lundi 7 novembre 2011

Du mérite d'un conseil

En fin de semaine, je m'entraînais au jiu-jitsu avec mon chum (1 pied plus grand que moi, environ 40 livres de plus) et son frère (11 pouces de plus de moi, minimum 60 livres de plus). Au programme : travail sur la position dite "de garde". Principe de la position : la personne qui tente de se défendre est couchée sur le dos et enroule ses jambes autour de la taille ou des hanches de son adversaire, pour contrôler sa liberté de mouvement. (Si vous tentez d'imaginer la pose et que ça vous semble une image franchement tendancieuse, vous avez compris le principe...)

Mon problème dans cette histoire? Je n'ai pas la masse musculaire et l'effet de levier nécessaire pour immobiliser et contrôler des hommes de la carrure de mes partenaires d'entraînement. Voilà des années que je tente de développer des stratégies, des façons de bouger, d'attaquer, de me déplacer pour pallier à la différence de gabarit. Rien à faire. Il y a des positions au jiu-jitsu où être petite m'avantage. Mais dans la position de garde, c'est un méchant inconvénient. Lorsque j'allais régulièrement m'entraîner dans un dojo, c'était pas trop grave : je me trouvais un "petit" partenaire (genre un gars qui faisait à peine 6 pouces et 30 livres de plus que moi) et j'arrivais à me débrouiller. Mais depuis que je m'entraîne principalement chez moi, avec les deux géants qui me servent de chum et de beau-frère, je découvre l'étendue de mon handicap.

Or, en fin de semaine, mon chum a eu une illumination. Il s'était déjà entraîné avec notre prof de jiu-jitsu, qui était très petit. Et il s'est souvenu que le prof, en position de garde, n'essayait pas de contrôler son opposant (ce qui est la stratégie normale), mais appuyait plutôt ses talons sur les hanches de son adversaire et se servait de ses jambes pour accompagner ses mouvements et le déstabiliser. Incapable d'utiliser lui-même les principes dont il venait de se souvenir, mon chum me les a expliqués.

Et ce fut le déclic qui me manquait. Bon, je suis pas parvenue à exploiter immédiatement le plein potentiel de cette stratégie et j'ai quand même perdu la majorité de mes combats, mais c'est pas grave : j'ai donné du fil à retordre à mes adversaires et je sais que je suis sur la bonne voie.

Comme quoi un bon conseil, c'est parfois tout ce qui nous manque, peu importe s'il origine de quelqu'un qui ne l'applique pas lui-même! ;)

10 commentaires:

ClaudeL a dit…

Pourquoi il ne te l'a pas dit avant? Il ne voulait pas que tu gagnes, hihi?

Isabelle Lauzon a dit…

Comme quoi, il y a toujours moyen de s'améliorer, même quand on se croit désavantagé, pas à la hauteur, pas capable d'aller plus loin... Eh oui! On peut encore dépasser ses limites! :D

Bien contente que tu aies appris ce truc! J'aime bien t'imaginer en guerrière farouche qui gagne ses combats de temps en temps (le plus souvent possible!), surtout contre des messieurs plus forts, plus grands et plus lourds que toi... ;)

Prospéryne a dit…

Quand ton adversaire est plus fort que toi, sers-toi de sa force contre lui... Il me semble que j'ai entendu souvent ça de la part de gens habitués aux arts martiaux, dès fois, suffit juste de savoir comment utiliser la force de ces messieurs contre eux, ensuite, tout baigne. Tout peut être un avantage si on sait l'utiliser!

Vincent a dit…

En fait, je ne lui en ai pas parlé avant parce que je ne l'avais tout simplement pas encore compris. De plus, c'est bien plus intéressant pour moi quand Gen gagne. On apprend en combattant meilleur que soi.

Quand on suivait des cours de jiu jitsu avec un professeur, nous étions très débutants, on n'y connaissait rien du tout. Alors je regardais le prof combattre, je l'écoutais mais je n'étais pas en mesure d'absorber toute la matière d'un coup.

Ça fait maintenant quelques années qu'on pratique le jiu jitsu. J'ai un bon instinct pour le combat alors je fais beaucoup plus de liens, d'associations et je commence à intégrer les principes généraux. Ce qui veut aussi dire que je commence à être capable de comprendre le combat vécu par un autre. Je change les données de base des principes généraux (petit au lieu de grand) et j'en arrive à d'autres méthodes.

Cette fois-ci, Gen me demandait comment elle devrait combattre à partir de la garde. Je me suis remémoré la façon de combattre du professeur, comment il se positionnait et j'ai déduit son objectif. Je l'ai déduit en utilisant une très vieille règle de stratégie qui s'applique dans n'importe quelle situation: si tu ne pas faire quelque chose, fait son contraire. (Si tu ne peux plus te défendre, attaque. Si tu ne peux plus tirer, pousse. Si tu ne peux plus bloquer un mouvement, accompagne-le.)

La position de garde sert à contrôler et bloquer l'adversaire (enrouler les jambes autour de l'adversaire pour contrôler son équilibre, etc.) mais la position du prof avec les pieds sur les hanches ne permet pas d'appliquer ce contrôle. Par contre, ça permet de suivre le mouvement de l'adversaire et de le déstabiliser en poussant au bon moment. Voilà! :)

J'aime bien le jiu jitsu d'ailleurs parce que je ne suis pas particulièrement fort et c'est une technique qui repose très peu sur la force brute, tout est une question de levier donc de positionnement corporel. Donc, quand je combat contre Gen, j'ai beau être plus lourd et plus fort qu'elle, autant que possible je ne me sers pas de ma force et je ne fais pas reposer tout mon poids sur elle.

Gen a dit…

@ClaudeL : J'avais juste jamais posé la question. J'essayais de me débrouiller avec les techniques "classiques" conçues pour des adversaires de gabarits semblables.

@Isa : Ouaip, y'a toujours moyen de s'améliorer! ;) Et je te rassure : je gagne de temps en temps. Mais c'est sûr que quand mon adversaire est plus grand, plus lourd et plus fort que moi (tout en étant aussi entraîné), je suis très satisfaite d'un taux de victoire de 20%. ;)

@Prospéryne : Oui, l'objectif est toujours d'utiliser l'adversaire contre lui-même, mais encore faut-il savoir comment le faire... et il y a souvent plus d'une méthode. Là j'avais pas celle qui était adaptée à mon corps.

@Vincent : Mets-en qu'il y avait de la matière dans ce cours-là!!! Et je confirme : Vincent a un instinct redoutable pour les techniques de combat (moi il me faut les explications! ;)

ClaudeL a dit…

Au lieu de donner des conférences dans les écoles secondaires, vous devriez donner des démonstrations et ensuite tu parles des Samouraïs de ton livre!!! Les jeunes adoreraient.

Valérie a dit…

Ça me rappelle quand je faisais du judo à l'université. Je suis toute petite, mais c'est tellement plaisant quand on réussit à trouver le truc qui nous convient! :)

Gen a dit…

@ClaudeL : J'aurais des chances de retenir leur attention en tout cas! hihihihi ;) Mais j'suis pas sûre que les parents seraient heureux : c'est pas tout le monde qui voit le beau côté des arts martiaux. Pour plusieurs c'est encore, malheureusement, juste de la bataille.

@Valérie : J'adorais le judo moi aussi! :) Et notre petite taille nous y avantage (centre de gravité plus bas) Le jiu-jitsu reprend d'ailleurs une partie des principes, mais le combat continue au sol. Et la petite taille devient un désavantage quand l'adversaire est sur soi. Heureusement, c'est pas tout le temps! ;)

Pat Isabelle a dit…

Le meilleur exemple est le petit homme dans les douze travaux d'Astérix: il met ses talons sur les hanches d'Obélix et le fait tourner dans les airs.

Gen a dit…

@Pat : Lolololol! En effet, mais c'était plutôt une ébauche de "sacrifice throw" de judo...