vendredi 12 mars 2010

L’histoire que j’aimerais écrire

J’aime les histoires de boucle temporelle, de paradoxe, de voyage dans le temps… C’est cependant une affection un peu masochiste : je les aime parce que j’ai du mal à les comprendre.

En fait, j’ai tellement bien intégré la pensée historique (après six ans à patauger dedans, fallait s’y attendre) que pour moi le temps ne se conçoit que de façon linéaire. Avec un début, un milieu, une fin, des causes, des effets, des continuités, des changements, des cycles…

Bref, quand je me fais raconter une histoire où le temps n’est pas linéaire, j’ai souvent besoin d’un papier et d’un crayon pour me dessiner une tite ligne du temps et remettre les morceaux dans l’ordre. Une fois que c’est fait, je m’extasie devant l’ingéniosité de l’auteur ! (Et j’espère un peu qu’il a eu besoin de dessiner sa ligne du temps lui aussi, histoire que je me sente moins nouille…)

J’adorerais arriver à écrire une histoire comme ça. Un truc de voyage dans le temps, bien emberlificoté… ou simplement un récit éclaté qui prend tout son sens au fur et à mesure qu’on le replace dans l’ordre…

Pour l’instant, c’est plutôt en dehors de mes possibilités (sauf quand Vincent me fournir les concepts). De toute façon, j’ai pas d’idée précise (et j’ai pas le temps).

Mais je vais finir par m’y mettre et là, attachez vos tuques, je vous ferai chauffer les neurones !

En attendant, vous là, quelles sont les histoires que vous aimeriez écrire ?

12 commentaires:

Pierre H.Charron a dit…

Écrire une intrigue avec une fin qui chamboule tout, come une claque à la figure et que quand on se remémore les pages lues , on s'apercoit qu'il y avait plein d'indices qui sautaient au yeux. Un exemple parfait est le film "Le sixième sens" avec Bruce Willis où l'on s'apercoit à la fin que le personnage principal est mort depuis les premières scènes du film. Trop génial.

Aussi, j'aimerais écrire ce qui est à l'antipode de ce que j'écris.Un roman qui libèrerait ce que je ne me permet jamais de faire. Un roman qui ferait pleurer. Et surtout faire pleurer quelqu'un comme moi.Qui ne se permet jamais de pleurer.

ClaudeL a dit…

Peux-tu nous donner une idée, un exemple de livre ou d'histoire écrite... dans le désordre si j'ai bien compris?

Une histoire qui commencerait en 2010 disons, retour en arrière 1992 ou quelques mois avant, comme dans Yamaska? Ça peut être dérangeant en effet si ce n'est pas bien fait. La traversée de la ville de Michel Tremblay alterne entre la mère en 1912 et la fille en 1914 et ça me dérange parce que décrochage, coupure, le temps que mon cerveau retrouve le fil, j'en suis à la moitié du chapitre.

Pour comprendre, s'il faut reculer dans le film ou dans les pages, c'est à mon avis pas réussi.

Je préfère écrire les histoires qui se passent au présent parce que ça demande tellement de recherches et ensuite beaucoup d'efforts pour rester dans le contexte que toute mon énergie va à ce temps inconnu plutôt qu'au style ou à l'histoire-petit-h. Pourtant, je l'ai fait pour mon roman sur mes ancêtres irlandais et j'ai eu beaucoup de plaisir, mais tout ce qu'il a fallu couper parce que je ne trouvais pas les éléments historiques appropriés...

Gen a dit…

@Pierre : Beaux défis, en effet. La finale en forme de claque, je crois cependant que ce serait plus facile que ta deuxième idée : écrire un roman qui te ferait toi-même pleurer. Surtout si tu dis ne pas te le permettre... Ce serait quelque chose à creuser je pense :) Une exploration de toi autant que de l'écriture...

@ClaudeL : Je pensais à... je sais pas. Pulp Fiction. Legacy of Kain. Catch-22 que je viens de finir. Hum... que des références anglophones... Le signe qu'il est temps qu'on le fasse (et bien) en français? Ou le signe que je lis pas encore assez de québécois?

En fait, j'aimerais faire une histoire qui non seulement voyage dans le temps, mais où le fait même de voyager soutien l'intrigue... Bref, j'ai pas fini! :p

Pour ce qui est des recherches quand on écrit dans une autre époque... Je privilégie la balance détail/flou. Il s'agit en fait de donner les détails lorsqu'on les a (les Égyptiens mangeaient un gruau fermenté qui était alcoolisé comme une bière) et de garder le flou lorsqu'on les a pas (raconter un mariage en quelques mots).

Cela dit, faut quand même faire un peu de recherche pour éviter les anachronismes flagrants, mais avec un peu d'extrapolation, on finit par créer des images assez juste.

Et puis, merdouille, c'est un roman, pas une thèse! :)

ClaudeL a dit…

Ça tombe mal, je n'ai lu (ou vu) aucun des trois titres cités. Mais je crois comprendre l'idée quand même!

J'aime bien regarder à l'ocasion un film avec une fin que je n'ai absolument pas vue venir ou deviner, mais je préfère les livres et les films d'atmosphère, pas besoin de me surprendre par des éclats, mais au contraire des petites subtilités, des petits clins d'oeil. Pas trop subtil non plus genre prix Goncourt, mais bien loin des policiers.
Et comme on écrit en général ce qu'on aime lire...

Karuna a dit…

Ton idée est excellente. Je serais la première à lire ton roman parce que j'adore quand les personnages ont la possibilité de se promener dans le temps. Et avec tes connaissances en histoire, tu serais certainement bien placée pour nous faire passer un bon moment.

claude b. a dit…

Un très beau paradoxe temporel (qu'on ne peut plus refaire): dans Destination Centaure, de A. E. Van Vogt (probablement début des années 1940), on s'apprête à vivre la plus grande aventure de l'histoire de l'humanité: une fusée est envoyée vers Alpha du Centaure. On suit les astronautes pendant leur incroyable voyage. Or, quand ils arrivent à destination, ils s'aperçoivent qu'il y a déjà plein d'humains à cet endroit. Pour les générations qui les ont suivis, ce voyage est devenu courant, et à cause des technologies améliorées et de la relativité du temps, les générations suivantes sont arrivées bien longtemps avant eux à destination.

Tout ça dans une nouvelle de quelques pages. Je raconte de mémoire; ça fait bien longtemps que j'ai lu ça.

Gen a dit…

@ClaudeL : Donc, ton but : une histoire d'atmosphère si je comprends bien? :) Personnellement, comme j'aime lire de tout, je suppose que c'est la raison pour laquelle j'écris de tout également...

@Karuna : Les connaissances seraient un atout, mais la "pensée historienne" un peu rigide risquerait d'être un obstacle... Enfin, on verra bien ;) Je t'avertirai si je m'y mets puisque le genre t'intéresse :)

@claude b. : OUI! :) J'ai déjà lu cette histoire! J'avais adoré :) Au moment où ça a été écrit, ça semblait tellement réaliste en plus : la technologie semblait vouloir avancer à vitesse grand V... mais bon, depuis, on explore encore l'espace à petit pas avec les mêmes moyens que dans les années 60... lol!

François Bélisle a dit…

Petit coming out ici. Je suis de la BD et du cinéma avant la littérature.

Je pense tout de suite au film Irréversible avec Monica Belluci. À côté, l'Orange mécanique est un peu tiède...

Un récit à l'envers qui tient en une phrase. Une femme est violée et son conjoint décide de retrouver le salaud. Complètement déstabilisant de violence dans un cadre narratif hors norme.

Suis peut-être pas dans le ton du billet, mais c'est mon premier souvenir...

Gen a dit…

Dans le même genre, il y a Memento. :)

Pour Irréversible, je note! :)

claude b. a dit…

Une grande partie du plaisir avec Irréversible, c'est quand on ne sait pas de quoi il est question.

Joe G a dit…

Irréversible... je suis de ceux qui trouve le film ridiculement mauvais, et ce n'est pas pour "LA" scène qui a mit le film sur la map.

David Lynch est un incontourble au cinéma dans le style de narration "fucked up". Personellement je trouve qu'il se répette constament depuis des années.

Reste que je suis d'accord que jouer avec la ligne de temps dans la narration c'est vraiment interressant quand ce n'est pas "gimmicky"... comme certains épisodes de Lost.

Je suggére le classique "The Usual Suspects" si tu ne l'a jamais vue. Le film est assez récent et populaire pour se trouver facilement.


Sinon pour répondre à ta question de ce que j'aime bien comme écriture; j'adore le style minimaliste en comic, un peu comme Jason réussi si bien. Puis y'a ce qui est taggé comme étant du "mamet speak" au cinéma qui me fait tripper.

Gen a dit…

@claude b. : C'est souvent le cas avec les films qui jouent avec la trame narrative.

@Joe G. : Wow, c'est rare que tu trouves un film mauvais! hihihihi ;) Ça vaudrait la peine que je le vois juste pour ça! lol!

The Usual Suspects, je note aussi :)

Pour David Lynch : ouais, je peux pas dire que je suis une fan non plus.

Les BD de Jason par contre : géniales! :D