jeudi 24 mai 2012

Yukonnaise de Mylène Gilbert-Dumas

Bon, parlons d'autre chose un moment... (je vous ai entendus là, ceux qui ont soupiré de soulagement! ;)

Je viens de terminer Yukonnaise, le dernier bouquin de Mylène Gilbert-Dumas, dont j'avais déjà lu L'escapade sans retour de Sophie Parent (ainsi que quelques-uns de ses romans historiques, il y a longtemps). Le résumé est le suivant :

Béatrice, écrivaine en mal d'inspiration, arrive au Yukon avec l'espoir d'y trouver le sujet de son prochain roman. Sur la route qui relie Whitehorse à Dawson City, elle prend une femme en auto-stop et réalise très vite qu'il s'agit d'Isabelle St-Martin, une esthéticienne dont elle a déjà été la cliente. Mais la Yukonnaise qui occupe le siège du passager n'a plus rien de la Québécoise superficielle qu'elle a connue autrefois. Au fil des conversations, Béatrice découvre l'histoire d'une jeune femme que tout le monde croyait fragile et qui pourtant a réussi à s'émanciper des cadres préétablis pour refaire sa vie au Yukon.

Bon, là vous devez sans doute vous dire que le coup de l'écrivain en mal d'inspiration qui raconte ensuite au "je" les aventures d'une personne fascinante qu'il rencontre, on vous l'a déjà fait...

Oui, c'est vrai. Mais.

Mais l'univers où Mylène Gilbert-Dumas nous entraîne avec ce roman, vous ne l'avez probablement jamais visité. En tout cas, moi, je ne l'avais jamais lu auparavant. C'est celui du Nord canadien contemporain, là où des gens vivent encore, par choix, sans eau courante ni électricité, là où le soleil ne brille pas de la journée l'hiver, puis refuse de se coucher l'été. Avec ce roman, Mylène nous emmènent dans un pays d'espaces infinis, où personne ne vous regarde de travers si votre tuque ne va pas avec vos mitaines ou si vous essayez de gagner votre vie avec un art ou un autre. On oublie bien vite le personnage de l'écrivaine, pour n'être que fascinés par Isabelle, cette fille si "normale" qui, à trente ans, a été forcée de changer de vie. Et qui l'a fait de la manière la plus radicale possible, sans amertume.

Je me souviens avoir arrêté de lire les romans historiques de Mylène parce que, malgré la plume toute en douceur de cette écrivaine et ses recherches minutieuses, je les trouvais trop sentimentaux. Or, depuis deux livres, Mylène Gilbert-Dumas a bifurqué de genre : elle est passée à ce qu'on pourrait qualifier de chick lit sérieuse, de romans de remise en question. Et cela lui réussi très bien! Évidemment, ce genre de texte est encore plus efficace quand le lecteur (la lectrice, surtout) s'identifie au personnage. Je n'y était pas arrivée pour Sophie Parent, mais, cette fois-ci, ce fut aisé.

À lire si vous êtes une jeune trentenaire éprise de liberté, dégoûtée de la tyrannie du paraître, de la société de consommation, des hausses de tarifs tout azimut... Ouais, finalement, on parlait peut-être pas vraiment d'autre chose. :p

5 commentaires:

Hélène a dit…

Intéressant, j'ai le goût de le lire depuis un bout mais pas le temps. Ça viendra bien.

Gen a dit…

@Hélène : Ça se lit vraiment tout seul, alors je te le conseille fortement :) (à éviter les journées où tu as déjà envie de donner ta démission à ton boss par contre...)

Anonyme a dit…

J'ai adoré ce livre.

Je l'ai lu en 2 jours seulement, il est si fluide !

Je n'ai que 22 ans et enviait énormément la liberté d'Isabelle!

Ça donne drôlement le goût de tout quitter et aller vivre, si simplement, au Yukon!

À lire absolument !

Lise a dit…

Moi je suis en vacances au Mexique. J'ai lu ce livre et j'ai adoré. On en avait parlé un matin à la télévision et ça m'a intrigué.
J'ai 61 ans donc il n'y a pas d'âge pour le lire. Je le conseille à tous. Ça nous fait découvrir à travers ce livre comment les gens vivent dans cette région.
En plus j'ai découvert que l'auteur est de ma ville Sherbrooke en Estrie au Québec dans le Canada.

Gen a dit…

@Lise : Tant mieux si ce roman t'as semblé "sans âge"! :) (Avec du recul, je crois qu'en effet il est possible de l'apprécier à plusieurs moments de notre vie, contrairement au "Sophie Parent" de la même auteure où la condition de mère est, je crois, un pré-requis). Je t'encourage à découvrir d'autres écrits de Mylène (qui oui, vient effectivement de Sherbrooke), ils sont tous aussi fluides et doux. :)