mercredi 24 novembre 2010

Des trous dans le plan

J'haïs ça quand ça m'arrive.

Vous me connaissez (sinon, y'a plus de 400 messages dans les archives...) : je suis disciplinée. Très (trop?) disciplinée. Alors, évidemment, quand j'écris, c'est à l'aide d'un plan.

Un gentil plan juste assez détaillé pour que je sache toujours où je m'en vais. Un plan qui s'étoffe au fur à mesure de l'écriture, quand les idées se précisent. Un superbe plan qui me dit, étape par étape ce que je dois écrire.

Un ostie de plan qui me joue parfois des tours de cochons!

Parce que c'est bien beau, un plan, mais des fois il s'y glisse des trous sans même qu'on s'en aperçoive. Vous savez, le genre de trou qui paraît pas, parce qu'il fait sa job : il raconte ce qui doit se produire dans l'histoire. Au moment où vous l'écrivez, vous savez pas que c'est un trou. "Ils attendent Noël", ça a l'air bien quand vous en faites un élément du plan.

Mais quand vous êtes rendus à écrire ce bout là de l'histoire, vous réalisez que c'est CINQ putains de semaines que vous devez soudainement meubler. Arrggggggg!!!

Addendum
Mon éditeur raconte les débuts de mon roman jeunesse juste ici, pour ceux qui n'ont pas suivi la saga! ;)

13 commentaires:

Pat Isabelle a dit…

Un plan qui a un trou de mémoire. Pas bon du tout.
Le côté positif: y fait soleil.

Gen a dit…

@Pat : T'es particulièrement cryptique ou j'ai pas bu mon café? (J'ai pas bu mon café... je relis ça dans une heure...)

Pat a dit…

Hahaha!
Des trucs qui nous paraissent évidents quand on rédige notre plan et qui se révèlent problématique quand on est en plein dedans!

Je te rassure, Gen, je goûte fréquemment ce subtil plaisir :)

Frédéric Raymond a dit…

Je crois que le plan doit évoluer avec la rédaction de l'histoire et qu'on doit le réviser en cours de route si nécessaire. Sinon on risque de railroader nos personnages (on dirait que je parler de D&D...) et ça peut causer des problèmes.

Gen a dit…

@Pat : D'habitude c'est rare que ça me fait des trous de cette ampleur-ci. Mais oui, bon, ça fait partie des joies de l'écriture.

@Fred : En effet, le plan est toujours en évolution (je le mentionne dans le billet d'ailleurs). Cela dit, je passe plus de temps en réflexion et je me laisse aller à des surprises et à des découvertes pendant la rédaction du plan d'habitude, pas pendant la rédaction du récit. (J'aime savoir où je m'en vais, sinon j'écris de la bouette).

ClaudeL a dit…

Imagine, mon premier jet était étalé sur cinq générations, quand un éditeur m'a suggéré de m'en tenir à deux générations et plus tard, sa directrice littéraire ne voulait qu'une génération, imagine les trous.
D'ailleurs inventer des scènes, c'est ma pire bête noire alors je peux très bien ressentir ton agacement. Mais tu n'as pas l'air de manquer d'imagination, toi!

Gen a dit…

@ClaudeL : Non, je pense pas manquer d'imagination, mais un moment donné il faut inventer des scènes qui font avancer le récit, pas qui font juste meubler le temps. Alors quand le récit est mal planifié, ça devient difficile de remplir les failles temporelles avec des trucs qui ne sont pas du remplissage justement. Faut réaménager les actions, faire surgir les révélations plus tôt ou plus tard, etc...

Annie Bacon a dit…

C'était super de lire le côté "éditeur" de ton roman jeunesse!

Pour ce qui est des plans, moi aussi je travaille toujours avec! Sans avoir de trous temporels, je me retrouve souvent avec des "flous". Du genre que je m'attaque à un chapitre, et réalise que tout ce que dit le plan est "ils s'évadent de prison". Et ils font ça comment, bordel?

Gen a dit…

@Annie : En plein le genre d'exemple que j'avais en tête! Ça te fout une séance d'écriture en l'air ça! (puisque c'est normalement à ce moment là que je suis due pour enfiler mes runnings ou mes gants de sac...)

Alamo a dit…

Ah je comprends ton problème, cependant je crois que ça peut-être à la fois une lacune et une source d'inspiration. Qui sais, ce trou te permettra peut-être d'ajouter autre chose qui n'était pas prévue à la base mais qui servira à étendre ton histoire ou vice-versa... Bref, un plan (selon moi) doit être un outil maléable et non-fixe qui guide l'auteur mais qui ne doit pas être sa propre fin.

Du moins c'est comme ça que j'écris... Même que souvent, je n'ai pas de plan fixe, seulement des points clés en tête que je relis au fil de l'écriture pour me guider, mais en sortant la confession au dépent de me faire lyncher par la suite... souvent j'écris à partir d'une idée et je laisse "l'histoire" ou les personnages me guider et j'écris de façon linéaire...

Mais j'admets que je n'utilise cela qu'à l'occasion et que plus j'écris, plus j'apprends à mieux me structurer et à mieux travailler. Et pour les romans que j'écrirai (un jour, j'espère, :( !) j'ai des plans assez détaillés de rédiger et quelques scènes écrites qui ne se suivent pas nécessairement.

M'enfin, c'est cool de pouvoir se comparer et de pouvoir comparer nos méthodes de travail! Et c'est d'autant plus étrange que ma méthode ne reflète pas mon mode de vie puisque je suis une personne très organisé et à l'ordre généralement héhé!

Gen a dit…

@Alamo : Je garde toujours une certaine souplesse dans mon plan, mais normalement le gros du brainstorm se fait quand je l’établis, pas pendant l’écriture… et surtout pas en plein Nanowrimo!!!

Élisabeth nous expliquait cet été qu’il y a deux façons d’écrire : 1- on se questionne, on établit le plan, on écrit, on réécrit un peu 2- on écrit « sans savoir comment ça finit », on se questionne, on réécrit et on ré-réécrit.

Je suis plutôt de la première école. Des fois mon plan est famélique (un peu comme tes lignes directrices que tu relis), mais il est toujours là. Pour moi c’est essentiel, surtout quand je me mets à jouer avec la chronologie!

Frédéric Raymond a dit…

@Gen Pour les textes longs, je suis clairement du type 2. Même si j'essaie de me soigner en prenant des petites doses de plan au fil de la rédaction. Pour les textes courts, je suis plus du type 1.

Gen a dit…

@Fred : Moi c'est totalement l'inverse : il m'est arrivé d'écrire des textes courts au fil de la plume, mais dès que ça dépasse 1000 mots, il me faut un plan.