mardi 31 mai 2011

Grand public ou pas

Je sais pas si je suis dans le champ et/ou si je vais me faire lancer des roches, mais faut que j'en parle...

Je lis de tout. Du fantastique, du général, de l'historique, de l'horreur, du policier, en français, en anglais... Tout m'intéresse. Par contre, il y a une chose qui me laisse perplexe : malgré ma boulimie littéraire, l'opposition entre ce qui est supposé être "grand public" et ce qui est supposé être "artistique", je dois dire que je ne la vois pas toujours.

Oui, bien sûr, il y a des fois où c'est évident : impossible de mettre "Ange" d'Anne Robillard et "Une fêlure au flanc du monde" d'Éric Gauthier dans le même panier.

Par contre, il y a d'autres fois où c'est moins clair. Où on tombe sur des romans grands publics très bien écrits, avec une bonne histoire et tout. Romans qui se vendent bien et qui sont pourtant snobés par le milieu littéraire plus artistique.

Coudonc, où est la frontière? Si ça se vend, c'est grand public et si l'auteur crève de faim, il est un artiste? Plutôt réducteur...

J'en étais à me dire que je devais être imperméable au style lorsque j'ai eu une illumination. J'ai repensé aux romans que j'ai lus et à leurs personnages principaux et j'en suis venue à une constatation :

Dans le roman grand public, on vous présente des personnages sympathiques et simples, avec des défauts communs, dont n'importe quel  lecteur peut facilement "enfiler les souliers". Dans le roman "artistique", on vous met en scène des personnages qui ont des travers, des frustrations, des façons particulières de voir le monde et embarquer dans leurs souliers pour les suivre dans leurs aventures, ce n'est pas nécessairement une expérience agréable.

Alors, d'après vous, est-ce que la nature plus ou moins commune des personnages principaux, ça pourrait être l'un de ces éléments qui forment la frontière des deux mondes littéraires?

lundi 30 mai 2011

Vendez-moi votre série préférée

Bon, ça y est, ce qui devait arriver arriva : on est en panne sèche télévisuelle!

Je m'explique : comme nous n'avons pas la télé (enfin, si, mais sans antenne ou câble pour la relier au monde extérieur), Vincent et moi achetons, louons ou empruntons des séries télé dont nous écoutons en moyenne un épisode par jour. À ce rythme-là, les séries se consomment vite mettons.

Et là, on a fait le tour de celles qu'on avait et on se retrouve dans une drôle de situation : on aimerait bien s'en trouver d'autres, mais on sait ben pas lesquelles. Parce que le désavantage de consommer seulement des séries une fois en coffret DVD, c'est qu'on est un peu (beaucoup) déconnectés de la production.

Heureusement, vous êtes là!

Aujourd'hui, on va faire différent : au lieu que ce soit moi qui vous parle de quelque chose, j'aimerais ça si y'en avait parmi vous qui décidaient de nous "vendre" leur série télé préférée. En sachant que vous vous adressez à des fans de The Wire, Dexter et Supernatural (Vincent spécifie ici que ça c'est surtout moi qui a aimé).

Les commentaires interminables et les liens vers des critiques ou d'anciens billets de blogue sont les bienvenus!

vendredi 27 mai 2011

Le dit du Musè (4)

Alors qu'on est écrasés sur le divan, mon chéri me lance :

- Si tu devais amener une seule chose avec toi au Paradis, qu'est-ce que ce serait?

Parce que je suis une femme honnête (et que je suis habituée à ce genre de question de la part de mon chéri), je réponds :

- J'hésiterais entre toi et Bibitte.

(Bibitte étant, je le rappelle, mon miniportable). Mon chum rit.

- Tu vois, au début, quand j'ai pensé à ça, j'hésitais entre toi et un jeu vidéo.

(Avouez qu'on fait tout un couple!)

- Mais après ça, continue-t-il, j'ai réalisé que le mieux, ce serait d'amener un plancher!

Je visualise le Paradis tel qu'habituellement représenté, avec les défunts qui flottent et volettent entre les nuages. Pas une seule surface solide à perte de vue.

- Tout le monde serait prêt à me donner n'importe quoi pour pouvoir l'utiliser.

- Maudite bonne idée, chéri!

On est pragmatiques ou on l'est pas! ;)

jeudi 26 mai 2011

Le livre des choses perdues de John Connolly

Je m'étais juré que je ne relirais plus de John Connolly, après avoir été profondément déçue par le dernier roman policier que j'avais lu de lui et où, après un début bien noir et bien réaliste, le surnaturel se présentait sans avoir été invité dans le dernier quart du récit!

Cependant, lorsqu'on m'a prêté Le livre des choses perdues, on a pris la peine de me spécifier : cette fois-ci, Connolly ne mélangeait pas les genres, il avait ouvertement décidé d'écrire un livre de fantastique noir. J'ai donc accepté de lui donner une chance.

La Seconde Guerre mondiale gronde. Oppressé par l'atmosphère familiale, le jeune David se réfugie dans les livres. Une nuit, il pénètre dans un univers parrallèle peuplé de créatures inquiétantes, hybrides de ses lectures et de ses terreurs. Égoïstes, violentes, elles s'entredéchirent pour la mainmise du royaume. Poursuivi par un mystérieux être malfaisant, David se trouve plongé au coeur d'une terrible lutte de pouvoir. 

Si le résumé vous évoque un hybride entre Narnia et un roman d'horreur, vous n'êtes pas tombés loin. Le récit s'inspire ouvertement des versions non censurées des contes traditionnels (où Cendrillon condamne ses demi-soeurs à danser pieds nus sur du verre cassé brûlant), ainsi que des sous-textes des mêmes contes (où le grand méchant loup était pas un loup). En fait, si vous avez aimé l'ambiance du film "Pan's Labyrinth/ Le labyrinthe de Pan", on loge à la même enseigne ici. Mais avec un meilleur scénario, oserais-je ajouter.

Récit de dilemnes moraux, histoire d'un adolescent qui devient adulte, ce roman, définitivement destiné aux adultes malgré son protagoniste adolescent, est fort intéressant et dans l'ensemble très bien réussi.

Sauf pour un chapitre. Je ne sais pas comment l'éditeur a pu accepter de laisser le chapitre avec les nains, mais je m'étonne que Terry Pratchett n'ait pas hurlé au plagiat!!! Cette trentaine de pages en début de roman introduit une touche humoristique facile et tout à fait malvenue. Heureusement, on ne la retrouve plus ensuite.

À lire si vous êtes nostalgiques de Narnia, d'Alice au Pays des Merveilles et de l'Histoire sans fin, mais que vous avez depuis appris, et accepté, que les histoires pour enfant cachent parfois de fort cruelles réalités!

(Lecture 2011 #24)

mercredi 25 mai 2011

Flyona de Caroline Lacroix

Est-ce que ce Nova-ci était plus court que l'Aquilon?

En tout cas, il m'a paru très très court!

Publié dans la collection Nova des Six Brumes, Flyona est une jolie histoire évoquant les relations de l'homme avec la Nature, située sur une planète où la végétation se regénère à haute vitesse. Flyona est également le nom du mystérieux personnage féminin avec lequel Niklas, enfant des stations spatiales et des univers contrôlés, tombe en amour.

La plume de Caroline, remarquablement fluide, nous raconte d'une façon toute personnelle un récit à la thématique souvent explorée, mais pas encore épuisée. Sa brièveté laisse cependant une impression d'inachèvement.

Et là je commence à me demander... Une histoire de 10 000 mots peut-elle être satisfaisante en soi? Ou laisse-t-elle toujours au lecteur l'impression, caractéristique des nouvelles, qu'on ne lui a pas livré tout le récit?

(Lecture 2011 #23)

mardi 24 mai 2011

Quand les projets font des petits

J'hésitais dernièrement entre travailler sur un roman de chick lit (oui, oui, pour vrai) et sur un roman policier.

Bon, le roman policier a gagné. Son concept est plus fort et, surtout, je vais finir par croire un ami qui me répète depuis un bout de temps que je suis une plume noire "naturelle". Moi, vous raconter la vérité toute nette et toute crue, ça me dérange pas du tout. Par contre, être drôle pendant 75 000 mots et plus, j'suis pas sûre que je peux y arriver! (Je rigole souvent en écrivant mes billets de blogue, mais une fois sur deux mon chum ne les trouve pas drôles, donc...)

Bref, j'ai commencé à écrire le roman policier. Et j'ai réalisé que je ne voulais pas que mes inspecteurs commencent avec l'enquête principale du récit. J'avais envie de les introduire tranquillement, de vous montrer leur vie quotidienne avant qu'elle ne soit boulversée...

J'ai alors jeté sur papier les grandes lignes d'une autre enquête...

Et j'me suis rendue compte que ça ferait une maudite bonne nouvelle de policier!

Alors j'ai bossé dessus toute la fin de semaine et je vais désespérément tenter d'en terminer un premier jet potable avant le 1er juin.

Pourquoi le 1er juin? Parce que c'est mon dead line : après cette date, je dois me retéléporter au Japon de l'ère Sengoku. Yukié et Satô n'ont pas vécu tout ce qu'ils avaient à vivre semble-t-il. Ils ont choisi le genre d'individus qu'ils désirent être, mais à présent ils vont devoir combattre pour quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes...

Donc, restez de l'autre côté des rubans jaunes s'il-vous-plaît. Il y a une opération policière en cours par ici...

lundi 23 mai 2011

Solaris #178

Sous une couverture qui rappelle agréablement les images des vieux livres de jeux de rôle, ce numéro de Solaris présente une sélection de nouvelles éclectiques où chacun pourra trouver son bonheur.

Le numéro s'ouvre avec Ce qui reste de l'ange de Geneviève Blouin. Ah tiens, je la connais, elle... ;) Dans ce texte (inspiré de la côte que l'auteure monte tous les matins en direction d'une église, le soleil dans les yeux, pour se rendre au boulot) on règle quelques comptes avec la religion et la linéarité du temps.

Le Chasseur et la proie de Adriana Lorusso nous présente ensuite un personnage hautement antipathique dans un univers de SF assez convenu. C'est une nouvelle à chute et on la devine assez facilement, mais avec un plaisir pervers qui démontre le talent de l'auteure à nous faire haïr son personnage. Bien joué!

Un ange noir d'Yves Ménard (tiens, c'était le numéro des anges) est un peu à l'opposé de la nouvelle précédente : l'univers est original et fascinant, les personnages sont sympatiques et on comprend pas la fin! Hihihihi! Ou plutôt on la comprend, mais on est pas sûrs, mais heureusement on a pu lui demander confirmation au Boréal! ;) De toute façon, peu importe : le chemin pour se rendre à la finale a été fort agréable!

Dernières paroles à la Havane de Grégoire Mallard. Un bon concept (un univers où on doit payer pour les mots qu'on utilise et plus ils sont spécialisés, plus ils sont chers), bien écrit, mais qui ne semble mener nulle part. Un peu décevant, mais là encore la lecture n'était pas dépourvue d'intérêt.

Un pied devant l'autre de Vincent Aubry. Ne pas confondre cet Aubry avec l'autre (Sébastien de son prénom) qui sévit dans Alibis. Les deux ont la tête rasée, les deux écrivent bien, mais Sébastien y'a un punch à ses histoires! Cette nouvelle fut ma déception du numéro.

Le Docteur Épouvante entre le Marteau et l'Enclume de Mario Tessier. Les confidences d'un super-vilain retraité à un jeune admirateur autour d'une bière. Très divertissant pour les amateurs de comics, comme une bonne conversation autour d'une bière!

Après les fictions, nous avons le droit au cortège habituel des articles. Je note que Jean-Pierre April semble être revenu à la mode et je retiens le concept de la "vallée de l'étrangeté", qui dit qu'en gros l'humain aime qu'un robot soit très différent de lui ou pareil à lui, mais qu'il réagit agressivement ou avec répulsion devant les mauvaises imitations. Asimov l'avait prédit! ;)

En somme, un bon numéro de Solaris, désormais plus ancienne revue francophone des genres de l'imaginaire! (si j'ai bien noté ce que Joël a dit au Boréal...)

(Lecture 2011 #22)

samedi 21 mai 2011

Le bon côté des choses

On se prépare à aller passer la soirée chez un ami. Chéri me lance :

- Faudrait pas oublier d'arrêter acheter de la bière.

- Ah oui, c'est vrai, dis-je en réponse, pis moi on pourra me ramasser...

Je réfléchis. Boisson gazeuse? Trop sucré. Perrier? Trop plate. Ah, c'est nul, avec le soleil qui vient de se pointer le nez, j'aurais vraiment envie d'une bonne bière bien froide, mais je peux pas, je suis encein...

Y'a un déclic qui se fait dans ma tête.

- D'la bière! Plein de bière!

Mon chum sourit. Faut boire le bon côté des choses. Pardon, faut "voir"... ;)

vendredi 20 mai 2011

Un autre petit deuil

Ceux qui m'ont offert d'aller prendre un verre l'ont su. De même que la personne qui s'est étonnée de m'entendre dire, en quittant le Boréal dimanche après-midi, que je m'en allais me coucher.

J'ai pas voulu partager ma joie toute neuve avec les autres, parce que je la trouvais encore trop fragile. C'est si incertain un début de grossesse.

J'ai bien fait de ne pas en parler : mon bonheur a à peine duré plus longtemps que le Boréal.

Mardi, quelques crampes et un peu de sang m'ont annoncé la nouvelle qu'un séjour à l'hôpital m'a confirmée : fausse couche. Si tôt survenue, c'est sans doute pour le mieux. Et ce fut sans complication cette fois. 

Rien de plus qu'un autre petit deuil à faire.

Trois jours de congé et un peu de soleil devraient aider.

jeudi 19 mai 2011

Une affaire de gars

C'est très très rare que j'étiquette un comportement comme "une affaire de gars". Je trouve ce genre d'étiquette complètement arbitraire et stéréotypée, sans compter qu'elles sont fort souvent péjoratives (si ça a pas beaucoup de classe ou que c'est physiquement violent, c'est "une affaire de gars", comme si les filles étaient des anges ne sachant s'exprimer qu'en alexandrins).

Par contre, y'a un comportement alimentaire que je n'arrive pas à cataloguer autrement que comme "une affaire de gars" dans ma tête.

En effet, connaissez-vous une fille qui peut ouvrir le frigo un dimanche matin, s'emparer du reste de poutine commandé la veille et le manger pour déjeuner?

Frette?

mercredi 18 mai 2011

Ted Chiang, La tour de Babylone

À Babylone, la construction de la tour de Babel touche à sa fin. On va bientôt atteindre la voûte du ciel et découvrir les secrets de Jéhovah.
Une mathématicienne aurait trouvé une démonstration capable de mettre à mal les mathématiques, sa vie de couple... et sa vie tout court.
Le premier contact avec les extraterrestres aura également des répercussions inattendues sur le quotidien d'une linguiste réputée.
Le destin de Neil Fisk bascule le jour où sa femme est tuée par la visitation d'un ange...

J'ai manqué Ted Chiang au Boréal 2010, où il était l'invité d'honneur. Je le connaissais pas, d'autres tables rondes m'attiraient davantage, alors je ne suis pas allée l'écouter parler. De toute façon, je n'avais rien lu de lui...

Et là maudit que je regrette de l'avoir manqué! Maudit que je regrette de ne pas l'avoir lu avant!

Ted Chiang est un américain aux parents d'origine chinoise. Si je comprends bien, depuis 1990, il écrit en moyenne une nouvelle par année. Une seule. Et avec elle, il rafle des prix, plus prestigieux les uns que les autres!

La tour de Babylone, c'est un recueil qui regroupe ses huit premières nouvelles. Huit texte qui flirtent tantôt avec la SF, tantôt avec le fantastique, souvent avec la récupération d'éléments de mythologie.

Huit nouvelles où ce ne sont pas les personnages, pas les univers qui sont mis de l'avant, pas même l'écriture qui sont mis de l'avant (quoique ces trois aspects soient également excellents), mais où c'est la beauté des concepts qui ressort, leur imbrication, la réflexion qu'elle apporte. On lit et on s'émerveille de l'interraction des idées anciennes recombinées avec brio de façon à donner un objet totalement nouveau, mais qu'on avait pourtant sous les yeux, en pièce détachées, depuis toujours.

Bref, un pur trip intellectuel, mais dans le bon sens du terme (pas dans le sens "universitaire pédant avec termes obscurs", mais bien dans le sens "orgasme cérébral").

J'en veux encore!!!

(Lecture 2011 #21)

mardi 17 mai 2011

De Dragonis Gesta

... ou l'art d'écrire un billet explicatif plus long que le texte! lol!

Bon, le point de départ de "De Dragonis Gesta" a été la question suivante : Pourquoi, dans les histoires classiques de dragons, ceux-ci veulent-ils qu’on leur offre de jeunes vierges, idéalement de sang royal, en sacrifice?

Mon cerveau tordu est arrivé à la conclusion suivante : Et si le dragon avait plus d’un usage potentiel pour lesdites jeunes vierges? Et s’il y avait un lien entre la lignée royale et les dragons? Un lien d’interdépendance. Les dragons naîtraient du ventre des princesses et certains rois viendraient d'œufs de dragon.

Au début, j’ai pensé en faire une histoire pour enfants, qui ferait un bel album avec des dessins de dragons. Puis, en l’écrivant, j’ai réalisé qu’entre la princesse à la peau brûlée qui devenait enceinte du dragon, l’accouchement sanglant et la guerre, j’avais quelque chose d’un peu trop violent pour le transformer en album pour enfant acceptable dans notre monde surcouvé et politiquement correct. Quelque chose de beaucoup plus proche des contes traditionnels…

C’est alors que le déclic s’est fait. J’avais déjà écrit, pour une partie de jeux de rôles où intervenait un personnage de scalde, une histoire sur le ton d’une saga islandaise, en forme de couplets et de refrains, avec des répétitions d’épithètes qui faisaient très homérique.

J’ai donc pris mon histoire de dragons, qui faisait un bon 2500 mots, et je l’ai mise sous cette forme, les «refrains» me permettant de couper des détails. Le résultat faisait encore 1500 mots. J’ai donc coupé encore et encore, simplifié mes phrases, fouillé pour trouver des mots plus évocateurs, relu quelques passages de l’Illiade pour me remettre le ton en mémoire…

Un mot sur le titre : il est passé de «La geste des dragons» à «De Dragonis Gesta», parce que ce latin de cuisine me faisait économiser un mot! (Je dis latin de cuisine, parce que «des dragons» aurait dû être «draconis» et non «dragonis» comme je l’ai écrit par erreur au début, mais ce genre d’approximation étant dans le ton des chansons de geste du Moyen Âge, j’ai décidé de la garder! :)

Et voilà, le résultat final, vous pouvez le lire sur le site de l’Ermite. J’en suis vraiment contente.

Après le style «à l’infinitif» utilisé l’an dernier, voilà que j’ajoute le style «chanson de geste» dans ma boîte à outils d’écrivaine. C’est ce que j’aime des nouvelles : elles me permettent d’expérimenter! :)

lundi 16 mai 2011

De retour de Boréal 2011

Ouf! C'est lundi et j'ai passé la fin de semaine au Boréal. Ce qui veut dire que je me suis levée presque à la même heure que pour aller au boulot et que j'ai pris le même autobus pour me prendre en ville. Les journées ont été pas mal plus le fun que deux jours de boulot, mais plus longues aussi, plus intenses. Je suis complètement crevée. Et j'ai encore ma semaine à faire!

J'ai la cervelle qui bouillonnne. Des bouts de conversation tournent en boucle. Des concepts sont en train de s'amalgamer à de vieilles idées pour les brasser un peu. J'attends impatiemment des nouvelles des Six Brumes pour qu'on commence à travailler sur le Chasseur... et je tremble devant l'enthousiasme que Hanaken semble soulever. Merde, si je me suis plantée, vous allez être une maudite grosse gang à vous en rendre compte!

Pendant ce Boréal-ci, j'ai découvert, en tentant de faire le concours d'écriture sur place, que le genre de texte qui me vient le plus aisément à l'esprit, ce sont des textes de noir, pas de SF, de fantastique ou de fantasy. Hum... problématique dans un concours où la consigne de base était "écrivez un texte de SFFF". Royalement manqué pour moi! lol! Je me réessaierai l'an prochain.

J'ai également eu droit à mon baptême des tables rondes cette année. La première devait parler du mélange des genres policiers et fantastiques, tandis que la deuxième abordait les conséquences du succès de certaines séries jeunesses qui sont finalement lues par des adultes. Mon plan pour les deux tables était de laisser parler les autres participants et de nourrir la discussion avec des questions, puisque ma "longue" expérience ne me permet pas vraiment de discuter sur des bases solides.

Vous connaissez le cauchemar, classique, où vous devez participer à une table ronde, mais où vous vous retrouvez à la table sans animateur, sans autres participants, devant un public trop maigre pour espérer avoir une discussion nourrie et sans grand chose à dire sur le sujet proposé?

Ben moi, en entrant dans la salle pour ma première table ronde, j'ai vu le cauchemar se réaliser point par point! Je me suis retrouvée assise toute seule à la table (avec mon chum et Isa qui se payaient ma tête aux premiers rangs du public), avec des souvenirs désagréables du jour où j'ai dû donner un cours d'histoire alors que j'avais préparé un cours de français!

Heureusement, l'animateur (Jonathan Reynolds pour ne pas le nommer) a fini par arriver, il a recruté un autre participant au pied levé (merci à François-Bernard Tremblay), le public s'est étoffé un peu (merci à tous ceux qui ne sont pas allés au lancement de Joël Champetier) et on a réussi à avoir une discussion à peu près potable sur le sujet des "Fantastiques alibis". Et ce, malgré le fait que j'étais passé de "participante junior" de la discussion à "auteure ayant le plus d'expérience du genre discuté"! lol!

Après ça, m'asseoir avec Joël et Julie Martel pour discuter de littérature jeunesse, ça a été une partie de plaisir! ;)

Addendum
J'ajoute mes félicitations aux gagnants des prix Aurora/Boréal (j'étais pas restée pour la remise des prix, pressée d'aller manger et me coucher!!!), particulièrement à mes camarades de l'équipe de Brins d'éternité (meilleur fanzine) et à mes compagnons blogueurs Philippe-Aubert Côté (meilleure nouvelle) et Pascale Raud (second prix du concours d'écriture sur place, juste derrière Élisabeth Vonarburg, soit un premier prix tant qu'à moi! ;)

vendredi 13 mai 2011

Le verdict du plomb de Michael Connelly

C'était le billet d'aujourd'hui, mais Blogger débloque sur un temps rare. En espérant que ça se place la semaine prochaine!

L'avocat Mickey Haller, après s'être remis de la blessure par balle que lui a valu son affaire précédente (La défense Lincoln), reprend du service lorsque l'un de ses collègues décède et lui lègue ses dossiers. Haller hérite donc de la défense d'un propriétaire de studios de film accusé d'avoir tué sa femme et son amant. Or, il découvre rapidement que l'histoire est louche et qu'elle semble bien avoir valu à son ancien confrère de passer de vie à trépas. Pour ne pas connaître le même sort, Haller doit donc désembrouiller toute l'affaire... et gagner son procès!

Ok, c'est officiel : les romans de Connelly mettant Haller en vedette comptent désormais parmi mes romans policiers préférés! J'ai rarement lu d'aussi bonnes intrigues campées dans le monde, complètement surréaliste, des avocats de la défense. En effet, je sais pour en avoir côtoyé que les avocats de la défense doivent constamment louvoyer entre les lois, les confidences de leurs clients, la peur que ces mêmes clients peuvent leur inspirer, leur obligation de secret professionnel et leur code de déontologie. Les notions de secret professionnel et de code déontologique étant fort semblables au Canada et aux États-Unis, j'ai retrouvé dans ce bouquin de Connelly le même genre de situation dont j'ai déjà entendu des avocats parler à mots couverts. L'auteur les a bien récupérées, expliquées et exploitées. Du bonbon.

Pour les habitués de Connelly, il est très intéressant, dans ce roman-ci, de croiser l'inspecteur Harry Bosch et d'en entendre parler d'un point de vue extérieur. On découvre d'autres facettes du personnage.

Sur le plan technique, ce livre, comme tous les Connelly, est écrit de façon à conserver un rythme essoufflant. Les pages tournent, les vies personnelles et professionnelles du personnage s'enchaînent, s'entrecroisent, s'entrechoquent, on en est à la moitié du roman, on se demande comment cela finira et voilà que tout déboule, dévale... et nous entraîne jusqu'à la finale! Une mécanique infernale dont il est arrivé qu'on voit les ficelles dans certains romans, mais qui, cette fois-ci, a parfaitement fonctionné pour moi.

Seul point négatif : la finale, cette fois, m'a semblée un peu trop fleur bleue. Mais bon, j'ai l'impression que Connelly n'a pas fini de nous raconter les aventures de Mickey Haller, alors on verra bien ce que la suite donnera.

(Lecture 2011 #20)

jeudi 12 mai 2011

Congrès Boréal : ça commence ce soir

Avis aux étourdis : le Congrès Boréal, ça commence ce soir.

Par contre, moi je vais y être juste samedi et dimanche. Ce soir, je vais me reposer un peu de ma semaine de boulot.

... et préparer mes deux panels. En effet, on m'a invitée à faire partie de la discussion sur "La littérature jeunesse est-elle victime de son succès", ainsi qu'à l'échance sur le thème des "Fantastiques alibis", soit l'introduction des éléments fantastiques dans le roman policier ou vice-versa.

Je commence à avoir quelques idées sur la question, mais faut que je mette tout ça en forme.

En attendant, si vous avez des pistes de réflexion que vous aimeriez voir abordée, je suis toute ouïe (ou toute vision... ou toute oeil... ou... entk, vous comprenez! ;)

mercredi 11 mai 2011

Le dit du Musè (3) - Pis j'ai gagné!!! :)

Réflexion de mon chéri tout en jouant à un jeu vidéo où son personnage fait du jogging en armure de plates sous la pluie.

"Me semble qu'au Moyen Âge il devait jamais y avoir de bonne température pour porter une armure en métal. Ça devait toujours être trop chaud, trop froid ou trop humide."

Hum... À méditer avant d'écrire de la fantasy!

Comme ce texte-là, qui a gagné le concours des Mille Mots de l'Ermite! :) Merci au jury (Richard) pis aux commenditaires (trop nombreux pour être nommés). Je vais lire vos bouquins avec plaisir! :)

mardi 10 mai 2011

Purge de Sofi Oksanen

En 1992, l'Union soviétique s'effrondre et la population estonnienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l'occupation soviétique.

Ce livre, écrit par Sofi Oksanen, une Finlandaise ayant une mère Estionnienne, a reçu une floppée de prix en Europe. Il parle, il est vrai, d'une période assez méconnue de l'histoire. Et il met en scène deux personnages complexes au passé trouble, dont il raconte l'histoire peu à peu, à coups de non-dit et de demi-histoires...

Mais c'est loooong! Bien écrit, intéressants, mais tellement lent! Les deux personnages mettent un temps fou à s'apprivoiser et ne se feront jamais totalement confiance, ce qui les empêche de se confier franchement. De plus, sur leurs histoires qui parlent de prostitution, de viol et d'abus, un voile de pudeur a été jeté... Un voile tellement épais et sombre que seules les pires horreurs en émergents, comme des pointes de couteau qui auraient percé le tissu. Le résultat est un récit qui fait alterner la description interminable de légumes mis en conserve avec des scènes où une femme violée de multiples fois se traîne jusque chez elle. La transition entre les deux états se fait en quelques phrases, pour un maximum d'effet sur le lecteur, aux moments où il s'y attend le moins, ayant déjà commencé à dodeliner de la tête...

Difficile donc, de dire si on aime ou pas ce récit glauque. Cependant, on comprend pourquoi il a gagné tant de prix!

(Lecture 2011 #19)

lundi 9 mai 2011

Drôle de fin de semaine d'écriture

J'avais une fin de semaine tranquille, alors, évidemment, j'ai écrit en masse, devant ma porte patio où plombait enfin un soleil printanier! :) (Et en regardant la marmotte qui habite sous mon cabanon dévorer à belles dents mes pissenlits... qui a décrété que c'était une bibitte nuisible une marmotte?)

J'ai terminé le premier jet de ma nouvelle pour l'atelier d'Élisabeth Vonarburg de cet été (version courte cette année, parce que je n'ai pas pu avoir les semaines de vacances me permettant d'aller à l'atelier long). Je vais la laisser reposer et la relire ensuite. Je la voulais philosophique et j'ai peur de l'avoir rendue moralisatrice. Je verrai plus clair dans quelques semaines.

J'ai aussi travaillé à mes plans détaillés pour trois projets. La suite de "Hanaken", un truc de chick lit et un roman policier. Mes plans détaillés, ce sont des documents qui séparent l'histoire en chapitre, notent les éléments importants de chaque chapitre, des bouts de description, des dialogues, des détails que j'ai dû chercher, des notions techniques... bref, normalement après avoir terminé un plan détaillé je m'assois et je peux écrire sans interruption.

Et je me suis retrouvée dans une drôle de situation. Normalement, quand vous avez plusieurs projets comme ça, l'un finit par vous faire de l'oeil davantage que les autres. Ou alors aucun ne se démarque et c'est un autre projet que vous attaquez finalement.

Mais là, impossible de choisir entre les trois projets. J'ai passé la fin de semaine avec les trois documents d'ouverts, j'écrivais une bribe dans un, une bribe dans l'autre, une scène du troisième, je revenais au premier, faisais quelques recherches, notais un détail, passais au suivant...

Je ne me reconnais pas! J'ai jamais travaillé comme ça. D'un autre côté, ça avance et comme ce sont des plans détaillés et des premiers jets morcelés, je n'ai pas de problème de ton ou de cohérence pour le moment, puisqu'il s'agit de matériel que je vais retravailler de toute façon.

Mais c'est déstabilisant de me découvrir aussi éparpillée tout d'un coup. Ça doit être le soleil qui ne me fait plus! :p

dimanche 8 mai 2011

Bonne fête aux mamans

Bonne fête aux blogueuses-mamans et aux lectrices-mamans! ;)

Mais qu'est-ce que vous faites déjà debout?!?

samedi 7 mai 2011

L'appel du clavier

C'est samedi! Enfin libre!

Je sais pas ce que je fais debout à 9h du matin (alors que j'aurais pu dormir jusqu'à midi), mais ça doit être l'appel du clavier!

Alors pendant que je me lance à corps perdu dans l'écriture du prochain best-seller international (ben quoi, on peut rêver), je vous invite à aller consulter la programmation, franchement alléchante, du prochain Boréal. C'est par ici.

Y'a juste deux conférences le samedi soir où ils ont invité vraiment n'importe qui à participer... (Qu'est-ce qu'elle connaît à la littérature jeunesse et aux romans policiers c'te fille-là... En tout cas, elle est mieux de se préparer sérieusement!)

vendredi 6 mai 2011

Quand Vincent dort...

Quand Vincent dort, c'est pas de tout repos pour moi. Voyez-vous, mon chéri parle et bouge en dormant, surtout lorsqu'il fait des cauchemars.

Alors, parce que je suis une compagne adorable (et aussi parce qu'un adepte de taekwondo qui donne des coups désordonnés, c'est pas tellement agréable pour la personne couchée à côté), dès que je me rends compte qu'il est pris au piège par un mauvais rêve (normalement après avoir reçu deux ou trois coups de pied), je m'empresse de le réveiller.

Que fait alors mon chéri, encore tout secoué par son cauchemar et très reconnaissant d'en avoir été tiré?

Il me raconte son mauvais rêve!

Devinez donc qui passe ensuite la nuit à regarder le plafond?

Si un jour on me demande d'où viennent mes idées, ma réponse est toute trouvée : du plafond de ma chambre! :p

jeudi 5 mai 2011

Courir sur place

Je sais pas ce qui se passe dans ma vie ces temps-ci, mais j'ai l'impression de courir sur place : je me défonce, je suis brûlée, mais j'avance pas.

J'ai eu des semaines de fous au bureau (d'ailleurs vous aurez ptêt remarqué une nette baisse de ma présence sur la blogosphère, causée par la disparition du concept de "pause" de mes journées).

J'ai des textes à corriger : le roman (enfin, là c'est supposé être fini), deux nouvelles qui s'en viennent (dont une qui va demander encore pas mal de travail, parce que j'ai pas l'impression que le directeur littéraire et moi voulons en faire la même chose...).

Et j'ai des textes à produire : le communiqué de presse pour Brins d'éternité, ma nouvelle pour l'atelier d'Élisabeth, le tome II dont je dois finaliser mon plan détaillé avant de commencer à l'écrire...

À travers ça, faut assurer la routine : cuisine, épicerie, ménage, lavage, racler le terrain (j'ai-tu déjà dit que j'haïssais ça m'occuper d'un terrain?), des petites réparations par-ci par-là, les amis qui viennent souper, les vêtements usés à remplacer (quand ton bouton de jeans te reste dans les mains, c'est signe que le tissu est fini... ou que t'as pris trop de poids), l'entraînement qu'il ne faut pas négliger (sous peine de perdre d'autres boutons de jeans...), les heures de sommeil qui raccourcissent et qui font que, le matin, c'est la course pour attraper le bus...

Au moins, cette course là m'amène quelque part!

Bref, j'suis crevée! J'm'excuse auprès de tous ceux dont les courriels restent longtemps sans réponse ou auprès de ceux qui se sont fait répondre un peu sec.

L'été arrive. D'habitude, mes affaires se calment un peu... J'ai hâte!

mercredi 4 mai 2011

Solaris #175 - Uchronies et autres variations historiques

Ce numéro étant celui de l'été 2010, j'suis un peu en retard pour commenter, mais il s'était retrouvé au bas de ma pile de "à lire", alors...

Cela dit, avoir su que ce Solaris là était un spécial uchronies et variations historique, je me serais garochée dessus pour le lire bien avant!!!

Alors, au sommaire, il y avait :

Monarque des glaces de Michèle Laframboise, Prix Solaris 2010. C'est un récit de SF au parfum d'anticipation qui a amplement mérité l'honneur récolté! Je ne connaissais pas la plume "adulte" de Michèle et je dois dire que j'apprécie ma découverte. L'histoire nous amène sur les ailes d'un papillon nouveau genre, au-dessus des banquises artificielles qui devaient sauver le monde et qui semblent l'avoir plutôt condamné. La finale rappelle Cyrano : "C'est bien plus beau quand c'est inutile".

Les pantoufles de Louis XVI de Geneviève F. Goulet est quand à elle une uchronie plus classique. Un jouet destiné au roi a des conséquences inattendues, dont la moindre n'est pas de causé la mort prématurée de Marie-Antoinette. Par la suite, le roi érudit arrive à remplir son rôle de monarque des Lumières mieux qu'il ne le fit dans l'histoire connue. Intéressante et irréprochablement écrite, cette nouvelle est cependant dépourvue de véritable fin. Elle pourrait sans mal constituer les premiers chapitres d'un court roman, d'où l'insatisfaction que j'ai ressentie en la terminant. D'un autre côté, "ça se finit trop vite" est pas le pire qu'on puisse reprocher à une nouvelle! hihihihi

La Cité de l'ombre double de Paul Martin Gal retrouve les ruines de la Grèce hellénistique sous les sables de l'Afghanistan. De l'action voilée de mysticisme musulman et de superstitions anciennes. Délicieusement dépaysant!

Le Chant de Syriopée de Marie-Christine Boyer nous amène, au contraire, dans le terrain fort connu de la fantasy classique. Peuple ancien dont la langue et les dons sont oubliés, peuple sylvain et magicien, quête de la mer disparue (aïe, on est pas loin de la "mer allée" de Tyranaël), rêves prémonitoires... Pas la meilleure nouvelle du lot, mais ça se laisse lire.

Gravité faible de Prune Mateo. Euh... je pense que cette nouvelle est un ovni. Ça se rattachait à aucune période historique passée ou à venir. En fait, ça avait pas vraiment de trame temporelle non plus. On aurait dit un tableau contemporain : y'a d'la technique là-dessous, mais ça ressemble quand même à rien! :p

L'île perdue de Jacques Carlo Lavoie. Lovecraftien, pour le meilleur et pour le pire. Bref : c'est un peu sur-écrit, ça a un gentil parfum vieillot (ici, on s'aventure en 1700 chez les pirates), y'a une grosse bibitte horrible cachée quelque part et le personnage principal va perdre lentement sa santé mentale. Quand même bien fait dans le genre.

Faisant suite à la nouvelle de Lavoie, ce numéro de Solaris se conclut avec une étude de la popularité de l'univers Lovecraftien, qui ne se dément pas malgré les ans. Nous avons ensuite droit à la traduction de l'allocution de Ted Chiang au dernier Boréal, conférence durant la laquelle il démontre que l'assimilation du cerveau à un ordinateur nous a menés sur des pistes de réflexion qui sont maintenant épuisées d'un point de vue philosophique et qu'en tant qu'auteur de science-fiction nous devrions nous renouveler et permettre d'envisager de nouvelles questions morales et éthiques. Voilà de quoi se mettre l'eau à la bouche pour le Boréal qui vient, en plus d'ouvrir une nouvelle perspective quant à notre "devoir" d'écrivain! ;)

Au final, un excellent numéro, qui ne méritait pas de ramasser la poussière si longtemps!

(Lecture 2011 #18)

mardi 3 mai 2011

Le fun des romans historiques

Ce qui est le fun quand tu écris un roman historique, c'est que des fois t'es couchée, tu dors pas parce que t'as bu trop de café trop tard dans la journée, tu rumines la victoire décevante de St-Pierre, le pont qui avait le mauvais nom dans le roman que tu viens de finir et là, tout d'un coup, tu te souviens du poids du sabre d'entraînement en bois que tu as tenu un jour dans ta main...

Facque tu t'assis carré dans ton lit, tu sautes dans ta robe de chambre, tu vas fouiller dans tes livres de référence et tu te demandes comment ça se fait qu'à une vingtaine de place dans le roman t'as écrit que le foutu sabre d'entraînement était en bambou alors que c'est impossible en rapport avec l'époque et le poids!!!

Courriel à l'éditeur en catastrophe : ouf, on peut encore faire la modification!

Y'était moins une sur celle-là!

Quelle poussée d'adrénaline pareil! Rien de tel qu'un anachronisme pour mettre une historienne en alerte!

Addendum
J'aime mieux pas parler du résultat des élections. Sauf pour dire ceci : que ceux qui pleure la déconfiture du Bloc se rappelle qu'on peut voter NPD au fédéral et PQ au provincial... et "Oui" dans un référendum. En attendant, c'est pas dans les quatre prochaines années que j'arriverai à vivre de ma plume, ça c'est sûr...

lundi 2 mai 2011

L'escapade sans retour de Sophie Parent

Une collègue ayant lu "L'escapade sans retour de Sophie Parent" de Mylène Gilbert-Dumas et m'en ayant joyeusement volé la moitié des punchs, quand elle l'a eu fini, je le lui ai emprunté. Après tout, si je songe à m'essayer à la chick lit, ce bouquin qui m'apparaissait comme un "Mange, prie, aime" sauce québécoise semblait un bon endroit pour commencer mes recherches.

Le roman commence le jour des 40 ans de Sophie Parent, lorsqu'elle réalise qu'elle est la servante de toute sa famille, qu'elle gaspille sa vie et qu'elle en a ras-le-bol. Alors, sur un coup de tête, juste avant les Fêtes, elle s'achète un billet d'avion et part seule au Mexique, sans prévenir personne. Là-bas elle se fait servir, se détend et...

Et ce qui commençait à sonner comme l'apologie des vacances en solo façon néo-colonialisme, ben ça dérape. Big time! Oubliez le "Mange, prie, aime", on se retrouve plutôt dans la veine "Survivor" pendant un bout de temps. Disons que les vacances de Sophie prennent une tournure inattendue et que, au final, elle rentrera au pays, mais jamais vraiment chez elle. En chemin, Sophie se trouvera et décidera d'engager son futur sur une autre voie, non conventionnelle.

Bon, ça c'est pour les grandes lignes du bouquin. Disons qu'au niveau des détails, il y en a eu qui m'ont agacée et d'autres qui m'ont fait sourire.

Commençons par les agacements. Ne regardez pas de trop près la vraisemblance de certains agissements de Sophie, surtout si vous êtes habitués aux notions d'ambassades et de consulats. Laissez-vous porter par le récit. Ne relevez pas non plus que si Sophie habite à Longueuil, il n'y a aucune raison expliquant qu'elle prenne le Pont Champlain chaque matin. La Rive-sudoise que je suis n'a pas pu s'empêcher de noter que c'est par le Pont Jacques-Cartier qu'on passe de Longueuil à Montréal et que ce pont est nettement moins engorgé que l'autre, grâce au métro. Déménagez Sophie à Brossard dans votre tête (ou assumez que l'auteure parlait du "grand Longueuil" en général, ce qu'aucun Rive-sudois ne ferait) et poursuivez votre lecture... Vous arriverez à sa nouvelle vie totalement non conventionnelle, qui aura quand même des relents de grano-branché-Plateau. Si vous faites partie du public visé (la superwoman de la jeune quarantaine) ça devrait bien passer. Sinon, vous lèverez sans doute un sourcil. Mettons qu'avec sa nouvelle vie, Sophie s'enligne encore pour servir tout le monde, mais là elle sera payée au moins...

De toute façon, pourquoi s'attarder sur les détails qui agacent quand il y a amplement matière à sourire? La plume de Mylène Gilbert-Dumas est agréable. Légère, rapide, elle coule comme une cascade et nous éclabousse par moment de vérités fort crues. Sa Sophie Parent est sympathique et tellement authentique qu'on est capable de lui accoler illico le visage d'une (ou deux ou trois) connaissance, amie, collègue. Elle est aussi parfois un peu démunie, mais je suppose que ça ne la rend que plus touchante. On croit à sa remise en question et à son changement graduel de personnalité. Comme c'est la pierre d'assise du roman, le reste est accessoire.

Je suis sans doute trop jeune et trop terre-à-terre (sans compter "pas assez serviable") pour apprécier pleinement ce roman, mais j'ai quelques amies et collègues à qui je le conseillerai chaudement! Je crois que c'est un roman qui peut faire beaucoup de bien.

Sans compter que, quand on connaît les amies de Mylène, on ne peut pas s'empêcher d'imaginer, à la place de la vieillle Rachelle qui élève des poules et cultive un immense jardin, une certaine Élisabeth, en version beaucoup plus âgée! Hihihihi Désolée, ma chère, t'es ma seule référence en fait de récolteuse d'oeufs! ;)

(Lecture 2011 #17)

dimanche 1 mai 2011

UFC 129 : Ça commençait si bien

Les combats mineurs ont été excitants. Puis, dans le combat de championnat des poids plumes, Mark Hominick a montré qu'il était extrêmement tenace, même si son plan de match contre José Aldo était sans doute pas au point. Je me demande qu'est-ce qu'Aldo lui a fait pour qu'Hominick se retrouve avec une prune pareille dans le front...

On a également eu un combat de gentlemen-techniciens entre Randy Couture et Lyoto The Dragon Machida. Couture avait annoncé qu'il livrait son dernier combat (pour la troisième fois... ce gars-là, c'est la Dominique Michel du UFC...). Machida, lui, devait gagner s'il voulait rester dans la UFC. Le vieux loup n'avait donc rien à perdre, tandis que tout était en jeu pour Machida.

Hé bien, le Dragon a fait honneur à son surnom et a montré que le stress ne le paralysait pas. Le KO qu'il a servi à Couture restera longtemps dans les mémoires. Depuis le temps que je me demandais à quoi ça pouvait servir en combat réel un coup de pied avant sauté, maintenant je sais! Lol! (Je déconne : j'avais déjà vu ce coup de pied en application, mais jamais de façon aussi éclatante!)

Et je sais aussi que les coups de pied sont définitivement en train de devenir plus populaires au MMA, ce qui est un signe que la technique de "stand up" des combattants s'affine et se diversifie. L'adepte de taekwondo en moi ne peut que trépigner de plaisir et d'anticipation! :)

Parlant de "stand up" et de coups de pied, le combat de Georges St-Pierre contre Jake Shields a bien commencé. St-Pierre se battait sur ses pieds comme jamais. Il "crinquait" ses coups de poing, variait ses coups de pied, il a envoyé Shields au tapis plusieurs fois... puis Shields l'a frappé en plein dans l'oeil avec un coup de poing. Pas tellement puissant, le coup, mais juste mal placé. Il a endommagé l'oeil de St-Pierre.

On sait pas encore jusqu'à quel point, mais à partir du troisième round, St-Pierre est entré en mode survie, parce qu'il ne voyait plus que d'un oeil. Il s'est battu pour ne pas perdre, en reculant, sans plus envoyer de combinaison et a remporté une autre victoire par décision. D'ailleurs, les juges ont été déçus par son style trop prudent je pense : deux sur trois ont donné les deux derniers round à Shields (les deux, je trouve ça sévère, mais Shields a clairement remporté le dernier round).

Bref, une victoire un peu terne pour St-Pierre. D'un autre côté, il se battait avec un oeil de moins... Mais bon, quand même... on se serait attendus à ce qu'il ouvre d'autant plus la vapeur, qu'il soit super autoritaire, qu'il contrôle complètement le combat, "slam" Shields à répétition (puisqu'il avait prouvé qu'il pouvait lui faire un "takedown" sans difficulté)... Enfin...

Le débat à savoir qui de St-Pierre ou d'Anderson Silva est le meilleur combattant livre pour livre n'est pas à la veille d'être réglé : avec la dernière performance, éclatante, de Silva et cette victoire plutôt décevante de St-Pierre, Silva repasse clairement en tête!