lundi 7 février 2011

Courir après le diable de David Fulmer

Quand on lit beaucoup de romans policiers, on finit par avoir l'impression qu'il n'existe que trois villes aux États-Unis : New-York, Los Angeles et la mautadine de Nouvelle-Orléans (qui, depuis Anne Rice, a aussi envahit les romans fantastiques).

Aussi, quand j'ai commencé à lire le résumé de Courir après le diable, j'ai grimacé. Les deux premiers mots étaient : "La Nouvelle-Orléans".

Puis j'ai continué à lire : "1907". Le sang de l'historienne n'a fait qu'un tour : sud des États-Unis, beau milieu de l'époque de la ségrégation raciale, vestiges de l'esclavage, vaudou, jazz, populations métissées... La suite du résumé a rajouté une couche de sordide à l'époque qui m'était venue en tête : "Une vague de crimes s'abat sur le quartier [des prostituées]; à chaque fois, une rose noire signe le meurtre. Créole dans une ville où ce fait ne joue pas en sa faveur, mais protégé [par l'homme qui règne sur le quartier], le détective Valentin St-Cyr s'attaque à l'affaire".

J'étais alléchée, c'est le moins qu'on puisse dire. J'ai plongé dans le roman et je me suis régalée des descriptions des lieux, des moeurs de l'époque. Je me suis laissée emportée ailleurs, dans un recoin fort sombre, mais extrêmement riche en tensions romanesques de l'histoire américaine.

Et puis... et puis j'ai commencé à m'ennuyer. Le livre a tellement d'ambiance qu'elle suffit à accrocher le lecteur pendant la première moitié du récit et les personnages sont suffisamment sympathique pour qu'on décide de les suivre encore un peu quand l'ambiance commence à devenir connue, mais l'intrigue manque de souffle. Or, il s'agit d'un roman policier, bordel, l'intrigue haletante, c'est un peu la condition sine qua non du genre! On est supposés soupçonner plusieurs personnes, s'en faire un peu pour le détective qui prend des risques, voir venir les coups un peu avant les personnages, histoire de s'inquiéter de leur sort...

Or, dans Courir après le diable, rien de tout ça. Les soupçons s'éparpillent, l'enquête suit un cours sans cesse interrompu, le détective a un peu laissé tomber l'affaire... et puis il la résoud, en sortant le coupable de son chapeau et avec une explication assez emberlificotée, merci. Déception. Autant je déteste arriver à deviner le coupable 300 pages avant le détective, autant j'haïs me faire servir un coupable que rien, mais rien du tout n'annonçait.

Enfin, le bouquin est quand même à lire, pour l'ambiance.

(Lecture 2011 #8)

2 commentaires:

Vincent a dit…

Aye aye! Moi aussi je suis tanné des trucs sur la Nouvelle-Orléans. Pfff, que du bla-bla qu'on a déjà lu 100 fois.

Gen a dit…

@Vincent : Non, sans blague, c'était pas mal comme ambiance. :)