mercredi 17 mars 2010

La phrase interdite

Pendant mes deux années de cégep en littérature et théâtre, il y avait une phrase que le professeur de théâtre (qui nous donnait également des cours de littérature) nous interdisait formellement d'utiliser pour critiquer une oeuvre quelle qu'elle soit. On n'avait jamais le droit de lui dire que "C'était ben ben bon".

Évidemment, cette interdiction visait à nous forcer à apprendre la manière de critiquer une oeuvre, de structurer notre pensée, d'analyser en terme de points forts et faibles... Bref, il voulait qu'on dise des trucs intelligents au sujet des productions culturelles qu'on consommait, qu'elles soient, à nos yeux, bonnes ou mauvaises.

Mais des fois on a rien d'intelligent à dire. Soit parce qu'on ne voit pas où commencer la critique d'un recueil de nouvelle fantastique surprenant, aux récits courts, à l'écriture fluide, à la couleur franco-canadienne originale... soit parce que Richard et Isa ont déjà tout dit.

Ça fait que là je vais me faire un petit plaisir. Je vais vous dire que Jonctions impossibles de Jean-Louis Trudel, c'était ben ben bon! :)

Addendum
Bonne St-Patrick à tout le monde! (Ben oui, j'ai deux-trois Irlandais perdus dans le haut de mon arbre généalogique...)

9 commentaires:

Pat Isabelle a dit…

Pourquoi? :P



C'est le fun de dire: c'est bon, sans expliquer. :)

Gen a dit…

Hep. Je suppose que c'est parce qu'il avait du mal à nous donner une note (et/ou à savoir si on avait bien vu l'oeuvre entière) quand on lui disait juste que c'était bon! hihihihi

Keven a dit…

Pareil pour moi quand vient le temps de critiquer des arts visuels. Quatre mots sont proscrits dans nos critiques: beau, laid, intéressant et spécial. Ça forge le vocabulaire ça !

Gen a dit…

Ouais et après ça, tu sais que le film est poche quand tout le monde trouve juste à te dire "c'est beau!" ;p

Karuna a dit…

Lol. Ça c'est un bon prof! Quand je faisais lire mon manuscrit à mes proches, je commençais avec le même avertissement que lui. Sauf que ça marchait pas toujours.
L'amie: C'est ben ben bon.
Moi: Win, pi après?
L'amie: Ben, j'ai ben aimé ça.
Moi: ... merci. :S
C'est souvent tout ce que je tirais d'eux. J'ai fini par comprendre que ce n'était pas leur travail de répondre à mes besoins de gratte-papier.

Gen a dit…

Hep, j'ai beaucoup d'amis comme ça aussi. Je crois que ça prend une certaine attention pour pouvoir analyser un récit et peut-être que la formation est nécessaire pour être capable de décortiquer un texte proprement dit (au niveau de la forme et non du fond).

Mais bon, si au moins tu as des amis assez honnêtes pour te le dire quand c'est moyen (voire mauvais), c'est déjà ça de pris! ;) (J'en ai deux ou trois comme ça)

ClaudeL a dit…

En plus de dire que c'est ben ben bon (moi j'ai compris finalement que tu as aimé, sans plus), tu aurais pu préciser qu'il s'agissait surtout de nouvelles en mode fantastique, je n'aurais pas eu besoin d'aller voir ce que Isa et Richard en disait!
Tes ancêtres irlandais m'intéressent bien plus. Arrivés quand?

Gen a dit…

Non, non, j'ai aimé plus que ça! :) C'était vraiment bien! J'avais juste pas grand chose d'autre à en dire! hihihihi

Pour les ancêtres irlandais, j'en ai parlé chez toi. ;) Billet "d'où je viens". Malheureusement pour la généalogiste (et pour moi, pauvre historienne) j'ai pas les détails. Que des hypothèses, déductions et légendes familiales.

ClaudeL a dit…

Oui, oui, c'est vrai, je me souviens.