vendredi 30 novembre 2012

Scène de bureau (10)

Je suis en train de réviser une opinion juridique pour un client. Je tombe sur ce paragraphe (où seul les numéros d’articles et noms de loi ont été changé, confidentialité oblige) :

L’article 34.3 exempte de l’application de certains articles de la Loi X, des décisions importantes et fondamentales, prises en vertu des articles 34.7, 34.12 et 34.27, devraient être assujetties à l’ensemble de la Loi X, notamment, afin de permettre aux clients de faire valoir leurs observations.
Hein? Ça fait pas de sens. Je relis. Ça fait pas plus de sens. J’essaie quelques permutations de virgules, des changements d’accord… Qu’est-ce qui devrait être assujetti à quoi? Les décisions? Les articles? Aucune idée. Je vais voir l’avocat qui a rédigé cette... "chose". 

Moi - Me Tête, dans ce paragraphe-là, je comprends pas ce que vous voulez dire, est-ce que...

Me Tête (Grosse de son prénom) m'interrompt avec hauteur - Tu comprends pas parce que c'est du droit.

Je serre les dents. Depuis le temps que je lis du droit, j'pense que je le comprends pas pire. Mais les avocats sont très chatouilleux à propos de leurs actes réservés et l'interprétation du droit en est un, alors j'insiste pas. De toute façon, c'est pas l'argument juridique le problème ici. Plutôt le crime abject à l'encontre de la syntaxe. Et la condescendance qui l'accompagne.

Moi - Je ne veux pas dire que je ne comprends pas le contenu. Je ne comprends pas la phrase, qu'est-ce qui est...

Me Très Grosse Tête - C'est du droit, bon, c'est clair pour un avocat. Envoie-la au client.

Normalement je m'obstinerais (le droit ça s'écrit en français que je sache! et on est pas pour envoyer une horreur pareille au client!), mais comme c'est pas la première fois que Grosse Tête fait l'erreur de me prendre pour une idiote, j'obtempère.

Sur le chemin vers mon bureau, je croise un autre "maître", plus parlable. Je lui mets la phrase sous le nez.

Moi - Est-ce que vous comprenez cette phrase?

Me Parlable, les sourcils froncés, relisant le truc - Hein? Qu'est-ce qui est assujetti à quoi?

Moi - Peu importe, vous venez de me prouver ce que je pensais.

Je retourne à mon poste et, tel qu'ordonné, expédie l'opinion au client.  Sans surprise, une demi-heure plus tard, par retour de courriel, je reçois la phrase soulignée de rouge avec pour seul commentaire du client : "Pardon?". En souriant, je transfère le courriel à Me Grosse Tête. 

La vengeance est un plat qui se mange froid.

jeudi 29 novembre 2012

Lancement de Exodes ce soir

Le lancement de la seconde anthologie de La maison des viscères, intitulée Exodes, se fera ce soir, à la microbrasserie l'Espace public (3632, rue Ontario Est, Montréal).

Évidemment, comme je signe l'une des micro-nouvelles de l'anthologie, je serai là-bas. Et vous?

Ah, encore une soirée à goûter de délicieuses bières de microbrasserie et à lever méthodiquement mon verre pour célébrer une nouvelle publication, une maison d'édition qui a des trippes (et une propension à les étaler littéralement),  la joie d'être entre amis... et ma nouvelle job. C'est dur la vie d'écrivain! ;)

PS : J'ai piqué l'adresse de l'endroit chez Richard, parce que j'aurais bien été capable de confondre l'Est et l'Ouest et de vous envoyer à la mauvaise place (et moi avec)! D'ailleurs si jamais je ne suis pas au lancement lorsque vous y arriverez, ce ne sera pas parce que les éditeurs m'auront découpée à la hache dans l'arrière boutique (quoique...), mais plus probablement parce que j'aurai monté vers Sherbrooke au lieu de descendre vers Ontario en sortant du métro...

mercredi 28 novembre 2012

De l'autodéfense appliquée au monde du travail

La première chose qu'on vous apprend dans tous les cours d'art martiaux, c'est un principe très simple : Si vous êtes pas là, vous ne pouvez pas avoir mal. C'est pour ça qu'on apprend à se déplacer et à esquiver les coups ou autres attaques, pas seulement à les bloquer.

Le principe subsidiaire, enseigné dans tous les ateliers d'autodéfense, c'est : La plus vieille technique d'autodéfense, c'est la course à pied. Autrement dit, en cas de problème, même si vous êtes le meilleur combattant du monde, si vous pouvez fuir, faites-le. Un bon combattant choisit ses batailles et ne gaspille pas son énergie dans des affrontements inutiles où il pourrait recevoir de mauvais coups.

Au boulot, ça fait presque deux ans que je me bats pour essayer de faire du bon travail, dans un environnement qui se dégradait de jours en jours. Deux ans à parer un dénigrement systématique, à rouler avec la condescendance, à éviter des coups en vache et de dangereux manques de communication susceptibles de provoquer des erreurs qui me retomberaient dessus. J'avais l'impression de me battre le dos contre le mur. Et, affaiblie par la longue lutte, le moral en miettes, j'étais en train de perdre.

Jusqu'à ce que je réalise... Minute, y'a pas de mur dans mon dos!

J'ai donc appliqué le plus vieux moyen d'autodéfense professionnel : le changement d'employeur.

Encore quelques semaines et je troquerai les avocats pour des assureurs.
En espérant ne pas tomber au milieu d'un autre champ de bataille! ;)

mardi 27 novembre 2012

Cervelle d'écrivain (3)

Je suis en train de lire mon manuel de traduction. Dans un texte fort sérieux, on m'explique :

"Toutes les époques sont interreliées. Ainsi, la sensibilité des lecteurs des Lumières s'accordaient mieux à celle des auteurs de l'Antiquité, tandis que le lecteur moderne..."

Whoa! Des époques interreliées. Belle idée. Ça change du voyage dans le temps classique. On ne pourrait pas aller où on veut, mais plutôt sauter d'une époque à une autre selon des passerelles pré-établies! Qu'est-ce que ça changerait aux motifs science-fictifs classiques? Comment est-ce que...

"C'est pourquoi l'apprenti-traducteur doit être prudent."

En effet : à lire son manuel, il pourrait partir solidement dans la lune et ne rien retenir de la dizaine de pages qu'il vient de parcourir!

Cercle vicieux : faut que je finisse le cours avant de pouvoir écrire, mais moins j'écris, moins je suis concentrée sur mon cours. Heureusement que la session achève! :p

lundi 26 novembre 2012

Le dit du Musè (12)

Je sais plus de quoi on jasait en fin de semaine. D'arts martiaux, sans doute, puisque j'ai fini par dire :

- Il portait un espèce de gros plastron Hayabou-ska...

Je m'arrête, parce que la langue vient de me fourcher. Le fournisseur d'équipements de protection dont je parle s'appelle "Hayabusa" (prononcé "bou-za") et non pas Hayabou-ska!

Mon chum s'empresse de renchérir :

- Ah oui, les plastrons fabriqués dans des pays comme la Bosnie et ses voisines.

À chaque fois que je lui dis que ça devrait être illégal de faire des jeux de mots pareils, mon fou rire me fait perdre toute crédibilité! :p

Addendum pour ceux qui auraient manqué le jeu de mots 
Étant donné que ma finale en "ska" sonnait très slave, mon chum a joué sur les sonorités du nom de la Bosnie "Herzégovine"... Ben ouais, ça suffit à me faire rire... :p

vendredi 23 novembre 2012

Attention à vos références

Dans leurs oeuvres, plusieurs écrivains font référence à des éléments culturels (livres, films, chansons) classiques ou appartenant à la culture populaire.

Stephen King est un maître à ce jeu.

Par contre, d'autres auteurs commettent des bourdes monumentales lorsqu'ils s'y essaient!

Déjà, j'ai toujours du mal à avaler les pirouettes, courantes en SF,  voulant qu'une société située 300 ans dans le futur soit tombée en amour avec la vieille musique des Beattles (ou de Métalica ou autres). Des fois c'est justifié, mais quand c'est Twilight qui devient le "hit" du futur, c'est gênant!

Cependant, j'ai encore plus de difficulté quand, dans un roman contemporain, un supposé ado de 12 ans enchaîne les références à Star Wars, Rocky, Indiana Jones et Rambo. Hé ho! Pour avoir enseigné au secondaire l'année de la sortie du dernier Indiana Jones, j'ai pu constater qu'aucun de mes élèves n'avait vu les opus précédents (et que c'était pas le Crâne de Cristal qui leur donnerait envie de découvrir les aventures de mon archéologue préféré!).

Et Rambo l'original, malgré mes vénérables 30 ans, je ne l'avais jamais vu avant de le déterrer au fond d'un bac de DVD en spécial dans un Wal-Mart! (À l'époque où il a passé à la télé, j'étais trop jeune pour que ma maman me laisse écouter un film aussi violent... Pauvre maman, si elle voyait les UFC...)

Enfin, bref, je trouve qu'il y a de la recherche sur le terrain qui se perd!

Je me demande comme les ados réagissent à ce genre d'invraisemblance (je n'en ai pas sous la main pour servir de cobaye...). Quelqu'un a-t-il une réponse?

jeudi 22 novembre 2012

Cause : vin nouveau

Ami qui débarque + Soirée de jeux de société + Vin nouveau = Pas de billet aujourd'hui.

Personnellement, je blâme le vin nouveau. Mais vous en faites pas : pour le lui faire payer, on a conscienceusement descendu la bouteille! ;p

mercredi 21 novembre 2012

Gen persiste et signe

La popularité toujours grandissante de Georges St-Pierre (en Asie, ses apparitions provoquent des embouteillages!) amène peu à peu les médias traditionnels à couvrir (enfin) ses combats.

En fait, la couverture médiatique québécoise du dernier gala de la UFC a été impressionnante.

Sauf qu'elle était plutôt manichéenne. D'un côté, vous aviez les articles, billets et reportages qui parlaient du MMA comme s'il s'agissait d'un sport comme d'un autre. Les personnes qui s'aventuraient, sur ces plate-formes, à signaler dans leurs commentaires l'aspect dangereux de la discipline se faisaient traiter de moumounes. De l'autre côté, vous aviez les articles, billets et reportages qui louangeaient St-Pierre, tout en se désolant de l'aspect sanglant et de la supposée sauvagerie de son sport. Les commentateurs de ces plate-formes s'indignaient qu'une telle discipline soit légale, qu'on présente St-Pierre comme un modèle pour les jeunes et appelaient agressivement à la non violence.

Je vous ai souvent parlé de ma perception des choses. (Un résumé en quatre billets pour les nouveaux ou ceux qui ont la mémoire courte : MMA vs boxe, Pourquoi je me bats, La peur de l'affrontement et Violent vs violence) Disons qu'elle est plus nuancée. Le MMA est un sport extrême, je l'admets et je comprends que ça puisse choquer certaines personnes. Cependant, savez-vous quoi? Après quelques temps, on ne remarque plus le sang lorsqu'on regarde un combat. Faut dire qu'il suffit d'être coupé au visage une seule fois pour réaliser à quel point ça pisse. (J'me suis fendu une lèvre au jiu-jitsu un jour et ça a quasiment reteint ma manche de kimono... alors que je m'étais même pas aperçue que je saignais!) Et puis après tous les films et jeux vidéo où on nous présente une violence graphique, mais esthétique, avec des angles léchés et très peu de conséquence à long terme pour les "héros", je crois que c'est sain de voir des vrais combats, avec des vrais impacts et leurs vraies conséquences.

Bref, dans toute la couverture médiatique, j'ai lu peu d'articles qui m'interpelaient, qui me donnaient l'impression que le journaliste était nuancé, ouvert d'esprit, pas un maniaque du double échec en manque de coups vicieux depuis que le hockey est en grève, ni un pacifiste outré.

Jusqu'à ce que je tombe sur cet article de François Gagnon dans La Presse. Je n'étais pas nécessairement d'accord avec toutes ses opinions, mais je lui ai écrit pour le remercier de son point de vue nuancé. Résultat? Mon nom est apparu dans son article du lendemain. :)

Dans ma quête visant à faire reconnaître les bons côtés des arts martiaux mixtes, je persiste et signe! ;)

mardi 20 novembre 2012

Admirer les oeuvres d'arts est un sport extrême

Samedi soir après le salon, je suis partie avec deux amis (Daniel Sernine et Sébastien Aubry pour ne pas les nommer) en direction du Boccacinos, pour réserver une table afin qu'un groupe d'écrivains affamés puissent nous rejoindre et qu'on se sustente un brin.

Sur notre chemin, nous avons croisé une oeuvre d'art placé sur l'esplanade séparant les édifices de la Place Ville-Marie. Il s'agissait d'une reproduction d'une salle de conférence, toute en miroir miroitant, placée sous une vitrine, sur une petite terrasse.

Nous sommes donc monté sur la terrasse et nous avons donc fait le tour de l'installation, admirant des détails comme une tasse de café de métal, posée sur une table de métal, près d'un faux cellulaire...
  
Pour la galerie du photographe, cliquez ici.

Bref, de loin, le truc que nous admirions avait l'air de ça (sauf que comme on était de nuit, toutes les surfaces étaient noires, ce qui était encore plus beau je pense) :


Malheureusement, je sais pas si vous remarquez sur la photo, mais la terrasse sur laquelle est posée la vitrine fait un bon mètre de haut et ne comporte pas de marche sur les côtés. Devinez ce qui est arrivé lorsque, après avoir contemplé quelques détails, le nez collé sur la vitre, j'ai voulu prendre un pas de recul pour avoir une vue d'ensemble?

Eh bien oui, fidèle à moi-même, j'ai mis le pied dans le vide! Je suis partie à la renverse (avec le cri de chihuahua approprié) et je me suis étalée de tout mon long. Heureusement, les réflexes de jiu-jiutsu ont pris le dessus et j'ai eu la présence d'esprit de frapper le sol avec l'un de mes bras pour diffuser l'onde de choc et protéger ma tête.

Résultat : j'ai fait une belle peur aux deux gars qui m'accompagnaient, je me suis poqué un coude, j'ai une paume à vif, une manche de mon manteau de cuir est égratignée et je me suis tordu un genou! (Demandez-moi pas comment... il doit avoir frappé contre le rebord de la terrasse)

Y'a pas à dire, admirer les oeuvres d'art, pour moi c'est un sport extrême!

Vous me croiriez pas si je vous disais que les arts martiaux sont moins dangereux, hein?

lundi 19 novembre 2012

SLM, UFC et GSP

Wow! Quelle fin de semaine! J'en suis encore toute essoufflée!

Premièrement, merci à tous ceux qui sont passés m'acheter un livre ou juste me dire "allo" pendant mes séances de signature. Je me sentais vraiment comme une vedette! :) Les ventes ont été tellement bonnes que mon éditrice va sans doute manquer de tome I aujourd'hui (il en restait 5 en tout et pour tout quand je suis partie dimanche soir).

Un salut particulier à Jessica, qui, semble-t-il, suit mon blogue depuis 3 ans, silencieusement, sans commenter, mais qui est quand même venue m'acheter un Hanaken. C'était super de te rencontrer! Et ça me montre que j'écris pas ce truc pour rien! :)

Pour les autres, je peux pas tous vous nommer, mais j'ai été super contente de vous voir! Par contre, je remarque que je n'ai jamais passé autant de temps au salon du livre de Montréal, mais acheté aussi peu de bouquins. Les longues séances de signature semblent être un remède aux dépassements de budgets...

Mais elles entrent également en conflit avec les activités sociales! Y'a plein de gens que j'ai à peine croisé! J'espère qu'on aura d'autres occasions de se jaser!

Deuxièmement... Avez-vous vu le combat? Non, mais, quel combat! Le reste du UFC a été ordinaire (quoique non, mais bon, j'étais tellement impatiente de voir le combat principal que même le KO de Hendricks n'est pas parvenu à m'émouvoir, même si, en y repensant, soit il a des mains en acier, soit il avait caché une brique dans son gant...), mais le combat de retour de Georges St-Pierre a fait vivre toute une gamme d'émotions à la fan que je suis.

Dans les deux premiers rounds, j'étais sur le bout de mon siège, le sourire aux lèvres, alors que St-Pierre, agressif comme on l'avait pas vu depuis longtemps, plaçait des combinaisons de coups avec un timing parfait. Mais au troisième round, j'ai eu un moment de frayeur quand Carlos Condit, son adversaire, l'a atteint avec un coup de pied à la tête qui a envoyé St-Pierre au tapis. Pendant un instant, j'ai cru que le règne du champion était fini. J'ai bien pensé que, comme durant sa défaite contre Matt Serra, jadis, St-Pierre n'arriverait pas à reprendre le dessus et abandonnerait la lutte...

Eh bien non! Cette fois, St-Pierre savait comment agir. Même s'il était sonné, il a réussi à contrôler son adversaire, à se relever et à reprendre le dessus. Pour le reste du combat, il a appliqué un plan de match un peu plus conservateur, amenant son adversaire au sol et l'attendrissant méthodiquement à coups de poing et de coude, mais on va pas lui jeter la pierre, hein? Surtout que Condit se débattait comme un beau diable pour se relever, avec pour tout résultat, lorsqu'il y parvenait enfin, de se faire ramener au sol par l'un des autoritaires takedown dont St-Pierre a le secret.

Bref, GSP a prouvé qu'il était de retour, en forme et capable d'en découdre. Ouf! Parce que laissez-moi vous confier un secret : même si le combattant du Chasseur arrive à donner un sens à son existence après sa fin de carrière, je préfère nettement que, dans la vraie vie, mes idoles continuent de se battre et de gagner! ;)

Ah, pis dans un autre ordre d'idée, faudrait vraiment que je m'achète un chandail de la UFC, même si c'est cher et que ça fait vraiment groupie. Dimanche, j'ai entendu plusieurs personnes demander avec espoir à un bédéiste, qui portait un chandail au logo de la UFC, si ses livres parlaient de combats ultimes. Le gars devait admettre que non, mais si c'est moi qui avait porté un chandail pareil derrière la table du Chasseur, j'aurais pu dire oui! (et ptêt faire beaucoup de ventes) J'pense que je vais mettre ça sur ma liste de cadeaux de Noël! ;)

Addendum
Pendant le salon, j'ai fait une entrevue pour le concours É-Lisez-Moi, où Hanaken est en lice. Vous pouvez la voir sur Facebook.

vendredi 16 novembre 2012

Ça jase de Hanaken!

Ça me fait toujours bizarre de me retrouver avec ma binette dans mon hebdo local, mais en même temps, c'est vraiment le fun! :)

Là faut juste que je fasse attention de pas mettre la version papier dans le recyclage...

(Ok, vous pouvez rire : j'ai même pas respectée la pause annoncée! J'suis blogo-dépendante j'pense!)

Ah, pis, pendant que j'y suis, au cas où vous auriez manqué les critiques du tome II, Hélène, Ève et Isabelle en ont parlé! :)

mercredi 14 novembre 2012

Pause salon du livre

Bon, allez, je mets le blogue en pause jusqu'à lundi prochain, parce que j'ai une tonne de trucs à faire avant le salon du livre de Montréal!

Si vous vous ennuyez trop, ben vous passerez me voir! ;) Je devrais pas être trop difficile à trouver : je vais passer tout mon temps dans le gigantesque kiosque 270 du distributeur Prologue!

Mon horaire de signature :

Jeudi :
17h à 20h, éditions du Phoenix, kiosque 270

Vendredi :
17h à 20h, éditions du Phoenix, kiosque 270

Samedi :
10h30 à 11h30, éditions des Six Brumes, kiosque 270
12h à 14h, éditions du Phoenix, kiosque 270
16h à 19h, éditions du Phoenix, kiosque 270
19h à 20h, éditions Alire, kiosque 315 (ma seule sortie du kiosque 270!)

Dimanche :
15h à 18h, éditions du Phoenix, kiosque 270
18h à 19h, éditions des Six Brumes, kiosque 270

En passant, cherchez-moi pas au salon dimanche matin : je vais être chez moi, soit en train d'écouter le combat de St-Pierre préalablement enregistré, soit en train de me remettre du fait d'avoir veillé jusqu'à 1h du matin pour le voir en direct! Lol!

mardi 13 novembre 2012

Je m'appelle Gen et j'ai lu Twilight

En cette saison du salon du livre de Montréal, temple du best seller et des bouquins écrits par des vedettes de tous les arts sauf la littérature, c'est le moment de briser le silence...

Bonjour, je m'appelle Gen et j'ai lu Twilight. Les quatre.

(Là, vous devriez répondre tous en coeur "Bonjour Gen", histoire que ça ait l'air d'un vrai meeting des AA.)

Pourquoi est-ce que j'ai lu Twilight? Pour la même raison que j'ai lu Millenium, Harry Potter, Guillaume Musso et d'autres gros vendeurs : pour comprendre. Comprendre le phénomène, décortiquer la recette, découvrir ce qui a pu attirer les lecteurs.

Parce qu'en tant qu'écrivaine qui aimerait bien vivre de sa plume, je suis dépendante, dépendante des lecteurs, d'un public.

Avec Twilight, ce fut facile de comprendre le succès du roman : la valse-hésitation du coeur de la pauvre Bella, Edward gentleman au point d'en être cruel, toute la sexualité refoulée parce que le vampire ne se fait pas confiance... et puis quelques bonheurs d'écriture, comme ces mois qui défilent dans un des romans (je crois que c'est le deuxième) sous forme de pages blanches avec simplement le nom du mois écrit dessus, comme si on tournait les pages d'un calendrier.

Maintenant, est-ce que j'ai aimé Twilight? Ehhhh... Pas vraiment! En fait, c'était tolérable au début (au sens de "j'avais envie d'étriper l'héroïne, mais je comprenais que malheureusement ce genre d'ado existe"), mais rendue au quatrième tome, quand on a quitté le ton "roman d'ado avec une tite touche de gentils vampires" pour se retrouver dans "Stephen King des mauvais jours, infusé de roman Harlequin", là j'ai voulu lancer le livre au bout de mes bras.

Mais je sais maintenant pourquoi cette série plaît. Je sais également que je ne faisais pas partie du public visé et que c'est donc normal qu'il ne me plaise pas. Cependant, présentement j'écris pour les ados. Je ne suis donc pas mon propre public!

Depuis quelques années, j'ai réalisé que ce n'est pas parce qu'un livre ne me plaît pas personnellement que je dois le considérer dépourvu de qualité. Et que les divers publics recherchent parfois avidement des éléments qui, en tant qu'auteure ou lecture, me laissent indifférente (comme un personnage principal féminin ou une histoire d'amour qui se termine bien ou un décor exotique, etc). Alors, si ça ne nuit pas à ma vision d'un projet, pourquoi ne pas les leur donner?

Un moment donné, sans tomber pour autant dans le formatage marketing, y'a des leçons à tirer des gros vendeurs... Même si des fois ils sont un pénible sujet d'étude! :p

lundi 12 novembre 2012

Les mains dans la farine

En fin de semaine, je devais avancer mon cours de traduction, terminer un bouquin que je dois remettre à quelqu'un au salon du livre de Montréal, me coucher tôt, m'entraîner...

Résultat?

J'ai passé deux jours les mains dans la farine, à tenter de réaliser un pain sans gluten. C'est-à-dire que j'ai essayé désespérément de faire un pain grâce à des farines qui ne sont pas, par définition, panifiables. Pas évident comme contrat, mettons. Mais je commence à me tailler une réputation de bonne cuisinière (au moins auprès de mon chéri), alors il était pas question qu'un "petit détail" comme ça m'abatte! J'ai donc enchaîné les tentatives aussi vite que ma machine à pain le permettait.

Le premier pain n'a pas cuit et sentait mauvais. Le second pain a cuit, pas levé et goûtait pas bon. Rendue là, j'ai réalisé que c'est la farine de riz brun sans gluten (conseillée dans toutes les recettes) qui goûtait amer. Alors j'ai mélangé plusieurs farines pour atténuer l'amertume et j'ai continué les tests...

Le troisième pain n'a pas levé, mais goûtait meilleur. Le quatrième pain a partiellement levé et goûtait plutôt bon... On était sur la bonne voix.

Et finalement, au cinquième pain, miracle! Il a levé, il sentait bon, il goûtait bon, il ne s'est pas détruit en miettes au moment de le couper et, une fois en bouche, il avait une vraie texture de mie de pain! Ouf! :) Mon chum va pouvoir recommencer à manger des toasts (après cinq jours à le voir manger du riz pour déjeuner, j'avais vraiment pitié!)

Bon, tout n'est pas parfait, il faut encore que je détermine le meilleur cycle de ma machine pour cuire le foutu pain (parce que je l'ai commencé dans la machine, mais j'ai dû le finir au four), mais le défi est relevé et je suis pas mal fière de moi! :)

Si jamais quelqu'un que vous connaissez se retrouve aux prises avec la même maladie que Vincent, je vous conseille de leur pointer ce site là : Gluten-Free Goddess. La fille mérite son surnom : sa recette est la première à avoir fonctionné! :)

Bon, ce dossier étant réglé, retour à la normale : j'ai le plaisir de vous annoncer que la suite des aventures de Marie (l'espionne de "Trois coups l'annoncent") a été acceptée par Alibis. Elle paraîtra dans le prochain numéro, sous le titre "Comme on se retrouve"! :) J'vous mettrai un extrait bientôt! :)

vendredi 9 novembre 2012

Sans gluten

Bon, ben, suite aux démarches médicales mentionnées hier, nous voilà (enfin) devant un diagnostique qui explique 99,9% des problèmes de santé de mon chéri : Vincent semble être atteint de la maladie coeliaque, dont la principale manifestation est une allergie au gluten.

Fiou! Mon chum a rien de grave finalement! Ça se règle sans médicament ou opération! :)

Mais... Oh boy! Du gluten... Y'en a partout de ce truc-là! O_o 

Notamment dans le blé, l'orge, le seigle, le kamut, dans tous les produits qui en sont issus, plus dans pleins de produits normalement sans gluten, mais qui peuvent avoir été contaminés, comme l'avoine ou le sarrasin.

Ouin, une chance qu'on mange déjà beaucoup de tofu, riz, viandes maigres, fruits et légumes et très peu de produits transformés! Mais disons que j'ai l'impression qu'il va falloir que je réapprenne à cuisiner (et ce, juste au moment où je commençais à me trouver bonne!), parce que toutes mes recettes de pain, biscuits, muffins et pizza vont devoir être adaptées aux farines sans gluten.

Heureusement, les ressources ne manquent pas sur le Net, mais je vais quand même devoir me livrer à pas mal d'expérimentations.

Je vois une jolie ribambelle de produits de boulangerie pas levés à l'horizon! (Ribambelle commencée hier soir d'ailleurs, avec un pain qui n'a pas assez cuit, parce que le cycle de machine à pain qui devait être utilisé était pas très clair... À peu près 10$ de farine sans gluten de foutu. Misère!)

Je vous tiendrai au courant... ça nous donnera sans doute de bonnes occasions de rigoler! lol! :p

Déjà, je me bidonne un peu en tombant sur des sites qui proclament fièrement offrir des recettes "sans gluten", alors que lesdites recettes sont à base de viande et de légumes. Hé, ça prend pas la tête à Ricardo pour cuisiner un poulet sans gluten! Y'en a pas de gluten dans le poulet! Mais faire un pain, ça c'est une autre paire de manche.

Enfin, bref, en attendant, si jamais vous avez des recettes sans gluten sous la main, que vous avez testées et aimées, vous connaissez mon courriel! :)

jeudi 8 novembre 2012

Si vous trouvez que je commente pas beaucoup...

En passant, si vous trouvez que je commente pas beaucoup depuis quelques jours, c'est que j'ai passé mes journées à naviguer le système de santé québécois.

Rien de grave, vous en faites pas. Seulement quelques petits examens "au cas où" pour moi et Vincent. Des trucs routiniers. Quelques prises de sang. Un rendez-vous chez le dentiste...

Bref : au total à peu près 24 heures de perdues à nous deux! Et moins de 3 heures passées en compagnie de personnel soignant (le dentiste et l'hygiéniste comptant pour plus de 50%).

Y'a pas à dire, rester en santé, ça demande tout un investissement en temps de nos jours!

mercredi 7 novembre 2012

Se jouer les scènes pour choisir son narrateur

Ah, le narrateur! Je pense que si on faisait des études statistiques des blogues d'écrivains, on découvrirait que c'est la question littéraire qui est le plus souvent discutée. Quels types existent, comment le choisir, comment l'utiliser, tel auteur aurait peut-être pas dû privilégier celui-ci plutôt que celui-là...

Il y a quelques mois (plus précisément après avoir dû réécrire le premier Hanaken au complet pour changer de narrateur), une petite phrase de la Grande Dame m'a fait réfléchir : "Joue-toi la scène, m'a-t-elle dit, tu verras quel point de vue est le meilleur."

Me jouer les scènes? Facile, ai-je pensé. Non seulement j'établis toujours mon plan scène à scène, mais en plus je me joue déjà la majorité des scènes...

Puis j'ai regardé mes vieux plans. Je notais les scènes fortes, oui, et je me les jouais (sur mon cinéma intérieur). Mais je ne notais pas nécessairement comment je me les jouais. Avec quel point de vue. Je pouvais très bien bâtir une histoire autour de trois scènes fortes, pour m'apercevoir seulement au moment d'écrire la troisième que je ne me l'étais pas jouée avec le point de vue choisi pour les deux premières.

Résultat? Depuis cette prise de conscience, je réfléchis (encore) plus longtemps au-dessus de mon plan. Et je prends des notes. La scène 1 m'apparaît plus forte si je la joue du point de vue de personnage A... Même chose pour les scènes 4 et 5. Personnage B, par contre doit absolument être celui par lequel nous vivons la scène 2. La scène 3 fonctionne des deux points de vue...

Et lorsque je me suis joué toutes les scènes, que j'ai noté de quelle façon elles fonctionnent le mieux, j'analyse les résultats. Si les points de vue sont trop nombreux, j'opte pour le narrateur omniscient. Deux ou trois points de vue, on peut les faire alterner avec des narrateurs alignés. Une seule scène forte pour un personnage? Voyons s'il n'y a pas moyen de la repenser pour qu'elle fonctionne avec un autre point de vue...

Bon, on n'est pas dans l'équation mathématique précise et la méthode présente encore quelques flous (notamment si une scène forte se révèle à nous en cours d'écriture ou s'il faut discriminer entre un narrateur en "il" aligné ou en "je"), mais ça semble fonctionner pour moi.

Alors je partage! ;)

Et pendant qu'on y est... vous avez pas d'autres trucs sur le même sujet?

mardi 6 novembre 2012

Scène de bureau (9)

L'autre matin, je sacrais après mon dictaphone. (Pour ceux qui ne le savent pas, un dictaphone est un genre de gros baladeur muni d'écouteurs, mais également d'un pédalier qui permet de faire avancer, arrêter ou reculer l'enregistrement. L'avocat doit dicter sur un enregistreur à mini-cassette, que j'insère ensuite dans la machine. Entre le ruban de la cassette qui s'emmêle, la statique qui brouille les enregistrements et le pédalier qui fait des siennes, y'a matière à se faire suer!).

Moi - Maudite patente archaïque! Je peux pas croire qu'en 2012 on travaille encore avec des putains de cassettes! Qu'est-ce qu'ils attendent pour inventer des nouveaux modèles?

À force de secouer mon pédalier, la pédale "marche" se remet à fonctionner.

Collègue A, compatissante - Ben ça existe, à l'étage en dessous, ils ont des dictaphones USB.

Moi, un peu distraite, parce que je cherche le début de la dictée sur la cassette - Hein? Comment ça marche?

Collègue A - Les avocats dictent dans leur téléphone, envoient le MP3 à leur secrétaire et le pédalier est un affaire USB qu'on branche dans l'ordi.

Je constate à ce moment que la cassette ne semble contenir que de le bruit blanc de la statique. Soit l'avocat n'a rien dicté, soit le ruban est endommagé, soit la femme de ménage a passé son chiffon sur la cassette après avoir nettoyé des écrans pleins de statique, effaçant du coup la cassette (ce serait malheureusement pas la première fois et même si j'ai d'abord douté de la possibilité du phénomène, je dois avouer que c'est soit ça, soit le bureau est habité par un lutin farceur muni d'un aimant). En cet instant, oubliez tous les téléphones intelligents, tablettes, liseuses et mini-portables du monde : la bébelle technologique que je désire plus que tout, c'est ce nouveau modèle de dictaphone!

Moi - J'en veux un!

Collègue B, qui a suivi la conversation depuis l'autre côté de la partition - Oublie ça. Ils veulent plus dépenser là-dessus. Ils disent que bientôt les dictaphones vont être remplacés par des logiciels de reconnaissance vocale. On va se faire prendre notre job par des ordinateurs!

Collègue A - Ouais, ouais, ça fait des années qu'ils nous disent ça.

Collègue B - L'avocat prend des notes, il dicte, on tape, on corrige, pis on met en page. On a déjà des logiciels de correction. Ils vont ben réussir à automatiser les deux autres étapes qu'on fait. Si ça peut leur faire économiser des salaires, inquiète-toi pas, ils vont se forcer!

Le débat m'intéresse, mais j'ai d'autres cassettes qui attendent. J'en insère une dans le dictaphone. Elle daigne se dérouler normalement et elle n'a pas été effacée. La voix de Me Surmené envahit mes écouteurs. Par son ton, je devine qu'il a dicté ça après une journée d'audiences...

« Bon, alors on écrit une lettre au client là. T’as son adresse dans le dossier. Fais attention de prendre celle de l’avocat, pas sa résidence. Monsieur… chose là… La présente est pour vous aviser qu’étant donné non suite à non qu’à la suite de votre absence de ce jour on est quoi là… le 25 octobre… virgule, il a été décidé non le tribunal n’a que pu décider… ah non… le tribunal n’a pas eu pas d’autre choix que de prononcer à votre rencontre le jugement par défaut virgule, tel que stipulé à l’article huit cent vingt-quatre point deux alinéa trois du c c q point. Paragraphe. Oublie pas le numéro de cour en en-tête. Tel qu’entendu avec entre les parties lors du de la comparution précitée…»

J'arrête le déroulement du ruban et je me mets à rire. Ouin… Quelque chose me dit que c’est pas demain la veille qu'un logiciel va me mettre au chômage!

lundi 5 novembre 2012

Brins d'éternité #33

Bon, entre deux devoirs pour mon cours de traduction, j'ai quand même trouvé le temps de lire le dernier Brins d'éternité! :) Pour un premier numéro en tant que revue professionnelle, c'était toute une réussite! :)

Isangma de Daniel Sernine m'a d'abord charmée par son ambiance mystérieuse et un brin désuette. Un bal masqué, une belle inconnue aux cheveux de feu, un jeune homme séduit... On sait d'avance que la belle n'est pas ce qu'elle paraît être, mais, comme le personnage principal, on ne peut s'empêcher de la suivre chez elle. Décidément, j'adore la plume de Daniel! :)

Lire Désert vorace d'Isabelle Lauzon, c'était comme retrouver un vieil ami. On a travaillé ensemble sur les premières ébauches du texte et là, enfin, je découvrais la version achevée. Le décor n'est pas sans rappeler celui de Dune : un désert où rôde une Bête vorace, où l'homme isolé survit tant bien que mal, jusqu'à sa rencontre avec... Vous verrez bien!

Je dois dire que le concept des Fées embouteillées d'Anne Goulard, un mage qui soupçonne une fleuriste de vendre des fées de contrebande, m'a plu davantage que son traitement. J'ai eu l'impression que la nouvelle n'est un chapitre d'une oeuvre plus vaste. L'ensemble doit être délicieux, parce que le hors d'oeuvre m'a vraiment mis l'eau à la bouche, mais je suis restée sur ma faim!

L'épitaphe m'a rappelé d'autres textes de Louis Auger, qui semble développer l'art de traiter de thèmes sérieux, comme la mort, tout en maniant l'absurde et l'humour. Dans ce récit, un homme qui a passé sa vie à raconter des histoires abracadabrantes pour remonter le moral des gens ne laisse pas la mort l'empêcher de poursuivre son oeuvre. Excellent!

L'ingénue du 48e de Vanessa Venus m'a fait sourire. Comment ne pas se dérider en imaginant les amours d'un homme et d'un ascenseur?

Finalement, le sommaire des fictions se concluait avec Enfouis au coeur de la pierre de Mathieu Fortin, un extrait de son dernier recueil. Le texte nous permet de voir que la plume de l'auteur semble s'être affinée. Le sujet, aux consonnances amérindiennes, n'est pas sans rappeler certains vieux textes de Daniel Sernine. Cela a cependant pour conséquence que la nouvelle ne nous surprend pas beaucoup.

Après les fictions suivent les habituelles critiques, la rétrospective du festival Fantasia, ainsi qu'un article de fond qui décortique Aliss de Patrick Sénécal en regard de sa source d'inspiration, Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Chapeau à l'auteure (Mélissa Boudreault) : d'habitude, j'ai du mal à lire en entier les articles d'analyse, mais cette fois mon intérêt a été maintenu. Et même, j'en aurais pris d'avantage!

Bref, un excellent numéro de Brins d'éternité! Bravo à toute l'équipe!

vendredi 2 novembre 2012

Je vais me faire tirer des tomates

Ok, je sens que je vais me faire tirer des tomates, mais je me lance pareil...

On s'entend, la langue française a d'immenses qualités : précise, nuancée, c'est l'outil par excellent pour les travaux d'analyse et ses multiples sonorités la dotent d'une grande beauté. De plus, maîtriser son orthographe aux exceptions chargées de sens historique et sa grammaire capricieuse constituent un défi intellectuel dont on peut être fiers!

Pour sa part, l'anglais a également ses avantages, souvent cités : facilité d'apprentissage, concision et poids émotif incomparable. Ce n'est pas une langue belle, c'est surtout une langue forte.

Cela dit, plus je progresse dans mon cours de traduction, plus je constate que le français du Québec,  celui qui a été poli par l'usage plutôt que moulé aux normes, possède maintenant plusieurs des qualités de l'anglais, acquises grâce à une tendance au dépouillement et à la simplification du discours.

Mon manuel de traduction, qui ne suit pas du tout l'usage courant du français, m'a poussée à remarquer quelques exemples.

Premier cas : On me demande de traduire "I quit" (dans un contexte d'emploi). J'inscris "Je démissionne." Le corrigé m'informe que j'aurais dû dire "Je vous présente ma démission." Peut-être vrai en France. Ici, pas nécessairement.

Second cas : "Nos services sont offerts 24 heures par jour, 7 jours par semaine" me demande-t-on de traduire en anglais. Je commence "We provide services..." Je consulte le corrigé : "Services 24/7". Bien sûr! Et c'est valable dans les deux langues!

Certes, en quelques occasions, la simplification du français "québécois" passe par l'emploi de calques syntaxiques de l'anglais. Cependant, si certains de ces calques sont des monstruosités grammaticales et s'effectuent aux détriments de mots précis déjà existant (je pense au "Mon nom est" que les enfants utilisent avant d'apprendre à dire "Je m'appelle"), d'autres ne sont pas fautifs grammaticalement parlant et me semblent souvent rejetés par simple principe de "on veut pas que le français ça puisse être une traduction de l'anglais"! (Notons dans cette catégorie l'usage de "comparé à" plutôt que de "comparativement à" dont on a déjà parlé cette semaine. Quand on a pris l'habitude d'éviter les adverbes, la seconde formulation, pourtant celle mise de l'avant par l'Office de la langue française, apparaît douteuse).

Mais en de nombreuses occasions, notre français s'est simplifié de lui-même, sans heurt, en perdant simplement l'habitude (Française) de dire en 100 mots ce qui peut être exprimé en 10. Je crois que notre langue est en train de se simplifier, de gagner en versatilité, de devenir, par moment, plus dense, moins verbieuse, sans perdre pour autant sa précision ou sa capacité à expliquer longuement en cas de besoin.

Et vous savez quoi? J'adore ça! :)

jeudi 1 novembre 2012

Cervelle d'écrivain (2)

La tempête a été surnommée Frankenstorm.

Elle survient deux jours avant l'Halloween.

Elle plonge des milliers de personnes dans l'obscurité. Coupe des villes de leurs voisines. Provoque des morts accidentelles.

Quoique... Sont-elles toutes accidentelles? Et si...

Wow, quel contexte pour une nouvelle policière!

Eh merde! On dirait un complot pour m'empêcher de me concentrer sur mes projets en cours!

Si j'avais des ennemis scientifiques, ils auraient pu bricoler cette tempête pour me nuire!

Ah tiens, là ça devient de la SF...

:p