mercredi 30 septembre 2009

YEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSS!

Ça c'est évidemment le cri de l'aspirante-écrivaine dont un texte vient d'être accepté! :)

À la fin novembre, la revue L'Inconvénient publiera ma nouvelle "Le trophée" (titre provisoire) sous le thème "Le sens du combat" (il était fait pour moi celui-là).

Ils me proposent un charcutage en règle de la version que je leur ai envoyée, mais bon, je suis trop novice pour faire la difficile. :p

En plus, me voilà qui publie dans une revue de littérature générale. Ça se fête! :D
(présentement, à défaut de faire le party avec des amis, je danse sur ma chaise)

100e billets!

Héhé! :) Me voilà (déjà) rendue à mon 100e post. Quand j'ai ouvert ce blog, je pensais pas vraiment que je m'y mettrais de façon aussi assidue... ni que les échanges seraient aussi dynamiques et intéressants! J'ai découvert une vraie communauté virtuelle de lecteurs-blogueurs-écrivains-à-leurs-heures. C'est stimulant d'en faire désormais partie!

Histoire de souligner ce 100e billet, je vais répondre à quelques questions. Je vois (dans ma tête en tout cas) qu'il y a plein d'enthousiastes qui sont venus m'en poser! :) Commençons par le monsieur, là, au premier rang...

Le monsieur- Pourquoi ton blog est tout blanc et laid?
Moi- Parce que j'aime le minimalisme et parce que... ben... heu... comme ça, quand je le consulte au bureau, une personne qui passerait derrière moi et verrait mon écran pourrait le confondre avec une page word...
Le monsieur- Ah! Alors tu voles ton employeur?
Moi- Non, non! C'est juste mon équivalent d'une pause-cigarette!
Le monsieur- Pourquoi tu te caches d'abord?
Moi- Pour pas que les vrais fumeurs soient jaloux, parce que je peux prendre ma pause sans aller m'enfermer dans un fumoir!!! Autre question?

Une jeune femme- Comment tu fais pour avoir des idées à chaque jour et pour les mettre en ligne avant 8 heures chaque matin?
Moi- Ben, quand on tape un nouveau message, dans les options, on peut indiquer la date et l'heure à laquelle on veut que le message paraisse... je les tape quand j'ai de l'inspiration et je m'assure d'en faire paraître un chaque matin de la semaine...
La jeune femme- Ahah! Donc tu triches.
Moi- Argl...

D'autres questions?

mardi 29 septembre 2009

Surrogates ou "y a-t-il un scénariste dans cette industrie"?

Voici la façon dont le film Surrogates a été conçu (tel que rapporté par l'amie d'un ami d'un cousin dont la belle-soeur sort avec un gars qui travaille dans un resto chic à Hollywood, alors c'est dire la solidité de la source! ;)

Un producteur (lors d'un cocktail chic dans ledit resto susmentionné): Je viens d'apprendre qu'il y a un studio qui va faire un film sur la réalité virtuelle et les jeux vidéos. Ils vont appeler ça Gamer. Nous, on a rien pour concurrencer ça là... Ils ont même invité des vedettes du UFC à jouer des petits rôles. Ils vont drainer tout le public 18-35 masculin...

Un scénariste (venu là pour se faire des contacts) : Pfff... ce serait ben plus hot si on racontait une histoire où tout le monde utilise des genres de robot pour sortir de chez eux. Avec notre obsession de la sécurité et de la beauté, ça pognerait. Le monde aurait des versions améliorées d'eux-mêmes, qui pourraient courir tous les risques. Dans les faits, le monde serait juste des vieux obèses mal dans leur peau, aux muscles atrophiés... Pis là on découvrirait qu'on peut mourir pendant qu'on est plogués sur le robot... Le policier devrait aller enquêter en vrai...

Le producteur : Dans mes bras, ô génie! Je t'achète ton idée! Dix mille, ça te va?

Le scénariste (qui flippe des boulettes chez McDo entre deux scéances d'écriture) : Ouais! Super! Je vous envoie la première version du scénario demain soir... Y'a toute une réflexion à faire... L'humanité aurait plus de contacts humains, la beauté elle-même voudrait plus rien dire, les corps négligés vieilliraient trop vite... En fait, les meurtres ce serait...

Le producteur (qui n'écoute déjà plus) : Oui, oui, c'est ça. Laisse faire le scénario : l'idée de base parle d'elle-même. Je vais engager une bonne équipe d'effets spéciaux... Ah pis le policier qui se promène sans machine va en manger toute une, alors ça me prend Bruce Willis...

Le scénariste : Heu, je vous ai pas raconté le dénouement...

Le producteur : Ça vaut pas la peine, de toute façon, les gars des effets spéciaux devraient sans doute le changer pour le rendre plus spectaculaire. Je vois d'ici toutes les machines qui s'écrasent en même temps à la fin... Les gens qui sortent dans les rues...

Oui, oui, je vous le dis, c'est comme ça qu'ils ont conçu Surrogates. Ils ont acheté une bonne idée, mais pas le scénario qui allait avec. Pas grave, la gang de Gamer a fait pareil. Ils copiaient eux-mêmes ceux qui ont produit Wolverine...

Oh pis le fait qu'ils aient pas eu de scénario pour Surrogates est pas le pire : j'ai l'impression qu'ils ont pas eu de traducteur non plus. Un clone, c'est pas tout à fait ça...

C'est moi ou ces derniers temps, pour voir des bons films au cinéma, faut s'endormir après les previews pis imaginer les histoires nous-mêmes?

Addendum
Mon chéri me signale que l'idée des Surrogates et de tout cet univers existait avant le film. Donc, on ne peut même pas dire qu'ils ont eu une bonne idée et qu'ils l'ont sous-utilisée. Ils ont juste sous-utilisé. Pfffff!

Re-Addendum
Un mot sur l'affaire Polanski, même si c'est hors sujet, parce que ça m'énerve de lire les journaux... Il y a 32 ans, Polanski a peut-être violé une mineure ou il a peut-être simplement eu des relations sexuelles avec elle. Elle avait 13 ans. À cet âge-là, y'a beaucoup de filles qui ont déjà l'air de femmes. Sa "victime" en faisait partie. Donc, le cinéaste est peut-être coupable de viol et il s'est avoué coupable de détournement de mineure. Par contre, ceux qui crient à la pédophilie ont vraiment besoin de reprendre contact avec la réalité.

lundi 28 septembre 2009

Lu : "Got Fight?" de Forrest Griffin

Présentement, vous pensez soit :
a) Ça vire à la mono-manie ton affaire!
ou
b) Hein? C'est qui ça Forrest Griffin?

Réponse à b) : Griffin, c'est un combattant de MMA, ancien champion lourd-léger de la UFC. Bon, maintenant vous pouvez être d'accord avec la gang en a)... :-p

Réponse à a) : Ben oui, je suis un peu maniaque... mais j'ai une bonne excuse : Forrest Griffin est probablement un des gars les plus drôles de la UFC. Il est prompt à rire de lui-même et dit des trucs que les autres combattants n'admettraient jamais. Parti de pas grand chose, ancien policier, il a eu une vie intéressante, alors quand j'ai su qu'il avait écrit un livre, j'ai été très intéressée. Évidemment, il a eu de l'aide pour écrire (Erich Krauss est le nom du pauvre type qui a dû en voir des vertes et des pas mûres à essayer de structurer un peu les idées de Griffin), mais on reconnaît bien ses idées, à défaut de savoir si le style est vraiment le sien.

Le résultat final est un mélange entre une autobiographie comique, un recueil de jokes de pénis, le pire bouquin de croissance personnelle jamais écrit, un dictionnaire de jurons américains et un manuel de conseils (judicieux et sérieux, tellement qu'ils détonnent avec le reste du texte) pour s'entraîner aux arts martiaux mixtes... ou juste pour mieux les comprendre. Joe Rogan (commentateur de la UFC) a écrit que lire le bouquin lui avait donné l'impression de prendre une bière avec Griffin. Je dois abonder dans son sens... à un détail près : ça donne l'impression de prendre PLUSIEURS bières avec Griffin... et d'être arrivé au bar alors qu'il avait déjà "pris de l'avance".

En somme, j'ai bien aimé ma lecture, mais elle m'a confortée dans un principe qu'on m'a enseigné : dans un combat, si les deux adversaires ont une technique et un gabarit semblables, c'est celui qui combat le plus intelligemment qui gagne. Disons que ça m'a pris moins de trente pages avant de comprendre pourquoi Griffin est un ancien champion. À lire son livre, on sent bien qu'intelligence et maturité ne sont définitivement pas ses plus grandes qualités. En fait, on ne peut qu'être d'accord avec lui lorsqu'il prétend qu'il lui manque une couple de cases et confesse un QI juste au-dessus du niveau du handicap.

Mais le bouquin est drôle pareil. ;)
(Je suis juste attristée de penser qu'il y aura sans doute un épais quelque part pour le prendre tout entier au sérieux...)

vendredi 25 septembre 2009

Lu : "Le mystère des Sylvaneaux" de Joël Champetier

Fiou! Dire que j'ai faillit passer tout droit devant celui-ci!

Quand j’ai aperçu Le mystère des Sylvaneaux sur les rayons de la librairie, mon Esprit-critique s’est dit : «Ah tiens, c’est le fun, Champetier réédite sa série des Sylvaneaux chez Alire… Bonne décision de l'éditeur. Bizarre par contre qu’il y ait juste le quatrième et dernier tome ici… C’est pas très vendeur. Mais… sur quelle planète j’étais quand il a sorti les autres!?! Bah, de toute façon, j’aurais pas payé 60$ et plus pour acheter quatre romans que j’ai déjà lus…»

J’allais m’éloigner quand ma Mémoire m’a soufflé : «Les titres de la série, c’était pas La requête de Barrad, La prisonnière de Barrad, Le voyage de la sylvanelle et Le SECRET des sylvaneaux?». Hum. «Voyons donc, a rétorqué Esprit-critique, ça fait plus que quinze ans que t’as pas lu ces bouquins… tu dois avoir oublié le titre exact, c’est tout.»

Mémoire a objecté vertement qu’elle oubliait jamais rien, ce qui est sans doute faux, mais je dois dire que je ne me souviens pas du dernier truc qu’elle a oublié. ;p Elle a aussi fait remarquer que l’épaisseur du livre présentement en rayon excédait de beaucoup le format qu’avaient chacun des quatre livres de la série originale.

Gros-bon-sens ayant décidé de régler le quiproquo en examinant le nouveau bouquin, j’ai commencé à le feuilleter… pour découvrir que j’avais entre les mains une réédition (retravaillée et enrichie) de la série complète, en un seul tome! :)

Je l’ai aussitôt ajoutée à mon sac de livres à acheter (voir billet d’avant-hier), parce que j’avais vraiment adoré ces bouquins quand j’étais adolescente. Esprit-critique objectait que je risquais de trouver la série beaucoup moins bonne à présent que j’avais vieilli, mais je ne l’ai pas écouté.

J'ai donc bien fait! :)

J’ai mis deux jours à redécouvrir avec plaisirs cette histoire, qui est toujours de l’aussi bonne fantasy, classique sans être clichée. Comme j'avais déjà remarqué à l'époque, la deuxième partie de la série est, à mon sens, plus faible que la première au niveau du rythme, mais également beaucoup plus originale.

Quant au travail de révision de Champetier, il a surtout dû servir à éliminer les répétitions que la découpe en quatre livres rendaient obligatoires, parce que, le temps écoulé aidant sans doute, je dois avouer que je ne l’ai pas vraiment senti… sauf à un endroit : il me semblait que, lors des fiançailles, quelqu’un remarquait déjà une ressemblance entre Diarmuid et Melsi… ou alors c’est Mémoire qui me joue des tours?

Enfin, bref, à lire si vous avez envie d’une histoire de quête et d’êtres merveilleux que vous n’aurez pas l’impression d’avoir déjà lu mille fois ailleurs!

jeudi 24 septembre 2009

Pfffbbbllll!

Ça c'est le seul bruit qui me vient à l'esprit en relisant la nouvelle que je viens de terminer. J'avais une bonne idée, une super ambiance, un rebondissement pas mal, une fin qui me semblait ironique... J'ai écrit mon début à la vitesse de l'éclair... puis j'ai eu l'impression que ça allait nulle part... que ça allait être nul au final... que j'arrivais pas à rendre mon ambiance... Je me suis accrochée et je l'ai terminée quand même.

Mon pressentiment était juste : au final, ça me semble bel et bien nul. Misère.

Enfin, Vincent, qui dois la lire, aura peut-être une autre opinion... ou, plus probablement, il me suggérera de brûler tout de suite mon portable, avant d'écrire un autre truc aussi pitoyable!

Mais non, je blague ;)

Il est plutôt du genre à me proposer de me faire carrément seppuku... ;p

Addendum
Après lecture, Vincent la trouve pas si pire... mais lui prescrit un long temps de repos. L'ambiance semble avoir passé, mais pas l'action... comme souvent avec moi. Allez hop, au dodo la nouvelle! En attendant, j'ai toujours un groupe de personnages assis au bord d'un feu, en plein milieu d'une quête fantastique, et ils doivent se demander si le jour se lèvera un moment donné...

mercredi 23 septembre 2009

Mission bouquinage

L’autre jour, Vincent a constaté qu’il n’avait plus rien à lire. C’est une situation qui arrive assez souvent, mais l’habitude ne rend pas la nouvelle meilleure. Parce que mon amour a un gros défaut : il ne bouquine pas lui-même. Il dit qu’il sait pas comment faire (je soupçonne surtout qu’il perdrait une raison de chialer gentiment s’il choisissait lui-même un livre plate) et qu’il a pas le temps (ok, ça c’est vrai). Il préfère donc m’envoyer en expédition à Montréal, avec une liste de critères.

Cette fois-ci, je devais essayer de trouver (prière de siffloter la musique de Mission Impossible, elle est de circonstance):
- des bouquins de fantastique ou de fantasy
- sans sexe à outrance, prophétie, enfants-héros, ennemi-qu’on-ne-doit-pas-nommer ou autres clichés…
- pas de séries interminables
- idéalement écrits par un homme (mais pas Kay, dont le style revient pas à mon chum), parce qu’on a déjà beaucoup d’œuvre de plumes féminines et il est pu capable du personnage de femme forte-mais-fragile-en-même-temps-qui-se-heurte-aux-hommes-qui-sont-donc-méchants
Bref, tout un contrat.

Bon, j’ai l’air de me plaindre, là, mais en fait, malgré les critères qui me donnent des maux de tête, je vois un gros avantage à ces missions-achat-de-livres : je peux dépenser allègrement sans risquer d’entendre « Hein? Combien!?! » en revenant à la maison. Parce que, je dois l’admettre, côté bouquin, je suis très dépensière. En fait, j’investis plus d’argent en livres qu’en vêtements dans une année. (Faut le faire étant donné mes deux handicaps de base : une production d’œstrogène et l’obligation de me déguiser en tite madame pour travailler. :p )

Donc, j’ai foncé en direction des librairies. Premier arrêt : un Archambault (aussi connu comme «avant-poste de l’Empire»). Première déception : le rayon fiction est rendu minuscule et à part 28 copies de chacun des King, Sénécal, Anne Rice et anthologies Lovecraft, c’est vide. Bon, pas d’achat ici. Second arrêt : un Renault-Bray. Seconde déception : pas le yâble mieux! Y’a quelques titres plus originaux, mais je les ai déjà (ou quelqu’un me les a prêtés). Coudonc, à part les gros vendeurs, personne garde ça des livres de genre? Ok, il me restait une option : le Indigo. (Oui, je sais que j'aurais aussi pu essayer une tonne de librairies indépendantes, mais je vis au fin fond de la Rive-Sud, alors je connais pas les librairies hors centre-ville).

Enfin, chez Indigo au moins j’ai eu du choix. Autre avantage : le Indigo visité a des livres anglais au second étage… et les interminables séries de fantasy de certains auteurs américains paraissent moins interminables lorsqu’elles sont vendues, version originale, en quatre grosses briques à 10$ chacune plutôt qu’en 14 petits bouquins traduits à 15$ pièce! J’ai donc flambé tout mon budget «livres» de la saison et même mon budget «souliers» (oups). Comme j’achète toujours des formats poches, ça m’en a fait une bonne pile (au point où les gentils commis m’ont prêté un sac pour transporter mes futurs achats à l’intérieur du magasin).

Au final, je suis fière de moi : j’ai remarqué que plus de la moitié de l’argent dépensé l’a été pour des livres québécois. Et chéri avait l’air content de ce que j’ai ramené… reste à espérer que ça passe le test de la lecture. Comme toujours, je vous ferai une revue de mes trouvailles au fur et à mesure! :)

Addendum
Évidemment, c'est en revenant de ma tournée d'achats que j'ai (enfin) reçu les livres commandés un peu partout dans les trois dernières semaines. Bon ben là on a de la lecture pour un bout! Miam!

mardi 22 septembre 2009

Une attaque de morosité? Essayez Les Annales du Disque-Monde

Il y a quelques jours, dans la cuisine du bureau, une collègue m'a vue (re)lire un Terry Pratchett (Ronde de nuit). À ses questions, j'ai compris que cet auteur, que je croyais archi-connu, lui était complètement étranger (pourtant elle lit pas mal). Elle m'a demandé c'était quel genre de bouquin.

... ? Attendez voir... C'est techniquement de la fantasy, mais y'a aussi des policiers, le monde est plat et tient en équilibre sur quatre éléphant (eux-même juchés sur une tortue), la Mort (de sexe masculin) intervient fréquemment...
- C'EST GENTIL DE ME MENTIONNER
- Ça me fait plaisir!
- ET MOI DONC. À BIENTÔT!
- Heu...

J'ai fini par lui dire que ça ressemblait à une version du Seigneur des Anneaux écrite par Pérusse (j'étais assez contente de ma description d'ailleurs). Elle a fait ni une, ni deux et est allée emprunter le seul Pratchett que possédait sa bibliothèque municipale.

Je l'ai revue ce midi dans la cuisine du bureau. Elle pleurait de rire.

Elle a profité de cette brève rencontre pour m'accuser de l'avoir fait passer pour une folle dans l'autobus. Ah ouais, j'avais oublié de la prévenir que lire du Pratchett dans l'autobus, c'est comme écouter Pérusse ou Naheulbeuk sur son Ipod : des fois on passe pour un illuminé, parce qu'on rit tout seul.

Bref, si vous avez envie de rire des grands thèmes classiques de la fantasy et que vous ne connaissez pas Pratchett, foncez vous en trouver un (attention, c'est pas nécessairement facile... Amazon est votre meilleur allié). Au guet! ou Mortimer sont les meilleurs pour commencer je crois.

Cette fois, j'ajoute les avertissements d'usage : les Annales du Disque-Monde peuvent provoquer une baisse drastique de votre réputation et induire une dépendance.

(Ouaip, je passe de Dante à Pratchett... ou des arts martiaux à Cicéron... Y'a des gens qui manquent de loisirs ou se cherchent des intérêts... j'les comprendrai jamais!)

lundi 21 septembre 2009

Blog et anonymat

On parle beaucoup, ces jours-ci de la question des blogs et de l'anonymat conservé par une bonne partie des blogueurs (il y a notamment le billet de Patrick Lagacé ici au sujet du blogue La Clique du Plateau... que j'avoue que je ne connaissais pas, étant donné que j'écoute pas la télé et que je lis pas les magasines de l'Empire, ce qui me sauve d'un paquet des niaiseries qu'il dénonce).

Y'a pas à dire, ça énerve les journalistes de métier la façon qu'ont certains blogueurs de se croire tout permis, bien caché derrière leur anonymat.

Je les comprends : moi aussi ça m'agace.

Bon, j'ai pris la décision, quand j'ai commencé ce tout récent blog de m'exprimer à visage découvert. Ça inclut quelques contraintes (ne pas nommer mon employeur pour éviter de le mettre involontairement dans l'embarras, garder le flou sur les identités des individus qui pourraient sinon être reconnus contre leur gré, modérer mes transports pour ne pas insulter mortellement les gens, surtout les membres de ma famille ou ceux qui pourraient éventuellement vouloir me publier... :p ), mais ça a aussi des avantages (il n'y a pas de confusion possible, mes droits d'auteurs seront plus faciles à sauvegarder en cas de litige, on peut pas m'accuser d'hypocrisie, mes amis se servent de mon blog pour prendre de mes nouvelles et si vous me croisez un jour, vous saurez à quoi vous en tenir! hihihi).

Je peux comprendre que dans certaines situations, on choisisse de rester anonyme (Citizen, dans mon blogroll est un bon exemple : il est homosexuel, dans un milieu majoritairement masculin et, je dirais, un peu homophobe, donc l'anonymat lui permet d'écrire sans avoir à cacher son homosexualité, pour une fois). Mais dans la majorité des cas, je m'interroge sur cet incognito.

La Clique est l'exemple parfait de cet anonymat questionnable. Au début, le gars (qui est un monsieur-tout-le-monde si je comprends bien) a probablement décidé de rester anonyme pour ménager sa crédibilité. En effet, étant un monsieur-tout-le-monde qui critique les vedettes, il ne voulait sans doute pas se faire dire "t'es qui toi pour dire ça?" (comme si une personne non-journaliste ou non-vedette n'avait pas droit à son opinion ou ne possédait pas de capacités de raisonnement). Sauf qu'à présent qu'il est bien établi, que des gens aiment son style et le suivent, pourquoi faire durer le suspense?

Surtout que, juridiquement parlant, si on dépasse les bornes sur nos blogs on peut toujours se faire retracer, poursuivre, accuser et condamner. Alors, pourquoi essayer de se cacher? Tant qu'à s'afficher sur le Net, autant le faire pour vrai.

En plus, ce que je remarque, en me promenant sur les blogs, c'est que les gens qui restent anonymes ont tendance à être beaucoup plus extrêmes dans leurs commentaires que ceux qui utilisent leur prénom, nom complet ou autre identifiant direct (comme un lien vers un profil qui, lui, donne le vrai nom). L'incognito devient alors un obstacle à la politesse virtuelle et à la saine retenue.

Mais bon, j'avoue, au final, j'aime surtout savoir qui je lis et à qui j'écris.
(Parce que je ne répondrais pas à une personne de cinquante ans qui fait montre de préjugés de la même façon que je répondrais à un adolescent qui énoncerait les mêmes idées : y'a parfois une question de génération... et de vocabulaire approprié.)

Et vous, vous êtes pour ou contre l'anonymat sur les blogs?

dimanche 20 septembre 2009

Pas de billet pour le UFC 103?

Y'avait pourtant le UFC 103 hier... que se passe-t-il? Gen n'écrit pas son traditionnel billet post-UFC qui n'intéresse personne d'autre que Vincent, mais qui lui donne l'impression de réaliser ses vieilles rêveries éveillées où elle était journaliste sportive!?!

Ben non. Parce que la carte des combats d'hier était pas très excitante et que la prochaine s'annonce extra. Alors on a décidé, une fois n'est pas coutume, de pas aller enrichir la Cage aux sports (faut vraiment trouver un autre resto qui présente les UFC, j'suis tannée de leur absence de choix de bière) et de se contenter de lire les résumés des autres journalistes... ou peut-être de le downloader un de ces quatre. Quand il sera moins cher.

Bref, pas de billet ce matin.

Ça tombe bien : j'ai plein de personnages à sortir de divers pétrins...

vendredi 18 septembre 2009

Haïku et tanka: histoire, philosophie... et un défi!

On a parlé de haïku hier (chez Isa, Pierre et Émilie... et dans les commentaires aussi). Ça m'a fait réalisé que j'avais pas encore parlé, sur ce blog, de mon amour de la culture japonaise. Notre amour, devrais-je dire, parce que Vincent l'apprécie autant que moi. J'ai donc remis le nez dans mes bouquins et je vous ai concocté un petit cours sur les haïku...

J'étais encore au primaire quand les bandes dessinées Yoko Tsuno m'ont fait découvrir l'existence du Japon et de sa culture raffinée, où les arts martiaux et les maisons de matières brutes cotoient les kimonos de soie. Par la suite, j'ai croisé la route de Vincent et du taekwondo (qui n'est pas trop mal défini lorsqu'on en parle comme d'un "karaté coréen"). Puis je suis entrée à l'université en histoire... et là j'ai plongé pour vrai dans la civilisation nipponne. Cours d'histoire japonaise, de philosophie, de japonais, lecture d'ouvrages historiques, anthropologiques, de romans, de poèmes, de livres de cuisine, méditations zen... Bref, la totale.

Pendant deux ans, j'ai beaucoup appris sur le Japon et sa spiritualité, qui est en fait plus proche de nos philosophies occidentales que de nos religions. J'essaie depuis de mettre en pratique le pragmatisme japonais, qui n'est au fond que le carpe diem que l'Occident connaissait dans l'Antiquité : il faut vivre maintenant, parce qu'un jour, on ne sera plus là. Je m'efforce aussi de pratiquer leur esthétisme, qui est de faire beaucoup avec peu, en mettant à nu la matière.

Philosophie et esthétisme nippons trouvent en fait leur source dans l'éternel recommencement de la Nature, que les Japonais célèbres dans leurs poèmes, dont la forme la plus courante et achevée est le haïku.

À l'origine, le haïku était, à la cour impériale, le début d'un poème plus long, le tanka, qui lui ajoutait un distique de 14 syllables (7/7). Ce distique complétait l'image du haïku avec l'expression d'une émotion ou d'un questionnement où l'auteur pouvait s'exprimer de façon plus directe et concrète. Des concours de poésie avaient lieu où un invité écrivait ou récitait un haïku et un autre devait lui répondre avec le distique complétant le tanka. L'écriture japonaise étant une merveille d'esthétisme, le poème était ensuite écrit sur un rouleau par un calligraphe et devenait ainsi pleinement une oeuvre d'art (ça, c'est la partie qu'on pourra jamais vraiment reproduire en français).

Traditionnellement, la rédaction d'un haïku ou d'un tanka est précédée d'une méditation silencieuse et contemplative (sans encens et autres sparages) d'un élément naturel (plante, galet, pluie, lune, jardin, feu qui brûle, etc). Le poète en profite pour remarquer les détails de cet élément, pour réfléchir à comment la méditation et ses circonstances le font se sentir, aux mots qui lui viennent à l'esprit, etc. Ensuite seulement, il écrit un unique haïku, destiné à saisir l'essence du moment qu'il vient de vivre.

Haïku ou tanka étaient également, pour les samouraïs devant se faire seppuku, la seule forme acceptée de poème mortuaire. Imaginez-vous résumer votre vie, votre mort, vos angoisses et vos espoirs en 17 ou 31 syllables? (avec, en prime, un gars brandissant une épée qui attend à côté de vous!?!)

La Plume volage a dit sur son blog que sa professeur d'atelier d'écriture a souligné les bienfaits de la pratique du haïku pour améliorer l'écriture. En effet, je n'y avais jamais réfléchi, mais il est vrai que ça doit faire beaucoup de bien à notre plume que de la forcer à se faufiler à travers toutes ces contraintes... surtout si on essaie d'éviter la simple mécanique.

C'est décidé, je me remets aux haïku (mais pas en japonais : j'en sais pas suffisamment)... et je lance un défi à tout ceux qui voudront s'y essayer : prenez dix minutes et imaginez que vous devez quitter ce monde dans l'heure. Ensuite, écrivez-moi un haïku (ou un tanka) pour résumer votre existence, mettre en lumière ce qui vous définit ou que vous voudriez léguer.

Pour vous aider, je vous résume ici la théorie que j'ai apprise sur l'écriture de ces poèmes.
- Le haïku compte 17 syllables prononcées, bien qu'on en tolère 16 ou 18, disposées sur trois lignes (5/7/5)
- Pour le tanka, on rajoute deux lignes (7/7) qui lui répondent ou le prolongent ou le questionnent
- Les rimes sont tout à fait optionnelles, mais pas interdites (de même que tous les autres jeux sonores allitération, assonance, etc)
- Le poème fait montre d'un certain détachement, saisit un moment intemporel de façon allusive, exprime l'éphémère (ça c'est la partie pas évidente à comprendre). La partie tanka peut être plus émotive et personnelle.
- Le haïku contient une référence à la nature ou à une époque de l'année
- Les deux sont faits pour être lus à haute voix. Normalement, on fait une pause soit avant la ligne deux ou trois, ainsi qu'avant le distique. 5 pause 7/5 pause 7/7 ou 5/7 pause 5 pause 7/7
- Ils sont le fruit d'une réflexion (ou même d'une méditation) et une oeuvre complète en eux-mêmes, pas une simple strophe
- Lorsqu'on les transpose en français, il faut éviter la ponctuation (virtuellement inexistante en japonais) et utiliser seulement des temps présents et passés (la langue japonaise n'a pas de futur... ce qui est très poétique en soi). Les phrases elliptiques sont à privilégier si on veut garder le même ton que la langue japonaise (qui a peu de mots de liaison)

N'étant pas du genre à lancer des défis que je ne relève pas, voilà le tanka qui pourrait me servir d'épitaphe :

Plume qui échappe
Dans l’éternel hiver mort
Au vain point serré

Comment donc as-tu vécu
Pour que celui-là t’aime tant?

jeudi 17 septembre 2009

C'est l'automne, je vous l'affirme - Avec haïku

Malgré ce que peut en penser le calendrier, je vous affirme que c'est l'automne.

Il faut dire que j'ai un truc pour le savoir : chaque année, lorsque cette saison se pointe le nez, je souffre d'une symbiosite aiguë. Moi qui, normalement, rejette toute idée de connection mystique avec la nature, je me retrouve, à l'automne en accord total avec les biorythmes des plantes, des nounours et des autres trucs qui hibernent.

Bref : j'ai envie de me rouler en boule dans un coin chaud et de dormir jusqu'au printemps. Au lieu de mes six ou sept heures de sommeil habituelles, il m'en faut soudainement au moins huit, suivies d'un bidon de café, pour que je sois minimalement fonctionnelle.

Heureusement, ça passe au bout de quelques jours (et de beaucoup de sucre et de caféine).

Sauf qu'à chaque année, je me demande ce qui arriverait si je me forçais pas à rester réveillée...


Addendum
Isa a lancé une petite mode de haïku. J'aime bien et mon sujet du jour s'y prête, alors voilà ma contribution :

Malgré les feuilles vertes
L’automne se tapit en moi
Les jours s’assoupissent

mercredi 16 septembre 2009

Lu : L'Enfer de Dante

Vincent et moi aimons lire ces textes que tout le monde connaît, mais que la majorité ne liront jamais. Parfois, c'est pénible (comme avec "le catalogue des bateaux" de l'Illiade!!!), mais on finit par faire de belles découvertes.

Ma dernière trouvaille en date : L'Enfer, premier volet de la Divine Comédie de Dante Alighieri.

Jusqu'à maintenant, c'est le "texte fondateur" que j'ai dévoré le plus aisément. Il faut dire que j'ai mis la main sur une superbe édition bilingue (de Flammarion) qui permet (comme avec certaines éditions de textes grecs ou latins) d'avoir la version originale sur la page de gauche tandis qu'on lit le texte en français à droite. Avec L'Enfer, ça vaut vraiment la peine, une fois de temps à autre, de lire quelques passages italiens à haute voix. On remarque alors à quel point l'oeuvre est empreinte de musique. (Tiens, je disais justement récemment que j'étais pas tellement branchée musique... c'est faux on dirait... mais la mélodie des mots me touche plus que celle des notes).

Le périple du personnage de Dante, qui descend un à un les cercles infernaux, est fascinant tant d'un point de vue littéraire qu'historique. Difficile de ne pas se sentir interpelés par la façon qu'a Dante d'entremêler des mythes gréco-romains au fond culturel chrétien. Évidemment, ça manque d'action et le personnage de Lucifer est décevant, mais bon...

Une preuve que ce texte n'a pas perdu de son charme et de son attrait? Un jeu vidéo intitulé Dante's Inferno est en préparation. C'est d'ailleurs en voyant la bande annonce qu'on a eu envie de lire le livre... Ce sera peut-être pas le réflexe de tout le monde par contre... Et je me demande bien dans quelle mesure ils vont s'inspirer du livre... Probablement dans la mesure du résumé fait par Wikipédia! :p

(L'entraînement d'hier a été catastrophique : plus d'énergie au bout de 15 minutes. Pffff! C'est ça que ça donne après une semaine d'arrêt complet. Donc j'en suis à bitume 2, moi 2).

mardi 15 septembre 2009

Ce matin sur le chemin du bureau...

Ce matin, sur le chemin du bureau, j'ai :

- démystifié le fonctionnement du métro pour deux Américains;

- admiré la réflexion d'un building art deco dans la façade en verre d'un gratte-ciel;

- manqué me péter la mabourlette sur des vieux pavés inégaux;

- remis un groupe de touristes Français sur le bon chemin pour le Mont-Royal;

- hésité entre quatre cafés avant de choisir celui où je prendrais mon latté;

- constaté que mon resto préféré ferme pour l'hiver dans un mois;

- rêvassé devant la vitrine d'une galerie d'art;

- failli me faire pisser sur le pied par un cheval.

Ah, le Vieux Montréal! :p

(Addendum : Pourquoi est-ce que toutes les villes du Québec ont les mêmes noms de rue? Faut le faire : les bureaux d'un ministère sont sur René-Lévesque à Montréal... et à Québec aussi! Y'a quelqu'un qui a manqué d'imagination quelque part... Alors qu'est-ce qu'est-ce qu'elle a fait la tite madame étourdie (moi) la semaine passée? Elle a inversé les deux adresses pour le courrier qu'elle devait envoyer... et les deux enveloppes viennent de revenir! Hé galère!)

lundi 14 septembre 2009

Plaidoyer pour le taekwondo

Dans La Presse, on mentionne que des commissions scolaires ont décidé de ne plus offrir de cours de taekwondo en parascolaire, parce que l'activité est jugée trop risquée pour être assurée.
La liste des activités trop dangereuses pour être assurées incluent aussi : les descentes en eau libre, les voyages en petits avions, le bungee, la trampoline et tous les sports de combat avec contact, à l'exclusion de la lutte olympique et du judo (pourtant, j'ai déjà fait des chutes assez solides au judo...).

Les écoles qui offraient les cours de taekwondo sont découragées (et je suppose que celles qui donnaient du karaté ne sont pas heureuses non plus). L'activité était vue comme excellente pour la discipline des jeunes, leur estime d'eux-mêmes, leur gestion de la colère...

Pas besoin de spécifier que ce sujet me touche de plus d'une manière. Avant de rencontrer Vincent et de découvrir le taekwondo, j'étais hyper-tendue, craintive, j'accumulais les émotions négatives, je ne m'aimais pas et je ne faisais presque pas d'exercice... Bref, la petite boulotte-première-de-classe-stressée-mal-dans-sa-peau typique.

Dix ans et une ceinture noire plus tard, mes amis de l'époque ont du mal à me reconnaître. Je suis devenue sportive, beaucoup plus calme, sûre de moi... encore dix ans et je devrais avoir le droit de me considérer zen. ;)

Mon seul regret dans tout ça : ne pas avoir découvert ce sport plus tôt!

Alors ça me décourage de voir que des jeunes pourraient être privés de cette discipline merveilleuse à cause d'un désir bébête et maladif de sécurité et de surprotection... doublé des objectifs mercantiles de compagnies d'assurance qui ne veulent pas inclure les sports de combat dans leur couverture de base.

Fallait que j'en parle.

samedi 12 septembre 2009

Humeurs de l'historienne sur la bataille des Plaines (attention : je dis des gros mots)

C'est le 250e anniversaire de la maudite bataille des Plaines d'Abraham en fin de semaine. Si vous le savez pas, c'est sans doute parce que vous avez pas lu les journaux depuis votre retour de vacances. Vous faites ben : on y raconte un paquet de niaiseries.

Évidemment, ça polarise le Québec et le Canada l'anniversaire de la bataille des Plaines. Et pas parce qu'on est des séparatisses ou des méchants fédéralisses... Non, juste parce que pour une partie de la population, c'était le symbole de la défaite, tandis que pour l'autre, c'était une victoire. Évidemment, pour la partie de la population qui s'est fait démolir sur les Plaines, la bataille était juste le début de la fin. Une anecdote en fait : de toute façon, la France aurait fini par perdre ou vendre sa colonie. Parce que nos cousins Français, ils s'en contrecrissaient de la Nouvelle-France. Si on avait gagné, on aurait peut-être juste la tête un peu plus haute en repensant à notre passé... On ferait peut-être moins d'à-plat-ventrisme en avant des merveilles (hum) culturelles de la France. On réaliserait peut-être davantage que la France nous jetés comme une vieille chaussette... mais bon, c'est pas sûr : on a tendance à oublier qu'on a perdu à cause d'un général épais (et Français) qui a décidé d'aller s'aligner comme un con sur la Plaine en avant des Anglais au lieu de rester dans sa putain de ville fortifiée!!! Un siège, ça aurait toujours duré plus qu'un quart d'heure!

Sachant que la bataille ne peut que polariser l'opinion publique, était-ce une bonne idée de la commémorer? Ben non. Surtout pas selon la première formule prévue : une reconstitution. C'est qui l'épais qui a pensé qu'enligner des comédiens habillés en soldats pour qu'ils fassent semblant de mourir sur les Plaines était une bonne idée?!? J'espère qu'il a été renvoyé en tout cas. Il ferait quoi pour le prochain grand anniversaire de la Deuxième Guerre? Une reconstitution d'un mois de la vie à Auschwitz?

La reconstitution ayant (heureusement) été abandonnée, des artistes ont décidé de tenir plutôt un moulin à paroles. Si je comprends bien, ça veut dire qu'ils liront des textes sans arrêt pendant toute la journée. Déjà, c'est mieux comme idée. Le problème : ben au lieu de prendre des artistes des deux origines culturelles (ce qui aurait pu constituer un affrontement soft et symbolique de type "plus ça change, plus c'est pareil"), les représentants seront surtout péquistes. Et, entre autres textes, ils liront le manifeste du FLQ. C'est correct, ce texte est à sa place sur les Plaines, symbole des affrontements qui marquent notre culture. Mais il faudrait, pour refléter notre réalité, l'insérer entre le rapport Durham, un discours de P.E.T... et l'épitaphe du pauvre Laporte.

Parce que c'est ça le Québec : un éternel affrontement, une éternelle dualité entre le français et l'anglais, entre le raffiné et le pragmatique, entre l'héritage français et les legs anglais. Je dirais même que c'est ça le Canada : deux anciens peuples colonisés qui se sont bâtis une identité originale à force de se taper dessus, de se définir en opposition l'un avec l'autre...

Les Anglais et les Américains peuvent aduler un gars qui parle anglais avec un accent québécois à couper au couteau (qui pourra me dire à qui je pense ici?). Pendant ce temps-là, les Canadiens anglais ne veulent surtout pas du Bloc dans le prochain débat des chefs et les Québécois sont prompts à bitcher Layton, parce que son français est une horreur.

C'est ça le produit des Plaines. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de le commémorer?

Tant qu'à moi, on commémore les trucs qui font partie du passé et qu'on risque d'oublier. Ceux avec lesquels on n'a pas fini d'apprendre à vivre, vaudrait mieux pas en parler.

vendredi 11 septembre 2009

Il apprendra la patience...

... surtout s'il veut devenir écrivain.

En l'occurence, j'ai présentement six textes (cinq nouvelles et une novella) en attente dans les limbes éditoriaux... dont un depuis 4 mois!!! (Le pire étant que je me suis rendue compte depuis que je l'ai envoyé que je n'avais pas visé une bonne maison d'édition pour ce texte... mais je peux pas m'empêcher d'espérer).

C'est bien beau de savoir que le processus est long, mais des fois, c'est décourageant... surtout que les deux dernières réponses reçues ont été décevantes. Attendre si longtemps pour ensuite se faire claquer la porte au nez, y'a de quoi déprimer.

Heureusement, à défaut d'un moral d'acier, j'ai une tête de pioche. ;)

Côté écriture, je travaille toujours sur une quête fantastique qui ne va nulle part, une histoire policière qui veut pousser pour devenir un roman malgré mon interdiction formelle et une nouvelle tournant autour d'une vedette gênante. Ai-je besoin de spécifier qu'il n'y a que le troisième texte qui avance?

J'ai aussi quelques autres textes qui se reposent en attendant une révision... si je n'arrive pas à publier cette année, ce sera pas faute d'avoir produit!

Tiens donc... Élisabeth vient d'envoyer ceci aux participants de son atelier. En plein ce qu'il me fallait! Parlez-moi d'un langage que je comprends! :p (Coïncidence amusante : l'auteur de ce morceau inspirant est un homonyme d'un ancien champion de MMA...)

No surrender!

(Sur un tout autre sujet... ou pas tout à fait, mais bon... Je viens de passer ma première semaine complète sans entraînement depuis... je sais pas quand! Je navigue entre une sensation de paresse intense et l'envie folle de taper dans quelqu'un...)

jeudi 10 septembre 2009

Lu : Lorsque j'étais une oeuvre d'art

Un ami m'a prêté "Lorsque j'étais une oeuvre d'art" d'Éric-Emmanuel Schimitt (n'étant pas très "roman contemporain", je ne connaissais pas cet auteur autrement que de nom). Pas mal du tout! Je le termine tout juste. Belle réflexion sur l'art, le sens de la vie, l'humanité...

Officiellement, ce bouquin, qui a déjà quelques années, est une oeuvre de littérature générale, moderne, contemporaine... de la "vraie littérature" quoi, pas un écrit "de genre"... Hé bien, tant qu'à moi, c'est l'exemple parfait de la difficulté (et de la futilité) qu'il y a à tracer une frontière entre la "littérature de genre" et le reste.

Je vous résume l'histoire : un homme suicidaire (frère des deux plus beaux mâles du monde) se fait aborder par un artiste (aux dents serties de pierres précieuses) qui lui propose de le transformer en oeuvre d'art vivante. Le pacte se révèle un marché de dupes.

De la littérature générale, vraiment? En tout cas, j'ai aimé autant qu'un King et j'ai lu des Poe moins surréalistes...

mercredi 9 septembre 2009

Avec intention de nuire

Dialogue échangé avec une amie prof au sujet des romans imposés pour la première étape de l'année. Bouquins qui, à ce qu'on m'a appris, doivent donner l'envie de la lecture aux jeunes...

Moi - Et puis, tes secondaires 1, leur fais-tu toujours lire "Le visiteur du soir" de Robert Soulières?
Elle - Non, on trouvait que c'était pas assez relevé pour leur niveau... et puis ça a un peu mal vieillit je trouve.
(Pas assez relevé? Mal vieillit? Moi je trouve pas, mais bon, j'adore Soulières, alors je suis pas neutre).
Elle - On a remplacé ça par un classique, "Sans famille" de Hector Malot.
Moi - Ah, je connais pas...
Elle - Mais oui, tu sais, c'était le livre derrière le dessin animé "Rémi".
Moi - Ouache! T'es pas sérieuse? Ça faisait juste brailler et aller mal là-dedans! Tu vas pas leur faire lire ça? Ça fait quoi? 400 pages!?!?!
Elle (obstinée) - C'est un classique. Le Dickens français.
(J'ose pas lui dire que Dickens, pour l'avoir essayé, je trippe pas du tout. Je change plutôt diplomatiquement de sujet, avec une pensée pour les pauvres petits qui vont devoir se taper 400 pages pour leur première étape).

Moi - Est-ce que tu as trouvé du québécois pour remplacer Soulières?
Elle - Pas en secondaire 1, non, mais je fais lire "La peau blanche" de... je sais plus.
Moi - Champetier. Joël Champetier.
(Tiens donc, je m'en souvenais).
Moi (continuant) - Ah c'est une super bonne idée! Ils vont aimer je crois! As-tu remarqué comment la réalité dérape peu à peu dans cette histoire là? C'est vraiment...
Elle - Je l'ai pas lu encore. C'est une longueur parfaite pour les secondaires 2 en tout cas. Ils auront pas beaucoup de temps pour le lire...
Moi (estomacquée) - Secondaire 2?!?! C'est une histoire de succubes et de vampires! Ça parle de sexe, de prostitution...
Elle (blasée) - Ils en ont vu d'autres.
Moi - C'est pas une raison... et t'imagine les réactions des parents!?!?
Elle - Ils lisent pas ce qu'on fait lire aux jeunes.
(Et avec des lectures pareilles, pas de chance que les jeunes en parlent à leurs parents non plus. Ils sont pas fous : au bout de deux chapitres, ils vont se rendre compte que papa-maman approuveraient pas... et ils voudront jamais en discuter avec leur prof, pas en secondaire 2! En 4 ou 5, ça aurait été parfait, mais là...)

Moi - Et tes secondaires 5, tu leur fais lire quoi alors? Sade?
Elle (froissée) - Camus. La peste.

La conversation a fini là. Imposer la lecture de "La peste" d'Albert Camus à n'importe qui, ça me semble être une intention patente de nuire à la littérature en général et à ce pauvre lecteur en particulier. On se demande à quoi certains profs peuvent bien penser...

(Des nouvelles de l'entraînement à la course? Pas d'entraînement à date cette semaine, parce que collègue-qui-court a des petits ennuis de santé... Pas grave : on sera mieux reposées jeudi)

mardi 8 septembre 2009

La grande gueule

Dans la vie, y'a deux types de grande gueule. Prenons un scénario classique pour illustrer ça.

Scénario : La grande gueule trouve que son prof de math a une haleine de baleine. Parce que c'est une grande gueule, elle a beau se retenir à deux mains de ne pas parler dans le dos des gens (parce que sa maman lui a dit que c'était pas bien et que ça allait lui retomber sur le nez), elle peut pas s'en empêcher. Elle finit donc par le faire remarquer à sa meilleure amie... habituellement en plein corridor ou autre lieu passant. Évidemment, le prof passe justement à portée d'oreilles. La meilleure amie tente d'interrompre la grande gueule, mais celle-ci se rend compte trop tard qu'elle vient de gaffer et que le prof est devant elle.

Dans cette situation, la grande gueule classique va normalement essayer un échappatoire du genre "Oh, monsieur le prof de math, je parlais pas de vous!" Ceci rencontrera plus ou moins de succès selon que la grande gueule fait partie du sous-groupe mauvaise comédienne ou pas.

L'autre type de grande gueule, appelons-la l'assumée, va regarder le prof droit dans les yeux et dire "Oh, je m'excuse monsieur, je voulais pas être impolie... Vous pourriez peut-être essayer les Tic-Tac?"

Dans les deux cas, la grande gueule va avoir:
1- prouvé que sa maman a raison
2- un prof qui a une dent contre elle
Cependant, la grande gueule assumée aura également un prof à l'haleine fraîche pour le reste de la session... et probablement une moins mauvaise conscience.

Maintenant, demandez-moi si je parle d'expérience.

Vous pouvez pas savoir comme c'est efficace les Tic-Tac... :p

lundi 7 septembre 2009

Éloge de l'école publique

Pour avoir étudié au public et enseigné au privé, j’ai vu les deux côtés de la médaille. Laissez-moi donc vous faire ici l’éloge de l’école publique. (Je réagis en fait à une série d’articles parus récemment que vous trouverez ici).

Les profs de l’école publique ont moins d’heures d’enseignement et moins d’élèves par classe, car l’administration est limitée par des règlements que les écoles privées peuvent contourner.

À l’école publique, votre enfant va pouvoir côtoyer d’autres cultures et ce sera le moment de lui parler de la nôtre. Il va être sensibilité à la pauvreté et vous allez pouvoir en profiter pour lui faire remarquer que pour être riche, vaut mieux travailler fort à l’école. Il va découvrir que certains sont meilleurs que lui, tandis que d’autres sont bien moins bons et ce sera le moment de l’encourager à capitaliser ses forces et à travailler sur ses faiblesses.

Au public, votre enfant sera moins encadré. Il aura peut-être du mal au début, mais quand il aura appris à se débrouiller, il ne sera pas déboussolé au cégep, à l’université ou dans tout autre endroit où il se fera traiter comme un numéro… c’est un apprentissage important dans notre société!

Votre enfant ne se fera pas jeter dehors de l’école publique, même si vous manquez d’argent ou qu’il a des notes catastrophiques à une étape. Au privé, ce sera la porte.

Au public, l’éducation de votre enfant sera la première préoccupation de l’administration et des professeurs. Au privé, votre satisfaction de parent-payeur sera la première préoccupation de l’administration. Arrêtez-vous une minute et pensez à ce que ça implique.

Il n’y a pas plus de drogue au public qu’au privé. Et même : plus les élèves sont pauvres, plus la drogue est bénigne. Les trucs durs coûtent cher.

Le programme est le même au public et au privé. Les savoirs de base seront acquis (si la réforme le permet, mais elle s'applique partout) et votre enfant pourra faire les études supérieures qui lui plairont. J’ai fait une maîtrise en histoire et je n’ai jamais souffert d’être passée par le réseau public.

Les élèves de l’école publique ont moins de devoir, moins de lectures imposées. Ça veut dire que votre enfant aura plus de temps à consacrer à ses vraies passions en dehors de l’école… et que vous devrez vous battre avec lui moins longtemps pour les leçons. Évidemment, ça veut également dire que vous devrez vous impliquer, lui proposer des activités, des lectures… bref, l’éduquer un peu vous aussi.

Finalement, l’école publique est gratuite (ou presque) et c’est le résultat d’un long combat. J’espère que mes futurs enfants pourront en profiter fièrement.

samedi 5 septembre 2009

Vu : Gamer

Le concept du film : une technologie permet à des gens de contrôler d'autres personnes, à l'intérieur d'un environnement balisé, comme des personnages de jeux vidéos.

Déjà, si vous connaissez des gamers purs et durs, du genre à tester les limites du jeu en balançant leur personnage par une fenêtre, vous pouvez vous douter que l'idée d'une telle technologie serait stupide et dangereuse.

Dans le film, non seulement on utilise ces personnages-personnes pour faire un jeu anodin du genre "Second Life" (qui tourne cependant très vite à l'orgie), mais une deuxième mouture du concept permet à des joueurs fortunés de prendre le contrôle de corps de condamnés à mort pour les piloter à travers des tueries à grande échelle. Les gens réduits à l'état de personnage le sont pour deux raisons : faire de l'argent (pour le premier jeu) ou avoir une chance d'échapper à la peine capitale (pour le second).

Évidemment, les choses finissent par déraper et on découvre qu'il y a plus derrière cette technologie qu'il n'y paraissait de prime abord. (Vous l'aviez pas vu venir, hein? Quelque chose qui permet de contrôler les gens à distance et qui se révèle avoir plus d'applications pratiques que le simple divertissement!?! Non, pas possible!!!)

Je suis toujours pas capable de vous dire si j'ai aimé le film ou pas. La caméra brasse pendant les scènes d'action (ce que j'aime pas), la trame narrative éclatée fait qu'on ne s'attache pas aux personnages (ça coupe beaucoup d'impact au film), le scénario est tiré par les cheveux... Les comédiens sont bons, mais ils avaient tout un contrat à remplir! (Oh et Keith Jardine fait de la figuration, ce qui m'a fait sourire). Bref, le résultat pourrait être tout simplement moyen...

Cependant, il y a quelque chose dans ce film... L'impression d'avoir regardé une fiction montrant un côté très sombre de l'âme humaine... et de le voir, en levant les yeux de l'écran géant, se profiler à l'horizon.

vendredi 4 septembre 2009

Lu : Zone grise de Christine Brouillet

Poursuivant ma lecture des livres prêtés par belle-maman, je viens de terminer un Christine Brouillet, "Zone grise" (son avant-dernier je crois).

Celui-là, après mon expérience avec les Grisham, je m'y suis mise sans rechigner. Après tout, j'avais dévoré "Chère voisine", "Le collectionneur" et les "Marie Laflamme" avec autant d'enthousiasme que les Grishams quand j'étais au secondaire.

Ah ben... On peut pas toujours avoir des bonnes surprises.

Entendons-nous : c'était pas mauvais. Juste tiré par les cheveux (quelles sont les chances pour qu'il se produise deux histoires reliées aux nazis en même temps à Montréal, autour du même enquêteur et que ces deux affaires se croisent en plus?) et trop lent pour qu'on l'oublie. Faut aussi s'habituer à l'écriture de Brouillet, qui transitionne brutalement entre les scènes. Le personnage principal (Frédéric Fontaine, le pendant masculin et montréalais de Maud Graham) est un enquêteur moderne et légèrement tourmenté, que j'ai trouvé plutôt sans surprise. Par contre, la relation entre deux personnages secondaires, le peintre et son épouse-agente, qui tourne peu à peu au sordide, est extrêmement bien amenée. Les dix dernières pages du livre tombent dans le matante avec leur déferlement d'événements de type "tout est bien qui finit bien", mais ça ne jure pas avec le reste.

Au final, ça m'a agréablement occupée dans le bus, mais je dois être trop jeune ou trop vieille pour apprécier un roman policier aussi gentil. Plus gris que noir mettons... ce qui fait que le titre est parfaitement approprié. À donner en cadeau à votre maman à l'occasion.

Oh, j'oubliais un gros bémol: la deuxième moitié du livre compte pas mal de fautes. Et pas des fautes de coincés du Grévisse, du genre "Ma chère, comment accorde-t-on garde-robe?" ou "Y a-t-il toujours un s à compte-gouttes, les enfants?" Non, des vraies grosses fautes, du type "nuisant à la compréhension du texte". Un exemple parmi d'autres : en parlant d'une scène de crime "[...] oublier des détails qui la rendent crédibles". Heu... Des détails rendent qui? la mis pour scène. Ils la rendent comment? crédible. Pourquoi y'a un s alors? Et ça c'est quand on intervertit pas les pronoms "il" et "elle" dans un dialogue... Faut donc pas que la maman ait été prof de français.

Parce que y'a rien à faire : quand je tombe sur des fautes comme ça, je décroche instantanément. C'est probablement même pas la responsabilité de l'auteure, mais ça lui nuit.

jeudi 3 septembre 2009

Affaire Robinson - Je suis une éternelle optimiste

Je pensais, après entendu parler de l'affaire Robinson et après avoir regardé les statuts de la Cour supérieure (qui font que casser ses jugements, c'est quand même un peu plus dur qu'avec la Cour du Québec), que le pauvre créateur spolié allait enfin avoir son argent.

J'en parlais donc avec une connaissance, jeune avocat, quand il m'a dit :
Lui - Ben non, c'est juste une victoire morale. Le jugement est pas exécutoire. Petrowsky en a parlé, mais c'est passé dans le beurre. Tout le monde voulait trop être content.
(De fait, moi la première)
Moi - Ça veut dire quoi "pas exécutoire"?
Lui - Qu'il peut pas les forcer à le payer tant que tous les recours sont pas épuisés.
Moi - Et si la Cour d'appel rejetait l'appel?
Lui - Avec autant de millions en jeu, pis avec une aussi grosse faiblesse dans le jugement, c'est-à-dire de pas l'avoir rendu exécutoire, ils vont accepter l'appel.
Moi - Ah... et si Robinson gagne en appel?
Lui - Ben là faudra voir le jugement de la Cour d'appel. Les montants sont assez gros pour que ça se rendre en Cour suprême.
(Là j'en revenais pas... c'est pas ce que d'autres avocats m'ont expliqué au sujet de ces tribunaux)
Moi - Mais... y'a même pas de discussion de point de droit! C'est probablement un oubli stupide!!!
Lui - Un oubli, ça peut devenir un point de droit.
Devant mon air effaré, il tente de me rassurer :
Lui - C'est pour ça que, dans la vie, il faut se tenir loin des tribunaux.

C'est un avocat qui me l'a dit.

(Moufette et l'Ermite peuvent maintenant se payer ma tronche et me dire qu'ils m'avaient prévenue... allez-y fort, c'est la semaine pour! ;)

La féminité et la sueur

L'autre jour, en revenant de ma course bi-hebdomadaire sur mon heure de lunch, je croise une collègue et sa fille de 19 ans dans le cadre de la porte du building. Ma collègue me salue et remarque que je reviens sans doute de mon jogging.

Observatrice la collègue : non seulement je portais des runnings, un hoodie et des shorts, mais en plus j'avais un teint tomate-tirant-sur-aubergine, j'étais ruisselante de sueur et j'aurais pu tordre mon linge.

Je lui réponds par l'affirmative et m'apprête à m'esquiver pour aller prendre ma douche lorsque je remarque le regard dégoûté que la fille de ma collègue pose sur moi. Vous savez, le genre de regard typique des grandes adolescentes, qu'elles acquièrent vers 14 ans et perdent le matin de leurs 20 ans...

Ayant été la cible de ce regard plus souvent qu'à mon tour pendant que j'enseignais, je lui demande s'il y a un problème. Elle ne prend même pas la peine d'avoir l'air gênée et me répond (sur le ton dédaigneux qui vient en prime avec le regard) :
- C'est juste que j'trouve ça tellement pas féminin une fille qui sue.

Qu'est-ce que j'aurais pu répondre à ça? Et un gars qui rougit, est-ce que c'est "trop pas masculin"? J'ai plutôt opté pour le "Ah bon" le plus neutre possible et je suis allée prendre ma douche. Je me sentais un peu blessée. Je veux dire : je sais que j'ai l'air du yâbe après avoir fait du sport (je fais pas partie des chanceuses qui suent sans rougir), mais bon, il faut ce qu'il faut et y'a bien des gars (mon chum le premier) qui apprécient le fait que mon soucis pour mon apparence ne m'empêche pas de faire quoique ce soit.

C'est sous le jet d'eau qu'une autre conversation avec ma collègue m'est revenue. Une conversation où elle me disait que sa fille unique venait d'entrer à l'université.

En enseignement de l'éducation physique.

Hum... le débat public/privé en éducation passe peut-être à côté du problème...

(Score de l'entraînement d'hier pour le 5 kilomètres : bitume 1, moi 1. J'ai fait mes deux intervales de dix minutes hier, avec une bonne séance de musculation entre les deux! :)

(Score après l'entraînement de ce midi : bitume 1, moi 2. Deux fois quinze minutes de course, coupé par 5 minutes de marche rapide)

mercredi 2 septembre 2009

John Grisham ou l'appel de la page suivante

J'avais plus rien à lire. Ma belle-maman m'a donc prêté trois bouquins : un Christine Brouillet et deux John Grisham ("La transaction" et "Le dernier juré").

J'ai regardé les Grisham avec suspicion. Bon, j'avais adoré, durant mon secondaire, lire "L'affaire Pélican" et je ne me lasse pas de regarder "La Firme", mais je me disais que les années avaient passées, que j'étais devenue une lectrice plus critique, que les arcanes du milieu juridique n'ont plus grande chose pour m'étonner et que je risquais d'être très déçue. En plus, Grisham étant rendu à son enième bouquin, je me disais qu'il risquait de s'être peu renouvelé.

Quelle femme de peu de foi suis-je! Évidemment, sitôt commencé le premier bouquin (La transaction), je l'ai dévoré. Il raconte la montée et la chute d'un avocat qui s'enrichi en devenant spécialiste des affaires de recours collectifs. Je ne peux pas dire que Grisham s'est renouvelé avec cette histoire, ni que sa technique d'écriture est particulièrement artistique ou originale. Sauf qu'il atteint une efficacité inégalée pour ce qui est de pousser son lecteur à vouloir lire la page suivante, et la suivante, et la suivante...

Le deuxième livre ("Le dernier juré") était encore plus diaboliquement prenant. Le bouquin ne raconte pas grand chose en fait : on suit un jeune journaliste qui remet sur pied un journal dans une petite ville du Sud profond des États-Unis dans les années 60-70, au moment où une affaire de meurtre secoue le patelin. Ledit patelin est cependant peuplé des personnages les plus vrais et les plus sympathiquement colorés qu'il m'ait été donné de rencontrer entre deux couvertures cartonnées. Sitôt qu'on commence à les connaître, on veut en savoir plus sur eux, alors on tourne et tourne et tourne...

Bref, si vous avez envie de vous perdre dans une histoire, sans avoir à réfléchir aux références cachées et à l'intertexte, je vous recommande d'oublier tout snobisme littéraire et d'aller faire un tour du côté de ces deux Grisham, surtout si vous avez aimé ses précédents. Ça repose l'esprit... même si ça risque de vous pousser à vous coucher tard pour finir "encore une dernière page".

mardi 1 septembre 2009

Le danger des blogs - mise à jour

Il y a eu une discussion chez l'Ermite au sujet d'un bouquin (http://lermitederigaud.blogspot.com/2009/08/96-un-tour-en-arkadie-francine.html). Si je comprends bien, le JC qui me tape sur les doigts n'est autre que Joël Champetier, le rédacteur en chef et directeur littéraire de Solaris. Disons qu'il est pas tombé sur la bonne fille pour ce qui est d'accepter avec le sourire de se faire faire la morale (surtout par quelqu'un qui reste partiellement anonyme).

Merde, le résumé du bouquin avait l'air très moyen (même si j'avais aimé le précédent de la même auteure), les pages que j'ai survolées ne m'ont pas convaincue de l'acheter et Richard me confirme qu'il a trouvé le tout ennuyant. Jusqu'à maintenant, je suis plus souvent qu'autrement d'accord avec lui (même sur le Vide, que j'ai pas aimé outre mesure, mais dont les pages me semblaient à moi aussi tourner toutes seules). Alors j'ai remarqué que même les grands peuvent se planter (sans avoir lu le bouquin... c'est vrai, c'était pas bien, je le referai plus jamais, j'ai eu ma leçon, merci). Le terme pouvait sembler un peu fort peut-être, mais bon... je crois qu'un roman est supposé divertir et que s'il ennuie, l'auteure s'est plantée. Le pire, c'est que je m'interrogeais surtout à savoir si ladite auteure ne s'était pas plutôt empêtrée dans les problèmes classiques des suites...

Enfin, disons que je viens d'être confrontée aux dangers des blogs et qu'à force d'avoir le courage de mes opinons, mon nom ne sera sans doute pas dans les petits papiers de la direction littéraire de Solaris pour les prochains mois (d'ici à ce que Champetier oublie toute l'affaire).

Oh well... J'en serai quitte à utiliser un pseudo pour soumettre (et me faire refuser) mes prochains textes ;p

Addendum : à défaut d'autre chose, ça met de l'action! hihihihi

Re addendum : Bon après que JC lui-même se soit manifesté, il semblerait que ce n'était pas Champetier (Richard m'avait induite en erreur en inscrivant @Joël). J'en suis quitte pour une belle frousse ;) Moi je prends la chose en riant en tout cas.

Re re addendum : Et Joël aussi, soit-il béni par toutes les puissances célestes! (Quoique... les éditeurs étant les divinités des auteurs, ma terreur au début de cette histoire le prouve, qu'y a-t-il au dessus d'eux?)