vendredi 19 août 2011

Le tabou que j'attendais pas

Après avoir écrit quelques scènes de torture, des éviscérations, des décollations, un quasi-viol et un moment post-coïtal assez graphique (pis là on mentionne juste les trucs publiés), me voici confrontée à mes tabous à un moment où je ne m'y attendais pas : en voulant écrire de la chick lit!!!

En effet, j'en avais parlé, j'ai eu brièvement envie d'écrire une histoire de chick lit. J'avais mon plan, mes personnages, les actions étaient en train de se placer. J'ai voulu commencer à écrire...

Rien à faire. De la bouette produite à pas de tortue. Mon censeur intérieur venait de se réveiller. Il m'avait laissé découper mon prochain en rondelles sous le couvert de la ficton, mais là, il voulait rien savoir de me laisser avancer dans mon histoire.

Et pourquoi? Ben parce que dans mon récit, une fille qui me ressemblait un peu allait tromper son chum de toujours, qui pouvait avoir des points communs avec mon chéri. Et une part de moi se refusait à écrire cette histoire. Pas parce que ça allait faire de la peine à mon chum (remarquez, la possibilité existe...), mais tout simplement parce que je n'arrivais pas à me mettre dans la peau du personnage.

Alors j'ai abandonné. Jeté le plan aux oubliettes. Si un moment donné j'arrive à imaginer comment l'adapter pour me dissocier davantage du personnage (ou si ma tête se décide à se souvenir que j'écris de la fiction), je le ressortirai.

Mais là, j'en suis à me demander si je devrais pas faire une enquête... Est-ce que les écrivaines de chick lit sont majoritairement célibataires? Ça expliquerait leur facilité à raconter toutes ces histoires de marivaudages! lol!

12 commentaires:

idmuse a dit…

N'importe quoi! Surtout quand tu parles d'avoir torturé des trucs dans un autre livre... tu vois bien que c'est pareil! Range Dexter, pis sors.. euh... je sais pas trop qui ;) Quelqu'un habillé en rose, sûrement ;)

ClaudeL a dit…

À ce compte on ne pourrait pas écrire sur des personnages masculins! Je suppose que non, parce qu'on a tous du masculin en soi.
En théorie, un auteur n'est pas obligé de se mettre dans la peau du personnage pour écrire ce que le personnage vit ou ressent, mais il est certain qu'on est plus à l'aise avec certaines personnalités que d'autres. Peut-être tout simplement pas ta tasse de thé!

Elisabeth a dit…

@Idmuse: Oh non, ce n'est pas n'importe quoi! Je comprends même très bien... C'est beaucoup plus facile de torturer et tuer des personnages parce qu'on sait que ce n'est pas dans notre propre nature de le faire, alors que là, Gen s'attaque à quelque chose qui a, statistiquement, beaucoup plus de chance de lui arriver! Et quand un personnage à un vécu très proche du nôtre, c'est très facile de s'y identifier... d'où le malaise pour entrer dans sa peau...
@Gen: J'ai deux projets dans un recoin de mon cerveau qui me harcèlent, mais que je n'écris pas pour des raisons similaires... On s'en jasera à Montréal! ;)

Pat a dit…

Tu n'arrives pas à te mettre dans la peau du personnage... parce qu'il te ressemble trop?

Je comprends (dilemme: me ressemble trop mais pose un geste avec lequel je suis trop mal à l'aise), mais c'est quand même drôle à lire :)

Gen a dit…

@idmuse : Non, c'est pas pareil. Me mettre dans la peau d'un psychopathe, c'est comme mettre un costume d'Halloween. Tout le monde sait que c'est pas moi. Mais là, essayer de créer un personnage qui trompe son chum, c'est comme... comme m'apprêter à aller au bureau habillée en pute.

@ClaudeL : C'est pas que je ne peux pas me mettre dans la peau du personnage, c'est qu'on dirait qu'une part de moi ne veut pas. Je pense qu'on peut se mettre dans la peau de n'importe qui avec un peu d'effort, mais y'a des personnalités moins agréables à fréquenter.

@Élisabeth : Voilà, danger d'identification. Et une impression que j'appellerais le malheur. (Même si ce genre de superstition n'est pas mon genre d'habitude!) Oui, on se parlera de tes projets ;)

@Pat : Lol! Oui, je sais, c'est sans doute comique, mais je fais très peu dans l'auto-fiction. (Si je fais un recensement rapide de mes textes publiés, plus de la moitié de mes personnages sont des hommes. C'est pas pour rien : je crée mieux en mettant de la distance entre moi et le personnage je pense.

Philippe-Aubert Côté a dit…

Moi une chose m'intrigue dans tout ça par dessus tout...

...qu'est-ce qu'il y a dans les trucs NON-publiés?

:-p

Gen a dit…

@Phil : Ben... disons que juste dans les trucs qui ont une chance de se voir un jour publiés je peux repérer vite-vite : une énucléation, un bébé mutilé, quelques scènes de sexe assez explicites et des gens qui songent sérieusement au cannibalisme! lol!

anonyme a dit…

Ha là là... ces personnages qui ont trop de caractères... Ils nous bouffent parfois, hein ? ;-) Montre leur que t'es la cheffe ;-)

Lucille Bisson a dit…

Depuis que Annie Perrault m'a donné le truc de "l'entrevue" avec mes personnages... c'est magique. Je pose des questions et le personnage me répond.

Alors, peut-être que ça pourrait être une façon de te distancer de ton personnage.

Gen a dit…

@Anonyme : C'est pas que le personnage a trop de caractère, mais il fait des choix avec lesquels j'suis pas à l'aise.

@Lucille : L'entrevue est pratique quand on veut cerner un personnage. Celui-là, il est bien cerné. Trop bien. C'est moi, qui fait d'autres choix. Alors faut que je revoie ça, que je change sa personnalité... et l'intrigue en conséquence, parce que sinon ça tiendra plus!

Isabelle Lauzon a dit…

Intéressant, ça! J'ai moi aussi vécu une situation similaire (on doit tous la vivre un moment donné je suppose!). Le projet en question a été classé dans la boîte "oubliettes". L'autofiction, ce n'est pas l'idéal quand on écrit. Oh! On peut l'écrire, ça peut être une thérapie, mais le publier...

Par contre, ton histoire de chick lit, tu m'en avais fait le topo et je trouvais ça très bon comme concept. Peut-être que le problème, c'est justement le fait que tu fais de ton personnage principal un être qui te ressemble trop... Et ça, ça peut se changer. Tu ne pourrais pas te baser sur la personnalité d'une amie, d'une collègue plutôt? Tu dois avoir de l'inspiration en masse dans ton milieu de travail...

Mais oui, si ton personnage te ressemble trop, c'est évident que des problèmes moraux surviendront. La faire agir contre ta nature te perturbera et tu auras peur que tes proches te jugent TOI, à travers ton personnage...

OK, ce projet là a été mis de côté pour l'instant. Le temps que tu trouves comment le traiter... Next! :D

Gen a dit…

@Isabelle : Le problème c'est que l'intrigue se tenait parce qu'elle reposait sur certains éléments très opposés qui forment mes goûts et ma personnalité. Essayer de les intégrer en un ensemble cohérent pour former un personnage qui soit davantage "autre", c'est pas évident.

Cela dit, j'y réfléchis depuis que j'ai publié ce billet et là je crois que je tiens peut-être quelque chose... Enfin, de toute façon, ayant eu le go pour le tome II, va falloir que la chick lit attende anyway!