lundi 30 août 2010

Plus d'excuse

Depuis deux mois, je dois dire que mon beau programme d'exercice s'était relâché. Vincent a eu plusieurs petites blessures, ce qui rendait tout entraînement d'arts martiaux problématique (c'est bien beau un punching bag, mais c'est un peu plate comme adversaire et ça vaut pas grand chose au jiu-jitsu...). De mon côté, le jogging a commencé à me donner mal aux genoux (ce qui n'est pas une grande surprise, étant donné que je suis bâtie sur le modèle percheron plutôt que gazelle).

Alors bref, je me suis mise à m'empâter. N'appréciant pas du tout la situation, j'ai réfléchis à mes options. J'ai tout ce qu'il faut à la maison pour travailler musculairement, mais je n'ai pas de moyen de travailler cardio-vasculairement. Que faire? De la natation? Eurk... À la seule pensée de finir trois soirées par semaine avec des cheveux mouillés et puants le chlore, je me suis découragée. M'inscrire à un gym alors? Ouille, fichtrement cher et ennuyant. En plus j'allais faire quoi au gym? Le tapis roulant serait tout aussi dur pour mes articulations que le jogging extérieur, le vélo stationnaire ne me disait rien... Ah, restait l'elliptique... Sauf que ce serait bête de devoir me déplacer jusqu'au gym... J'ai tout ce qu'il me faut pour m'entraîner chez moi... sauf un elliptique!

Alors ça m'a pris un mois de recherche sur le web, de consultation d'articles de Protégez-vous et de plaidoyers auprès de Vincent, mais y'a maintenant ce truc qui trône dans mon salon :


Ça m'a coûté exactement le prix de deux abonnements au gym le plus près de chez nous. Et non, quand j'ai dit "dans le salon", je n'ai aucunement exagéré. Au mépris de l'esthétisme, l'elliptique cotoie désormais le sofa et la télé. En fait, il a même été soigneusement positionné de façon à ce que, une fois juché dessus, on voit très bien la télé.

Je dois admettre que c'est mon chum qui a insisté, sinon le truc aurait été relégué au sous-sol... et j'avoue qu'il aurait sans doute moins servi. Là, il est un constant rappel du fait que je ne suis pas en forme et qu'étant donné ce que j'ai dépensé pour l'acquérir, il serait ridicule que je ne l'utilise pas tous les jours.

Bref, j'ai plus d'excuse! Si je ne me bâtis pas un cardio d'enfer, ce sera vraiment ma faute. ;)

dimanche 29 août 2010

UFC 118 - Boxe vs MMA

Ça fait un bout de temps que j'essaie d'expliquer à ceux qui me demandent ce que je pense de la boxe que, pour moi, un combat de boxe, c'est l'équivalent d'un concours de tir au but pour un amateur de hockey : je peux apprécier la technique, mais après un bout de temps, ça devient ennuyant, car, pour moi, ce n'est qu'une partie d'un tout.

Hier soir, un ex-champion boxeur, James Toney, après avoir dit sur toutes les tribunes que les combattants de MMA n'arriveraient pas à la cheville d'un boxeur, a affronté Randy Couture (47 ans, ex-champion de la UFC dans deux catégories de poids différentes). La promotion du gala a insisté sur le fait que c'était la première fois qu'un boxeur entrait dans la cage octogonale du UFC. C'était complètement faux. En fait, dans les débuts des combats ultimes, plusieurs boxeurs ont tenté leur chance. Ok, aucun n'était d'aussi haut calibre que Toney, mais tout de même... À l'époque, les boxeurs n'avaient pas brillé. Certes, ils savaient se servir de leurs poings comme pas un, mais ils étaient totalement ignorants dans le domaine des coups de pied, des coups de coude, des clinchs façon muy thai, de la lutte debout, des projections (takedowns), de la lutte au sol, des prises de soumission et du ground and pound (action de marteler de coups un adversaire préalablement couché sur le dos).

Toney s'était entraîné un gros 4 mois en MMA pour se préparer à son combat. Autant dire 4 secondes. Il affrontait un homme qui a 39 ans d'expérience en lutte et 14 en MMA. Toney n'a même pas pu lancer un seul coup de poing. Au bout de 10 secondes, il s'est retrouvé sur le dos, avec Couture en ground and pound par dessus. Après l'avoir attendri à coups de poing et de coude, Couture l'a soumis avec un étranglement. Le combat s'est terminé en 3 minutes. Dans le bar où j'étais, la foule était en extase! :)

Je pense que ça va prendre un petit bout de temps avant qu'un boxeur de haut niveau veuille s'essayer à nouveau au MMA. :p

À part ça, on a eu droit à un rematch entre Frankie Edgar, nouveau champion des poids légers, et BJ Penn, le combattant qu'Edgar a battu pour s'approprier la ceinture. Frankie avait gagné la ceinture par décision unanime, mais sa marge de succès avait été mince et BJ Penn, avions-nous découvert par la suite, était malade ce soir-là. Le titre de champion d'Edgar était donc sujet à controverse.

Hé bien, la controverse est finie. Frankie a clairement dominé Penn pendant 5 rounds hier soir. C'était magnifique de le voir se battre. Il a si bien mêlé projections, coups de pied et coups de poing que Penn ne savait plus à quoi s'en tenir. Du beau travail et du vrai mixed martial arts. Vive le nouveau champion! :)

vendredi 27 août 2010

À la brocante du coeur de Robert Cormier

C'est en lisant une entrevue d'André Marois sur Le Délivré que j'ai entendu parler du livre À la brocante du coeur de Robert Cormier, auteur américain (malgré son nom francophone) que je ne connaissais pas du tout. Le résumé qu'en faisait André Marois m'a intriguée.

En effet, dans ce bouquin, un spécialiste de l'interrogatoire tente de faire avouer un crime horrible à un gamin.

Voilà qui a titillé mon amour des romans policiers. J'avais bien envie de voir comment on décrirait l'interrogatoire, les méthodes pour faire craquer le suspect, etc...

Je n'ai pas été déçue. Le bouquin est évidemment un thriller psychologique, où tant le suspect que celui qui l'interroge sont aux prises avec leurs défauts et leurs démons. L'écriture est subtile, intimiste, délicieusement appropriée.

Je le recommande chaudement à tous les amateurs de policier sans poursuites, fusillades et litres d'hémoglobine! :)

mercredi 25 août 2010

J'en ai fait des kilomètres!

Je reviens de cinq jours en Gaspésie. 800 kilomètres dans un sens, 800 autres pour revenir. Je crois que le siège de l'auto porte irrémédiablement l'empreinte de mon derrière! Mautadine que c'est loin!!! Surtout quand on circule dans les chantiers... pardon, sur les routes québécoise.

Je ne regrette toutefois pas le voyagement. Le séjour a été magnifique : frais, venteux, mais réchauffé par de magnifiques percées de soleil et une fort agréable compagnie! :)

Tenez, je vous donne une idée du coin où j'étais. Pendant notre séjour, on a fait un petit trekking... 10 kilomètres de montées. Mais ça valait le coup d'oeil! Voici la Baie-des-Chaleurs dans toute sa splendeur. (Si vous trouvez pas ça beau, c'est à cause de mes piètres talents de photographe, je vous assure).


Bon, je retourne à mon repos bien mérité. Au programme des prochains jours : écrire, lire, m'entraîner, écrire, lire, amener mon chum magasiner, écrire, lire, écrire, lire... ;)

jeudi 19 août 2010

J'suis en vacances!!!

Ben oui, c'est enfin à mon tour! J'espère qu'il reste quelques journées chaudes et un peu de soleil en réserve...

De retour de façon régulière le 7 septembre.

D'ici-là, je promets rien. La dernière année a été occupée et puisque j'ai pas réussi à ralentir le blogue sur une base régulière (j'm'ennuie trop), j'ai besoin d'un bon décrochage là. Vous en faites pas : me connaissant, il durera pas longtemps! lol!

Pour pas que vous vous sentiez tout seul, je vous laisse en compagnie de la locataire de mon dessous de cabanon. :p


mercredi 18 août 2010

Je suis une fille de l'eau

Je suis une fille de l'eau. J'aime la pluie, la natation, le canot, le bruit des vagues, les paysages de terre et d'eau...

Mon grand moment chaque matin, c'est lorsque je traverse le pont Champlain en autobus et que je vois, d'un côté, le centre-ville se refléter dans le fleuve et, de l'autre les côtes boisées de l'Île-des-Soeurs où les bâtiments jouent à cache-cache avec les arbres. J'adore voir le paysage changer selon la température du jour : le fleuve bleu-vert en été, gris-blanc en hiver, les nuages plus ou moins bas, la brume, certains matins, qui enveloppe tellement le pont que les grattes-ciels disparaissent et que l'Île-des-Soeurs prend des allures d'île d'Avalon...

Ce que j'aime encore plus que le fleuve par contre, c'est la mer. L'odeur iodée du sel, le bruit des vagues, les rochers battus par les flots, les plages qui disparaissent peu à peu sous l'eau... tout ça m'inspire et me détend au plus haut point! Je ne sais pas si c'est à cause de mes ancêtres Irlandais, mais, au bord de la mer, je me sens toujours comme si j'étais de retour chez moi.

Un jour faudra bien que j'aille voir de quoi ça a l'air une mer chaude...  D'ici là, je me contente amplement de nos fréquents voyages en Gaspésie.

Et vous, y a-t-il des paysages qui font résonner en vous une fibre étrange, mémoire millénaire ou simple voix des muses?

Addendum
Je tombe en vacances ce soir. Je ne sais donc pas de quoi aura l'air l'horaire du blogue pour les prochaines deux semaines et demi. Au programme de mes vacances, il y a du tir à l'arc, des entraînements d'arts martiaux, une virée en Gaspésie, des jeux vidéos, de la lecture et, bien sûr, de l'écriture. Le tout énuméré dans le désordre pour que les voleurs ne sachent pas quand venir chez moi ;) Je reprendrai ma belle discipline quotidienne après la Fête du travail!

mardi 17 août 2010

Une autre preuve que Stallone est brillant...

Pour continuer le billet d'hier, voulez-vous une autre preuve que Stallone est brillant? The Expandables / Les Sacrifiés, qu'il a écrit, joué, réalisé et produit.

Laissez-moi vous le dire tout de suite : c'est pas à cause du scénario, des chorégraphies de combat ou de la réalisation que je dis que Stallone est brillant. Vraiment pas. Mais c'est parce qu'il a réuni assez de vedettes (j'ose pas dire "acteurs") pour que je dépense de l'argent afin de me retrouver dans une salle de cinéma, en m'attendant à voir un gros film d'action soufflé aux stéroïdes et à passer un bon moment à condition d'éteindre mes neurones...

Déception. Même avec les neurones éteintes, le film était nul. Je m'attendais à un scénario presque inexistant, mais il a réussi à être inexistant ET incohérent ET sans rythme! Je m'attendais à des chorégraphies de combat exagérées, mais bourrées de bonnes idées (puisqu'on était en présence de spécialistes des combats de tous les degrés de réalismes). J'accorde deux ou trois bonnes idées, mais j'avais même pas envisagé une telle exagération! Je m'attendais à une réalisation sans surprise et j'ai plutôt eu droit à des caméramans affligés de Parkinson.

Le bon moment du film : la scène avec Schwarzenneger. Il est fort amusant de constater sa complicité avec Stallone. Un autre moment pas pire : le superman punch de Couture à la fin de son duel avec Austin.

Mais pour les voir, attendez que le film passe à la télé... et prévoyez beaucoup de bière!

lundi 16 août 2010

Les films vieux d'action

Il est de bon ton depuis longtemps de dénigrer les films d'action de la fin des années 70 et du début des années 80, en citant, comme exemples typiques de navets Conan, Rambo et Rocky.

Ben j'm'excuse, mais je comprends pas.

Ok, Schwarzenegger, ce n'était pas un très bon acteur. Quoique. Il n'a pas une très grande variété d'expression, sauf que quand on lui fait jouer la montagne de muscle avec beaucoup d'instinct, mais peu d'intellect, tout le monde y croit. Même les Républicains qui l'ont élu en pensant le manipuler aisément y ont cru. Et Conan, pour des amateurs de fantasy, c'est quand même parmi les bons films qui ont été faits. Les effets spéciaux sont cheap, l'histoire ne sort pas beaucoup des sentiers battus, mais c'était du boulot honnête.

Depuis, Hollywood nous a fait subir Donjons et Dragons, ainsi que les interminables Narnia et The Golden Compass. Tous de très bon exemple du fait qu'on peut faire pire que Conan en fait d'histoire et de jeux d'acteur, même en partant avec des matériaux solides. Et puis du côté des acteurs ayant un registre limité, personne ne rit de Denzel-le-flic-noir-de-service-Washington. Pourtant, mettons qu'il manque de renouvellement lui aussi...

Stallone est un cas semblable. Non, il n'a pas un grand registre d'acteur. Il n'a même pas un physique particulièrement impressionnant si on le compare à Schwarzenegger. Et il a une diction d'empoté, ce qui fait qu'on l'a souvent, lui aussi, pris pour un imbécile. Or, c'est loin d'être le cas. En fait, c'est un scénariste de talent.

Vous me croyez pas? Pourtant, le premier Rocky est l'oeuvre de Stallone. Au sens littéral : il a écrit le film en plus d'y jouer. Et contrairement à ce que plusieurs semblent croire, non, c'est pas une histoire cheesy. Contrairement à la croyance populaire, Rocky ne gagne pas à la fin du premier film. À la fin, Rocky, un gars issu du milieu ouvrier, pauvre, peu éduqué, réussit à tenir 13 rounds contre Appolo, un boxeur millionnaire un peu amolli par la gloire. Et Rocky est très fier d'avoir tenu la distance (même s'il s'est fait démolir la gueule). Ce film, c'est une illustration du clivage des classes sociales aux États-Unis. L'illustration du fait que les pauvres ont beau faire tout ce qu'ils peuvent, c'est pas nécessairement assez pour qu'ils remportent le gros lot à la loterie de l'american dream... mais que le gros lot n'est peut-être pas nécessaire pour les rendre heureux. Bref, c'est loin d'être juste un film d'action. Plutôt un drame en fait. Une histoire touchante. Dans la lignée du Million Dollar Baby de Eastwood. Et personne ne prend Eastwood pour un con...

Rambo est d'un autre genre, je vous l'accorde. Stallone ne l'a pas écrit celui-là, mais il l'a scénarisé à partir d'un roman. Dans Rambo, on se tire dessus, on se bat, ça explose, le sang gicle... sauf que le premier film met en scène non pas des armées ennemies, mais plutôt  un vétéran de la guerre du Vietnam (Rambo) qui passait tranquillement son chemin quand des policiers d'une petite ville prennent peur en le voyant et décident de le rudoyer pour lui montrer qu'il n'est pas le bienvenu. Les violences réveillent les réflexes et les traumatismes du vétéran. Il réplique et, bientôt, il se retrouve avec tous les flics du coin sur le dos, obligé de défendre sa vie. Tout ça à cause d'un préjugé, celui qu'une bonne partie des USA profonds avaient contre les soldats s'étant battus au Vietnam. Dans ce film, Rambo est un homme brisé, qui ne comprend pas pourquoi à la guerre il avait des responsabilités, du travail, mais que depuis qu'il est revenu on le méprise et le chasse. Encore une fois, il y a donc une morale sous les scènes d'action...

Évidemment, par la suite, les franchises de Rambo et de Rocky ont été traites comme des vaches à lait par ce même Stallone (ce qui est tant qu'à moi une preuve de son habileté à jouer le jeu hollywoodien). Passé les premiers opus, la critique sociale a pris le bord, je vous l'accorde. Sauf que ça reste des films honnêtes, cohérents, qui racontent une histoire avec un minimum d'intelligence. On est loin des Defiance, Dead or Alive et autres 2012.

Bref, je ne comprends pas pourquoi ces films sont autant snobbés, surtout les premiers opus. En fait, plus j'y pense, plus la seule explication qui me vient à l'esprit, c'est que les gens qui les méprisent ne les ont pas vus...

Vous en avez peut-être une autre?

vendredi 13 août 2010

Signer un contrat = vendre son âme?

À la demande de Richard, je vais essayer de démystifier le contenu d'un contrat d'édition... (puisque je travaille dans le milieu juridique, autant en profiter pour vulgariser tout ça...)

Alors, à quoi s'engage-t-on quand on signe avec un éditeur? Est-ce qu'on se livre pieds et poings liés à son bon plaisir?

Évidemment que non. Le contrat d'édition vous engage à céder l'exploitation de vos droits d'auteur à l'éditeur pour une durée fixe (typiquement 10 ans pour un roman, 1 an pour une nouvelle publiée dans une revue). Ça veut dire qu'une fois que vous avez signé, vous ne pouvez pas publier le même livre ailleurs. C'est assez normal. De toute façon, soyons franc : d'ordinaire, quand on se trouve un éditeur, on saute de joie, on s'empresse pas d'essayer de le doubler... Le contrat vous demande aussi de promettre vous n'avez pas fait de plagiat. Comme ça si vous êtes un vilain copieur, c'est pas l'éditeur qu'on poursuivra.

En échange, l'éditeur s'engage bien évidemment à vous publier dans un délai raisonnable (normalement 1 an) et à vous payer (10% du prix de détail du livre, un certain pourcentage des sommes reçues pour les adaptations et traductions, la totalité des cachets perçus pour aller lire votre oeuvre en public, etc). Il se chargera aussi de la promotion et de la distribution du livre, parfois même de vous inscrire aux concours que vous lui désignerez ou qu'il vous trouvera. Tous les prix littéraires reçus vous reviendront, mais l'éditeur profitera de votre notoriété (pour vendre plus, attirer d'autres auteurs et étoffer ses demandes de subventions). Si le roman ne se vend pas bien et que l'éditeur doit le solder, il vous préviendra. De même s'il envisage de le détruire (le mettre au pilon).

Bref, le contrat est fait pour protéger les deux parties. Oui, l'éditeur se servira de votre oeuvre pour faire de l'argent. Soyez pas naïfs : c'est son rôle. Cependant, vous allez vous enrichir un peu vous aussi.

Maintenant, qu'arrive-t-il en cas de mésentente entre le moment de la signature du contrat et la parution? Mettons que le directeur littéraire qu'on vous propose ne vous plaît pas du tout? Êtes vous obligé de vous plier à ses caprices?

Non, encore une fois. Dans les cas de divergence avec la dir litt, la première étape est de discuter, d'abord avec la dir litt, puis avec l'éditeur. Si l'éditeur a cru en votre projet et que vous avez l'impression que la dir litt est en train de le saboter, normalement vous devriez être capables d'arriver à un consensus (ou de changer de dir litt).

Que se passe-t-il si ce n'est pas le cas? Hé bien vous pouvez tout simplement refuser de faire les modifications demandées. Souvenez-vous : vous avez cédé l'exploitation de vos droits d'auteur, pas vos droits. L'éditeur ne peut pas modifier votre texte sans votre accord, sauf en cas de coquille. Alors s'il propose des changements qui vous semblent inacceptables, vous avez le droit les rejeter. Cependant, ça veut également dire que l'éditeur peut décider de résilier le contrat et de ne pas vous publier. Hé oui, c'est prévu dans le papier que vous avez signé.

Maintenant, soyons réalistes : l'éditeur, une fois qu'il a décidé de vous publier, veut faire de votre livre un bon bouquin. Quelque chose qui se vendra. Globalement, ça veut dire que lui et la dir litt veulent votre bien. J'ai donc de la difficulté à croire que les différends irrésolubles soient fréquents. C'est sûr que le roman publié sera le produit de multiples petits compromis, mais c'est pas grave : rappelez-vous que votre version première, intouchée et sacrée, vous l'aurez toujours dans vos cartons. Quand votre contrat sera expiré, vous pourrez toujours la publier ailleurs dans son état intégral si ça vous dit.

... et les critiqueux (moi la première) s'empresseront sans doute de dire que les bouts coupés ou modifiés ne l'avaient pas été pour rien.  :p

Bref, signer un contrat avec un éditeur, c'est pas la mer à boire.

Est-ce que je vous ai bien démystifié tout ça?

jeudi 12 août 2010

Deux Malacci

Ayant adoré La belle au gant noir, dont j'ai déjà parlé, je me suis empressée de me procurer les deux Malacci suivants : Les filles du juge et Lames soeurs.

Dans Les filles du juge, j'ai retrouvé tout ce qui m'avait plu dans le premier roman de Malacci : langue vive, intrigue emberlificotée, relations interpersonnelles tordues. Dans ce bouquin, le personnage de Malacci se fait engager pour retrouver la fille disparue d'un juge, fille avec laquelle il a d'ailleurs déjà eu une brève aventure (ce qui est plus ou moins étonnant puisqu'il collectionne les conquêtes). Le boulot ne lui dit rien, jusqu'à ce qu'il rencontre l'autre fille du juge et qu'il décide d'accepter le contrat pour avoir la chance de la côtoyer et de tenter de la séduire. Cette fois encore, on arrive à deviner ce qui se passe juste avant le personnage, ce qui est toujours amusant pour le lecteur.

Par contre, Lames soeurs a été une grosse, grosse déception. Cette fois-ci l'intrigue m'a parue non pas rocambolesque et emberlificotée, mais plutôt heurtée et grossière. Le roman fourmillait d'informations fournies à la pelle, toujours au moment le plus opportun, entre deux chapitres plus actifs. J'ai eu l'impression de livre le premier jet d'une histoire dont l'auteur aurait ensuite dû ré-éparpiller les indices dans le texte histoire de nous rendre ses interventions plus subtiles. Bref, raté pour moi ce roman.

Je ne sais pas si ce sera la fin de mon incursion dans l'univers de Malacci. Une chose est sûre : je vais prendre une pause avant d'en lire un autre.

mercredi 11 août 2010

Solaris #174 : l'invasion

Je me suis procuré ce Solaris après m'être aperçue, sacrilège, que j'avais laissé passer le numéro où Pascale Raud et Dave Côté avaient publié les nouvelles issues de leur dur labeur sous la houlette d'Élisabeth.

Ce Solaris est en fait un spécial "invasion française", avec son illustration et ses trois nouvelles fournies par d'actuels ou d'anciens habitants de l'Hexagone. Malheureusement, qui dit Français dit souvent verbeux. Très verbeux même...

Ce n'est pas Le Malin des magiciens de Richard D. Nolane qui a mis à mal cette idée préconçue. L'histoire était correcte (dans le genre voleur volé et policier temporel). Le ton de la narration, par contre, m'était totalement indigeste. Je sais que la suffisante arrogance des personnages était voulue, mais ça ne m'a pas empêché de lâcher un "maudit Françâ" ou deux en cours de lecture. 

La Dernière Fête avant l'oubli de Romain Lucazeau m'a plu davantage. Le style, quoique lourd, n'était pas surchargé et l'histoire fleurait bon les références à l'Antiquité classique. C'était un parfum curieux composé d'accents Grecs et Romains agencés façon SF, mais un bouquet final tout de même plaisant.

Avec Lilas de Pascale Raud, j'ai enfin eu l'impression de lire un texte qui s'écartait des carcans "grandes plumes françaises". Comme toujours, le style de Pascale est net, légèrement elliptique, très évocateur. Dans cette nouvelle, elle nous transporte en Bretagne et nous met en présence d'une sorcière fort sympathique. Si sympathique que la fin de la nouvelle m'a déçue. Pas sur le plan de l'écriture, loin de là, mais parce que j'aurais vraiment voulu que ça se termine autrement. (J'imagine Pascale en train de me sourire d'un air cruellement satisfait en lisant ça! hihihihi)

Le texte Sur la plage de Philippe St-Gelais est, quant à lui, un pur produit local. Ouais, bon... On a une intro mystérieuse, un long développement qui ne semble pas avoir de lien, puis une fin qui relie les fils et un épilogue qui s'assure qu'on ressorte déçu. Pas mon truc.

Autre production québécoise, Monsieur Gâteau de Dave Côté, m'a laissée sur faim. Je ne suis pas un très bon public pour l'absurde, mais Dave a une façon de le manier qui me séduit d'ordinaire, car sa plume simple et nette permet vraiment d'en goûter toute l'exagération. Cette fois-ci par contre, ça a été raté pour moi. J'ai bien aimé le début, mais j'ai trouvé la fin bizarre et bousculée. Quand même, ça prenait l'imagination de Dave pour l'inventer celle-là! :)

Bref, malgré le doux-amer Lilas de Pascale, j'aurais été assez déçue de ce numéro. Heureusement, j'y ai fait, à la suite de la section des fictions, une belle découverte : une étude sur Robert E. Howard et Conan par le doctorant de littérature Jérôme-Olivier Allard. Un petit bonbon qui m'a donné envie de m'acheter l'intrégrale des aventures de mon barbare préféré (que je ne connais qu'en film)... et d'aller prendre une bière avec Jérôme-Olivier pour l'écouter parler de ses sujets de recherche! ;)

mardi 10 août 2010

Le contrat est signé!

Le roman n'est pas tout à fait fini (il reste à effectuer ma dernière auto-correction, puis la direction littéraire), mais le contrat, lui, est signé! :)

Alors pour tous ceux qui se demandent depuis des mois qui est le mystérieux éditeur pour lequel j'écrivais un roman jeunesse, je peux enfin vous l'annoncer : il s'agit de... Trampoline!!! :) :) :)
(Vous connaissez sans doute le blogue fort utile et intéressant tenu par Pierre, éditeur extraordinaire).

Mon bouquin s'inscrira dans la collection de romans illustrés, aux côtés d'Entités de Mathieu Fortin et des Contes de la Chatte Rouge de la Grande Dame.

Parlez-moi d'une compagnie pour faire mes débuts!!!! :)

lundi 9 août 2010

Une drôle de fois où les arts martiaux m'ont servie...

Faut que je vous raconte cette anecdote qui m'est revenue en tête en fin de semaine...

Vous voyez, ce qui est le fun avec les arts martiaux, c'est qu'une fois qu'on les a bien intégrés à nos vies, ils se mettent à servir dans pleins de situations pas rapport, à des années lumières du combat, de l'autodéfense ou de la simple mise en forme.

Par exemple, une chose que j'ai apprise à travers le taekwondo, c'est à prendre conscience de mon environnement. Avant, je pouvais pénétrer dans une pièce, y passer 15 minutes et en sortir en étant à peu près incapable de la décrire. À force d'apprendre à me battre, j'ai commencé à être plus consciente de mon environnement et à enregistrer la disposition d'une pièce en un coup d'oeil, histoire de repérer les trucs contre lesquels je risquais de me cogner ou de me prendre les pieds, les surfaces inégales contre les murs... Bref, j'ai acquis des réflexes et un sens de l'observation forts utiles pour une gaffeuse dans mon genre! (À présent, je me mets les pieds dans les plats seulement métaphoriquement...)

Cette façon d'analyser les éléments qui m'entourent m'a rarement servie en dehors de descriptions à faire pour un récit. Cependant, il m'est arrivé une fois que ce réflexe me soit fort utile.

J'étais en entrevue. Le type qui m'interrogeais m'a demandé si je connaissais bien le milieu pour lequel je voulais travailler, notamment les principaux concurrents de la compagnie où je postulais.

Je suis passée bien près d'éclater de rire. Derrière l'épaule du type, sur une étagère, il y avait une jolie collection de cartables portant les noms desdits concurrents. Je les avais repérés en entrant. Suite à la question, j'ai donc énuméré ces noms, l'air de rien, alors que de moi-même je n'aurais pas pu en nommer plus d'un. J'avais fait grande impression.

J'étais sortie de cette entrevue avec un grand sourire aux lèvres. Cette application tordue des arts martiaux, ça avait été ma grande victoire de la journée. :) (parce que le boulot offert, lui, était pourri)

dimanche 8 août 2010

UFC 117 : Quelques mots sur Anderson Silva

Comme prévu, les combats d'hier ont été enlevants, sauf celui de Fitch contre Alves. Mon favori (Alves) a perdu en se faisant plaquer au sol par Fitch, un lutteur, qui n'est pas cependant pas arrivé à finir le combat. C'était presque une répétition au fond...

En fin de soirée, on a eu droit à un combat pour la ceinture de champion des poids moyens. Depuis quelques années, le champion de cette catégorie est Anderson Silva. Un gars qui a un stand up magnifique, mais qui donne souvent l'impression de se battre pour son chèque de paie plus que par passion. Lors de ses derniers match, il se battait juste assez pour s'assurer la victoire, puis il dansait en rond, hors de portée d'un adversaire trop terrifié pour l'attaquer, et il laissait le temps s'écouler. Bref, c'était très très plate à regarder.

En fin de semaine, il défendait son titre contre Sonnen, un gars formé à la luttre gréco-romaine. Sonnen nous a tous surpris : alors que les derniers adversaires d'Anderson semblaient avoir peur de l'attaquer, le lutteur, lui, l'a attaqué férocement, se collant contre lui, ne lui donnant pas une minute pour respirer et réussissant à l'amener au sol assez facilement.

Cependant, comme beaucoup de lutteur, même si Sonnen a réussi à coucher Silva sur son dos et à le tenir là, il n'a pas réussi à faire grand chose d'autre. Après s'être fait marteler le visage pendant 20 minutes (les 4 premiers rounds), Anderson était à peine enflé. Il perdait aux points et s'enlignait pour une défaite par décision, mais on n'était franchement par impressionnés par Sonnen. D'ailleurs, Silva, qui frappait contre la gravité dans une position très désavantageuse, a réussi, lui, à maganer Sonnen et à le couper en-dessous d'un oeil. Sauf que ce n'était pas assez pour gagner... on commençait à se résigner à l'idée d'avoir Sonnen comme champion des moyens.

Dans le dernier round, Anderson s'est à nouveau retrouvé sur son dos. Cependant, cette fois, il a réussi à attrapper l'un des bras de Sonnen et il lui a passé une soumission magnifique, typique du jiu-jitsu brésilien :  un triangle (un étranglement qu'on effectue avec les jambes) doublé d'une clef de bras.

Voilà donc Anderson qui survit au sommet de sa catégorie de poids. Sauf que... sauf qu'il s'est tellement fait malmener durant ce combat qu'il a perdu beaucoup de sa superbe. Quelque chose me dit que ses prochains adversaires vont avoir bien moins peur de l'affronter...

Et ça veut dire qu'Anderson ne pourra pas autant s'asseoir sur ses lauriers, ce qui devrait nous donner des maudits beaux combats! :)

vendredi 6 août 2010

D'où viennent les vendeuses?

Sachant que, selon les dernières statistiques, 1 adolescent sur 5 est en surpoids et que 1 sur 10 est obèse, d'où sortent les petites vendeuses anorexiques qui nous attaquent dès qu'on met le pied dans une boutique de vêtements?

Est-ce que c'est une race d'extraterrestres qui a été envoyée sur Terre pour complexer les femmes humaines et les pousser à manger leurs frustrations histoire d'engraisser insidieusement l'espèce entière afin qu'elle puisse éventuellement servir de viande de boucherie?

Ou vous avez une autre explication?

Addendum
Pour ceux qui aiment les combats ultimes ou qui sont juste curieux, la carte de l'UFC 117 de samedi est paquetée, alors c'est le moment d'aller passer son samedi soir dans le bar sportif le plus près! Combat de challendgers entre Fitch et Alves (je prends pour Alves), duel explosif impliquant Guida, affrontements de poids lourds prometteurs qui pourrait se dérouler tant debout qu'au sol (Dos Santos vs Nelson), légende (Matt Hugues) contre vedette montante (Almeida)... ah ouais, pis y'a Silva qui défend son titre. Ça pourrait être le meilleur combat de la soirée. Ou le plus ennuyeux. Mais il devrait gagner dans tous les cas.

jeudi 5 août 2010

Tenir salon

Il y a une institution de la Renaissance qui m'a toujours fascinée et c'est celle des salons. J'ai toujours trouvé passionnante cette habitude qu'avaient pris les gens de l'élite de se réunir dans les demeures de certains personnages cultivés, le plus souvent des femmes, afin de discuter de littérature, de théâtre et, bien sûr, de politique.

Chaque réunion était animé par la personne qui, ce jour-là, tenait salon. Certains salons étaient plus sélects et on ne s'y rendait que sur invitation. D'autres étaient plus ouverts et on y participait selon ses intérêts. Souvent, des artistes étaient invités dans les salons afin de partager leur art et d'animer les discussions. Pour les écrivains, poètes, dramaturges, musiciens, les salons étaient la porte d'entrée dans le monde des riches et des mécènes.

De nos jours, cette façon de tenir salon n'existe plus vraiment. La démocratisation de l'éducation, l'apparition de la télévision et de la radio, tout cela a rendu ce mode de divertissement élitiste impraticable et désuet.

Cependant, les salons permettaient une confrontation d'idées et un espace de discussion qu'on ne retrouve plus guère de nos jours, sauf dans les bars des universités... ou ici, sur les blogues.

Certains comparent leur blogue à un café, d'autre à un bar, une taverne... Je commence à me dire qu'au fond c'est la mode des salons que vous remettont au goût du jour, perruques poudrées en moins. Qu'est-ce que vous en pensez?

mercredi 4 août 2010

Le rythme de l'écriture

Je n'avais pas vraiment remarqué lorsque j'écrivais des nouvelles, mais je e rends compte à présent que j'écris toujours selon le même rythme, qui est également le rythme auquel j'avale la distance lors des courses.

Premièrement, je pars en lion. Je jette les bases de l'histoire ou j'avale le premier kilomètre à fond de train. Rien ne peut m'arrêter! Lorsque je cours, c'est le moment où je dois me contrôler, conserver mon énergie. Lorsque j'écris, c'est la phase où je dois tenir la bride serrée à mes idées, établir mon plan et prendre des notes, histoire de ne pas m'embourber plus tard.

Si j'évite le point de côté ou la panne sèche créative, vient quand même ensuite un long moment de labeur. Ma vitesse décroît, je ralentis. Plusieurs fois, je viens tout prêt de m'arrêter. Je suis fatiguée. La distance à parcourir m'apparaît comme une montagne. C'est le moment où je dois me forcer à continuer : un tour de piste de plus, allez... encore un autre chapitre... C'est l'époque de l'écriture où m'asseoir devant mon ordinateur prend des airs de corvée. J'ai pas envie d'écrire. Je sais où l'histoire s'en va. Il y en a plein d'autres qui mijotent dans ma cervelle et, elles, je ne sais pas où elles veulent me mener. Pourquoi je dois encore travailler sur celle-ci? Pourquoi je dois encore faire un tour de piste? J'ai la cervelle en compote, les jambes en plomb...

Et puis, finalement, j'arrive en vue de la dernière ligne droite. Que je cours ou que j'écrive, le phénomène est le même. Mon corps, soudain, prends conscience qu'il a l'énergie pour faire ce dernier bout de chemin. Qu'il peut même le faire plus vite que prévu. Qu'il n'a qu'à tout donner et là, dans un instant, il pourra célébrer, se reposer, écrire le mot "fin"...

Bref, je commence toujours mes récits rapidement, puis je ralentis, lassée, prête à les abandonner... et quand je réussis à les pousser assez loin, soudain, j'ai un sursaut d'énergie et la fin s'écrit encore plus vite que le début.

C'est pour ça qu'après avoir écrit en moyenne 2 chapitres par semaine pendant 6 mois, je viens de boucler les 5 derniers chapitres du roman en 4 jours.

Est-ce que ça vous fait ça à vous aussi? Est-ce que vous avez remarqué un cycle dans votre façon d'écrire?

mardi 3 août 2010

Fleurs de cerisier

Depuis hier, vous vous dites "Kossé cé ça des fleurs roses sur La plume et le poing? Gen es tombée sur la tête? Elle a lâché les arts martiaux pis elle va se mettre à nous parler de jardinage?"

Bon, de un, j'aime bien les fleurs de cerisier. Et le rose. C'est une jolie couleur. Un peu fifille, mais bon...

De deux, vous saurez que les arts martiaux et les fleurs de cerisier ont un lointain rapport, si si.

Et de trois, c'est ma façon de célébrer. J'ai fini le premier jet de mon roman jeunesse!!! Où on parle, entre autres, d'arts martiaux et de fleurs de cerisier. :)

Pfiou! Là il me reste juste à le laisser reposer quelques semaines, puis à le retravailler un peu (histoire d'éliminer les coquilles, les redites et de doter chaque personnage de sa "voix" propre). Ensuite, je l'envoie à l'éditeur et à la directrice littéraire... et ils me le remettront tout barbouillé de demandes de corrections.

Mais c'est pas grave : la job de bras est faite! :)

lundi 2 août 2010

La Gare du livre

Dominic Bellavance nous lance, ce matin, le défi de décrire notre librairie de rêve. Qui sait, ça donnera peut-être des idées à quelques personnes...
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Je descends du bus et j'entre par cette porte qui n'a l'air de rien, mais qui m'attire invariablement. À l'intérieur, l'ambiance est feutrée. On dirait une vieille gare. Les gros vendeurs sont en vedette sur des tables qui imitent le fer forgé, avec un ou deux exemplaires bien visibles au haut de pyramides de livres. Cependant, autour d'eux, ce sont les petits titres moins connus qui se pressent. Comme d'habitude, les titres québécois sont dans leurs supports fleurdelysés. Autour des tables, il y a des chaises et des fauteuils où je peux m'installer et feuilleter.

À la Gare du livre, les "Chevaliers d'émeraude" ne sont pas entourés des innombrables déclinaisons de fantasy vite lues, vite oubliées, mais plutôt de petites merveilles du genre : un Champetier, des Vonarburg, des numéros de Solaris, un Mieville. Chaque gros vendeurs sert à attirer le lecteur vers des trésors cachés. Ici, les littératures de genre, les littératures "de gare" sont à l'honneur. On vise un public adulte. Le bar, tout au fond des lieux, sert un bon café équitable toute la journée et quelques alcools le soir. Régulièrement, on y trouve un auteur en scéance de signature ou un groupe de lecteurs assidus réunis pour un 5 à 7 intime. La libraire qui agit comme serveuse aujourd'hui sourit en me voyant. Un geste suffit à commander mon café habituel. Elle me connaît si bien!

Si rien ne m'attire sur les tables près de l'entrée, je peux aller fouiller dans les rayons, café en main. On ne craint pas trop les dégâts causés par les breuvages: les livres sur les rayons ne sont que des démonstrateurs. Le stock est rangé dans des tiroirs, au bas des rayons, bien à l'abri des petits accidents. Policier, horreur, science-fiction, fantastique, il y en a pour tous les goûts. Les revues occupent une section à elles seules. Si je ne trouve pas mon bonheur parmi les démonstrateurs, je m'approche de l'un des discrets postes électroniques. J'utiliserais bien mon ordinateur portable pour me brancher, sans fil, au site de la librairie, mais je ne l'ai pas avec moi aujourd'hui. Je furète dans l'extension virtuelle du lieu. Ah, le Chandler que je cherche est bien ici, mais dans l'entrepôt du sous-sol, cette caverne d'Ali-Baba. Un clic me permet de le commander. Il sera à la caisse dans quinze minutes. Je n'aurai même pas fini mon café.

L'ancien numéro de Solaris n'est pas disponible, lui. Qu'à cela ne tienne : je peux le commander en ligne, en format électronique. Je le fais livrer dans ma boîte de courriel. Je le lirai plus tard, sur mon ordinateur. Ah bah, je joue de malchance aujourd'hui : le Bellavance n'est pas en stock non plus! Sans importance : je le commande en deux clics lui aussi. J'ai le choix entre le faire livrer à la Gare ou chez moi. J'opte pour la Gare. Le système automatisé m'enverra un courriel quand ils le recevront. Ainsi, je n'aurai pas à passer pour rien.

Évidemment, ce ne serait pas pour rien de toute façon. J'ai un roman à finir moi et cet endroit est le plus inspirant que je connaisse pour écrire. Demain, je vais revenir avec mon ordinateur portable pour écrire pendant quelques heures...