venger d'avoir été dérangée durant une de mes rares séances d'écriture, j'ai envie de me livrer à un exercice amusant : voyons combien de temps il faudra à l'employé pour comprendre qu'il est tombé sur quelqu'un qui vit (et fort bien) sans le câble ou le satellite.

Moi, laconique - Non, je paie pas ailleurs.

Employé - Mais... euh... Vous avez bien un téléviseur chez vous?

Moi - Oui.

Employé - Et vous n'avez pas le câble?

Pas mauvais le gars. La dernière fois qu'on m'a appelée pour le même sujet, le type avait mis plus de temps à réaliser qu'une télé peut exister même sans câble.

Moi - Non.

Employé - Ni de satellite?

Moi - Non.

Employé, d'un ton férocement joyeux - Alors j'ai une très bonne nouvelle pour vous! Pour le temps des Fêtes, Bell vous offre un extraordinaire rabais sur...

Bon, assez joué, j'ai pas envie d'entendre les détails d'une offre qui ne m'intéresse pas. Et le gars a oublié une possibilité : ma télé n'est reliée ni à un câble, ni à un satellite, mais elle est connectée au réseau Internet de la maison (ce qui veut dire : Youtube, Tou.TV, Radio-Canada en direct et autres).

Moi, le coupant avec une curiosité sincère - Sachant que j'ai un téléviseur, vous pensez pas que si j'avais envie d'un service de câble ou de satellite, je m'en serais déjà procuré un?

Employé - Euh, peut-être, mais jamais au prix que je peux vous offrir...

Intéressant, aurais-je senti une nuance d'hésitation dans sa voix?

Moi - Ce n'est pas une question de prix, c'est une question de besoin.

Employé - Euh... Oui, je comprends. Bonne fin de journée, Madame.

Wow! Il insiste pas plus que ça? D'habitude, ils se résignent moins vite, peu importe à quel point je réponds bêtement. Je lui ai souhaité une bonne journée, tout en raccrochant. Décidément, ce gars-là est trop brillant pour travailler à la sollicitation de clients récalcitrants. J'lui souhaite de se trouver une autre job bientôt. Et, entretemps, j'pense qu'il me rappelera plus! :p

Je sais pas pour vous, mais moi les appels de type "Bonjour, ça vous tenterait pas de dépenser?" ça m'énerve. D'ailleurs, je constate que je les trouve de plus en plus agressants depuis que je n'ai plus la télé. Faut croire qu'on perd l'habitude d'être sollicité.