vendredi 5 février 2010

Un remplaçant pour les confesseurs?

Je lisais dernièrement cet article au sujet de Guy Bertrand, cet avocat qui s'est porté volontaire pour agir en tant que "procureur indépendant" et recueillir des renseignements au sujet de la disparition de la petite Cédrika Provencher. Me Bertrand offrait aux gens qui se confieraient à lui la protection du secret professionnel des avocats. Il leur promettait de ne pas divulguer leur identité ou des détails permettant de les identifier, mais de communiquer à la police les renseignements qui pourraient permettre de comprendre la disparition de la petite fille.

(Bon, il y a eu des discussions au bureau à savoir si Me Bertrand avait le droit d'invoquer le secret professionnel dans ces circonstances, mais ce n'est pas mon sujet ici...)

Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est que Me Bertrand dit avoir obtenu des bons résultats. 21 informations inconnues jusque là se sont révélées dignes de confiance et ont été transmises aux policiers (on ne sait évidemment pas ce que c'est, étant donné que l'enquête est toujours en cours). Elles n'ont pas eu de résultats tangibles, mais c'étaient tout de même des détails qui n'auraient probablement pas été mis au jour sans l'apport de Me Bertrand.

À présent, Me Bertrand, fort de son expérience, propose au gouvernement de créer officiellement un statut de "procureur indépendant" (titre qui n'existe pas pour l'instant). Ces procureurs spéciaux seraient chargés de recueillir en toute confidentialité, comme lui-même l'a fait, des informations relatives à des crimes.

Je trouve ça très intéressant, car ces procureurs indépendants ne se retrouveraient-ils pas à jouer le rôle des confesseurs de jadis, qui étaient liés par le fameux "secret de la confession", mais qui ont parfois divulgué discrètement certaines informations aux autorités afin de permettre la découverte de corps et la résolution de crimes.

Serait-ce un signe que la société a besoin de ce genre de soupape de sûreté? Ou le symbole de la méfiance qui pèse de plus en plus sur les corps policiers, puisque les lignes Info-Crime ne donnent pas les mêmes résultats que l'action d'un civil?

3 commentaires:

Karuna a dit…

Pas certaine que Me Bertrand est à prendre au sérieux. Sauf peut-être comme acteur? Le monsieur semble avoir tellement besoin des kodaks. Y'a-t-il un producteur dans la salle?

Pierre H.Charron a dit…

Si une avenue peut aider à trouver des ciminels commes les ravisseurs de Cedrika , pourquoi pas ? Mais je rejoins Karuna, Me...(oops je n'aime tellement pas ce titre) Mr. bertrand semble plutot quelqu'un qui recherche autre chose que ce qu'il prétend dévoiler. Je ne lui fais pas confiance....

Gen a dit…

@Karuna : C'est un avocat qui arrive à l'âge d'espérer un poste de juge, alors faut pas s'étonner de son amour pour les caméras ;)

@Pierre : Prononce "Me" au lieu de "Maître" dans ta tête : ça passe mieux ;) Au bureau, on dit qu'il y a deux sortes d'avocats : ceux qui insistent pour qu'on les appelle "Maître" et ceux qui le méritent... Y'en a nettement moins!

Pour ce qu'il cherche : sans doute une bonne raison pour être nommé juge ou des bons appuis pour faire le saut en politique.

Mais bon, s'il peut avoir aidé une enquête par accident ou mis sur pied une structure juridique utile, on se plaindra pas :p