jeudi 24 novembre 2011

La métaphore de la maison

Y'en a qui sont écrivains, y'en a d'autres qui sont architectes.

Y'a des architectes qui accouchent de trucs comme le Guggenheim. Y'en a qui pondent plutôt le plan du prochain néo-manoir disponible en trois couleurs dans le nouveau quartier ultra-monotone de lointaine banlieue. (Ici, ma métaphore vacille, parce que les promoteurs qui font des quartiers tous pareils ont rarement des architectes à leur emploi, mais bon...). Y'en a un qui a pensé à l'horreur ultra-moderne à deux rues de chez moi... qui s'est pourtant vendue dans le temps de le dire l'été passé.

On peut apprécier le Guggenheim, vivre dans un néo-manoir parce que c'était ce qu'il y avait sur le marché et reconnaître qu'une maison ultra-moderne, c'est ptêt laid, mais c'est super fonctionnel. Et tous les architectes aimeraient construire le prochain Guggenheim, mais il y en a qui ont tout juste l'occasion ou le talent pour faire des néo-manoirs. Une chose est sûre : l'architecte fait de son mieux avec ses moyens et ses contraintes. L'architecte ne décide pas un bon matin de construire une maison inhabitable qui va s'écrouler.

Pis l'écrivain ne s'assoit pas devant son ordinateur en se disant "Bon, aujourd'hui, je vais écrire de la marde".

Fallait que j'en parle...

13 commentaires:

Vincent a dit…

Oups, j'ai l'impression que j'ai manqué un épisode là...

Gen a dit…

@Vincent : Non, t'as juste pas entendu assez souvent ce qui peut se dire dans le dos de certains écrivains! ;p

ClaudeL a dit…

Et de un: n'étant pas de la ville, j'ai été voir ans Google images ce Guggenheim. En effet, c'est bien affaire d'architecte, genre Expo 67 (bon je sais tu n'étais pas née, hihi!)

Et de deux: tu as vraiment entendu ça, toi, que certains écrivaient de la marde? Ou c'était une façon de dire que finalement l'architecte a fait de son mieux, pour lui il a créé quelque chose de beau, d'original et ce sont les autres qui disent que c'est de la merde, c'est ça? (Tu vois toujours dure de comprenure la Claude)

Gen a dit…

@ClaudeL : Ben je connais le bâtiment de l'Expo, oui! ;)

Et oui, j'ai déjà entendu dire qu'un tel écrivait volontairement de la marde. Ce que je trouve un peu injuste : chacun écrit ce qu'il pense être le mieux. Après ça, c'est possible que ce soit pas original, peu intéressant ou mal écrit, mais là c'est l'éditeur qui est supposé intervenir.

ClaudeL a dit…

"Volontairement"? Et l'éditeur a endossé?

Quant au bâtiment de l'Expo, ce fut plutôt au pluriel, chaque pays avait un bâtiment, dont certains furent très bizarrement construits.
Quand je regarde certains émissions à Casa et que je me fie à mon expérience et celle de mes parents avec les architectes, j'ai un sentiment très mitigé: ils veulent tellement faire étudié, pensé en fonction de toutes sortes de savants critères que ça convient rarement à mon oeil et rarement à d'autres qu'eux mêmes. Hon!le gros préjugé, mais je n'irais jamais jusqu'à dire que c'est de la m...

Gen a dit…

@ClaudeL : Tu vois, justement "ça convient rarement à d'autres qu'eux-mêmes". Ok. Ça s'applique à certains livres aussi. Mais comme tu dis, c'est pas d'la m... pour autant! lol! ;)

Daniel Sernine a dit…

Je ne pense pas que des auteurs écrivent volontairement de la merde. (Je ne pense pas non plus que quelqu'un ait affirmé ça.)
Maintenant, que certains auteurs écrivent de la merde? Oui, assurément.

Cela dit je suis sûr que certains auteurs, parmi les plus prolifiques, peuvent fonctionner à deux régimes. Un ultra-rapide, générant une prose alimentaire sur commande, l'auteur étant conscient que ce n'est pas ce qu'il peut créer de meilleur, mais bon, faut bien payer le loyer.
Le même auteur étant de capable de fonctionner à un régime plus posé, générant une œuvre plus soignée, plus personnelle -- moins merdique, quoi.

Mais bien sûr, comme tu le dis Geneviève, aucun auteur ne s'assoit à son clavier en se disant «bon, aujourd'hui j'écris de la merde».

À l'inverse -- et quiconque fait métier de lire des manuscrits peut en témoigner -- il y a maints auteurs qui sont persuadés d'écrire une très bonne prose, et qui en fait produisent de la merde.

Gen a dit…

@Daniel : Oh oui j'ai entendu des gens affirmer que c'était volontaire (je nuance que c'était personne "du milieu").

Mais sinon, je suis d'accord avec toi : il y a des gens qui écrivent selon deux registres (mais je pense que même leur prose alimentaire, ils la font de leur mieux selon les délais) et des gens qui dont "le mieux" équivaut à pas grand chose de valable. C'est pas leur faute et ils méritent un minimum de respect, ne serait-ce que pour le temps investi! :p

Philippe-Aubert Côté a dit…

Qui? Qui? Qui? On veut des noms! :-p

Juste pour savoir si cet(te) écrivain(e) qui produit volontairement de la m... est bien celui(celle) auquel(le) je pense...

Oups...

:-)

Gen a dit…

@Phil : Plusieurs personnes ont exprimé cette opinion sur plusieurs auteurs différents. Mais évidemment les gros vendeurs sont les premiers accusés. Tsé, dans le milieu, réussir est un péché mortel! ;p

Anonyme a dit…

Ne dénigrez pas la merde. C'est excellent comme engrais.
Joël Champetier - plus songé qu'il ne paraît...

Anonyme a dit…

Plus sérieux (un peu),
C'est pas nécessaire d'invoquer la jalousie envers le succès d'autrui pour expliquer la froideur envers une oeuve. De nombreux livres que je trouve inintéressants ont eu l'insuccès qu'ils méritaient. Note que j'ai peu tendance à employer le terme merde dans ce registre métaphorique. C'est pas assez précis. J'essaie d'expliquer la raison pour laquelle je n'aime pas un livre, avec exemple si possible.
Joel Champetier - maudit que c'est fatiguant mettre les accents sur le clavier d'un iPad!

Gen a dit…

@Joël : Moi aussi y'a des livres que j'aime pas et que j'hésiterais pas à qualifier de "merdique" de mon point de vue. Mais de là à dire que l'auteur a fait exprès d'écrire n'importe quoi, y'a un pas. Que, justement, on ne franchit pas si on explique pourquoi on n'aime pas.

(Hihihihi! La question des accents est la raison principale pour laquelle j'ai un miniportable et non un Ipad! ;)