jeudi 5 août 2010

Tenir salon

Il y a une institution de la Renaissance qui m'a toujours fascinée et c'est celle des salons. J'ai toujours trouvé passionnante cette habitude qu'avaient pris les gens de l'élite de se réunir dans les demeures de certains personnages cultivés, le plus souvent des femmes, afin de discuter de littérature, de théâtre et, bien sûr, de politique.

Chaque réunion était animé par la personne qui, ce jour-là, tenait salon. Certains salons étaient plus sélects et on ne s'y rendait que sur invitation. D'autres étaient plus ouverts et on y participait selon ses intérêts. Souvent, des artistes étaient invités dans les salons afin de partager leur art et d'animer les discussions. Pour les écrivains, poètes, dramaturges, musiciens, les salons étaient la porte d'entrée dans le monde des riches et des mécènes.

De nos jours, cette façon de tenir salon n'existe plus vraiment. La démocratisation de l'éducation, l'apparition de la télévision et de la radio, tout cela a rendu ce mode de divertissement élitiste impraticable et désuet.

Cependant, les salons permettaient une confrontation d'idées et un espace de discussion qu'on ne retrouve plus guère de nos jours, sauf dans les bars des universités... ou ici, sur les blogues.

Certains comparent leur blogue à un café, d'autre à un bar, une taverne... Je commence à me dire qu'au fond c'est la mode des salons que vous remettont au goût du jour, perruques poudrées en moins. Qu'est-ce que vous en pensez?

10 commentaires:

Pat a dit…

En tout cas, tu tiens un salon fort populaire, Gen!

Les petits hors-d'oeuvres et les fauteuils confortables y sont pour quelque chose, c'est sûr...

Ça, mais sans oublier nons plus tes textes exquis et les interminables discussions qui s'en suivent, évidemment :)

Gen a dit…

Ah ben merci ;) J'essaie de rendre l'endroit accueillant! hihihihi

Alamo St-Jean a dit…

Une explication simple, je crois: la distance séparant les artistes en 2010.

J'habite Montréal, X habite Québec, l'autre la rive-sud. L'autre Chicoutimi, etc, etc... ;)

Alors qu'il y a 100 ans, la communauté d'artistes se concentrait en ville. Paris. New York. Montréal...

Pourrait-on classifié les congrès d'évolution logique des salons, même s'ils n'ont lieux qu'une fois par année? ;)

Gen a dit…

@Alamo : En effet, les congrès sont aussi l'évolution des salons. Par contre, les Salons le sont moins. Ils seraient plutôt l'évolution des places du marché :p

Luc Dagenais a dit…

Ça vaudrait la peine d'essayer d'en organiser un, un moment donné. Hum... Ça me tente là là! 8-)

Gen a dit…

Un salon à l'ancienne? ou un congrès? Parce que si tu meurs d'envie de participer à l'organisation d'un congrès, t'as juste à envoyer un courriel à Ariane Gélinas (passe par le site de Brins d'Éternité pour avoir son courriel). Si j'ai bien compris, elle va s'occuper du prochain Boréal. :p

Luc Dagenais a dit…

Non, non; un salon à l'ancienne! (Costumes historiques en moins svp, la perruque poudrée ne me sied pas vraiment...)

Quelqu'un connait un mécène?

Gen a dit…

Si j'en connaissais un, j'aurais pas besoin de travailler autant! hihihi ;p

Mais c'est vrai que ce serait cool une petite réunion à l'ancienne :) Faudrait s'organiser ça.

(Pas de costumes d'époque? Bouhou. Je vous aurais bien vu en chaussures à talons les gars ;)

Carl a dit…

Je suis assez d'accord avec toi, Gen. Les blogs sont vraiment comme les salons de jadis. À la différence du jeu de masques et de fuites possibles par la toile, ce qui était impossible à l'époque et qui a gâché la vie de plusieurs artistes en devenir (le film "Beaumarchais l'insolent" en est un bon exemple, même si l'action se situe vers la fin du XVIIIe siècle).
Je fais souvent lire "Les Précieuses ridicules" en 101, justement afin que les étudiants voient que ces salons, même au XVIIe siècle, peuvent aller trop loin. Encore plus aujourd'hui grâce (!) à Internet.
Ça s'en vient triste mon affaire... Finissons ça en spécifiant que je ne porterais que des talons plats.

Gen a dit…

@Carl : Hé, allo! :) Ça faisait longtemps :)

Ah c'est sûr, les salons n'avaient pas que des bons côtés... en fait, si on n'appartenait pas à l'élite venue s'y divertir, mais bien aux artistes qui y mendiaient, ils avaient surtout des mauvais côtés!

L'avantage de la toile, c'est qu'on tient nos propres salons à présent... cela dit, c'est sûr qu'il faut garder un minimum de prudence.