jeudi 5 novembre 2009

Un mot n'est jamais perdu

Quand je suis sage et que l'inspiration va bien, j'écris une histoire dans un ordre logique : notes, plan, début, milieu, fin.

Quand l'inspiration fait défaut ou ne veut pas se fixer, je suis moins sage. J'écris un paragraphe par-ci, un paragraphe par-là, j'esquisse un plan, je fais un début, une description, une scène au je, l'autre au il, une qui n'a définitivement rien à faire dans cette histoire... J'enregistre les extraits les plus courts dans un seul document (baptisé : idées), tandis que les mosaïques plus longues et plus cohérentes sont sauvegardées individuellement. Bref, j'ai souvent une panoplie de bouts d'histoire qui traînent. Des idées à moitié développées, avec ou sans plan pour donner une idée d'ensemble. De temps en temps, j'en prends une et j'en écris une version complète, avec plus ou moins de bonheur...

Mais j'ai une constance : côté fiction, je n'efface rien. Même pas les trucs écrits quand j'étais en secondaire 1. Je garde tout et, quand je manque d'inspiration, j'ouvre des vieux trucs au hasard et j'en relis des bouts. Ou alors je plonge dans mes fichiers à la recherche d'une description quelconque faite il y trois ans, dont je me souviens vaguement et dont je veux m'inspirer. Quand je la trouve enfn, je la copie-colle dans mon travail en cours, la relis, m'en inspire, la retouche... le résultat final n'a souvent rien à voir avec le point de départ, mais c'est pas grave, c'est une question d'élan, d'inspiration...

Bref, je découvre que plus j'accumule de matériel, même des trucs nuls, plus il me devient facile de produire, en récupérant les bons bouts du travail passé. Ça me permet aussi de constater l'évolution de ma plume. Ces temps-ci, avec le défi du Nanowrimo, tout ce travail de récupération est particulièrement utile!

Est-ce que je suis la seule à bâtir sur ses vieux textes comme ça? Gardez-vous tout ce que vous écrivez?

6 commentaires:

Pierre H.Charron a dit…

:( Non je ne gardais pas tout dans le passé. Et je m'en mords les pouces parfois. Maintenant, j'utilise un dictaphone pour des notes à la sauvette, mais des écrits parsemés ici et là se perdent dans les méandres de mes distractions et de mon désorde....J'avoue que depuis quelques temps, je me redresse sur ce point et que je garde ce que j'écris. C'est plutût les idées et les élans d'imagination que j'oublie de coucher sur le papier. Merci de nous rappeler de faire des provisions de tout ce qu'on écit. Un jour ou l'autre ils auront leurs vocations

richard tremblay a dit…

À un moment donné, il y a p-ê une quinzaine d'années, alors que je croyais que ma carrière " d'écrivain était fini, ou qu'elle ne présentait plus d'intérêt, j'ai jeté à peu près tous les manuscrits et tapuscrits que j'avais en ma possession. Une pleine boîte. Deux romans, quelques nouvelles dont certaines sont encore dans mon souvenir et que je regrette. Geste idiot.

Autrement, je ne reprends jamais rien. Ni petits bouts, ni personnages, ni couleur, ni anecdotes; dans ma tête, tout est séparé et ne peut pas être amalgamé.

François Bélisle a dit…

Faut garder! Surtout les états d'âmes d'ados et de jeune adulte.

Le voyage chez les impressionnistes dans le 1er Moufettes: moi entre le château Frontenac et l'hôtel près des plaines. Intégral.

J'ai découvert Prévert à la fin du secondaire et j'avais un livre de pages blanches où j'écrivais. Plusieurs années plus tard, m'en suis servi.

Guillaume Voisine a dit…

Je suis un collectionneur de mots, aussi. C'est plutôt rare, cependant, que je revienne sur une ancienne nouvelle pour en faire quelque chose de neuf. J'ai déjà fait une nouvelle indépendante à partir d'une scène effacée d'une autre nouvelle, plus longue (la nouvelle mère était de la SF, l'enfant une fiction réaliste).

J'ai cependant deux banques d'idées, dans ma tête: des titres et des idées. Ça nage au petit bonheur, et un moment donné, snap! il y en a deux qui se collent, et c'est comme s'ils avaient toujours été ensemble, puisque le titre donne de la force à l'idée, et inversement. J'adore quand ça se produit.

Isabelle Lauzon a dit…

Je garde tout, mais j'ai longtemps eu du mal à m'y retrouver. Un bout par-ci, un bout par-là, ce fouillis me bloquait la créativité, car j'avais l'impression que je n'avais plus de place pour rien caser. Et puis j'ai fait la connaissance des pochettes... 4 pochettes (porte-documents) pour 1 $ au Dollarama. Chaque pochette contient mes notes pour une histoire. J'en ai une (projet embryonnaire que j'essaie de développer) qui contiendra toutes mes courtes idées pêle-mêle dont je ne sais pas quoi faire. Des flash sans queue ni tête, mais très forts sur le moment, qui serviront peut-être un jour. Mon mot d'ordre désormais : organisation!

Gen a dit…

Hé bien une constante se dégage : ceux qui le peuvent gardent tout et ceux qui ne l'ont pas fait le regrette. :) Je ne suis donc pas une obsessive compulsive des bouts de textes à la dérive. :p

@François : Moi aussi je pige souvent dans mes écrits de l'époque où j'étais ado quand j'ai besoin de me mettre dans cet état d'esprit! Des fois je me dis que c'est le moment de notre vie le plus facile à oublier. Toute cette souffrance, ce vague à l'âme... Avant d'enseigner au secondaire, j'avais relu les quelques centaines de page que j'avais écrites à l'époque où j'y étais moi-même... Je crois que ça m'avait aidée à comprendre "mes" ados ensuite.

@Guillaume : Je note toujours tout, par peur d'oublier... Mais j'ai aussi une banque de "titres à utiliser". Quoiqu'à date j'arrive à avoir plus de titres géniaux que d'idées pour aller avec...