vendredi 19 mars 2010

La horde du contrevent : époustouflant!

Imaginez un monde où le vent souffle en furie, toujours dans la même direction. Imaginez un groupe de personnage qui remonte ce courant, en formation comme des oiseaux migrateurs, à la recherche de la source du vent. Imaginez une narration qui alterne sans accroc entre une vingtaine de points de vue, chacun doté de sa voix distincte. Imaginez une langue qui joue et se réinvente, empruntant au lexique maritime lorsque les termes des terriens ne suffisent plus. Imaginez une fin qui vous laisse ébahi.

La horde du contrevent d'Alain Damasio, c'est tout cela et plus encore. Une oeuvre de fantasy extrêmement forte et originale. Pas totalement dépourvue de longueur, bien sûr, ni d'éléments un peu tirés par les cheveux (on reste dans un roman de fantasy), mais délicieuse tout de même. On pardonne même à l'auteur l'usage du mot Pack et autres franchoullardises. ;)

J'ai passé un de mes meilleurs moments de lecture depuis longtemps. Merci à Guillaume pour la suggestion.

16 commentaires:

Luc Dagenais a dit…

Prémisse vachement intéressante. Je rajoute ça a ma liste de lecture!

P.S: J'en suis aux derniers épisodes de The Wire - Season 4, et je manque de mots pour dire comment c'est bon! (y a juste le comédien qui joue le nouveau maire, Carcetti, que j'aime moins, mais bon...)

ClaudeL a dit…

Zut! Le début promettait le plaisir. Je me doutais que c'était un livre, mais c'aurait pu être un film. Et puis le mot qui m'éloigne, me repousse: Fantasy.
Je me dis que je suis peut-être tombée dans le chaudron de blogueurs et blogueuses "fantaisistes" pour goûter à ce genre, mais, tant de livres à lire sur mes thèmes préférés, je pense que je vais me contenter de lire vos blogues...

Gen a dit…

@Luc : Je t'y encourage fortement! :)
Dans The Wire, le comédien choisi pour jouer Carcetti est, au contraire, un choix de "casting" génial : on n'arrive jamais à savoir si on le déteste ou si on l'aime, s'il est hypocrite ou franc... Bref, il est parfaitement approprié au personnage. ;)

@ClaudeL : Si tu devais n'essayer qu'un seul livre de fantasy, je te suggérerais peut-être celui-là, justement parce qu'il est très peu fantaisiste. Pas d'effets grossiers, de licornes, de magiciens, de coups de baguette magique, d'enfants élus par le destin... Et une langue merveilleuse, qu'on apprend peu à peu.

richard tremblay a dit…

Mon coeur balance. D'une part, ça a l'air d'une expérience formidable. D'autre part, c'est de la fantasy. Et 500 ou 600 pages de fantasy, fût-elle de qualité ou quasi-absente, ça me rebute.

Guillaume avait souligner un roman de sf du même auteur et c'est par là qu'éventuellement mes pas me porteront.

richard tremblay a dit…

Mais à force de me faire répéter qu'il y a de la bonne fantasy, je vais céder et retourner y voir.

Gen a dit…

Comme je dis, c'est de la fantasy sans grosse magie, dragons et autres éléments qui se rattachent plutôt aux contes. Le monde en lui-même est fantaisiste, mais il est régi par des règles internes cohérentes. Et le groupe participe à une quête. Toute ressemblance avec le Seigneur des Anneaux s'arrête là! ;)

SF du même auteur... hum... ce sera à considérer pour moi aussi... même si c'est plutôt avec la SF que j'ai des blocages! lol! ;)

Guillaume Voisine a dit…

Je trouve que le roman de Damasio transcende les frontières de la Fantasy, en emprunte certains éléments pour se construire, mais les déforme tellement dans le processus que je ressens toujours une petite gêne à classer le roman comme ça. Je crois que c'est Laurine, sur Fractale Framboise, qui disais, en gros, que c'était un roman de SF avec un enrobage de Fantasy. Je ne suis pas certain que ce soit tout à fait juste, mais ça me semble déjà mieux :)

Content que tu aies aimé, Gen :)

Quant à la Zone du Dehors, pas lu encore. À noter que si ça vient de sortir en format poche, ç'a été écrit AVANT La Horde.

Gen a dit…

Le roman joue sur les genres, c'est sûr... Donnons-lui l'étiquette SFF et passons! ;)

Hum... Je me méfie toujours un peu des romans écrits avant et sortis après... J'ai toujours peur que ce soit un fond de tiroir...

Guillaume Voisine a dit…

Non non: c'est une réédition en format poche. Le roman est paru avant la Horde, mais seulement en format éléphantesque, comme les aiment les Français. Et je ne crois pas que la première édition a été disponible au Québec....

Gen a dit…

Ah ok! (Ouais, j'ai jamais compris la mode des immenses bouquins qui pèsent trois tonnes!)

Pierre H.Charron a dit…

Ton commentaite m'a vraiment tiré l'oreille. Je ne lis pas beaucoup de fantasy...mais là...

baboulebou a dit…

Non mais il faut vraiment lire ce livre, en ce qui me concerne, c'est ce que j'avais lu de mieux depuis plusieurs années, depuis Hyperion tiens. Et c'est pour l'instant le meilleur roman de SF française que j'ai lu.

Oui, parce que que à mon avis c'est de la SF. Il n'y a pas grand chose de Fantasy là dedans. Ca se déroule sur une planète balayée par le vent, au point que la civilisation même est dominée au vent.

Par ailleurs, lisez le aussi (surtout?) pour la langue. C'est vraiment du beau Français. Oubliez les étiquettes, ce n'est pas un roman qui se résume en une phrase, c'est un réèl voyage.

Keven a dit…

Je suis super en retard, mais il fallait que je te félicite Gen pour Biscuit Chinois! Un titre très prometteur et une revue que je vais me procurer! Assurément! BRAVO

Gen a dit…

@Pierre : C'est à essayer

@Alex : Oui, oublions les étiquettes! Ce bouquin est génial! Pour la langue par contre, j'ai eu du mal au début : certains personnages parlent en argot, ce que j'ai trouvé très très très déplacé. Mais bon, à la longue, je m'y suis faite. Sauf qu'un Québécois ne ferait pas parler joual à un extra-terrestre... pourquoi les Français font-il parler argot à tout le monde?

@Keven : Merci :) J'aime bien mon titre moi aussi! hihihihi En espérant que le texte ne te déçoive pas.

Vincent a dit…

Je commente tard, mais je mets mon grain de sel. Je suis en train de lire la Horde (j'en suis au 1/3) et je souffre. Il y a tellement de "bla bla" que c'est très soporifique selon moi. Beaucoup de monologues camouflés en dialogues. Des phrases interminables (plus de 15 lignes pour une phrase) qui ne veulent absolument rien dire.

Personnellement, quand je lis un auteur qui a besoin d'autant de mot et de si longues phrases pour exprimer une idée ou un concept, j'en conclus que soit son concept n'est même pas clair pour lui, soit il ne sait pas s'exprimer, soit il aime trop se lire pour son propre bien. *zzz* (Ici, j'opte plus pour la troisième possibilité, sans exclure les deux autres.)

Pour l'argot... horreur! Le "petit tough" de l'équipe me fait plutôt penser à un pré-adolescent avec ses expressions et sa manie de faire des contractions. Pour un nomade aguerri de 40 ans qui en a vu de toutes les couleurs et qui est le chef de l'équipe, c'est assez décevant.

Y'a aussi des personnages trop clichés: comme le vieux maître du guerrier de l'équipe qui une copie de Yoda de la guerre des étoiles. Petit, vieux, tout ridé avec une façon de (dé)parler très caractéristique.

Sans vouloir en faire un vicieux pléonasme, je serais très surpris d'être surpris par le restant du roman. Mais je donne la chance encore. Pas parce que j'aime ça ou que je suis accroché, mais je vais me sentir mieux de cracher dessus à mon aise en l'ayant lu au complet. (Je suis pervers comme ça moi!)

Monde de fantasy et de magie oblige, je ne commenterai même pas leurs façons de combattre. Je vais me contenter d'étouffer mes nausées...

Gen a dit…

Bon, oui, je dois admettre que les points soulevés sont justes. Pour moi ça n'a pas détruit tout le plaisir, mais je comprends qu'on puisse les trouver agaçants.